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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 51

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 51 écrit par Shinigami

Un sourire malsain et diabolique étira alors les lèvres d’Asiel qui, dans une lenteur emprunte de fierté et d’arrogance non dissimulée, releva la tête et fixa son amant. Cependant, derrière ses traits légèrement tirés et le rictus qui lui étirait les lèvres, personne n’aurait pu deviner la colère et la fureur qui habitait l’adolescent. Parfaitement maître de lui-même Asiel pointait sur Daevlyn un regard dédaigneux que l’adulte pouvait deviner derrière le masque de pierre que représentait son visage. D’une voix douce qui contrastait avec les sentiments tumultueux qui habitaient Asiel, mais chargée d’ironie et de cynisme, l’adolescent déclara :
- Bonsoir Daevlyn chéri, ca faisait longtemps qu’on ne s’est pas vu. Quel plaisir de pouvoir de nouveau te parler…
Asiel avait très bien vu dans le regard de l’homme qui lui faisait face que celui-ci se doutait parfaitement que tout ceci était, comme on dit, le calme avant la tempête. L’adolescent contenait sa rage pour mieux la laisser exploser lorsque le moment serait venu. A cet instant, et malgré l’amour qui lui vouait, Asiel n’avait qu’une envie, c’était de tuer Daevlyn de ses propres mains. Il lui en voulait comme jamais d’avoir dévoilé leur passé à Suzanne qui, à présent, le regardait avec une lueur de crainte au fond des yeux. Mais en plus de l’amour d’Asiel, celui de Raphael ainsi que toute sa volonté venaient s’ajouter au sien pour l’empêcher de commettre l’irréparable.
De plus, les regards indiscrets des adultes et des deux adolescents posés sur lui comme s’il n’était rien de plus qu’une bête de foire commençait à l’énerver profondément. Quittant Daevlyn du regard, Asiel reporta son attention sur le frère et la sœur, leur promettant en un regard les pire tortures imaginables. Alors qu’il allait s’approcher d’eux et leur faire regretter d’être venu au monde, il sentit Daevlyn le saisir par le bras et l’entrainer sans ménagement à sa suite. Comprenant les intentions de son amant, Asiel se laissa guider, adressant un sourire narquois a l’assemblée qu’il sentit frissonner de désagrément , surtout les jumeaux. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent seuls dans la chambre de l’adolescent après que Daevlyn eut précautionneusement refermé la porte. Asiel sourit à cette précaution qu’il savait toute a fait inutile, sachant pertinemment qu’il ne se contenterait pas de parler calmement avec Daevlyn. Non… Il avait mal, il avait été blessé au plus profond de lui et se devait de le faire savoir à l’adulte, qu’il comprenne qu’il avait été trop loin et qu’il faudrait bien plus que quelques explications et un “pardon” pour se faire pardonner. A peine Daevlyn fut-il face à lui que la main de l’adolescent atterrissait violemment sur sa joue. Cependant, à peine le coup fut-il partit qu’Asiel le regrettait. Une telle fureur l’habitait qu’il lui fallait la laisser sortir.
Inconsciemment, des larmes s’échappèrent de ses yeux. Des larmes libératrices de toutes les émotions contenues jusqu’à présent. Il sentait au fond de lui la présence de Raphael a ses cotés, que l’adolescent le guidait et l’aidait comme lui l’avait aidé pendant tout ce temps. Pourtant, malgré ses larmes, Asiel ne lui avait toujours pas pardonné et n’attendait qu’une chose, que Daevlyn prenne la parole :
- Je… je n’avais pas le choix… commença-t-il d’une voix qui cachait mal son hésitation.
- On l’a toujours Daevlyn ! Trouve autre chose mon cœur ! s’exclama l’adolescent avec un cynisme non feint qui contrastait avec ses larmes.
Aveuglé par ses propres ressentis, Asiel n’avait pas conscience de pousser Daevlyn à bout de patience et ne remarqua pas que l’adulte se faisait violence pour ne pas se départir de son calme.
D’une voix calme qui ne laissait rien présager de bon, Daevlyn déclara :
- Et quoi ? Tu voulais garder le secret toute ta vie ? Ta mère devait savoir Asiel ! Elle en avait le droit. C’est vrai que c’était à vous de choisir le moment pour lui annoncer, mais dans ces circonstances, aurais-je dû continuer à lui mentir ? Si je ne l’avais pas dis, jamais vous n’auriez trouvé le courage pour le faire.
Asiel savait pertinemment que Daevlyn avait raison, mais emporté par sa colère il hurla sans prendre en compte les paroles précédentes de son amant :
- Il valait mieux qu’elle ne sache pas ! hurla presque Asiel. Elle n’aurait jamais du savoir ! Raphaël ne peut plus supporter ce regard. Tu lui a montré plus que sa propre âme ! Cette culpabilité dans les yeux de Suzanne, pour Raphaël c’est insoutenable !
- Suzanne ? demanda alors l’adulte surprit. Pourquoi emploies-tu ce nom ? C’est aussi ta mère !
- Va-t-en ! Hurla l’adolescent sans répondre à la question de l’adulte. Je ne veux plus t’entendre ! Sors d’ici !
Une rage sans nom bouillonnait dans les veines de l’adolescent. Les poings serrés, il tentait de calmer les tremblements de ses mains. La respiration saccadée, ses yeux noirs envoyant des éclairs, Asiel était à deux doigts de se jeter sur lui.
Alors que Daevlyn allait sortir, il se retourna une dernière fois et déclara d’une voix étrangement douce qui avait perdue toute sa colère :
- Laisse lui le temps de te connaître, et elle t’aimera aussi fort qu’elle aime Raphaël. Suzanne est aussi ta mère…
Avant qu’Asiel ne puisse dire quoi que ce soit, Daevlyn avait déjà refermé la porte, le laissant seul comme il le lui avait demandé.
Une fois seul, Asiel laissa libre court a ses larmes. Il courut et se laissa tomber sur son lit, le visage dans l’oreiller, tentant d’étouffer au maximum ses sanglots. Il savait parfaitement qu’il avait mal agit, que sa colère était excessive et s’en voulait. Seulement, sa fierté l’empêchait d’aller s’excuser auprès de Daevlyn. De plus, ses craintes étaient, elles, belle et bien réelles… Comment Suzanne pourrait-elle l’accepter et l’aimer, lui, un assassin ? Il avait toujours été considéré comme la deuxième personnalité de Raphael, adolescent meurtrit par la vie, et s’était enfermé dans cette idée pour ne pas avoir a souffrir d’avantage.
Puis, Daevlyn était entré dans leur vie, suivit maintenant de Suzanne. L’idée de perdre Daevlyn lui était atrocement douloureuse, mais à présent, il devait aussi se résoudre à perdre Suzanne, qui représentait à ses yeux, la mère qu’il n’avait jamais eut. Il devait accepter l’idée qu’il n’était qu’un substitue de Raphael, que seul l’adolescent avait sa place dans cette famille. S’il avait réagit aussi violemment ce n’était que par pur égoïsme. Il avait peur de trop s’attacher a Suzanne comme il l’avait fait avec Daevlyn. Daevlyn qui avait été son arrêt de mort… Asiel ne sut combien de temps s’écoula après que Daevlyn ait quitté la pièce. Epuisé par ses sanglots, il sentait ses forces s’amenuiser peu a peu et alors qu’il s’apprêtait à quitter ce monde pour rejoindre celui des rêves, trois coups frappés à la porte retentirent dans la pièce, le faisant sursauter, à présent totalement réveillé.
Avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, la porte s’ouvrit sur Suzanne. Lorsqu’il s’en rendit compte, il tenta de retrouver son masque froid et impassible, mais ce fut sans compter sur Suzanne qui déclara :
- Ne joue pas a ce jeux Asiel, cela ne marche pas !
Agacé, l’adolescent lui adressa un regard meurtrier, mais l’ignorant totalement, Suzanne poursuivit :
- Tu peux me fusiller du regard autant de fois que tu veux , m’ignorer même, mais tu ne m’empêchera pas de te dire ce que j’ai a te dire.
Sa décision prise, Suzanne alla s’asseoir sur le lit auprès d’Asiel qui, dans un mouvement de reflexe se recula précipitamment, comme s’il craignait de se brûler au contact de la jeune femme. Si cette attitude blessa profondément Suzanne, elle n’en laissa rien paraître et déclara d’une voix qui se voulait calme et posée :
- Avant toute chose, je voudrais te remercier, Asiel. Je voudrais te remercier d’avoir été la pour Raphael à ma place. Pour tout ce que tu as fait et que tu continues de faire encore pour lui au dépend d’un grand nombre de sacrifices. Tu t’es sacrifier pour lui et cela n’a pas de prix a mes yeux. Tu as accepter de souffrir pour le protéger lui… Mais a présent, tu n’as plus a le faire Asiel ,tu n’as plus a souffrir… Le bonheur est là, il ne tient qu’à toi d’ouvrir les bras et de le saisir…
Asiel était profondément troublé par les paroles de cette femme qui lui faisait face. Il lui semblait qu’elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Il ne dit cependant rien, attendant patiemment que Suzanne poursuive. Si au départ il n’avait eut aucune envie de l’écouter, à présent, toute son attention était reportée sur elle. Son regard onyx la fixait avec une certaine admiration. Rassurée par le silence d’Asiel, Suzanne reprit :
- Même si tu te caches derrière ton masque, tu souffres Asiel. Arrêtes de le nier et rends toi à l’évidence ! Si Daevlyn a fait ce qu’il a fait, c’est qu’il le jugeait utile, pour toi, pour vous… Cesse cette mascarade et affronte tes problèmes de face Asiel. Il n’y a que comme cela que tu parviendras à lui pardonner et à te pardonner à toi même. Là, tu te morfonds sur toi même, ce n’est pas une solution. Daevlyn t’aime Asiel, c’est moi qui te le dit. Il t’aime autant que Raphaël et ne fait aucune distinction entre vous car il n’y en a pas a faire. Vous avez le même passé, les mêmes problèmes, le même corps et au fond de vous le même caractère et cette sensibilité qui vous caractérise. Tes craintes sont aussi les siennes… Je ne sais pas si je peux comprendre, pour être honnête, j’en doute même, mais tout ce mal que vous avez vécu est à présent révolu… Cesse de regarder toujours vers le passé et concentre toi sur l’avenir… Certes, tu gardera toujours une part du passé en toi, rien, pas même l’amour que tu voues à Daevlyn et celui qu’il te rend en échange ne pourra l’effacer, seul le temps l’estompera lentement, mais ce n’est pas une raison pour te renfermer sur toi Asiel… Tu as tellement peur des autres et de ce que l’avenir peut vous réserver que tu t’es renfermé sur toi et tu as remonter tes barricades autour de ton cœur pour m’empêcher d’y accéder… Tu as mis cette distance entre nous par peur du regard que je pourrais poser sur toi, sans même attendre d’entendre ce que j’avais à te dire… Tu m’as mis dans le même panier que les autres avant même d’apprendre à me connaître… Attention, ce ‘est pas un reproche Asiel, juste une simple constatation.
Si au départ cela n’avait été qu’une impression, à présent, c’état une certitude…. Suzanne lisait en lui… Elle transcrivait par des mots, les émotions qui étreignaient son cœur. A présent, il avait perdu toute sa belle assurance.
- Tu… comment tu sais ? Demanda l’adolescent sans chercher a cacher l’horreur qui transpercait dans sa voix.
- Je suis une mère, Asiel. répondit Suzanne d’une voix toujours aussi douce, ne souhaitant pas effrayer l’adolescent et le braquer plus qu’il ne l’était déjà. Je sais ce que tu ressens car quoi que tu en penses, je suis aussi TA mère ! Pas uniquement celle de Raphaël, mais la votre à tous les deux. et je vous aime en tant que telle… Je ne m’impose pas plus… Je ne te demande rien non plus, j’espère seulement que tu prendra le temps de méditer ces paroles…
Et sans lui laisser le temps de répondre, elle joignit les gestes à la parole et quitta la pièce, laissant l’adolescent réfléchir à tout ce qu’elle lui avait dit. Dans le silence de la pièce à présent vide, il l’entendit descendre les escaliers puis plus rien. Le noir et le silence régnaient en maîtres dans la chambre. Durant un temps qui lui parut incroyablement long et à la fois trop court. Asiel resta immobile, assis sur son lit, à se repasser inlassablement le discours que lui avait tenu sa mère…
Ce qui l’effrayait le plus c’était la facilité avec laquelle elle avait déchiffré ses émotions, ses doutes et ses peurs. Elle avait franchit sans la moindre difficulté le mur de glace qui faisait le tour de son cœur.
Des larmes silencieuses s’échappèrent à nouveau de ses yeux, achevant le travail commencé un peu plus tôt par Suzanne, à savoir, la fissure de ce mur glacé.
Tout ce qu’il avait construit durant toutes ces années commençait à se disloquer sans qu’il ne puisse rien faire pour l’en empêcher.
Finalement, épuisé par ses sanglots silencieux, il finit par s’endormir après être allé s’allonger sur le matelas posé au sol. Ce fut le bruit caractéristique d’une porte qui s’ouvre et se referme qui le réveilla. Il jeta un rapide coup d’œil discret et son cœur se contracta lorsqu’il reconnu la silhouette de Daevlyn. A ce moment, il se sentit tellement coupable de tout ce qui se passait, du mal qu’il faisait à Daevlyn.
A présent incapable de s’endormir maintenant que Daevlyn était à la fois si proche et se loin de lui, Asiel tentait de résister à la tentation d’aller le rejoindre, sachant pertinemment qu’il n’y avait que dans ses bras qu’il parviendrait à trouver le sommeil qui se refusait à lui. Il pesait le pour et le contre, se giflant mentalement de sa couardise. Puis, n’y résistant plus, il se leva silencieusement et alla se glisser le plus discrètement possible entre les draps du lit dans lequel dormait l’adulte.
Lorsqu’il vit Daevlyn se retourner et tomba nez à nez avec lui, il faillit rebrousser chemin et retourner sur son matelas. C’est alors qu’il sentit deux bras l’entourer et comprenant là une invitation à se laisser aller, Asiel enfouis son visage dans le cou de Daevlyn et se libéra de toute cette souffrance, sa peine et sa colère en de longs sanglots déchirants.
Noyé dans ses sanglots,, c’est à peine s’il entendit les mots d’amour que lui murmurait patiemment l’adulte.
Epuisé par ses sanglots, il finit par s’endormir, ayant juste la force de lui murmurer un “je t’aime” d’une voix endormie.
Asiel se réveilla dans la même position dans laquelle il s’était endormit. Ne se souvenant pas de s’être endormis dans son lit, il s’écarta brusquement de l’adulte avant de se remémorer les événements de la veille. Alors qu’il allait se lever sans un mot, il sentit Daevlyn lui saisir le bras :
- Asiel, reste s’il te plait.
- Pour quelle raison ? Demanda froidement l’adolescent, souhaitant faire comprendre à Daevlyn qu’il ne lui pardonnerait pas aussi facilement ou plutôt, pour masquer son trouble et son appréhension.
- Il faut qu’on parle.
- Et si je n’en avais pas envie, répliqua l’adolescent de mauvaise foi.
Ce n’est pas une question d’envie Asiel, répondit patiemment Daevlyn, tu en as plus que besoin.
- Et qu’est ce qui te fait dire cela ? reprit Asiel avec arrogance tentant tant bien que mal de cacher son trouble.
- Cette nuit en est la preuve…
A l’intonation de la voix de Daevlyn, Asiel comprit que l’adulte craignait sa réaction. Mais contrairement à ce qu’il semblait s’attendre, Asiel ne répondit rien, laissant le temps à Daevlyn de poursuivre :
- Je ne pense pas que tout cela est été une mauvaise chose. Ta plus grande crainte Asiel, c’était de te faire rejeter par ta mère. Mais est-ce que cela a été le cas ? Est-ce que Suzanne te hait et voit en toi un meur…
Avant que Daevlyn n’ait le temps d’achever son mot, Asiel le bâillonna de ses lèvres afin de le faire taire. Asiel quémanda l’entrée de sa bouche en une demande timide, souhaitant se faire pardonner de son comportement odieux.
Certes, il ne le disait pas avec des mots, mais ses gestes, son corps, parlaient pour lui. Le baiser fut électrique, bien plus fougueux et osés que ceux échangés avec Raphaël. Un désir tout autre, d’un degré non comparable, à la fois pareil et différent… Leur langue se rencontraient en un combat farouche afin de déterminer qui aurait le dessus sur l’autre. Asiel sentait déjà le désir naître dans ses reins et alors qu’il s’apprêtait à faire comprendre à Daevlyn qu’il était trop tard pour rebrousser chemin, quelques coups frappés à la porte les ramena brusquement à la réalité.
Dans un soupir de frustration, Asiel s’écarta de Daevlyn et celui-ci invita l’intrus à entrer. C’était Suzanne. Elle resta sur le pas de la porte, comme si elle avait conscience d’avoir interrompu quelque chose et déclara :
- Le petit déjeuner est prêt. Pierre, les enfants et moi allons bientôt partir. Les enfants vont à l’école et nous allons travailler…
- On arrive, répondit Daevlyn en souriant tandis qu’Asiel, gêné, cherchait à se cacher du regard de sa mère.
Asiel et Daevlyn descendirent donc peu de temps après et prirent place à table dans un silence monastique qui dura tout le temps du repas. Tous étaient pressés, et ne perdirent pas de temps, laissant finalement Asiel et Daevlyn seul.
A présent seuls, Daevlyn demanda a Asiel :
- Tu veux faire quelque chose de particulier ou passer une journée tranquille pour se reposer tout les deux.
- Passer une journée tous les deux oui, mais pas pour se reposer, susurra Asiel à son oreille avant de se reculer et de plonger son regard brûlant de sous entendu dans celui de Daevlyn.
Ce dernier, gêné, se leva et articula non sans difficultés :
- Je… Je vais prendre une…. douche… a tout de suite.
La gêne subite de Daevlyn fit sourire Asiel qui, fier de lui, ne le quitta pas du regard, le dévorant des yeux, jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision.
La vision de Daevlyn était pour lui un supplice et l’imaginer sous la douche acheva de faire disparaître ses dernières résistances. Il avait du se faire violence pour ne pas sauter sur Daevlyn, là, dans le couloir. Depuis leur baiser, il sentait un désir violent lui vriller les reins, et l’invitation implicite de l’adulte a venir le rejoindre n’avait fait qu’augmenter considérablement son envie de lui.
Avant même de réaliser ce qu’il faisait, Asiel prit le chemin de la salle de bain. Il s’arrêta quelques secondes sur le pas de la porte; soufflant longuement, puis, prenant son courage à deux mains et un air légèrement aguicheur et sensuel, il entra discrètement dans la pièce. La buée avait envahie la pièce, lui facilitant la tache. Asiel avait parfaitement conscience du pouvoir de surprise continuel qu’il exerçait sur son moniteur et ne se gênait pas pour en user. Il aimait surprendre son amant par son imagination débordante et cela n’avait pas l’air de déplaire à Daevlyn. A présent, la pièce ressemblait plus à un sauna qu’à une salle de bain. Asiel franchit avec une lenteur toute calculée les derniers pas qui le séparaient encore de la cabine de douche, échafaudant un plan d’action dans sa tête.
A travers la vitre couverte de buée, il pouvait deviner les formes parfaites du corps de son amant. Il sentit son désir augmenter considérablement et le besoin vital de sentir les mains de Daevlyn se poser délicatement sur lui, effleurant sa peau avec volupté.
Ne résistant pas à la tentation de l’appel de la chair, l’adolescent entra sans un bruit dans la cabine de douche.
Alors que Daevlyn tournait la tête, surprit de sentir un courant d’air froid, Asiel se jeta sur ses lèvres qu’il happa avec une telle avidité que cela le surprit lui-même. Mais le désir était trop grand pour qu’il pense à autre chose. La façon dont l’adulte répondit à son baiser, avec fougue et passion, acheva tout élan de pudeur. Il voulait Daevlyn, il voulait sentir son corps contre lui, il voulait le sentir se mouvoir en lui…
Asiel était encore habillé, mais il s’en fichait éperdument. L’eau imprégnait ses vêtements qui, à présent, moulaient son corps comme une seconde peau, lui donnant un aspect terriblement sensuel et provocateur. Sous l’effet du désir et du plaisir combinés qui coulaient dans ses veines, les mains d’Asiel se crispèrent dans le dos de Daevlyn, plantant ses ongles dans sa chair, comme pour tenter de se raccrocher une dernière fois à une réalité qui échappait à sa volonté.
Soudain, le baiser de Daevlyn se fit plus ardent. L’adulte attendait, voulait quelque chose. Asiel pouvait le sentir dans la façon qu’il avait de l’embrasser. Un sourire étira les lèvres de l’adolescent lorsqu’il comprit que Daevlyn le voulait lui, voulait posséder son corps pour laisser à jamais en lui son emprunte invisible et ineffaçable. Souhaitant mettre à l’épreuve la patience de son amant, Asiel répondit avec autant d’ardeur à ce baiser qui ressemblait plus à un duel entre leur langue.
Cependant, intérieurement, Asiel avait déjà capitulé et attendait avec toute la retenue dont il était capable, l’instant brûlant durant lequel il ne ferait plus qu’un avec Daevlyn.
finalement, Asiel finit par se reculer légèrement, usant de toute sa volonté pour s’écarter de son amant. Sa motivation n’était autre que le désir de se débarasser au plus vite de ses vêtements devenus à présent trop encombrant et parfaitement inutiles.
Malgré le désir qui lui vrillait les reins et faisait bouillonner son sang dans ses veines, Asiel prit tout son temps pour se déshabiller, passant langoureusement sa main sous son t-shirt.  L’eau qui cascadait sur lui coulait le long de sa chevelure et de son visage, renvoyant à Daevlyn une image des plus érotiques.  L’amour et le désir que l’adolescent pouvait lire dans les yeux de l’adulte gonflaient son coeur d’orgueil.
D’humeur taquine, Asiel commença à jouer avec la patience de son amant,, la mettant à rude épreuve. Il savait exactement ce qu’il voulait, mais aussi ce qu’il risquait à provoquer ainsi Daevlyn. Avec une lenteur exagérée et toute calculée, Asiel fit remonter son t-shirt trempé le long se son torse imberbe, non sans lancer à son vis à vis un regard aguicheur lourd de sens.
Malgré l’eau qui coulait sur son corps, Asiel se sentait se consummer de l’intérieur par un brasier des plus ardents dont toute l’eau du monde ne parviendrait pas à bout. Entre la chaleur de l’eau et celle de son propre corps Asiel avait l’impression d’étouffer. L’air commencait à lui manquer et il avait l’impression de poisser la transpiration, mais pour rien au monde il n’aurait souhaiter mettre un terme à cet instant brûlant.
Un à un, ses vêtements tombèrent dans le bac de douche, aussitôt oubliés et ignorés par leur propriétaire qui ne leur prêta pas plus d’attention qu’à une vuglaire paire de chaussette.
Bien qu’au comble de la frustaction de ne pas sentir les mains de Daevlyn parcourir son corps avec la sensualité dont il savait faire preuve et qui lui faisait perdre la tête, Asiel se prêta au jeu, acceptant les règles de son amant comme celui-ci avait accepté sans objection celles imposées par l’adolescent.
Ce ne fut qu’une fois totalement nu et à armes égales et après un regard d’un rare intensité qu’il conscnetirent enfin à abdiquer, chacun s’abandonnant entièrement à l’autre. Le déclic fut simultané, chacun reprit au même moment le chemin qui les conduiraient jusqu’aux lèvres jumelles tant convoitées.
Souhaitant sentir Daevlyn encore plus prêt de lui, Asiel passa ses bras autour de son cou et l’attira à lui, approfondissant leur échange par la même occasion.
Les mains de Daevlyn se posèrent à leur tour sur la peau satinée de l’adolescent, glissant sur ses hanches légèrement saillantes  avant de rpartir à la redécouverte de ce corps qu’il connaissait déjà par coeur. Même si Asiel savait très bien que l’adulte ne prêtait pas attention aux cicatrices qui zébraient son corps, il ne pouvait s’empêcher de ressentir un élan de honte l’envahir à chaque attouchement de l’adulte. Un flot de sentiments tous plus intenses les uns que les autres s’empara alors de lui, bien que deux fussent plus présents. A la honte du passé, venait à présent s’ajouter la peur de perdre Daevlyn…
Cependant, il s’éforça à les refouler au plus profond de lui même, ne voulant pas gâcher le dernier instant d’amour passé entre les bras de Daevlyn en tant qu’Asiel à part entière. Bientôt, il le sentait au plus profond de lui-même, il ne ferait de nouveau plus qu’un avec Raphaël…
Sans qu’il ne puisse les retenir, il sentit des larmes silencieuses franchir la barrière de ses yeux pour aller se perdre sur  ses joues.
Daevlyn sembla s’en rendre compte car aussitôt, il stoppa toute action et s’écarta de lui. D’une voix dans laquelle Asiel pouvait perçevoir une crainte profonde, Daevlyn demanda :
- Tu pleures ?
A cette question, Asiel fondit littéralement en larmes, se jetant dans les bras de Daevlyn qui l’entoura de ses bras puissants en une étreinte rassurante. Echappant à sa volonté, ses sanglots se firent de plus en plus violents. Noyé dans ses sanglots, c’est à peine s’il se rendit compte que Daevlyn avait coupé l’arrivée d’eau et le soulevait lestement, comme s’il ne pesait rien. Il sentit l’adulte galérer pour tenter de l’essuyer un minimum mais ne tenta rien pour l’aider, ne voulant pas s’écarter de lui ne serait-ce qu’un instant, par peur de le voir disparaître.
Tant bien que mal, Daevlyn le sécha avant d’enfiler son boxer et son t-shirt. Puis, il le prit de nouveau dans ses bras en le serrant tendrement contre lui. Tout ce dont Asiel avait besoin pour le moment, c’était de sentir a chaleur rassurante de son amant. Il voulait sentir sa présence.
Daevlyn le souleva une nouvelle fois, le portant comme un bébé et l’amena jusque dans leur chambre. Là, il le déposa délicatement sur le lit et vint se coller à lui avant de rabattre la couverture sur leur deux corps afin qu’ils ne prennent pas froid.
A peine Daevlyn fut-il installé qu’Asiel enfoui son visage dans son cou, ne parvenant pas à calmer les spasmes et les sanglots qui parcouraient son corps. Pendant plusieurs minutes, Daevlyn attendit patiemment que les pleurs de l’adolescent cessent. Un long moment s’écoula encore avant qu’Asiel ne commence à se calmer. Alors qu’il ravalait ses sanglots, Daevlyn demanda d’une voix ferme mais douce qui ne cachait pas son anxiété :
- Dis moi Asiel, raconte moi ce qui ne va pas.
L’adolescent respira profondément avant de commencer avec hésitation :
- Je…
Daevlyn s’écarta un peu de lui en raffermissant sa prise sur son corps, caressant lentement le dos de son jeune amant. Asiel détourna le regard et les yeux embués de larmes, il commença sa confession :
- Tu sais quel est le souvenir du passé qui me ronge le plus ?
N’attendant aucune réponse de la part de l’adulte, Asiel poursuivit :
- Ce n’est pas le nombre de fois ou Raphaël hurlait à l’aide pendant que son père abusait de notre corps… Ce n’est pas non plus la sensation d’être déchiré que nous partagions bon nombre de fois lorsqu’il nous violait. C’est encore moins les coups que nous recevions chaque jour, ni la disparition de sa mère… C’est…
La voix de l’adolescent se brisa si bien qu’il dut attendre quelques seconde avant de reprendre :
- Je ne souviens de ce moment là, chaque jour… Raphaël m’a appeler tellement fort ce jour là… C’était la première fois qu’il faisait appel à moi aussi fort. Son corps tout entier faisait appel à moi, déchirait à la souffrance aussi bien morale que physique. Il voulait que je le libère enfin. Il ne pouvait le faire lui-même. Je me suis sacrifié pour lui… Si c’était à refaire, je le ferais sans aucune hésitation. C’était pour notre survie. La folie était devenu une voisine proche. C’était notre vie contre la sienne. Je me souviens avoir pris possession de son corps, avoir sentit pleinement ce qu’il ressentait à chaque fois. Je n’étais plus uniquement envahi de ses sentiments, cette fois-ci je ressentais comme lui ressentait. Je voulais que cela cesse à tout prix, tout autant pour lui que pour moi. Je me devais de le protéger comme il me l’avait si souvent demandé…
Un autre silence suivit cet aveux. Asiel avait besoin de temps pour évacuer cette douleur qui l’envahissait à force de ressasser des souvenirs qu’il aurait préféré oublier.
Après un moment de silence, ne sachant pas vraiment s’il aurait la force d’achever son récit, Asiel reprit :
- J’ai saisi l’objet tranchant que Raphaël avait vu un peu avant. Je n’avais plus qu’un seul geste à faire. Notre père était bien trop perdu dans son plaisir personnel pour faire attention à ce que je me préparais à lui faire. Ses gémissements, ces mots durs… Plus jamais je ne voulais les entendre… J’ai saisi cette lame, et je l’ai enfoncée droit dans son corps, lui soufflant des mots que jamais Raphaël ne s’était risqué à prononcer. Pendant que sa vie le quittait en même temps que son sang qui coulait sur moi, je sentais son regard se décomposer. Jamais je n’ai vu autant de haine. J’ai… j’ai tout pris de plein fouet. Je me rappelle encore les battements de son cœur ralentir jusqu’à ce qu’ils cessent complètement. Cet instant fut très bref et pourtant il m’a parut durer des heures… Plus son sang coulait sur moi, plus je me sentais tâché du meurtre que j’étais en train de commettre. C’était trop tard, je ne pouvais plus rien faire. J’avais endurcie mon cœur durant toutes ses années pour réaliser cet acte, et pourtant je le sentais s’entredéchirer. J’avais tellement mal de souffrir de sa mort… J’aurais voulu céder à mes faiblesses, mais j’avais un rôle à tenir, être l’opposé de Raphaël, être le fort… Seulement est-ce que je le suis vraiment Daevlyn ? Et même si je le suis, maintenant c’est fini… Depuis l’instant même ou il t’a rencontré, j’ai su que cela signait ma fin…
Les yeux rougis, seules des larmes muettes continuaient à couler inlassablement de yeux d’Asiel.
Un long silence suivit cet aveux de l’adolescent, un silence lourd en émotions et en sentiments non exprimés mais tellement prenant que chacun pouvait ressentir ce que l’autre ressentait. Aucun mot n’aurait pu décrire l’indignation de Daevlyn, ni la honte d’Asiel…
Ce fut Asiel qui rompit le silence en premier, demandant non sans une certaine appréhension :
- Je sais que c’est égoïste de ma part de te demander cela… Mais… Je le sens, c’est la dernière fois que j’apparais, la dernière fois que je prends possession de ce corps. Raphaël n’a plus besoin de moi… Vous n’avez plus besoin de moi… Mais est-ce que je peux rester encore un peu à tes côtés avant de partir une dernière fois.
- Je sais que c’est égoïste de ma part de te demander cela… Mais… Je le sens, c’est la dernière fois que j’apparaîs, la dernière fois que je prend possession de ce corps… Raphaël n’a plus besoin de moi… Vous n’avez plus besoin de moi… Mais est-ce que je peux rester encore un peu à tes côtés avant de partir ?
- Bien sur Asiel, s’empressa de répondre l’adulte. Bien sur que tu peut rester encore un peu… Je t’aime Asiel… Merci de t’être ainsi confessé à moi, merci de ta confiance…
tout en disant cela, Daevlyn l’avait attiré tout contre lui et le serait dans ses bras à l’étouffer, mais Asiel n’en avait cure. Tout ce qui l’importait, c’était d’être dans les bras de son amant. Ainsi enlacé, il pourrait mourir heureux…
Il restèrent un long moment enlacés, tous deux pleurant à l’unisson pour évacuer cet instant trop chargé en émotions. Puis, après un moment, Asiel murmura à l’oreille de Daevlyn :
- Fais moi l’amour Daevlyn… Fais moi l’amour avec la même délicatesse que tu emplois avec Raphaël, je veux me noyer sous ta douceur… Je t’aime Daevlyn…
L’adolescent avait perdu toute la belle assurance qu’il s’était forgée au fil des mois et des années, il était faible, et pour la première fois, cela n’avait pas d’importance à ses yeux. il se montrait à Daevlyn tel qu’il était réellement, un adolescent grandit trop vite et de la plus horrible des façons qui soient… Il mettait son cœur à nu, dévoilant bien au de la de son âme. Il s’offrait à lui sans honte et sans crainte, en une ultime demande à laquelle l’adulte s’empressa de répondre.
Lentement, Daevlyn fit basculer l’adolescent afin de se retrouver au dessus de lui. Asiel se sentit transporté par la vision qu’il avait de Daevlyn. Les yeux dans les yeux, chacun pouvait lire dans les yeux de l’autre une multitude de sentiments tous plus flou les uns que les autres. Douleur, tristesse, souffrance, peur, angoisse, gratitude, amour… autant de sentiments et d’émotions qu’ils ne parvenaient à contenir. Du bout des doigts, Asiel replaça derrière l’oreille de Daevlyn une mèche de cheveux encore humide qui lui tombait devant les yeux.
Lentement, leurs lèvres s’effleurèrent en une caresse timide et hésitante, comme s’il avaient peur de voir l’autre disparaître au moindre mouvement trop brusque. Asiel mettait toute son âme dans ce baiser, tentant de faire passer à Daevlyn l’amour incommensurable qu’il lui portait.
comme demandé par Asiel précédemment, Daevlyn prenait son temps, faisant redécouvrir à l’adolescent le plaisir que pouvait procurer le simple contact de leurs lèvres en une caresse aérienne mais à la fois si troublante.
après un moment durant lequel leurs lèvres se cherchèrent, Daevlyn laissa aller sa langue à frôler plusieurs fois les lèvres de l’adolescent, lui procurant des caresses plus sensuelles et douce les unes que les autres.
A aucun moment Asiel ne tenta quelque chose, se contentant d’apprécier avec délice les légers attouchements de son amant. Seuls ses bras vinrent s’entourer autour de sa nuque, le retenant prisonnier de son étreinte possessive et désespérée. Asiel avait l’impression de vivre un rêve et qu’à n’importe quel moment, il pouvait se réveiller et mettre définitivement un terme à tout cela. Or, pour lui, c’était tout simplement hors de question. Si c’était bien un rêve, pour rien au monde il ne voulait se réveiller. Il aurait pu passer sa vie entière ainsi, avec la chaleur de Daevlyn, la douceur de sa peau et la tendresse de ses baisers…
Ce ne fut que lorsque la frustration commença à se faire sentir qu’Asiel entrouvrit les lèvres en une invitation explicite. Daevlyn ne se fit pas prier et accéda avec empressement à la requête de l’adolescent. Lorsque leur langue s’effleurèrent, Asiel ressentit des milliers de picotements parcourir l’intégralité de son être. le contact de leur langue fut un tel choc que le battement de leur cœur s’en retrouva décuplé.
La langue de Daevlyn vint lentement prendre possession de la bouche de l’adolescent, entamant avec sa jumelle, un ballet à la fois lent et délicat. Pour la première fois de sa vie, Asiel se donna à fond pour un baiser, s’abandonnant comme jamais aux bons soins de l’adulte.
Noyé dans les sensations que faisait naitre en lui le baiser de Daevlyn, Asiel sentit son corps s’enflammer lorsque les mains de l’adulte partirent a l’aventure le long de son corps. Enivré par les caresses de son amant, Asiel sentait sa température intérieure augmenter à une allure phénoménale. Nu et offert sans pudeur au regard et aux caresses de l’adulte, Asiel sentait le désir naître dans ses reins en un brasier qui enflammait son corps et ses sens. A chaque caresse de Daevlyn, même à peine esquissée, il sentait son corps se sensibiliser toujours un peu plus.
Rechignant à rester inactif, Asiel glissa ses mains sous le t-shirt de son amant, souhaitant graver à jamais dans sa mémoire la texture soyeuse et délicate de sa peau si douce et parfaite.
Leurs larmes s’étaient à présent taries afin de ne pas risquer de troubler cet instant magique qu’ils étaient en train de vivre et de partager. Seuls leurs yeux rougis et leurs traits légèrement tirés trahissaient leur récente crise de larmes.
D’un geste accompagné d’un regard lourd de sens, Asiel fit comprendre à Daevlyn que son t-shirt était de trop et qu’il n’avait pas sa place entre eux. Accédant à l’ordre muet de son jeune amant, Daevlyn se redressa, dominant Asiel de toute sa hauteur et, d’une lenteur toute calculée et avec une sensualité qui laissait transparaître le pourquoi du comment, Daevlyn enleva son t-shirt, dévoilant une par une chaque parcelle de son torse finement musclé. Asiel sentit ses joues s’empourprer face à cette vision des plus sublimes a ses yeux et, passant langoureusement sa langue sur sa lèvre supérieure, il fit comprendre à Daevlyn qu’il appréciait la vue mais que toucher était encore mieux. Rapidement, les quelques vêtements que portait l’adulte se retrouvèrent éjectés au loin, quelque part dans la pièce. Lorsque Daevlyn se baissa, il mit un soin tout particulier a effleurer son torse contre celui d’Asiel qui frissonna violemment à ce contact des plus agréables. Il pouvait sentir la chaleur de Daevlyn tout contre sa peau s’ajouter a la sienne pour engendrer une source de plaisir d’une rare intensité.
Avec impatience, leurs lèvres se retrouvèrent pour un baiser des plus passionnés tandis que leurs mains vagabondaient éhonteusement sur le corps de l’autre, à la recherche des points sensibles de leur anatomie qui les mèneraient lentement mais surement jusqu’au point culminant de leur plaisir respectif. Avec un savoir faire hors du commun , Daevlyn parvenait à éveiller en Asiel chacun de ses sens, lui arrachant ses premiers gémissements de plaisir sous ses caresses.
Fier de cela, Daevlyn glissa ses lèvres dans le cou d’Asiel qui était sa zone la plus sensible et en même temps, ses doigts s’attardèrent sur ses tétons déjà durcis par le plaisir qu’il ressentait. De nouveaux gémissements s’échappèrent des lèvres entrouvertes d’Asiel qui ondula du bassin en un mouvement plus qu’explicite. Le plaisir qu’il ressentait était déjà à son comble et ils en étaient à peine aux préliminaires.
Jamais Asiel n’avait ressentit autant de plaisir avec seulement des baisers et quelques caresses pudiques. La sensibilité à fleur de peau, Asiel crut qu’il allait mourir de plaisir. Daevlyn sembla le remarquer et accédant à sa requête muette, il entama sa descente vers l’intimité de l’adolescent, tandis que sa bouche goûtait à chaque parcelle de sa peau encore inexplorée. Sensible au possible, Asiel se cambra violemment et retenant à grand peine un cri de plaisir lorsque les doigts de Daevlyn effleurèrent son sexe. Asiel avait l’impression d’étouffer, de se consummer de l’intérieur par un brasier ardent. Son corps luisait de transpiration et sa respiration était erratique.
De nouveaux gémissements s’échapèrent de ses lèvres entrouvertes alors que les mains de son amant remontaient lentement à l’intérieur de ses cuisses jusqu’à son intimité.
Les mots d’amour que Daevlyn lui murmurait à l’oreille galvanisaient Asiel qui se sentait irrémédiablement attiré vers la jouissance.
Au contact de la langue de l’adulte sur son intimité gonflée, Asiel ouvrit la bouche en un cri muet de plaisir à l’état pur. Ses hanches se mirent en mouvement, ondulant sans qu’il en ait réellement conscience, imprimant un langoureux déhanchement plus qu’explicite sur ses besoins.
Mettant un terme à la douce torture qu’il infligeait à son jeune amant, Daevlyn entama alors un lent mouvement de va et vient sur son sexe. A présent, Asiel ne retenait plus ses gémissements de plaisir. Alanguis sous les caresses de Daevlyn, il n’avait pas conscience de la vue qu’il lui offrait.
Soudain, Daevlyn stoppa tout mouvement et plongea son regard dans les yeux brûlant d’aSiel qui lui fit comprendre de smécontentement par un petit gémissement plaintif qui s’étouffa dans sa gorge lorsqu’il vit Daevlyn humidifier ses propres doigts avec une sensualité emprunte d’érotisme.
Lorsque Daevlyn le pénétra, Asiel en soupira de bien-être et de satisfaction. Le plaisir qu’il ressentait était si intense qu’il inibait toute trace de douleur. L’adulte faisait oreuve d’une douceur imparable et Asiel sentit des larmes de gratitude lui monter aux yeux.
En même temps qu’il le préparait, Daevlyn laissait sensuellement le bas ventre de son amant, lui offrant mielles plaisir à l’aide de sa bouche.
Quand Daevlyn inséra un second doigt en lui, Asiel poussa un cri de plaisir. La jouissance était proche. Daevlyn sembla s’en rendre compte car il accéléra ses mouvements de sucion. Les mains perdues dans la tignasse indomptable de l’adulte, Asiel se laissait gagner par un plaisir toujours plus grand. Après quelques minutes, il se libéra dans la bouche de son amant en un cri de plaisir non retenu.
Lentement, Daevlyn remonta jusqu’aux lèvres d’Asiel, prenant bien soin de caresser son corps lors de son ascension. leurs bouches se retrouvèrent comme si elles ne s’étaient jamais quittées. Leur langue s’entremêlèrent en un ballet érotique.
Encore sous l’effet de sa récente jouissance, Asiel ondulait son bassin contre celui en forme de son amant. Leur virilité se frottaient l’une contre l’autre réveillant de nouveau le désir de l’adolescent qui sentait la flamme renaître au creux de ses reins.
Libérant la bouche de son jeune amant, Daevlyn glissa jusqu’à son oreille et lui demanda d’une voix rauque chargée d’un désir des plus conséquent :
- Tu te sens prêt ?
Pour toute réponse, Asiel tourna vivement la tête et happa avec avidité les lèvres rougies et gonfflées de Daevlyn. lorsque le baiser prit fin, Asiel s’écarta légèrement de Daevlyn et plantant ses onyx enflammées dans les yeux de son vis à vis, il murmura à son tour :
- Plus que jamais. Je t’aime Daevlyn… Merci pour tout.
Leurs lèvres se soudèrent en un énième baiser tandis que Daevlyn prenait place entre les cuisses d’Asiel et placa ses jambes sur ses épaules. Quand il sentit son amant se présenter à l’entrée de son intimité, Asiel dut user de toute sa volonté pour ne pas s’empaler de lui-même sur le sexe tendu de désir de Daevlyn.
D’un geste habille acquis avec l’expérience, Daevlyn pénétra l’adolescent en même temps qu’il accentua son baiser. Asiel poussa un cri de plaisir mêlé à l’inévitable douleur qui mourut dans la bouche de son amant. Cependant, ayant été longuement préparé par l’adulte, celle-ci fut minime et disparue aussi vite qu’elle était apparue.
Sopn corps se crispa pourtant sous l’intrusion et Daevlyn s’écarta légèrement de lui, comme pour vérifier par lui-même qu’Asiel ne souffrait pas. Reconnaissant de cette attention, Asiel lui adressa un sourire de pur bonheur comme rarement il lui avait été donné de le faire.
Au bout d’un temps qui parut durer une éternité aux yeux de l’adolescent, Daevlyn commenca un déhanchement excessivement lent, qui arracha un cri de frustration à l’adolescent pour qui cette torture était insoutenable. Le plaisir de sentir Daevlyn se mouvoir en lui était indescriptible. La sensation de ne faire de nouveau plus qu’un avec lui avait quelque chose de grisant et terriblement excitant.
Très vite, ne supportant plus le rythme lent imposé par Daevlyn, leur corps entamèrent la même danse langoureuse tandis qu’à chaque coup de bassin Daevlyn pénétrait un peu plus profondément l’adolescent.
Bougeant au même rythme, l’un entraînant l’autre, ils se perdirent etre regard intenses et baisers. Asiel s’abandonnait sans crainte entre les bras de Daevlyn, lui faisant don de son corps, de son coeur mais aussi de son âme. Sans crainte d’aucune sorte, il déposait celle-ci entre les mains de l’adulte.
Les mots d’amour n’étaient pas en reste, chacun murmurant à l’oreille de l’autre tout l’amour et les sentiments plus profonds et puissants les uns que les autres qu’ils ressentaient l’un pour l’autre.
Dans un ultime coup de rein plus profond et puissant que les précédents, Daevlyn prénétra un dernière fois l’adolescent. Il jouirent simultanément, chacun hurlant à s’en briser la voix le prénom de l’autre.
Daevlyn retomba délicatement sur Asiel qui l’entoura de ses bras en une étreinte possessive.
Pour rien au monde Asiel ne voulait que Daevlyn ne se retirer, souhaitant profiter au maximum de cet instant où il pouvait le sentir en lui, sensation qu’il ressentait peu être pour la dernière fois. Semblant comprendre ce désir de l’adolescent, Daevlyn respecta son souhait. Il ne se retira que de longues minutes plus tard, lorsqu’il craignait d’écraser Asiel sous son poids.
La main d’Asiel caressait distraitement la nuque de son amant qui ferma les yeux de bien être. Puis, lentement et avec une extrême douceur, ses doigts glissèrent jusqu’à son front d’où ils décollèrent les mêches de cheveux de Daevlyn collées par la transpiration. Migrant sur sa joue, elle épousa harmonieusement la forme de celle-ci tandis que sans se départir de sa douceur, Asiel relevait la tête de son amant pour déposer avec délicatesse, ses lèvres sur celles de Daevlyn.
Lorsque leur respiration eut retrouvé un rythme à peu près normal, Asiel demanda d’une voix étrangement sérieuse :
- Daevlyn ?
- Hn ?
- Je peux te faire l’amour moi aussi ?
Ne s’attendant pas à cette demande, Daevlyn se redressa brusquement sur ses mains et plongea son regard étincellan dans les onyx tumultueuse de l’adolescent et lui répondit avec le même sérieux, bien qu’un petit sourire étirait ses lèvres :
- Bien sûr… Bien sûr que tu peux…
Sur cette réponse des plus encourageantes, il s’empara des lèvres de son jeune amant qui émit un soupire de bien être. De nouveau, les mains d’Asiel entrèrent en action, partant à la redécouverte du corps si parfait de Daevlyn.
D’un habile coup de bassin, Daevlyn inversa leur position, faisant passer l’adolescent au dessus de lui. Asiel se redressa, soudain hésitant. Avait-il vraiment le droit de lui demander cela ? Hésitant, il ne vit pas le regard intrigué que lui lancait l’adulte et sursauta au contact de sa main sur la sienne. Plongeant son regard dans celui d’Asiel, Daevlyn formula en un murmure la supplication qu’Asiel pouvait lire dans ses yeux :
- Viens…
Asiel se laissa entraîner par son moniteur qui écarta les jambes pour qu’il puisse venir y prendre place. Prenant les commandes, Daevlyn ondula légèrement du bassin frollant leur intimité l’une contre l’autre dans l’intention d’éveiller à nouveau leur désir. Galvanisé par la vue qu’il avait du corps alanguis de son amant sous lui et des petits gémissements rauques qui s’échappaient de ses lèvres entrouvertes, Asiel mit un terme aux derniers doutes qui subsistaient en lui et s’abondonna totalement. Il fit don de son corps et de son coeur à Daevlyn…
Il s’allongea de tout son long sur le corps de Daevlyn, et abandonnant ses lèvres, il laissa sa langue partir à la redécouverte de la sculpture parfaite de son torse qu’il connaissait déjà par coeur pour les avoir redessiner un nombre incalculable de fois.
Très vite, ses mains se joignirent à sa bouche, provoquant chez l’adulte des frissons de désir et de plaisir confondu qui lui parcouraient l’échine. La respiration saccadée et les yeux fermés, Daevlyn se laissait aller de tout son être, savourant les sensations de bien être et de plénitude qu’il ressentait au contact des mains d’Asiel sur son corps. Désireux de satisfaire entièrement le désir de son amant, Asiel finit par abandonner son cou pour s’attaquer à ses boutons de chair durcis de désir. Asiel savait parfaitement que de part leur sensibilité accrue par le désir, ses tétons étaient une zone hérogène de l’adulte. S’amusant à les titiller du bout de la langue, il s’attira un gémissement rauque de la part de Daevlyn.
Ravi de l’effet qu’il produisait sur son amant, Asiel s’activa sur les parties sensibles de son corps mais toujours en évitant soigneusement le point culminant de son désir. Il s’en approchait, laissant entrevoir à Daevlyn ce qu’il lui réservait pour la suite, mais jamais il ne s’y attardait ouvertement. Ce qui frustrait de plus en plus l’adulte, dont les grognements de mécontentement faisaient sourire Asiel. Puis, après avoir suffisament fait patienter Daevlyn et sentant surtout qu’il arrivait aux limites du supportable, Asiel s’empara de son sexe tendu par le désir et imprima un lent et langoureux va et vient qui arracha un cri de plaisir à l’état pur à Daevlyn.
Ses doigts caressaient le sexe de Daevlyn en suivant une cadence régulière, le menant irrépédiablement au sommum du plaisir. Lorsqu’il sentit Daevlyn se tendre imperceptiblement sous lui, il ralentit la cadence pour finalement mettre un terme à sa douce torture. Un sanglot de protestation s’échappa des lèvres entrouvertes de Daevlyn qui se tortillait sous Asiel à la rechreche de se contact sur sa virilité douloureuse. Jouant avec la patience et les nerfs de l’adulte, Asiel se déplaca sensiblement, de façon à ce que son souffle effleure l’intimité de Daevlyn en une douce caresse aérienne.
Un cri de frustration mêlé au désir franchit la barrière des lèvres de Daevlyn qui se crispa violemment. Puis, ayant suffisament fait attendre son amant, sans aucun signe précurseur, Asiel le prit en bouche. Un nouveau cri de plaisir s’éleva dans la pièce, résonnant aux oreilles d’Asiel comme la plus belle des mélodies. Avec avidité, Asiel s’appliquait à imprimer un lent va et vient sur le sexe de son amant, enroulant sensuellement sa langue autour de son intimité. Accélérant la cadence, il laissa ses mains parcourir le torse luisant de transpiration de Daevlyn, tandis que l’une d’elle allait se perdre sur ses lèvres en une invitation explicite. Comprenant le sens de la demande muette de l’adolescent, Daevlyn entrouvrit les lèvres et lécha ses doigt avec avidité, s’appliquant à les humidifier de la façon la plus sensuelle qu’il soit.
Levant les yeux, Asiel reporta son attention sur Daevlyn et lorsqu’il vit l’expression extatique qui détendait les traits de son amant, Asiel faillit ne plus rien contrôler du faire appel à toute sa volonté pour ne pas se libérer à cette simple vue. Inconsciement, ses vas et vient s’étaient accélérés, et dans un cri de jouissance dans lequel se mêlait en même temps une certaine surprise, Daevlyn se libéra entre les lèvres d’Asiel.
Un sourire étira alors les lèvres de l’adolescent tandis qu’il se passage avec gourmandise la langues sur ses lèvres, ne gaspillant aucune goutte du fluide vitale de son amant. Les mains crispées sur les draps, Daevlyn tentait tant bien que mal de retrouver une respiration normale, mais c’est sans compter sur l’aide d’Asiel qui, n’en ayant pas fini avec lui redessina du bout de langue les abdominaux puis le torse imberbe de l’adulte, remontant irrémédiablement vers ses lèvres alors que sa main suivait le chemin inverse.
Alors que sa langue franchissait la barrière des lèvres de Daevlyn, ses doigts trouvaient la porte de son intimité. D’un geste lent empli de douceur et de délicatesse, il inséra un premier doigt en lui. Lorsqu’il sentit Daevlyn se tendre sous cette intrusion, il cessa immédiatement tout mouvement tout en intensifiant leur baiser afin de détourner son attention de la douleur.
Lorsqu’il fut certain que Devlyn ne souffrait plus après avoir reçu son approbation, Asiel poursuivit la préparation de son amant, entament un lent et ample va et vient d’abbord régulier avant d’accélérer ou réduire la cadence selon son humeur. Les gémissements que poussait Daevlyn l’aidait à satisfaire son désir au mieux, régulant sa préparation au son de la voix de l’adulte. Très vite, un second doigt vint rejoindre le premier et connaissant mieux que quiconque la douleur que pouvait entraîner une mauvaise préparation, Asiel prit son temps. avec une lenteur exagérée et une douceur extrême, il commença un mouvement de ciseaux, détendant au maximum les muscles de Daevlyn pour sa venue future.
Quand Daevlyn commença à s’empaler de lui-même sur ses doigts, Asiel concentit à insérer le troisième et dernier doigt, redoublant de précaution. Celui-ci était toujours le plus douloureux et ne souhaitant pas blesser Daevlyn, il alla même jusqu’à stopper tout mouvement. Inconsciement, les traits de Daevlyn se détendirent aussitôt et Asiel se félicita mentalement d’avoir eut cette idée, l’adulte étant trop fier pour avouer sa douleur. Se penchant au dessus de lui, Asiel l’embrassa avec tendresse, lui faisant comprendre qu’il n’y avait aucune honte à montrer sa douleur, qu’il valait mieux cela que ne pas accéder au plaisir ultime à cause de cela.
Lorsqu’Asiel fut certain que Daevlyn ne ressentait plus aucune douleur due à sa préparation et rassuré par les gémissements audible qui franchissaient les lèvres de l’adulte, Asiel retira ses doigts, s’attirant un grognement rauque de mécontentement. Puis, s’agenouillant entre les cuisses de Daevlyn, il se présenta à son entrée. Avec une lenteur extrême, il le pénétra, les yeux rivés sur son visage à l’affu du moindre signe de douleur. Alors qu’il le pénétrait toujours plus profondément avec toujours cette même délicatesse, Asiel se sentait rassuré de ne lire sur le visage de Daevlyn que du plaisir à l’état pur.
Constatant cela, il se risqua à s’enfoncer entièrement en lui en un ample coup de bassin. Un cri s’échappa des l-vres de Daevlyn, mais un cri de plaisir uniquement. Galvanisé par le son sensuel de la voix de Daevlyn et la sensation intense qu’il ressentait à être en Daevlyn, Asiel poussa lui aussi un gémissement de pur plaisir. Puis, prenant un rythme ample et régulier, il commença ses déhanchements, attisant leur désir mutuel, les menant inexorablement vers la jouissance.
Galvanisé par le plaisir qu’il ressentait et ce brasier qui embrasait ses reins, répendant des étincelles incandescentes dans ses veines, faisant bouillonner son sang, Asiel devait se faire violence pour ne pas céder à ses pulsions et prendre Daevlyn comme il ne l’avait encore jamais fait et le faire hurler son plaisir sous des coups de bassin. Intervertissant une pénétration lente et régulière avec des coups de bassins plus violents et saccadés, Asiel sentait Daevlyn se tendre imperceptiblement sous lui et ses mains se crisper sur ses épaules, plantant ses ongles courts dans sa chair.
Souhaitant mener Daevlyn à la jouissance, Asiel accéléra la cadence de ses déhanchements, le pénétrant toujours plus profondément, enhardit par ses cris de plaisirs. Puis, dans un ultime coup de bassin plus violent et profond que tous les précédents, ils jouirent en un seul et même cri, se libérant simultanément. Complètement épuisé, Asiel se laissa retomber sur son amant, enfouissant le visage dans son coup, s’enivrant de son odeur musquée typiquement masculine.
Scellant leur amour d’un baiser, ils ne tardèrent pas à s’endormir d’un sommeil lourd et réparateur.
Lorsqu’Asiel ouvrit les yeux, la pièce était baignée d’une aveuglante lumière blanche et un silence monastique les entourait. Reportant son attention sur Daevlyn, il sourit tendrement en le voyant dormir la tête posée sur son coeur.
Ses traits détendus ne le rendaient que plus beau aux yeux de l’adolescent qui ne résista pas à la tentation de laisser ses doigts remettre en place la mèche rebelle de cheveux qui lui tombait devant le visage, lui gachant la beauté de son amant.
Un sourire étira alors les lèvres de Daevlyn qui frissonna à ce contact aérien sans pour autant ouvrir les yeux. Cependant, Asiel le savait à présent réveillé et d’une voix à peine plus élevée qu’un murmure, il demanda :
- Je t’ai réveillé mon amour ?
- Non, rassures-toi mon ange. Je l’étais depuis un moment déjà…
- Tu aurais dû me réveiller… fit remarquer l’adolescent en rougissant.
- Mais tu es tellement beau quand tu dors que je n’ai pas osé te réveiller. Et puis j’ai pu te contempler à loisir, murmura l’adulte en se redressant pour faire face à Asiel.
Asiel s’empourpra face au compliment de son amant puis l’attira à lui et happa délicatement ses lèvres dans le but de le faire taire. Un sourire vainqueur étira les lèvres de Daevlyn qui s’empressa de répondre au baiser avec la même douceur dont faisait preuve l’adolescent. Leurs lèvres s’effleuraient en de furtifs contact avant de s’éloigner pour rapidement se retrouver. Débuta alors un jeu de course poursuite entre leurs lèvres. Mauvais joueur, Asiel happa la lèvre inférieure de son amant et la mordilla délicatement, tout en prenant bien soin de ne pas lui faire mal. Après quelques minutes de duel acharné, celui-ci s’acheva sur un baiser réconciliateur.
Lorsque leur bouche se séparèrent, Asiel demanda toujours de cette même voix douce :
- Quelle heure est-il ?
- Je n’en ai pas la moindre idée, répondit Daevlyn. Pourquoi ? Tu as faim ?
A ses mots, le regard d’Asiel changea et d’une voix étrangement rauque, il répondit :
- De toi uniquement…
Daevlyn crut que son coeur loupait un battement. Ces quelques mots de l’adolescent avaient suffit à raviver le désir dans ses reins. A la vue de la flamme que sa réponse avait réveillé dans les yeux de l’adulte, Asiel comprit que son désir était partagé.
Prenant un air aguicheur afin d’intensifier le désir de Daevlyn, Asiel passa lentement sa langue sur sa lèvre supérieure. Il vit Daevlyn déglutir avec difficultés et décidé attiser au maximum son amant, il se redressa sur ses coudes et happa les lèvres asséchées de l’adulte. Celui-ci, mit un certain temps à répondre au baiser, mettant du temps à retrouver ses esprits. Tout en douceur et sans pour autant quitter les lèvres de Daevlyn, l’adolescent inversa leur position, renversant Daevlyn sur le dos, la tête de l’autre côté du lit.
Ainsi positionné, il surplombait l’adulte de toute sa hauteur. Bougeant légèrement, il vint prendre place sur le bassin de son amant qui se mordit la lèvre inférieure pour ne pas gémir lorsqu’il se mit à onduler lentement des hanches, imprimant un lent mouvement de vas et vient sur l’intimité réveillée de son amant.
Fier de l’effet qu’il produisait à Daevlyn, Asiel effleura du bout des doigts la peau satinée du torse de Daevlyn qui frissonna sous cet attouchement. Ses mains descendirent le long de son torse pour aller redessiner les formes parfaites de ses abdominaux finement taillés.
Souhaitant mener Daevlyn à la jouissance, comme il l’avait fait pour lui précédement, Asiel écarta les jambes de son amant et vint prendre place entre ses cuisse. Un sourire satisfait étira ses lèvres lorsqu’il vit Daevlyn se cambrer violemment au contact de ses mains sur sa virilité gonflée d’un plaisir et d’un désir déjà conséquent. Puis, mettant fin à la douce torture qu’i infligeait à son amant, il prit son sexe en main et entama un lent va et vient qui arracha un soupir de bien être à Daevlyn.
Les yeux rivés sur l’adulte, Asiel enregistrait chacune de ses réactions et lorsque Daevlyn commenca un lent déhanchement, l’adolescent comprit qu’il était tant qu’il passe à autre chose.
Sous l’effet du plaisir, Daevlyn avait fermé les yeux et se mordait violemment la lèvre inférieure pour ne pas gémir de plaisir. Constatant cela, Asiel stoppa tout mouvement et sans quitter son amant des yeux, il déclara en un murmure étrangement rauque :
- Laisse moi entendre ta voix, Daevlyn… J’aime quand tu gémis sous mes mains, sous ma langue…
Joignant le geste à la parole, Asiel lécha le sexe tendu de Daevlyn sur toute sa longueur, arrachant un long gémissement à l’adulte qui crispa ses doigts sur les draps.
Satisfait de la réaction de son amant, l’adolescent reprit après quelques secondes :
- J’aime quand tu perds le contrôle… Tu es tellement beau quand le plaisir se lit sur ton visage…
Une nouvelle plainte, mais de frustration cette fois-ci, se fit entendre. Un sourire de satisfaction étira les lèvres de l’adolescent qui prenait tout son temps pour mener son amant au sommet du plaisir, se vengeant doucement de Daevlyn qui avait eut la même réaction précédement.
Lorsqu’il le jugea suffisament à l’agonie, Asiel mit fin à sa torture et prit le sexe douloureusement tendu de Daevlyn en bouche, arrachant à son amant un cri de plaisir enfin assouvi qui résonna dans la chambre.
Avec application, Asiel entama un va et vient irrégulier sur l’intimité de son amant, alternant entre des mouvements lents et rapides qui faisaient perdre la tête à l’adulte. Sa langue s’entourait délicatement autour du sexe gorgé de plaisir de l’adulte, arrachant à ce dernier un cri de plaisir à l’état pur. Ses mains vinrent se perdre dans la chevelure emmêlée de l’adolescent, le guidant sur le rythme à soutenir. Cependant, Asiel ne voulait pas faire venir Daevlyn tout de suite. Lorsqu’il sentit que celui-ci n’était plus très loin de la jouissance et manquait de se libérer à tout moment, il abandonna momentanément son action. Daevlyn émit un grognement de mécontentement qui se transforma en cri bestial lorsque la langue d’Asiel vint lécher éhonteusement le bout de son intimité.
Il joua un moment ainsi, s’amusant de voir Daevlyn trembler de tout son être à chaque attouchement plus érotiques les uns que les autres, tout en se retenant de jouir. Quand il décida l’avoir suffisament fait patienter, Asiel le reprit entièrement en bouche et entama un va et vient frénétique sur son intimité gonflée dans le seul but de lui faire atteindre la jouissance.
Celle-ci ne tarda pas à venir et Daevlyn se libéra enfin dans la bouche de son amant, criant son prénom à s’en briser la voix.
Lentement, Asiel remonta jusqu’à la bouche de son amant tout en léchant sa peau, qui à présent avait un léger goût salé dû à la transpiration, de son bas ventre à ses lèvres. Il s’en empara avec avidité, partageant avec Daevlyn son fluide vital.
Après un baiser des plus passionnés, Asiel, le souffle court, s’allongea entre les bras de son amant, la tête reposant au creux de sa clavicule, juste au dessus de son coeur. Ils restèrent un long moment ainsi enlacés, tentant tous deux de se remettre de leurs émotions.
Lorsque leur rythme cardiaque eut retrouvé un rythme régulier, Asiel se redressa et un sourire en coin vint étirer ses lèvres tandis qu’il plantait ses onyx dans les yeux de son amant. Et avant qu’il n’ait le temps de dire ou de faire quoi que ce soit, Asiel se frotta lascivement contre Daevlyn, prenant un air d’extase en éxagérant les petits cris qu’il poussait à chaque contact de leur virilité entre elles. Les yeux fermés et la bouche entrouverte, Asiel sentait avec un plaisir non feint, Daevlyn se durcir de nouveau sous ses fesses.
Soudain, Daevlyn se releva et fit basculer Asiel en arrière de façon à se retrouver au dessus de lui. Pas surprit le moins du monde par ce brusque renversement de situation, Asiel laissa s’échapper un gloussement amusé alors qu’il retenait Daevlyn prisonnier entre ses cuisses.

Daevlyn s’empara alors vivement des lèvres de l’adolescent et les mordilla légèrement afin de lui faire part de son mécontentement. Le sourire d’Asiel s’agrandi face à la frustration évidente de son amant puis fini par ceder, desserrant sa prise sur le bassin de Daevlyn.
L’adulte en profita et déposa délicatement ses doigts sur les lèvres entrouvertes d’Asiel. Du bout de la langue, l’adolescent les lécha sur toute leur longueur, arrachant un frisson de désir à l’adulte. Puis, Asiel les engloutis, les léchant avec passion, entourant sa langue autour des doigts de l’adulte en un geste érotique. Ne pouvant en supporter d’avantage, Daevlyn vint souder ses lèvres à celles de l’adolescent, laissa sa langue pénétrer sa bouchen mêlant leur salive.
Lorsque Daevlyn jugea ses doigts suffisament humidifiés, il les retira, arrachant une plainte de mécontentement à Asiel, puis les fit lentement glisser le long de son torse imberbe, sur lequel ils laissèrent derrière eux une traînée de lave en fusion.
Daevlyn s’amusait à faire languir l’adolescent, titillant son intimité sans jamais forcer le passage. Les doigts crispés sur le draps, Asiel retenait à grand peine des sanglots de frustration tandis que son amant jouait avec sa patience, le menant au bout de ses limites, à la limite du supportable. A ses doigts, vint s’ajouter sa langue et Asiel, sous ce contact humide et à la fois tellement brûlant, émit un cri de plaisir, suppliant son amant de ne pas le faire languir d’avantage.
Accédant finalement à la requête de l’adolescent, Daevlyn inséra lentement un premier doigt en lui, arrachant une cri de satisfaction à Asiel. Sans attendre mais tout en faisant attention à ce qu’Asiel ne souffre pas, Daevlyn inséra un second doigt en lui. Soupirant de satisfaction enfin assouvie, Asiel se laissa aller à onduler du bassin en un langoureux déhanchement, s’empallant de lui-même sur les doigts de son amant. Aucune douleur aussi minime soit-elle ne vint troubler cet instant, seul un plaisir grandissant se lisait sur le visage de l’adolescent. constantant cela, Daevlyn inséra un troisième et dernier doigt en lui, veillant toujours à ce qu’aucun mal ne soit fait à Asiel.
Parfaitement détendu Asiel ne ressentait que plaisir. Asiel savait pertinemment que Daevlyn faisait durer le plaisir et à bout de patience, il inversa leur position d’un habile coup de hanche, se retrouvant de nouveau sur son amant. Assis sur son bassin, il sentait son érection pulser contre ses fesses, ce qui acheva de le convaincre. D’une main ferme mais douce, il s’empara du sexe durcis de son amant et le présenta à l’entrée de son intimité. Lentement, il s’empala sur Daevlyn qui le regardait faire ébahit. Le regard plongé dans celui de Daevlyn, Asiel avait parfaitement conscience du combat intérieur que semblait mener l’adulte.
Sans préavis, il commenca à aller et venir sur le sexe de son amant, d’abbord lentement puis à un rythme de plus en plus soutenu. Suivant la cadence, Daevlyn avait posé ses mains sur les hanches de l’adolescent, le soulevant au rythme de leurs déhanchements endiablés. Asiel ne retenait pas ses cris de plaisir, qui résonnaient dans la pièce, faisant écho sur les murs d’un blanc immaculé.
Soudain, contre toute attente, Asiel cessa subitement tout mouvement et sous le regard empli d’imcompréhension de Daevlyn, il se releva. Le regard de Daevlyn changea du tout au tout lorsqu’il vit l’adolescent se retourner et se mettre à quattre pattes devant lui, lui présentant ses fesses. Daevlyn resta un moment interdit face à l’attitude de son amant avant de reprendre ses esprits et de venir se placer derrière lui.
Les mains sur les hanches d’Asiel Daevlyn se présenta de nouveau aux portes de son intimité. Faisant appel à tout son self-control, il commenca à le pénétrer avec une lenteur extrème qui arracha un sanglot de mécontentement à Asiel. Faisant fi des suplications muettes que lui adressait Asiel par de langoureux déhanchements, Daevlyn déclara d’une voix rauque :
- Tu es bien pressé… N’est-ce pas toi tout à l’heure qui m’a supplié de te faire l’amour avec tendresse et douceur ? Alors je vais te prendre extrement lentement, jusqu’à ce que je t’entende crier ton plaisir… Je veux entendre ta voix Asiel… Gémit, cri pour moi…
- Dae… Daevlyn, s’exclama l’adolescent entre deux sanglots. S’il te plait amour… prend moi… Daevlyyyn…
Puis, d’un mouvement brusque, il s’empala complètement sur la virilité de son amant, leur arrachant à tout deux un cri de plaisir à l’état brute. Entamant un lent va et vient, il ressera ses mucles autour de l’intimité de son amant, qui se mordait violemment la lèvres inférieure pour tenter de ne pas se laisser aller à ses pulsions bestiales. Au bout de la deuxième fois, il gémit plus qu’il ne déclara, d’une voix rauque comme Asiel ne l’avait encore entendue :
- Asiel… A… Arrête… Je… Je ne pourrais plus me contenir…
- Alors ne te contiens plus, répondit l’adolescent d’une voix brûlante de désir.
Daevlyn réagit violemment à cette injonction et ressérant sa prise sur les hanches de son amant, il le pénétra entièrement d’un habile et ample coup de bassin. Galvanisé de le sentir enfin en lui, Asiel s’abandonnait complètement, s’empalant toujours plus profondément sur le sexe de Daevlyn.
Abandonnés l’un à l’autre, ils n’entendirent pas la porte d’entrée claquer ni les pas qui montaient les escaliers. Etant à la fac, Morgan venait de finir les cours. Epuisé, il entra dans la salle de bain, et alors qu’il allait entrer dans la cabine de douche, il trouva les vêtements trempés que ni Daevlyn ni Asiel n’avaient prit le temps d’enlever.
Furieux, il se rhabilla hâtivement tout en pestant contre l’adolescent et son manque de manières :
- Raphaël ! Je sais pas ce que tu as foutu mais tu aurais pu en…
Ouvrant la porte sans prendre le temps de frapper, sa phrase mourut dans sa gorge lorsqu’il vit ce qui se déroulait sous ses yeux.
A quatre pattes, les cuisses écartées en une position indécente, accoudé sur ses avant bras, Asiel gémissait son plaisir sous les coups de bassin frénétiques de Daevlyn. Pétrifié, Morgan resta quelques secondes immobile et son regard plongea l’espace d’un instant dans celui onyx de l’adolescent. Cependant, cela ne dura qu’une fraction de seconde qu’il n’était même pas certain que cela ce soit réellement produit. Retrouvant l’usage de ses membres, il referma la porte sur un cri de plaisir d’Asiel.
Malgré le plaisir qu’il ressentait et la difficulté qu’il avait à garder ses esprits, un sourire narquois et sadique vint étirer les lèvres d’Asiel. Car contrairement à ce que croyait Morgan, Asiel s’était bel et bien rendu compte de sa présence et de l’air à la fois horrifié et désireux de Morgan. Cependant, faisant fi de la présence de l’adolescent dans la maison, Asiel donna libre court à son plaisir tandis que Daevlyn le pénétrait toujours plus profondément.
Cependant, lorsque l’adulte ralentit la cadence, Asiel laissa s’échapper un hoquet de surprise. Daevlyn se pencha alors vers lui, et dans un geste étonamment doux, il déposa ses lèvres sur l’omoplate de son amant avant de laisser sa langue parcourir son dos, léchant la saillie de sa colone vertébrale.  Un frisson de plaisir parcourut l’échine de l’adolescent qui se cambra violemment sous cet attouchement.
Leur peau luisantes de transpiration à présent soudées l’une à l’autre, Asiel avait l’impression de ne faire enfin plus qu’un avec Daevlyn. Il se sentait transporté inexorablement vers la jouissance, au delà même du réel et de l’inconscient.
Ses doigts se crispaient sur les draps, comme pour tenter de se raccrocher à la réalité qui déjà, se faisait de plus en plus floue et incertaine. Il voyait s’éloigner la notion de conscience tandis que se rapprochaient les portes du septième ciel.
Les doigts de Daevlyn vinrent rejoindrent ceux de l’adolescent, se mêlant à eux avec volupté.
Galvanisé par les petits cris audibles que poussaient Asiel, Daevlyn accéléra ses va et vient, les faisant tout deux hurler leur plaisir à s’en briser la voix. Asiel se sentait mourir à petit feu, consummé par un brasier ardent tandis que le poison du désir coulait dans ses veines, inihibant au fur et à mesure, chacun de ses sens et intensifiant son plaisir.
Puis, dans un ultime coup de bassin plus ample et plus profond que tous les précédents, Daevlyn les mena à la jouissance, chacun hurlant le prénom de l’autre. Asiel se cambra violemment, rejetant sa tête en arrière, tandis que Daevlyn plantait ses dents dans l’épaule de son amant, tout en le ramenant vers lui.
Complètement épuisé, Asiel se laissa retomber dans les draps, entraînant Daevlyn dans sa chute. Le visage enfoui dans les draps, Asiel tentait tant bien que mal de calmer sa respiration erratique, tandis que Daevlyn faisait de même. Allongé sur le ventre, il sentait avec délice le poids du corps de son amant encore sur lui et sa repiration saccadée dans son cou. Alors que Daevlyn allait se retirer, Asiel l’en empêcha vivement, posa sa main sur une des fesses de l’adulte, lui intimant silencieusement de ne pas se retirer. Il voulait encore profiter de sa présence en lui pour cette fois qu’il savait à présent, la dernière. Il voulait graver au plus profond de sa mémoire la sensation de sentir Daevlyn en lui. Inconsciement, Asiel caressait du bout des doigts la peau délicate des fesses de son amant, qu’il sentait somnoler contre lui, le visage enfoui dans son cou.
Après un instant qui lui parut durer une fraction de seconde et à la fois une éternité, Daevlyn se retira doucement de lui afin de ne pas le blesser tout en murmurant à son oreille :
- Je dois commencer à me faire lourd…
- Non, répondit honnêtement l’adolescent en tourant la tête vers lui sans pour autant changer de position. J’aime te sentir tout contre moi… Je t’aime Daevlyn…
Reprenant sa place tout contre l’adolescent, Daevlyn l’attira dans ses bras et laissa ses doigts effleurer machinalement le creux de ses reins. Après quelques secondes de silence paisible, il répondit :
- Moi aussi je t’aime Asiel. Mon petit démon de la luxure, ajouta-t-il en lui mordillant délicatement l’oreille.
- Tu m’as épuisé, souffla Asiel en bâillant.
Daevlyn émit un petit rire moqueur avant de répondre :
- Que devrais-je dire… Je t’ai rarement vu aussi passionné…
Asiel s’empourpra violemment à la remarque de son amant en émettant un petit gémissement plaintif qui semblait signifier “ne te moques pas de moi”. Puis, se retournant vers Daevlyn pour lui faire face, il plongea son regard dans le sien et déclara, un petit sourire pervers étirant ses lèvres :
- Cela n’avait pas l’air de te déplaire…
Ce fut au tour de Daevlyn de sourire, amusé par la réaction de son jeune amant. Il l’embrassa furtivement avant de répondre, avec lui aussi, une lueur lubrique au fond des yeux :
- Pas le moins du monde…
- Alors tu as aimé ? Demanda l’adolescent en s’empourprant légèrement.
- Et même plus que ça… Merci mon coeur…
Asiel lui adressa un sourire rempli d’amour et de gratitude cette fois-ci avant de recapturer ses lèvres pour un tendre baiser et de se blottir dans ses bras.
Quelques minutes passèrent dans le calme le plus complet ils entendirent la porte d’entrée claquer. Compenant que cela signifiait la fin de leur tranquillité, Asiel s’extirpa à contrecoeur de l’étreinte possessive de l’adulte et déclara :
- Je vais prendre ma douche, j’arrive.
Il vola un baiser furtif à son amant et se leva. Il se dirigea vers son armoire pour en sortir des vêtements propre avant de retourner au pied du lit pour enfiler son bas de pyjama. durant tout ce temps, il avait sentit le regard de Daevlyn sur lui ou plus précisément sur une partie bien précise de son anatomie. Un sourire en coin, il lui lança son t-shirt au visage en s’exclamant :
- Déparvé !
- C’est toi qui ose me dire cela ? S’offusqua Daevlyn en retenant à grand peine une envie de rire.
Faussement vexé, Asiel lui tira la langue et quitta la pièce en refermant vivement la porte derrière lui, alors que le rire de Daevlyn retentissait dans son dos. Alors qu’il traversait le couloir, Asiel tomba nez à nez avec Morgan qui sortait de sa chambre. Lorsqu’il le vit, Morgan se mit à rougir violemment, et s’amusant de sa réaction, Asiel s’approcha de lui d’une démarche féline et prenant une voix sensuelle il murmura au creux de son oreille :
- Dis moi… Tu as aimé le spectacle ? Ca t’a fait bander ? T’as prit ton pied au moins, non ? insista-t-il face au mutisme de son aîné.
Et avant que Morgan n’ait le temps de réagir, Asiel lui mordilla le lobe de l’oreille avant de repartir aussitôt, le laissant planté immobile au milieu du couloir.
Arrivé dans la salle de bain, il ferma la porte à clée derrière lui et entreprit de se déshabiller. Une fois nu, il entra dans la cabine de douche et comme Morgan précédement, il trouva ses vêtements lâchement abandonnés un peu plus tôt. Il les essora au maximum et les jeta dans le lavabo le temps de prendre sa douche.
Il entra dans la cabine et entreprit de faire couler l’eau, la réglant au maximum de la chaleur. Quand il entra sous l’eau, il se délecta de la bienfaisance de l’eau brûlante sur ses muscles endoloris. Cascadant sur son corps telle une pluie purificatrice, l’eau effacait sur son passage les vestiges de leurs ébats passionnés, emportant avec elle le reste de la semence de Daevlyn qui maculait ses cuisses et ses fesses.
Sans signes précurseurs, des larmes silencieuses se mirent à couler le long de ses joues, alors qu’il réalisait ce que cela signifiait. Demain matin, il serait parti…
Tentant de refouler ses mauvaises pensées au plus profond de lui même, Asiel se lava le corps et les cheveux. Puis, il se sécha et essora rapidement ses cheveux avant de les brosser délicatement afin d’enlever les noeuds qui s’étaient formés durant leurs ébats amoureux. Avant de quitter la salle de bain, il lava et essora ses vêtements avant de les étendres sur l’étandage près du radiateur.
Enfin prêt, il sortit de la pièce et alla rejoindre son amant dans sa chambre. Lorsqu’il entra, il trouva l’adulte toujours couché dans le lit, mais la fenêtre avait été ouverte. Face aux yeux clos de son amant, Asiel crut à première vue qu’il s’était endormi et sans bruit, il alla s’asseoir au bord du lit. Du bout des lèvres, il éffleura celles de Daevlyn et lui murmura à l’oreille :
- La douche est libre, amour.
Seul un grognement lui répondit et Asiel ne put s’empêcher de sourire face à la réaction de l’adulte.
- Allez Daevlyn, insista l’adolescent.
De nouveau, l’adulte n’eut aucune réaction, s’attirant sans le savoir, une surprise pas des plus agréable de la part de l’adolescent. En effet, Asiel se leva et contourna le lit. Il attrapa le draps qui recouvrait le corps dénudé de son amant et montant debout sur le lit, il le surplomba de toute sa hauteur.
La, le plus délicatement afin de ne pas réveiller les soupçons de Daevlyn, il réuni ses cheveux encore humides sur ses épaules et les essora sur le torse chaud de l’adulte. Sa réaction fut immédiate. Il sursauta violemment et s’assit brusquement dans le lit, lançant à l’adolescent un regard ébahit. Il n’en fallut pas plus à Asiel qui éclata de rire lorsqu’il vit la tête que faisait Daevlyn.
- C’est bon ? T’es réveillé ? Demanda l’adolescent sans se départir de son sourire narquois.
- Attend que j’me lève tu vas voir ce qui va t’arriver ! S’exclama l’adulte à présent parfaitement réveillé.
Le sourire d’Asiel s’effaca subitement et lestement, il sauta du lit alors que Daevlyn esquissait un geste pour l’attraper. Littéralement mort de rire, Asiel courrait dans la chambre et sautait sur le lit en imitant les hurlements de terreurs dans les films de cinéma, alors que Daevlyn le poursuivait à travers la pièce en tentant de le rattraper. Ce qu’il finit par faire lorsqu’il le réceptionna avant qu’il n’attérisse sur le sol après avoir sauté une énième fois du lit. Ils s’écroulèrent sur le sol, Asiel riant toujours à gorge déployée tandis que Daevlyn lui faisait regretter par des chatouilles, son précédent geste.
Attirée par le bruit que faisait Daevlyn et Asiel, Suzanne bientôt suivie par Pierre, Abby et Lindsay se postèrent dans l’entrebâillement de la porte et les observèrent, un sourire amusé étirant leur lèvres. Lorsqu’Asiel se rendit compte de leur présence et avisant la tenue indécente de son amant, il inversa leur position d’un habile coup de hanche, se retrouvant ainsi sur lui, tachant de dissimuler au mieux l’intimité dénudée de Daevlyn.
- Hey ! s’exclama-t-il alors à l’intention des nouveaux arrivants. Vous avez fini de vous rincer l’oeil ?
Face à la jalousie possessive de son fils, Suzanne ne put que sourire, mi amusée, mi attendrie par le spectacle qui s’offrait à elle. Le visage de Daevlyn se décomposa brusquement, passant de sa couleur normal au livide en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Constatant la gène de son amant, Asiel ne put s’empêcher de sourire en dépit des circonstance, tout en se démenant pour faire rempart de son corps et dissimuler la nudité de son amant aux yeux des autres.
Regardant autour de lui à la recherche d’un truc qui pourrait lui être utile, Asiel finit par se redresser, toujours agenouillé sur le bassin de Daevlyn, ne laissant apparaître que son torse, il tendit la main vers la couverture qui jonchait le sol. Il s’en empara vivement et la rabatie sur leur deux corps, les dissimulant des regards extérieurs. Là, il embrassa furtivement son amant avant de reculer à quatre pattes pour sortir de sous la couverture. Echevelé, il parvient enfin à se dépétrer de la couverture sans porter atteinte à la pudeur de Daevlyn et après un pincement sur les fesses de l’adulte qui sursauta violemment, il se dirigea vers son armoire.
Il en sortit un boxer noir et le lança au visage de Daevlyn qui le regardait faire amusé :
- Souviens toi de ce que je fais pour toi Daevlyn, car ce ne sera pas toujours le cas ! Ma bonté me perdra ! Ca t’apprendra à vouloir jouer aux exibitionnistes ! S’exclama l’adolescent faussement énervé.
Daevlyn enfila rapidement son boxer sous la couverture et se releva en nouant ladite couverture sur ses hanches. Pendant ce temps, Asiel était aller lui chercher un jean et un t-shirt propre qu’il lui lança à la figure :
- Ca t’apprendra à pas m’écouter !!
A première vue, n’importe qui aurait put croire que l’adolescent était réellement en colère contre son moniteur et que celui-ci n’en menait pas bien large. Mais l’étincelle pétillante de malice qui illuminait les onyx de l’adolescent et le sourire en coin de Daevlyn démontraient que chacun se prenait au jeu de l’autre. Asiel se plaça derrière l’adulte et le poussa de toute ses forces en direction de la salle de bain en déclarant :
- Maintenant tu vas te laver ! Non mais !!
Sur le pas de la porte, tout le monde s’écarta pour les laisser passer, amusés de la scène qui se déroulait sous leurs yeux, mais aussi du comportement de l’adolescent. Tous étaient stupéfaits de voir à quel point Asiel pouvait être un adolescent tout à fait ordinaire, sachant rire et s’amuser au même titre qu’eux.
Prenant un air soulagé, Asiel s’adossa contre la porte de la salle de bain. Puis, sentant quatre regards posés sur lui qui le fixaient avec un intérêt non dissimulé, il reporta son attention sur eux et plus précisément sur Suzanne et lui adressa un petit sourire timide. Suzanne le lui rendit et déclara :
- Cela va bientôt être l’heure du repas. Vous voulez manger quelque chose en particulier ?
- Pizza ! S’exclama Lindsay qui, jusqu’à maintenant, était restée silencieuse.
Chacun donna son accord, puis la jeune femme se tourna en direction d’Asiel, dans l’attente de sa réponse :
- Cela me convient, répondit l’adolescent, un sourire forcé étirant ses lèvres.
Asiel n’avait rien dit pour ne pas plomber l’ambiance, mais il savait parfaitement, qu’il ne serait déjà plus là lorsqu’il serait l’heure de passer à table… Cependant, face à la bonne humeur et à la joie qu’il pouvait déceler en Suzanne, il n’avait pas eut le courage de le lui dire… Alors qu’il commencait à sombrer, il fut tiré de ses sombres pensées par la voix de Suzanne qui demandait :
- Et pour Daevlyn ?
- Il adore cela, répondit Asiel, en souriant tendrement au souvenir de l’état de satisfaction extrême que s’emparait de Daevlyn lorsqu’il mangeait sa pizza.
- Dans ce cas c’est parfait ! S’exclama Suzanne ravie.
Lindsay et Pierre retournèrent à leur occupation et Asiel retourna dans sa chambre. Alors qu’il ouvait l’armoire à la recherche de draps propres, Suzanne prit la parole, d’une petite voix qui cachait mal sa déception :
- Tu ne descends pas avec nous ?
- Si, je… J’arrive, répondit Asiel en se retournant les bras chargés.
Il se dirigea alors vers le lit qu’il entreprit de défaire, dévoilant par ce fait, leur activité de la journée.
- Oh ! Je vois, souffla la jeune femme en souriant légèrement intimidée. Dans ce cas, n’hésite pas à nous rejoindre quand tu veux, ajouta-t-elle.
- Merci, répondit Asiel.
Suzanne le laissa vacquer à son occupation et alors qu’il jettait le draps à l’entrée de la chambre, il eut la surprise de constater qu’Abby était toujours là. La jeune fille lui sourit timidement et demanda d’une petite voix :
- Je… Je peux te parler ?
- Oui, répondit simplement l’adolescent. Entre, je ne vais pas te manger, ajouta-t-il en souriant lorsqu’il s’aperçut qu’elle restait obstinément sur le pallier.
Abby lui sourit timidement et d’un pas hésitant, elle entra dans la chambre non sans une certaine appréhension :
- Tu sais Raphaël…
- Asiel… Je m’appelle Asiel, la coupa gentiment mais fermement l’adolescent.
- Je… Pardon, A… Asiel, balbutia Abby, impressionnée malgré elle par le jeune garçon qui lui faisait face. Voilà, je… Je voudrais m’excuser de mon comportement de cette semaine. J’ai conscience d’avoir été odieuse avec toi, je… J’ai agis inconsidérément par pure jalousie, je l’avoue… Je sais que mon pardon n’effacera pas le mal que j’ai fait, mais je tenais à le dire quand même…
Asiel qui avait terminer de refaire le lit vint prendre place face à la jeune fille et plongeant son regard dans le sien, il déclara :
- Je te remercie pour ton geste, Abbygaïl, cela me touche sincèrement… Mais tu devrais plutôt t’excuser auprès de Raphaël… Ton attitude à toi et à Morgan l’a beaucoup blessé et si je suis intervenu, ce n’est que pour le protéger de lui-même mais aussi de vous. Raphaël est un garçon très introverti qui cache une grande fragilité… Il se faisait une joie de vous rencontrer et il s’est prit une sacrée douche froide sans comprendre pourquoi… Votre comportement à tous les deux lui a vraiment fait mal…
La jeune fille ne répondit rien, se contantant de baisser honteusement les yeux, n’osant pas affronter le regard pénétrant de l’adolescent qui lui faisait face.
- Mais comme je te l’ai dit plus tôt,  reprit Asiel, je te remercie pour ton geste. Ami ? Demanda-t-il après un court silence en tendant la main à Abby.
- Ami, répondit l’adolescente en prenant sa main sans hésitation, adressant à Asiel un sourire empli de gratitude et de remerciements.
Ce ne fut qu’à ce moment qu’il se rendit compte de la présence de Daevlyn qui, adossé à l’embrasure de la porte, regardait la scène en souriant tendrement.
Quelques minutes plus tard, ils descendaient tous les trois et allaient rejoindre Suzanne et le reste de la famille qui discutit tranquillement de leur journée.
Asiel sentit un pincement au coeur en songeant que bientôt, il ne connaîtrait plus le bonheur d’une vie de famille. Inconsciemment, il resserra sa prise sur la main de Daevlyn qu’il tenait fermement dans la sienne, tentant de refouler les larmes qui faisaient briller ses yeux de façon significative. Daevlyn sembla comprendre les sentiments de l’adolescent, car à son tour, il rafermi sa prise sur ses doigts.
Se tourant vers lui, Asiel lui adressa contenant une supplication muette… Le moment tant redouté était enfin arrivé…
Sentant que quelque chose se passait, les conversations cessèrent subitement et tous les regards se posèrent sur eux, remplis d’incompréhension et de questions non formulées. Des larmes silencieuses roulèrent sur les joues de l’adolescent qui, dans un effort surhumain, tentait de défaire ses doigts de ceux de son amant. il voyait bien que Daevlyn usait de toute sa volonté pour retenir ses larmes.
Lorsque finalement leurs doigts se quittèrent, Asiel ettoufa un sanglot et se tourna vers Suzanne qui, ne comprenant pas ce qui se passait, commençait à paniquer. D’une voix difficilement contrôlée, Asiel commença :
- Abby est venue me présenter ses excuses toute à l’heure, et à présent, c’est à moi de vous présenter les miennes… Je… J’ai conscience d’avoir semé le trouble dans votre famille et je m’excuse pour toutes les méchancetés que je vous ai dite. Je sais que les mots n’effaceront pas les blessures et le mal causé… Je ne cherche pas à me donner bonne conscience par un joli discours et des mots vite expédiés, je… Ce que je dis, je le pense sincèrement… Je sais que vous vous demandez comment un gamin arrogant et immonde comme moi peut avoir une notion du pardon… Et vous avez parfaitement raison… Les mots que je prononce, c’est Daevlyn qui me les a apprit… C’est lui qui m’a tout apprit…
A ses mots, il se tourna vers son amant qui tentant de rester droit alors que ses yeux et tout son être lui criait son envie de s’effondraer et de se précipiter vers lui.
Détournant son regard de celui de Daevlyn avant que le courage ne vienne à lui manquer, Asiel reporta son attention sur l’assemblée et plus particulièrement sur Suzanne. Les larmes aux yeux, la jeune femme semblait comprendre ce qui se passait.
- Maman… commenca Asiel, prononcant ce mot pour la première fois de sa vie.
A ce mot, un magnifique sourire vint étirer les lèvres de la jeune femme, illuminant son visage malgré les larmes qui maculaient ses joues.
- Tu es la mère que j’ai toujours rêvé d’avoir… je suis désolée du mal que je t’ai causé, je… tu restera à jamais dans mon coeur… Je t’aime maman… Merci… Merci du fond du coeur de m’avoir ouvert les yeux et accepté… Je t’aime…
- Oh Asiel… sanglota la jeune femme en se levant précipitament pour prendre son fils dans ses bras. Merci à toi… J’ai été heureuse de faire ta connaissance… Sache que tu garderas toujours une place spéciale dans mon coeur… Oh mon dieu… J’ai l’impression que l’on m’arrache une partie de mon coeur… Pourquoi vous avoir retrouvé enfin pour te perdre à nouveau ? Sanglota la jeune femme. Merci Asiel, tu es une personne merveilleuse… Je t’aime mon fils…
- Maman… gémit lamentablement l’adolescent. Jamais tu ne me perdra… Je t’aime et je t’aimerai toujours…
Il restèrent un long moment ainsi enlacés, Asiel tenant fermement le chemisier de sa mère serré dans ses poings, pleurait à chaudes larmes.
Puisant dans les derniers restes de courage, il s’écarta de sa mère avant de se tourner vers Daevlyn. Là, il laissa éclater des sanglots déchirants et se précipita dans les bras de son amant. Refermant ses bras sur sa nuque, il le serrait à l’etouffer, se retenant à lui comme si sa vie en dépendait. Ses sanglots résonnaient dans la pièce comme le chant du cygne dans le crépuscule hivernal. La douleur que chacun d’eux ressentait était palpable à des kilomètres et l’amour qui les unissait électrisait la pièce.
Leurs lèvres se soudèrent alors pour un ultime baiser à l’arrière goût d’adieux. Les sanglots d’Asiel mouraient dans la bouche de Daevlyn alors que leur langue se retrouvaient pour une dernière danse.
Soudées les unes aux autres, leurs lèvres semblaient ne pas vouloir se quitter. Dans un sanglot, Asiel fini par mettre fin au baiser, puisant dans une source de volontée insoupçonnée.
- Je t’aime Daevlyn, sanglota l’adolescent. Si tu savais comme je t’aime… C’est trop dur, je n’y arrive pas… J’ai l’impression que l’on m’arrache le coeur… Mon amour, je t’en prie… Ne m’oublie pas… Pas trop vite… Sanglota Asiel en un gémissement d’animal blessé. Je t’en prie, embrasse moi… Serre moi dans tes bras une dernière fois…
- Ne… Dis pas… De choses… Aussi… Stupides, répondit Daevlyn entre chaque baiser qu’il déposait sur les lèvres et le visage de l’adolescent.
Les mains encadrant son visage, Daevlyn ne prêtait pas attention aux larmes qu lui brûlaient les yeux.
Accédant à l’ultime requête de l’adolescent, il l’embrassa avec toute la fougue et la passion du désespoir qui les habitaient.
Après un dernier baiser, Daevlyn essuya du bout des doigts les larmes qui inondaient les joues d’Asiel et déclara :
- Jamais je ne t’oublierais Asiel… Comment peux-tu penser une chose pareille… Je t’aime… Mon petit ange… Merci pour tout le bonheur que tu m’as apporté… Je t’aime… Je t’aime de tout mon coeur, de toute mon âme…
Asiel ne parvenait pas à se résoudre à se soustraire à l’étreinte de Daevlyn. Son coeur se déchirait à cette pensée. Plus les secondes passaient et plus il sentait sa volonté fondre comme neige au soleil.
Avec avidité, il s’empara brutalement des lèvres de Daevlyn, tout en suppliant mentalement Raphaël de venir le délivrer de lui-même, de mettre un terme à cette douleur insupportable qui lui étreingait le coeur.
Lorsque leurs lèvres se séparèrent, un sanglot déchira la gorge d’Asiel alors qu’il se sentait partir. Dans un hurlement de douleur, Asiel cria le nom de son amant avant de s’effondrer.
Daevlyn le retint fermement dans ses bras, ne cherchant plus à retenir ses propres sanglots qui lui déchiraient le coeur, et l’allongea délicatement sur le sol. Autour d’eux, plus rien n’existait. Suzanne, Pierre et les enfants avaient été oubliés.
Le corps de l’adolescent parcourut de spasmes plus violents les uns que les autres était le seul témoin du comabt intérieur que sembaient mener Asiel et Raphaël. Chacun retrouvant sa place l’un dans l’autre, en une union parfaite de leur âme.
Ce manège parut durer une éternité aux yeux des spectateurs et plus particulièrement à Daevlyn qui semblait sur le point de craquer à tout instant. Lorsque subitement les spasmes qui parcouraient le corps de l’adolescent cessèrent brusquement ainsi que ses battements cardiaques, Daevlyn paniqua pour de bon, et Pierre fut obligé d’intervenir, alors qu’il serrait le corps inerte de l’adolescent dans ses bras.
Laissant le corps de l’adolescent au bon soin de Suzanne qui, même si elle le montrait montrait moins n’en était pas moins paniquée, Pierre entraina de force Daevlyn avec lui alors qu’il criait à s’en casser la voix le nom de Raphaël, lui ordonnant de se battre, le suppliant de ne pas l’abandonner…
Lorsque les battements de son coeur reprirent, Suzanne laissa s’échapper un long soupire de soulagement et posa sa tête sur ses genoux. Quand Daevlyn revint passablement calmé, il se laissa tomber auprès du corps de son amant et prenant son visage dans ses mains, il pleura un long moment, se libérant de toute la tristesse et la tension accumulée depuis ce matin.
Puis, au bout d’une heure, peut être plus peut être moins, Raphaël finit par ouvrir les yeux. Daevlyn, à force de les contempler, connaissait par coeur la couleur des yeux de l’adolescent, et si quelque chose attira son attention en premier, ce fut bien cela…
Dans un sanglot qui mêlait joie, soulagement et étonnement, il murmura :
- Raphaël… Tes… Tes yeux… Ils…
Encore à moitié vaseux, Raphaël ne comprenait pas bien les allusions de l’adulte ni la raison de ses larmes et fermant les yeux, il reposa sa tête contre le torse de son amant, bercé par les battements frénétiques et endiablés de son coeur.
Epuisé, il finit par s’endormir dans les bras de Daevlyn qui, visiblement soulagé de le savoir enfin en paix, le porta jusque dans leur chambre et l’allongea dans leur lit.
Dormant d’un sommeil lourd et sans rêve, un sommeil réparateur, Raphaël ne sentit pas Daevlyn venir le rejoindre au bout d’une dizaine de minutes. Cependant, inconsciement, il vient se blottir contre cette source de chaleur réconfortante lorsqu’il entra dans le lit.
Lorsqu’il se réveilla, Raphaël sentit tout de suite la chaleur de l’adulte l’envahir. Il soupira de bien être tout en se blottissant un peu plus contre son amant à la recherche de sa présence rassurante.
Raphaël glissa sa tête dans le creux du cou de l’adulte et respira son odeur, s’imprégnant de celle-ci. Jamais il ne s’était sentit aussi heureux et aussi complet qu’à cet instant. il avait l’impression que quelque chose en lui avait changé, sans trop réellement pouvoir expliquer quoi ni comment. Il avait juste la sensation étrange d’avoir retrouvé une partie de lui qu’il avait perdue depuis trop longtemps déjà.
Bien qu’il ne se souvenait pas de ce qui s’était passé la veille, il avait un vague souvenir de s’être réveillé avec un mal de dos, allongé sur quelque chose de dur et froid. Puis, il avait entendu ces mots de Daevlyn, des bribes de phrases incompréhensibles soufflées entre deux sanglots.
S’extirpant délicatement des bras de Daevlyn, afin de ne pas le réveiller, Raphaël se leva et sans bruit, il se dirigea à la salle de bain. Il alluma la lumière et papillonna des yeux afins de s’habituer à la clarté puis se planta en face du mirroir. Là, il eut un choc quand il regarda son reflet dans la glace. Ainsi, c’était cela que voulait dire Daevlyn…
L’améthyste de ses pupilles avait viré au pourpre, pas tout à fait violet mais pas tout à fait noir non plus… Ainsi, cela venait de là cette sensation de plénitude et de bien être qu’il ressentait depuis qu’il s’était réveillé ?
Tout simplement heureux, Raphaël se mit à sourire bêtement à son reflet avant de se décider à retourner se coucher.
Sur la pointe des pieds, il retraversa le couloir en sens inverse et alors qu’il prenait place dans le lit, il sentit deux bras l’entourer et le ramener possessivement à eux.
- Ne part pas Asiel… Reste auprès de moi… Je t’aime tant…
Cela n’avait été qu’un murmure, mais il n’avait pas échappé à l’ouïe fine de l’adolescent, qui sentit son coeur se contracter de douleur. N’en supportant pas d’avantage, il s’arracha de l’étreinte de Daevlyn et quitta la chambre.
Il descendit les escaliers et alla s’installer dans un fauteuil du salon, dans un endroit où l’on ne pourrait pas le voir. Remontant ses genoux contre son torse, il laissa libre court à ses larmes silencieuses qui scintillaient sous les pâles rayons de la lune.
A ce moment, il n’aurait pu décrire l’état d’abattement dans lequel il se trouvait. Son coeur se compressait à l’idée que Daevlyn n’ait pas accepté son retour. Ainsi, Asiel était la partie de lui-même qui comptait le plus à ses yeux… Comment avait-il pu être aussi aveugle pour ne pas s’en rendre compte ?
Il s’en voulait comme jamais, à lui, mais aussi à Daevlyn… Daevlyn qui lui avait mentit sur la nature de ses sentiments, qui lui avait affirmé qu’il ne voulait pas d’Asiel, mais bel et bien de lui. Pourquoi avait-il menti ? Etait-ce pour ne pas lui faire de la peine ? Un hoquet méprisant et ironique secoua alors le corps de l’adolescent à cett pensée. Malgré l’amour incomensurable qu’il lui vouait, Raphaël en arrivait à haïr Daevlyn ainsi que son sens de la compassion. Il le haïssait autant qu’il se haïssait lui-même pour avoir cru aux paroles de Daevlyn. Il était devenu dépendant de lui, de sa chaleur, de sa présence, de toute ce qui faisait que Daevlyn était Daevlyn, mais au fond de lui, il avait cette crainte incontrolable que cette passion qui l’habitait ne finisse un jour par le détruire complêtement. Même s’il était à présent plus fort qu’auparavant, il n’en restait pas moins fragile et son coeur ne supporterais pas un second coup de couteau, et encore moins de la part de son amant. Il fallait qu’il se sorte à tout prix de cette impasse dans laquelle il se trouvait, sous peine de finir par y laisser son âme.
Raphaël finit par s’endormir dans le canapé, les yeux rougis par les larmes et la fatigue. Lorsqu’il se réveilla de nouveau, il papillonna des yeux afin de s’habituer lentement à l’afflux de lumière blanche qui illuminait le salon et alors qu’il allait se lever, une couverture posée sur lui attira son attention. Qui avait bien pu la poser la ?
Des bruits à la cuisine attirèrent son attention et encore à moitié endormi, il se dirigea vers la cuisine. Il y trouva Suzanne qui déjeunait en compagnie de Morgan et Pierre. Lorsqu’il le vit, Morgan se mit à rougir et reporta son attention sur sa tartine tandis que Pierre et Suzanne lui adressaient un sourire, bien que celui de la jeune femme ne cachait pas entièrement son inquiétude.
Raphaël déposa un baiser sur la joue de sa mère en un geste qui se voulait rassurant et vint prendre place à ses côtés. De la où il se trouvait, il pouvait sentir la gêne de Morgan et les coups d’oeil furtifs qu’il lui lançait. Ce manège dura encore quelques minutes, mettant Raphaël de plus en plus mal à l’aise, puis finalement, Morgan finit par se lever de table.
Raphaël s’excusa auprès des adultes et partit à sa suite. Il le rattrapa dans le couloir, et alors qu’il allait monter les escaliers pour regagner sa chambre, Raphaël s’exclama :
- Morgan ! Attend…
L’interpelé se retourna et Raphaël se sentit subitement horriblement gêné, si bien qu’il se mit à bafouiller :
- Je… Je voudrais m’excuser du comportement d’Asiel… Je ne sais pas ce qui lui a prit de faire ça…
- C’est oublié, répondit simplement l’adolescent.
- Et pour ce que tu as vu, je…. Reprit Raphaël attrocement gêné, en s’empourprant violemment.
- Quoi ? Demanda l’adolescent. Tu as peur que ça s’ébruite ? Tu viens me demander de taire ce que j’ai vu ? T’as peur que ta mère apprenne que tu fais des galipettes avec Daevlyn ?
- Hein ? S’exclama Raphaël surprit. Non, pas du tout, ajouta-t-il en retrouvant peu à peu son assurance. Je n’ai rien à cacher, simplement… Je suis désolé que tu… Nous ai surprit… Nous avons toujours été discret, mais…
- Tu appelles ça discret toi ? Avec les cris que tu poussais ? J’suis sur que même les voisins vous on entendu ! Fit remarquer l’adolescent sur un ton accusateur, toute trace de gêne ou de honte ayant disparue.
Raphaël sentit ses joues s’empourprer à cette remarque et sentant la colère monter en lui, il s’exclama :
- De toute façon je sais pas pourquoi je m’obstine à vouloir m’excuser auprès de toi alors que t’en a rien à foutre !
Et sur ses mots, il tourna les talons, abandonnant Morgan dans les escaliers pour retourner à la cuisine, passablement énervé. Il grignota plus qu’il ne mangea, l’estomac encore noué de son précédent accrochage avec Morgan et ruminant sa colère, il n’entendit pas Daevlyn entrer dans la pièce.
L’adulte salua tout le monde, et passant derrière Raphaël, il posa tendrement sa main sur sa joue et la laissa glisser jusqu’à son menton qu’il souleva délicatement, faisant relever la tête à l’adolescent. Là, il lui vola un rapide baiser avant de prendre la parole :
- Bonjour mon ange, tu as bien dormis ?
- Hn, oui, se contenta de répondre l’adolescent en reportant son attention sur son bol de lait.
- Quelque chose ne va pas Raphaël ? Demande Daevlyn surprit par l’attitude de l’adolescent.
- Mal dormis… se contenta de répondre Raphaël.
En réalité, Raphaël n’avait pas encore digérer les paroles que Daevlyn avait soufflées dans son sommeil. Puis, sans laisser le temps à Daevlyn de répondre, il se leva et retourna dans sa chambre. Il en fut dérangé quelques minutes plus tard par Suzanne qui ouvrant timidement la porte, déclara :
- Pierre et moi allons travailler, et les enfants vont à l’école…
- D’accord, répondit Raphaël en lui souriant. A toute à l’heure…
- Raphaël, que se passe-t-il ? Demanda Suzanne qui n’était pas dupe.
- Rien, je t’assure, ça va !
- Oui, au point que tu passes la nuit dans le salon ! fit-elle remarquer avec un ton de reproche. C’est Daevlyn ? Ajouta-t-elle d’une voix redevenue douce.
- Je… Laisse moi du temps… S’il te plait… Promis, je te raconterais, mais pas tout de suite, j’ai… J’ai besoin de faire le point, murmura l’adolescent.
- D’accord mon chéri, répondit Suzanne qui, entre temps s’était rapprochée, en embrassant l’adolescent sur le front. Je m’inquiète pour toi, tu sais…
- Je suis désolé, mais… tu n’as pas à t’inquiéter…
- Tu me le promet ?
- Oui, je te le promet !
- Je t’aime mon garçon, répondit la jeune femme en l’embrassant de nouveau sur le front.
- Je t’aime aussi maman, murmura l’adolescent.
- Bon, il faut que je file, je vais être en retard, déclara Suzanne en se levant. On sera la plus tôt ce soir. A toute à l’heure mon grand. Je t’aime fort.
Sur ces mots, elle referma la porte derrière elle. Raphaël l’entendit débouler les escaliers et quelques instant, la porte d’entrée claqua et le silence revint. Il ne fut briser que par les pas étouffés de Daevlyn qui montait lentement les escaliers. L’adolescent retient son souffle et lorsque la porte de la chambre s’ouvrie sur l’adulte, son coeur s’emballa en un rythme endiablé.
- Raphaël ?
- Qu’est-ce que tu veux ? Demanda l’adolescent d’une voix sèche, masquant à l’adulte l’accablement qui le saisissait.
- J’aimerais savoir ce qui te prend depuis ce matin, répondit Daevlyn sur le même ton, visiblement agacé par le comportement de son jeune amant. T’as tes règles ou quoi ?
- Nan j’ai pas mes règles, hurla l’adolescent. Redis moi ça encore une fois et tu peux dire adieux à ta descendance ! Et avant de reporter toujours la faute sur les autres, commence par te remettre toi-même en question et on en reparlera ok ?
Sans laisser à Daevlyn le temps de répondre, il attrapa des vêtements et alla s’enfermer dans la salle de bain.
- A… Raphaël, mais qu’est-ce qui t’arrive enfin ? Tu veux bien m’expliquer ce dont tu m’accuses ? S’exclama Daevlyn en tambourinant contre la porte. Ouvre cette porte… S’il te plait…
Assis sur le sol, adossé contre la porte, Raphaël ne cherchait pas à retenir ses larmes. Même s’il s’était vite ratrapé, le lapsus de DAevlyn n’avait pas échapé à Raphaël. Cependant, il ne voulait pas que Daevlyn soit témoin de sa douleur, et il s’en voulait à lui-même d’être aussi faible face à l’adulte. Certes, Daevlyn ne pouvait pas savoir la raison qui animait sa colère, mais Raphaël ne se sentait ni le courage ni l’envie de lui expliquer. tout ce qu’il voulait, c’était qu’on le laisse seul et surtout que Daevlyn arrête de le harceler avec ses questions. Avant de chercher  à avoir les réponses qui lui tombent directement du ciel il pouvait aussi très bien se creuser l’esprit et essayer de chercher par lui-même le pourquoi de la colère de l’adolescent.
Raphaël se leva et s’habilla après avoir fait une rapide toilette. Puis, sortant de la salle de bain, il bazarda avec rage son pyjama dans sa chambreet descendit les escaliers. Et sans répondre aux appels désespérés de Daevlyn, il sortit en claquant la porte d’entrée.
Ne parvenant pas à calmer sa fureur, il prit la direction du  centre ville en marchant d’un pas rapide. Il avait besoin de se changer les idées et Amaranth n’était pas là pour l’y aider. A cette pensée, Raphaël sentit son coeur se serrer. L’animal lui manquait affreusement. lorsqu’il se sentait mal, Amaranth était le seul à avoir le pouvoir de lui faire retrouver le sourire.
Sans qu’il ne s’en rende compte, ses pas le menèrent au parc dans lequel il erra un long moment, shootant dans les cailloux qui se trouvaient sur son passage. Les larmes ravageaient son visage et ses cheveux volaient autour de lui sous l’effet du vent qui soufflait fort. Constatant cela, il se maudit d’être parti aussi vite sans prendre le temps de s’attacher les cheveux.
Avisant un banc inoccupé et relativement à l’écart, il s’y dirigea et prit place dans un coin. Les larmes semblaient ne plus vouloir s’arrêter de couler et il n’avait  bien évidement, pas prit de mouchoir. Dans un réflexe, il tourna la tête à droite puis à gauche à la recherche d’un âme charitable et alors qu’il reportait son attention à ce qui se passait devant lui, il tomba nez à nez avec une main étrangèrent qui lui tendait un mouchoir. Clignant des yeux pour s’assurer qu’il ne révait pas, il releva la tête pour observer son sauveur.
Lorsqu’il croisa le regard du jeune homme qui lui faisait face, il cru se noyer dans la profondeur de son regard d’un bleu clair saisissant. Ses cheveux blonds mi longs étaient retenu en une demi queue et un bandana de la même couleur que ses yeux était noué autour de sa tête et cintrait légèrement son front. Intrigué, Raphaël observa un peu plus en détail l’homme qui s’était à présent installé à ses côtés. Ils devaient avoir sensiblement le même âge, l’inconnu ne semblait guère plus âgé que lui, peu être de trois ou quatre ans son aîné. Son visage abordait un petit sourire mi amusé mi attendrit illuminait son visage. Ses yeux dans lesquels dansait une lueur de malice le fixaient avec un amusement non dissimulé.
- Alors tu le prends ou pas ? Demanda l’inconnu d’une voix étrangement douce et mélodieuse.
- Mer… Merci, bafouilla l’adolescent en s’emparant du bout de tissu.
Du revers de la main, il s’essuya les yeux avant de se moucher bruyamment, s’attirant un sourire amusé de la part du jeune inconnu.
- Comment t’appelles-tu ?
- Raphaël, répondit l’adolescent s’étonnant lui-même de la facilité avec laquelle il avait dévoilé son prénom à un parfait inconnu.
D’ordinaire, il n’aurait pas accepté l’aide d’un inconnu et n’aurait encore moins répondut à sa question, mais étrangement, il sentait qu’il pouvait faire confiance à ce garçon. Il se dégageait de lui quelque chose de rassurant qui avait le pouvoir de le mettre en confiance. Peut-être était-ce du à son allure dégentée. Il n’en savait trop rien, mais cela lui importait peu. Tout ce qu’il voyait pour le moment, c’était une personne qui lui tendait la main en un geste amical.
- Et vous ? Demanda timidement l’adolescent. Quel est votre nom ?
- Je m’appelle Julian. Répondit le jeune homme en lui adressant un sourire radieux. Alors, ajouta-t-i en retrouvant son air grave, raconte moi, Raphaël. Qu’est-ce qui a bien pu te mettre dans un état pareil ?
L’adolescent renifla bruyamment, triturant nerveusement le mouchoir de Julian et répondit entre deux spasmes de nouveaux sanglots :
- C’est… C’est Daevlyn, je… Je l’aime mais lui ne me vois pas… enfin… Hésita l’adolescent tout de même réticent à exposer tous les détails de sa vie à un inconnu.
- Pas comme tu le voudrais ? Termina Julian.
Raphaël hocha la tête en guise d’aquiescement tout en soupirant.
- Alors il doit être aveugle, termina Julian.
Raphaël émit un petit rire qui sonnait affreusement faut avant de reprendre, hésitant :
- C’est plus compliqué que ça… Je… Je sais qu’il m’aime, mais parfois… J’ai l’impression qu’il voudrait que je sois différent, expliqua l’adolescent, en faisant référence à Asiel, tout en masquant un peu la vérité.
Pour la deuxième fois de sa vie, la première ayant été Daevlyn, Raphaël sentait qu’il pouvait se confier à quelqu’un sans crainte d’être jugé. Ce garçon n’était pas comme tout le autres, il ne l’avait pas jugé sur ses précédentes révélations et ne se moquait pas de lui. Il se contentait de l’écouter sans l’interrompre, hochant simplement la tête de temps en temps comme pour acquiescer ou refuter les arguments de l’adolescent.
- Ce qui m’énerve le plus, continua Raphaël, c’est que je fais des efforts pour changer, pour être conforme à ce qu’il aimerait que je sois… Mais c’est… C’est comme s’il ne voit pas ou refuse de voir tout ce que je fais pour lui… Il reste prisonnier et aveuglé de ses propres sentiments sans se préocupper des miens, sexclama l’adolescent qui sentait la colère renaître en lui à chaque mot prononcé.
- Tu le lui a dit ? l’interrompit Julian pour la première fois, sentant bien le changement dans le ton de l’adolescent.
- Hein ? Demanda l’adolescent totalement déstabilisé par cette question pour le moins inattendue. Euh… Je… non, je ne lui ai pas dit, murmura-t-il en baissant la tête, honteux. Je… Je voulais qu’il s’en rende compte par lui-même.
- Peu être qu’au lieu de lui hurler dessus comme tu m’as dit que tu avais fait, tu auais du le lui dire tout simplement. Comment veux-tu qu’il sache ce qui ne va pas si tu ne le lui dit pas ? Il n’est pas dans ta tête !
- Oui, sans doute, mais…
- Oui, mais ! S’exclama Julian en éclatant de rire. Tu ne serais pas du genre à vouloir avoir toujours raison ? Demanda-t-il en adressant à l’adolescent un sourire malicieux.
Raphaël lui adressa un petit sourire timide alors que le rouge lui montait aux joues.
- Si je te dis cela, Raphaël, c’est parce que je le sais. Ecoute l’expérience de tes aînés ! S’exclama Julian en riant.
Le silence s’installa entre les deux garçons. Raphaël méditait les paroles de ce garçon plein de bon sens. Puis, au bout d’un moment, Julian déclara en avisant l’heure tardive :
- Je  parie que ton copain ne sais pas que tu es là… Je me trompte ?
Raphaël se contenta d’hocher négativement la tête et Julian poursuivit :
- Tu ne crois pas qu’il serait temps que tu rentres ? Il doit vraiment se faire du soucis…
- Oui… Je… Merci, Julian, murmura l’adolescent en lui tendant son mouchoir avec hésitation.
- Garde le va ! sourit le jeune homme. Tu en as plus besoin que moi. En tout cas, reprit-il après un court silence, je suis heureux de t’avoir rencontré, Raphaël. Tu es une personne formidable. J’espère sincèrement que tes problèmes vont s’arranger…
- Merci Julian, répéta Raphaël. Moi aussi je suis heureux d’avoir fait ta connaissance. Cela faisait longtemps que je n’avais pas parler à des gens aussi compréhensif, cela m’a vraiment fait du bien. Merci de m’avoir écouté…
- Je t’en prie. Allez ! Rentre vite, le temps est à l’orage.
Sur ses mots, Julian tourna les talons et disparu dans l’allée du parc. Raphaël le regarda s’éloigner et ne fut sortit de ses pensées que lorsqu’il sentit une goutte d’eau attérir sur son visage. Il jura mentalement et se mit à courir en direction de chez lui alors que la pluie gagnait en intensité.
Raphaël courait dans les rues de la ville. Ses poumons le brûlaient, mais pour rien au monde il n’aurait ralentis sa course. Déjà la pluie tombait à verse, si bien qu’en l’espace d’un instant, il se retrouva complètement trempé. Malgré cela, il continua à courir, même si à présent, c’était devenu absolument inutile.
Paradoxalement, plus il se rapprochait de la maison, plus il sentait la tension qui l’avait quitté revenir au galop. Il allait de nouveau se retrouver face à Daevlyn et il ne pouvait s’empêcher d’angoisser. En plus de sa nervosité, il sentait la colère renaître en lui. Il se doutait parfaitement que l’adulte l’attendait de pied ferme derrière la porte pour le chopper au passage.
il allait avoir droit à un brassage en règle. En plus d’être partis sans rien dire, il était resté plusieurs heures dehors et revenait trempé jusqu’aux os.
Alors qu’il arrivait à l’angle de la rue, il ralentis l’allure, sentant subitement tout son courage et sa détermination l’abandonner lachement. Il savait qu’il allait encore s’engueuler avec Daevlyn et son coeur se contractait à cette simple pensée.
Cependant, c’était plus fort que lui, il ne pouvait s’empêcher de réagir violemment à chaque réflexion venant de son amant. Il avait quelque chose qui l’énervait et l’exaspérait, cette façon d’être toujours sur son dos au mindre changement de comportement. Et malgré cela, il l’aimait. Il l’aimait à en creuver et il souffait de cette situation invivable et de ce trop plein de sentiment qui étreignait son coeur d’une poigne de fer dans un gant de velour.
Avec hésitation, il ouvrit la porte et entra. A l’intérieur, la maison était plongée dans la pénombre et un silence religieux y régnait. Mais à peine la porte fut-elle refermée derrière lui que Daevlyn déboula en trombes dans l’entrée et lorsqu’il aperçut l’adolescent, il demanda d’une voix sèche et autoritaire :
- Où étais-tu ? J’étais mort d’inquiétude !! Et en plus tu es totalement trempé !!
- Oh ça va ! Soupira l’adolescent en tentant de refouler l’élan de colère qui naissait en lui. Lâche moi un peu !
- Tu te rends compte que je me suis imaginé le pire en ne te voyant pas revenir ! S’exclama Daevlyn en haussant le ton sans tenir compte des protestations de Raphaël.
- Et toi tu te rends compte que tu me saoules ? S’emporta l’adolescent.
A peine ces mots franchirent-ils la barrière de ses lèvres que Raphaël les regrettait déjà amèrement. Cependant, emporté dans son élan et fatigué aussi bien mentalement que physiquement, il poursuivit, tentant de justifier ses derniers mots :
- Je suis plus un gamin, Daevlyn ! Je suis libre de faire ce que je veux sans avoir sans cesse des comptes à te rendre !
Sans laisser à l’adulte le temps de répondre quoi que ce soit, il se précipita dans les escaliers et passa en coup de vent dans sa chambre prendre des vêtements secs avant d’aller s’enfermer dans la salle de bain.
Là, il jeta ses affaires trempées dans la machine à laver et se sécha rapidement les cheveux avant de les natter sans prendre le temps de les démêler, n’ayant ni le courage ni l’envie de se prendre la tête avec ça pour le moment.
Puis, épuisé, il retourna dans sa chambre et se coucha. En bas, il entendait Daevlyn s’agiter. L’adulte semblait ruminer sa rancoeur et sa colère, tournant en rond comme un lion en cage.
Et Raphaël le remerciait mentalement de ne pas avoir engager les hostilités après qu’il l’ai renvoyé paître assez méchamment. L’adulte semblait avoir compris qu’il étouffait et il le remerciait de lui laisser un peu de liberté.
Son coeur se serra dans sa poitrine et les larmes aux yeux, il se recroquevilla sur lui-même en position foetale. Il attrapa son oreiller et le serra tout contre lui. A défaut d’avoir la chaleur de Daevlyn, il sentait son odeur.
Il inspira profondément l’odeur imprégnée de son amant tout en laissant libre court à ses larmes. A présent, il ne controlait plus ses émotions et ses sanglots résonnaient dans la chambre comme un cri de désespoir. Cependant, ne souhaitant pas encore avoir à faire face à Daevlyn, il enfoui sa tête dans l’oreiller, etouffant ses sanglots déchirants.
C’est ainsi que Daevlyn le trouva une heure plus tard, sauf que Raphaël s’était endormis. Lorsqu’il le vit, Daevlyn s’approcha du lit et d’un geste empli de douceur, il déposa ses lèvres sur la joue de l’adolescent. Raphaël remua dans son sommeil et soupira de bien être avant de se retourner instinctivement vers cette source de tendresse et de chaleur, ensserrant la taille de l’adulte en une étreinte possessive et murmura :
- Je t’aime Daevlyn… Pourquoi tu me fais ça…
Une larme coula sur sa joue et l’adulte l’essuya du bout du pouce. Au bout d’une petite heure, en entendant la porte d’entrée claquer, il s’arracha difficilement à l’étreinte de l’adolescent qui, sentant la chaleur protectrice et rassurante de l’adulte s’éloigner, il murmura :
- M’abandonne pas… Je t’en prie… Reste avec moi…
- Je ne pars pas mon ange, répondit Daevlyn en un murmure tout en lui caressant tendrement les cheveux. Je reste avec toi…
L’adolescent soupira de soulagement avant de concentir à relacher  sa prise autour de l’adulte qui en profita pour s’éclipser de la chambre à pas de loups.
Une heure s’écoula de nouveau avant que Raphaël ne se réveille. Papillonnant des yeux, il mit un moment à se resituer. Les volets avaient été fermés et la pénombre régnait dans la chambre. Des voix au rez-de-chaussez attirèrent son attention, parmis elles, il reconnu aisément celle de Daevlyn. Il aurait pu la reconnaître en milles… Sa voix si grave et douce à la fois, cette tendresse particulière qu’il n’avait pas conscience d’adopter lorsqu’il s’adressait à luiet ses intonations que lui seul avait… Tous des petits détails qui n’avaient pourtant pas échappés à l’oreille habituée de l’adolescent, qui connaissait son amant dans les moindres détails.
Après un instant d’hésitation, il finit par se lever et sans bruit, il descendit les escaliers. Arrivé sur le pas de la porte, il s’arrêta pour observer sa famille. Tous mangeaient, parlant de tout et de rien. Son coeur se gonfla d’un amour infini et malgré la tristesse qu’il éprouvait, une pointe de bonheur vint éguailler sa soirée.
Ce fut Pierre qui le vit le premier. Stoppant sa phrase en plein milieu, il lui adressa un sourire radieux et tira la chaise à côté de lui, l’incitant par ce geste à venir se joindre à eux. L’ayant vu, tous se tournèrent dans sa direction, attendant un geste de sa part.
Affreusement gêné d’être subitement devenu le centre d’intérêt, Raphaël leur adressa un petit sourire timide, tout en évitant au maximum de croiser le regard impassible de son amant. Sous le regard bienveillant des adultes, il vint prendre place entre Pierre et Daevlyn, pendant que Suzanne remplissait son assiette.
- Alors mon garçon, tu as bien dormis ?
- Ou… Oui, répondit timidement l’adolescent en gardant obstinément les yeux rivés sur son assiette. Pardon…
- Pardon de quoi ? D’avoir dormi ? Tu n’as pas à t’excuser pour cela mon garçon, répondit Pierre avec un sourire rassurant. Tu n’es pas le premier à qui cela arrive !
Raphaël ne répondit rien, se contentant d’hocher la tête. En silence, il se mit à manger pendant que Linsday reprennait le récit de sa journée d’école. Abby lui lançait parfois des regards interrogatifs et Morgan évitait au maximum de le regarder tandis que Raphaël en faisait de même avec Daevlyn. L’adulte devait encore lui en vouloir profondément car il ne lui avait encore pas adressé la parole. Bien que Raphaël comprenne cette attitude, il était blessé et se faisait violence pour ne pas se mettre à pleurer devant tout le monde.
Malgré qu’il ne la regardait pas, Raphaël pouvait parfaitement sentir le regard de Suzanne se poser tour à tour sur Raphaël puis Daevlyn, tentant de comprendre la raison de cette distance entre eux.
L’adolescent passa le reste de la soirée cloitré dans son mutisme, ne répondant que très brièvement aux questions qui lui étaient posées. Suzanne, quant à elle, s’inquiétait de plus en plus de l’attitude de Raphaël, si bien qu’elle décida que quoi qu’il en pense, elle parviendrait à lui faire cracher le morceau, de gré ou de force, ne supportant plus de voir son air triste et abattu.
A la fin du repas, Raphaël aida sa mère à ranger la cuisine puis alla se vautrer dans le canapé devans la télévision. Puis, ne trouvant aucun intérêt à rester là, il finit par se lever et après avoir souhaité une bonne fin de soirée à tout le monde, il monta dans sa chambre.
Une fois en pyjama, il attrapa un livre et s’installa de son côté du lit. Pendant plus d’une demi heure, il feuilleta distraitement quelques pages sans les comprendre, n’ayant pas l’esprit assez concentrer, avant de finalement refermer le livre. Etonnement, c’est sans trop de mal qu’il parvient à s’endormir.
Il ouvrit les yeux en sursautant en entendant des pas dans la pièce. Les battements de son coeur s’accélérèrent incrçoyablement lorsqu’il reconnu la démarche silencieuse de son amant. Cependant, il ne fit rien aui aurait pu le trahir et s’efforça à rester immobile et silencieux. A son grand étonnement, Daevlyn vint s’asseoir sur le bord du lit et resta là à l’observer longuement, sans pour autant le toucher. De son côté, Raphaël gardait obsitnément les yeux fermés et tentait de rester impassible, calmant au mieux les battements frénétiques de son coeur.  Certes, il se trouvait lâche de ne pas oser affronter Daevlyn, mais il n’avait pour le moment pas la force de le faire, car il savait qu’il s’effondrerait en larmes au premier mot prononcé. Alors, malgré son envie d’en finir avec ce conflit, de pouvoir à nouveau sentir la présence de Daevlyn près de lui, il ne bougea pas, s’insultant mentalement, maudissant sa lâcheté.
Au bout d’un temps uqi lui parut interminable, Daevlyn finit par se lever et traversa la chambre. Une fois de son côté, Raphaël l’entendit se déshabiller avant de se glisser dans le lit à ses côtés, quelques secondes plus tard.
Raphaël retenait sa respiration, appréhendant un geste quelconque de la part de son amant. finalement, Raphaël entendit Daevlyn soupirer longuement et se tourner vers lui. A la respiration régulière de Daevlyn, Raphaël comprit qu’il s’était endormi. N’osant plus bouger, Raphaël sentait le souffle chaud de l’adulte effleurer sa peau en une douce caresse aérienne. Même si Daevlyn ne le touchait pas, il pouvait sentir sa chaleur émaner de lui, cette même chaleur qui lui réchauffait le coeur et lui faisait perdre la tête.
Raphaµël devait se faire violence pour ne pas laisser ses pulsions prendre le dessus et résister à son envie de le serrer dans ses bras et lui dire à quel point il l’aimait. Pourtant, sa rancoeur était toujours présente et il se doutait bien que l’adulte ne lui pardonnerait pas aussi facilement son comportement insolent.
Lorsqu’il fut certain que Daevlyn dormiait profondément, ayant trop honte de se retrouver nez à nez avec Daevlyn, il se tourna vers lui  et l’observa un long moment durant, contemplant avec amour les traits gracieux et détendus de son visage endormi. il paraissait tellement serein ainsi… A cette pensée, Raphaël sentit les larmes lui monter aux yeux. Tout était de sa faute… Si seulement il n’était pas aussi entêté et immature, il ne causerait pas autant de soucis à Daevlyn… Il avait l’impression de n’être qu’une source de problèmes pour l’adulte et s’en voulait terriblement. A bien y réfléchir, qu’avait-il apporté à Daevlyn depuis qu’ils se connaissaient apart des ennuis continuels ? Il n’avait jamais rien fait de conséquent, et quand il pensait à tout ce que l’adulte avait fait pour lui, il ne pouvait s’empêcher de culpabiliser… Tout ceci était arrivé à cause de lui… Depuis qu’il avait croisé la route de Daevlyn il lui avait apporté que des malheurs.
Parfois, Raphaël arrivait à douter que leur relation puisse les mener quelque part un jour, et il se demandait comment Daevlyn avait pu tomber amoureux d’un gamin comme lui. Lui, l’adulte mature et responsable, amoureux d’un gamin à peine sortit de l’adolescence, inutile et bon à rien. Raphaël, adolescent perdu et méprisé par la vie, avait trouvé en Daevlyn un point de repère stable à qui se raccrocher, un pilier qui avait toujours été là pour lui même dans les moments les plus difficiles. Puis, au fil du temps, de point d’encrage, il était passé au statut d’indispensable à sa vie, et aujourd’hui, Raphaël ne savait que trop bien que s’il perdait Daevlyn, il n’y survivrait pas…
Alors qu’il le contemplait, les yeux remplis d’un amour infini, il finit par ceder à la tentation qui lui nouait l’estomac depuis quelques instants et repoussa une mèche de cheveux rebelle et déposa délicatement ses lèvres sur sa joue, murmurant un “je t’aime” au creux de son oreille. Puis, le plus discrêtement possible, il s’extirpa du lit et comme la veille, il descendit dans le salon. Il avait besoin de réfléchir à tout cela, réfléchir à son comportement et aux paroles de Julian, sans influence d’aucune sorte, et Daevlyn était une influence…
A peine fut-il installé dans le canapé que le grincement caractéristique des escaliers attira son attention, le tirant de ses sombres pensées. Un instant plus tard, la voix de Suzanne retentit dans son dos, encore enraillée de sommeil :
- Raphaël, mais qu’est-ce que…
Elle ne termina jamais sa phrase. Les sanglots qui secouaient le corps de l’adolescent suffirent à l’alarmer, et c’est totalement réveillée qu’elle se précipita vers lui :
- Que se passe-t-il, mon chéri ?
Raphaël, ne répondit rien, et au regard supliant et rempli de douleur que lui adressa l’adolescent, elle comprit :
- C’est Daevlyn n’est-ce pas…
Elle soupira bruyamment, signe qu’un début d’énervement et d’exaspération menaçait d’exploser et reprit, d’une voix ferme mais douce, ne souhaitant pas apeuré l’adolescent :
- Maintenant ça suffit Raphaël ! Cesse de faire ton entêté et raconte moi ce qui ne va pas ! On a tous sentit la tension qu’il y a entre toi et Daevlyn… Je m’inquiète pour toi mon chéri, et Daevlyn aussi…
Un nouveau sanglot s’échappa des lèvres entrouvertes de l’adolescent, et reniflant bruyamment, il commença d’une voix hésitante :
- Je… J’ai été odieux avec Daevlyn… Maman, je m’en veux tellement, tout est de ma faute… Je lui ai parlé méchamment, je n’aurai pas dû…
- Raconte moi, Raphaël… Libère ce que tu as sur le coeur, cela ne pourra que te soulager… Vient là, ajouta-t-elle en tendant les bras vers son fils, l’invitant à venir prendre place sur ses genoux.
- Tu te rapelles, reprit la jeune femme, tentant de détendre l’atmosphère, comme quand tu étais petit… Alors, dis moi tout…
- Je n’aurais jamais du revenir, commença l’adolescent dans un sanglot. J’ai l’impression de ne pas avoir ma place parmis vous. Asiel se serait beaucoup mieux adapté à cette nouvelle vie, et de toute façon, à qui aurais-je manqué ?
Suzanne resta stupéfaite par les paroles prononcées par son fils. Abasourdie, elle s’exclama :
- Est-ce… Est-ce que tu te rends compte ce que tu viens de dire ? Comment peux-tu seulement penser une chose pareille ?
Raphaël ne répondit pas tout de suite, reniflant bruyamment, avant de reprendre :
- Et je ne suis pas le seul à le penser ! S’exclama-t-il sèchement, sentant la colère et la tristesse le gagner de nouveau.
- Explique toi, demanda Suzanne, tentant de rester calme bien qu’à cet instant elle usait de toute sa volonté pour ne pas s’emporter contre son fils.
- Daevlyn, il… il ne m’aime pas… Ne me dit pas le contaire, ajouta-t-il en voyant Suzanne ouvrir la bouche pour parler. Il… Il l’a dit… Je l’ai entendu l’autre soir, il… Il a parlé dans son sommeil… Il disait… Il suppliait Asiel de ne pas l’abandonner, qu’il l’aimait… Et moi, s’emporta-t-il subitement, est-ce qu’il a pensé à moi ? Est-ce qu’il à pensé au mal qu’il me faisait ! Et après il se permet de me faire des réflexions sur mon comportement, alors que je devrais la fermer et faire comme si de rien n’était ? Je suis pas à sa disposition, il y a des choses que je peux accepter, mais me faire prendre pour un con ça fait partie des choses qui ne passent pas !
- Et tu ne crois pas que tu aurais pu m’en parler ?
Suzanne et Raphaël sursautèrent en même temps au son de la voix qui retentie dans leur dos. Voix que Raphaël ne connaissait que trop bien… Honteux, il n’osa pas se retourner, par peur de croiser le regard de l’adulte qu’il imaginait empli de colère.
- Sérieusement Raphaël… reprit Daevlyn un court instant plus tard en s’agenouillant devant son jeune amant. Pourquoi n’es-tu pas venu m’en parler au lieu de ruminer ton amertume et ta rancoeur tout seul dans ton coin, pendant que je m’inquiétais pour toi ?
- Je vous laisse, déclara Suzanne en déposant Raphaël sur le canapé à côté d’elle. Je crois que vous avez des choses à vous dire.
Sur ces mots, elle se leva et après un regard d’encouragements à son fils, elle quitta le salon. Raphaël l’entendit se diriger vers la cuisine et se concentra sur le bruit qu’elle faisait. Honteux, il n’osait pas regarder Daevlyn dans les yeux, de peur d’y lire queluqe chose qui pourrait le blesser d’avantage, comme des reproches ou de la déception.
Cependant, lorsque Suzanne fut remontée à l’étage, Daevlyn engagea les hostilités :
- Tu m’expliques ? Demanda-t-il en s’efforçant de garder un ton calme et posé.
- Y’a rien à expliquer, bougonna l’adolescent de mauvaise foi.
- S’il te plait Raphaël, reprit Daevlyn en poussant un soupire de lassitude. Ne commence pas ce petit jeu et cesse tes gamineries, cela devient lassant. Tu es adulte ou tu ne l’es pas ? J’en ai franchement marre de ces malentendus entre nous. Alors tu arrêtes ton cinéma cinq minutes et tu me racontes ce qui ne va pas.
Raphaël lui lança un regard meurtier, n’approuvant pas les paroles de son amant. Si Daevlyn voulait vraiment savoir, alors il saurait ! Envahit d’une foule de sentiments tous plus variés et flous les uns que les autres, Raphaël s’exclama, sans trop élever la voix pour autant :
- Pouquoi m’avoir dit que tu m’aimais alors que chaque instant que l’on a passés ensemble, c’est Asiel que tu aurais voulu avoir à tes côtés ?
- Qu… Quoi ? S’exclama Daevlyn abasourdit.
- Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? Reprit l’adolescent plus calement, sans prendre en compte l’intervention de l’adulte, la voix brisée par des sanglots et des larmes inondant ses joues. Je t’aime Daevlyn… Je t’aime tellement que je pourrais creuver pour toi… Mais cela tu t’en fou…
L’adolescent se tut, n’en supportant pas d’avantage et laissa libre court à ses sanglots qu’il ne parvenait pas à contenir. Assis sur le canapé, les genoux remontés contre son torse, il attendait avec appréhension la réponse de Daevlyn. Finalement, après de longues secondes d’attente, l’adulte déclara d’une voix qui avait perdue toute sa durté :
- Comment peux-tu penser une telle chose, Raphaël ? Ne t’ais-je pas suffisament démontré mon amour pour toi ? Que dois-je faire, Raphaël ? Peux-tu me dire ? J’ai toujours été sincère et honnête avec toi. Je t’aime comme j’aimais Asiel, mais Asiel est parti à présent, et ne fais plus qu’un avec toi. Je vous ai aimé autant l’un que l’autre et je continuerais à vous aimer tout les deux car quoi qu’il en soit, je continue à penser qu’il vit à travers toi. Tes actes, tes paroles, ton comportement parfois excessif… Tout en toi en est la preuve. Quant à savoir ce que j’ai dit dans mon sommeil, je n’en ai aucune idée, mais je te connais suffisament pour savoir que si tu réagis ainsi, c’est qu’il a dut se passer quelque chose… Imagine toi un instant à ma place. Un des deux garçons que tu aimes te dit “adieux”, comment réagirais-tu ? Soit certain que je compred ta douleur et ton chagrin. Soit également sûr que si j’avais pu retenir ces paroles, je l’aurais fait si cela aurait pu éviter de te blesser… Je t’aime Raphaël. Je n’ai jamais cherché à me jouer de toi et je préfererais mettre fin à mes joues plutôt que de te faire une chose pareille, tu es bien trop précieux à mes yeux. Tu représentes toute ma vie, j’ai placé mon destin entre tes mains… C’est toi qui m’a fait découvrir la véritable signification du mot aimer…
Raphaël ne répondit pas tout de suite, prenant le temps d’analyser et de digérer toutes les informations qu’il venait de reçevoir.
Puis, étouffant ses pleurs, il gémit plus qu’il ne déclara :
- J’ai honte Daevlyn… Je m’en veux tellement d’avoir été aveugle, je… Je t’aime tellement que ça en est douloureux, je… Je ne te mérites pas… Je ne mérite pas l’amour que tu m’offres, je n’en suis pas digne…
- Ne crois-tu pas que cela, c’est à moi d’en juger ?
Seul un hoquet de sanglots retenus brisa le silence nocturne. Raphaël était complètement perdu et ne savait plus que penser, Daevlyn semblait tellement sincère…  La flamme qui brillait dans ses yeux émeraudes était la même qui illuminait son regard lorsqu’il lui faisait l’amour…
Face au silence de son amant, Daevlyn se leva et vint s’asseoir à ses côtés. Il passa sa main sur son épaule et l’attira doucement à lui. Raphaël se laissa faire, il attendait depuis trop longtemps de retrouver la chaleur de ses bras et avait trop besoin de se sentir aimé et protégé.
Les mains crispées sur la chemise de Daevlyn, Raphaël se cramponait à lui comme si sa vie en dépendait, comme s’il craignait de le voir disparaître. Seules quelques bribes de phrases comme “je t’aime”, “pardonne moi” ou alors “ne me laisse pas” franchissaient inlassablement, entre deux sanglots, les lèvres de l’adolescent. Supplications auxquelles Daevlyn répondait par des mots, des baisers ou en rafermissant son étreinte autour de sa taille, tandis que les bras de Raphaël se resserraient sur sa nuque dans le désir de le sentir toujours plus près de lui.
Finalement, terrassé par ses pleurs, Raphaël finit par s’endormir étroitement enlacé par l’adulte. Ne souhaitant pas le réveiller, Daevlyn s’allongea dans le canapé, entrainant le corps inerte de Raphaël et le faisant s’allonger sur lui afin de ne pas l’écraser par son poids.
Lorsque Suzanne se leva dans la matinée, ce fut la longue chevelure de Raphaël traînant par terre qui attira son attention. Intriguée, elle entra dans le salon et un sourire tendre vint étirer ses lèvres à la vue de son fils et Daevlyn endormis tendrement enlacés. La tête reposant sur l’épaule de l’adulte, Raphaël avait le visage enfoui dans son cou et un bras jalousement posé sur sa hanche. Daevlyn quant à lui enserrait possessivement la taille de l’adolescent. Comme elle l’avait fait la veille,, elle déposa une couverture sur leur corps endormis avant de quitter la pièce sans faire de bruit afin d’aller préparer le petit déjeuner pour tout le monde. Aujourd’hui étant samedi, cela leur ferait l’occasion de tous se retrouver pour le petit déjeuner.
Les éclats de rires étouffés de Raphaël attirèrent son attention et souhaitant savoir comment s’étaient déroulées leur réconciliations, elle alla retrouver les deux amants dans le salon.
- Ca va ? demanda-t-elle plus pour la forme que pour la réponse en elle-même.
- Voui, répondit l’adolescent en rougissant.
Puis, après avoir reçu une réponse positive à la question muette posée à Daevlyn, il tendit la main à Suzanne en une invitation à venir les rejoindre. La jeune femme ne se le fit pas dire deux fois et vint rejoindre les deux garçons qui s’étaient assis entre temps. Elle prit place à côté de son fils qui, lorsqu’elle fut installée, lui sauta dans les bras.
Suzanne lui rendit son éteinte alors que Raphaël invitait Daevlyn à venir plus près. Ainsi entouré des deux personnes qu’il aimait le plus au monde, Raphaël se sentait incraoyablement bien. Le stress et le poids qu’il avait sur le coeur depuis deux jours s’étaient comme envolés et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ils restèrent un long moment ainsi, Raphaël ayant besoin de cela, jusqu’à ce que des pas discrets se fassent entendre dans les escaliers. Peu de temps après, Abby faisait son apparition dans le salon. D’abbord surprise de les trouver ainsi, elle se reprit bien vite et alla leur dire bonjour, déposant un bisou sur la joue de chacun. Raphaël ne cacha pas sa surprise, puis comprenant les intentions de la jeune fille, fit comme elle et enterra la hâche de guerre. Se décalant un peu plus contre Daevlyn, il invita Abby à avenir prendre place entre lui et Suzanne. Abby le remercia d’un sourire radieux et après s’être installée, elle se pencha vers lui et lui murmura à l’oreille :
- Pardon, petit frère…
Emu, Raphaël ne répondit rien, mais adressa à la jeune fille un sourire radieux empli de reconnaissance, tandis que des larmes de bonheur faisaient scintiller son regard aux reflets pourpres.
Avisant l’heure tardive ils décidèrent d’un accord commun, de commencer à manger, les autres les rejoindraient lorsqu’ils se réveilleraient.
Assis devant son bol de céréale, Raphaël était plongé dans ses pensées, réfléchissant à un programme pour la journée. Car depuis qu’ils étaient arrivés, ils n’avaient pas bougés de la maison, et il souhaitait faire découvrir à Daevlyn toutes ces choses que Suzannes lui avaient montrées lorsqu’il était venu passer quelques jours chez sa mère.
- Maman, commença timidement l’adolescent.
- Oui mon chéri ?
- On… On pourrait emmener Daevlyn, tu sais, là où tu m’avais emmener… Avec le parc magnifique où il y avait les indiens…
- Le Yosemite National Park ?
- Oui voila, c’est ça ! Je ne me souvenais plus du nom… Alors, on pourra ?
- Je ne vois pas d’inconvénient, on pourrait aussi demander aux garçons s’ils souhaitent se joindre à nous.
- Oui, ça serait bien, une sortie en famille !
Personne ne répondit rien à l’exclamation de l’adolescent, mais chacun n’en pensait pas moins. Sans même s’en rendre compte, Raphaël venait de dire tout haut, ce que tous pensaient tout bas.
Pierre, Lindsay et Morgan choisirent ce moment pour faire leur apparition et furent accueili par quatre sourires radieux. Alors qu’ils prenaient place à table, Suzanne prit la parole :
- Raphaël veut emmener Daevlyn visiter le parc du Yosémite et on a pensé qu’on pourrait y aller tous ensemble, qu’est-ce que vous en dites ?
- Oui, répondit Pierre. Cela pourrait être une excellente idée ! Pourquoi ne pas partir la journée et pique-niquer sur place, en plus, le temps est idéal pour cela.
- Pour aujourd’hui cela risque d’être un peu court, mais on peut prévoir cela pour demain, moi, cela me paraît être un bon emploi du temps non ?
- Oui, pourquoi pas ! S’exclama Abby enthousiasmée par l’idée. Et pour aujourd’hui on pourrait peut-être aller plus près, histoire de leur faire découvrir la ville non ?
- C’est envisageable, répondit Suzanne.
- Sinon, déclara Morgan en ouvrant la bouche pour la première fois, il y a aussi la possibilité d’aller à la plage.
Un silence gêné acceuilli cette proposition. Seule Lindsay semblait enchantée par cett eidée et n’hésitait pas à le faire savoir. Raphaël quant à lui, en avait lâché sa cuillière de stupéfaction, ne s’attendant pas à une telle proposition. Tous les regards, hormis ceux de Daevlyn et Suzanne, se posèrent sur lui, intrigués, tandis que l’adolescent gardait obstinément les yeux rivés sur son bol, n’osant pas relever la tête.
- Qu’est-ce que j’ai dit ? Demanda Morgan en lançant un regard interrogatif à sa soeur qui haussa les épaule en signe d’ignorance.
- Pardon, s’excusa Raphaël, d’une petite voix. Oui, on… On pourra aller à la plage aussi !
A peine eut-il terminé sa phrase qu’il sentit le regard interrogateur de Daevlyn et Suzanne se poser sur lui. Comprenant leur étonnement, il leur adressa un sourire rassurant, leur faisant comprendre qu’il gérait la situation et qu’il ne les empêcherait pas d’aller s’amuser.
Une fois l’emloi du temps déterminé pour les deux jours à venir, le petit déjeuner se termina dans le calme. A la fin de celui-ci, Daevlyn attrapa Raphaël au vol alors qu’il sortait de la cuisine et le serrant contre lui, il le guida dans le salon déserté.
Sans le lâcher pour autant, il déclara d’une voix douce exempte de tout reproche :
- Je ne comprend pas pourquoi tu as accepté d’aller à la plage, mais si tu l’as fait, c’est que tu dois avoir ta petite idée en tête et je te fais confiance. Dis moi seulement, que comptes-tu faire ?
- Rien, je ne me baignerais pas, c’est tout, répondit l’adolescent en lui souriant tendrement. Je ne voulais pas gâcher leur journée, reprit-il sur un ton plus grave et sérieux, et puis, de toute façon, il faudra bien que j’arrive à surmonter ce dégoût que m’inspire mon corps…
- Tu n’as pas peur qu’ils te posent des questions ?
- Si, murmura l’adolescent, c’est un risque à prendre… Mais au fait, s’exclama-t-il en changeant de sujet. Tu n’as pas l’impression d’avoir oublié quelque chose à tout hazard ?
Sachant parfaitement à quoi faisait alusion l’adolescent, Daevlyn prit un air faussement surprit et demanda en toute innocence :
- Ah bon ? Quoi donc ?
- Oh je n’sais pas, répondit l’adolescent en souriant, cherche au fond de ta mémoire…
Daevlyn fit mine de chercher assiduement les insinuations de l’adolescent, avant de déclarer :
- Je suis désolé, gémit l’adulte d’une petite voix faussement implorante, je ne me souviens pas…
- Vraiment ? Interrogea Raphaël. Et si je fais ça ?
A ces mots, il se leva sur la pointe des pieds et déposa délicatement ses lèvres sur celles de l’adulte, en une caresse aérienne. Puis, sans plus approfondir leur échange, il se recula et planta son regard dans celui de Daevlyn avant de reprendre :
- Cela ne te rappel pas quelque chose ?
- Hum peu être… Réessaye pour voir, histoire de me rafraîchir la mémoire…
A peine eut-il terminé sa phrase, que Raphaël l’attrapait par le col de sa chemise et l’attirait à lui avant de s’emparer de ses lèvres avec avidité, lui offrant un baiser bien plus prononcé que le précédent. Pour la première fois depuis un temps qui lui avait parut incroyablement long, Raphaël savourait la douceur de la langue de Daevlyn qui se mêlait à la sienne en un ballet des plus sensuels.
Les mains de Daevlyn qui, jusqu’à présent, étaient bien sagement posées sur les hanches de l’adolescent, dévièrent vers le sud pour aller terminer leur course sur ses fesses. Leurs gémissements étouffés mourraient dans la bouche de l’autre, avant même d’avoir pu éclore.
C’est ce moment que choisit Lindsay pour entrer en trombe dans le salon en criant un “je suis prête” retentissant, presque aussitôt suivie par Abby.
- Oups ! fit l’adolescente, un sourire malicieux étirant ses lèvres, en avisant la position comprométante des deux amants. Je vous laisse, ajouta-t-elle en leur adressant un sourire équivoque avant de quitter la pièce, entraînant Morgan à sa suite.
Seule Lindsay resta dans le salon, lançant un regard interrogatif à sa soeur. Püis, reportant son attention sur Daevlyn et Raphaël, elle leur adressa un sourire radieux et demanda à l’attention de Daevlyn :
- Pourquoi tu tiens Raphaël dans tes bras ?
- Parce que je l’aime, répondit l’adlte simplement. J’aime le tenir dans mes bras.
- Ah ! Et moi, tu ne me tiens pas dans tes bras… Ca veut dire que tu m’aimes pas ?
Daevlyn lui adressa un sourire plus prononcé, tandis que lui et Raphaël se faisaient violence pour ne pas rire à la question innocente mais pleine de bon sens de la petite fille. Lâchant l’adolescent, il s’agenouilla et tendit les bra en direction de Lindsay, l’invitant à venir s’y blottir. La petite fille ne se fit pas prier et se précipita dans les bras de l’adulte, qui se releva, la portant sur la hanche.
- Bien sur que si je t’aime Lin, répondit Daevlyn en déposant un baiser sur sa joue. Mais Raphaël c’est particulier… C’est mon amoureux, souffla-t-il à l’oreille de la petite fille, comme s’il lui dévoilait un secret de la plus haute importance.
Lindsay porta ses deux mains à sa bouche, les plaquant de toutes ses forces sur celle-ci comme pour signifier qu’elle garderait le secret qui lui a été confié. Cependant, ses yeux pétillaient d’une lueur malicieuse qui était non sans rappeler celle que Daevlyn pouvait parfois voir danser dans les prunellesde l’adolescent. A son tour, elle embrassa Daevlyn sur la joue avant de s’exclamer :
- Même si je peux pas être ton amoureuse, je suis quand même contente parce que tu es l’amoureux de mon deuxième grand-frère !
Raphaël resta muet de stupéfaction suite à la déclaration de Lindsay, et ne fut tiré de ses songes, que lorsqu’il sentit un poids s’aggriper à son cou. Reprenant ses esprits, il attrapa la petite fille encore retenue par Daevlyn et la serra contre son coeur, déposant de multiples baiser sur son front et ses cheveux.
- Moi aussi je t’aime fort Lindsay, chuchota-t-il à son oreille. Tu es la petite soeur que j’ai toujours rêvé d’avoir, ajouta-t-il ému.
Ils restèrent un long moment ainsi, puis Daevlyn finit par monter se changer à l’étage. Lindsay toujours collée à lui, Raphaël attendait patiemment que tous se préparent pour partir.
Abby et Morgan furent les premiers arrivés, suivit par Pierre et enfin Suzanne et Daevlyn. Quelques minutes plus tard, ils étaient tous en route pour la plage, Lindsay marchant entre Daevlyn et Raphaël qui s’amusaient à la soulever dans les airs, lui donnant ainsi l’impression de voler.
Les éclats de rire de la petite fille gonflaient d’amour le coeur de l’adolescent qui, pour la première fois, avait l’impression d’avoir enfin trouvé sa place au sein de cette famille qui était désormais la sienne.
Ils arrivèrent très vite à la plage encore peu peuplée, et Lindsay abandonna aussitôt les deux garçons et se précipita vers la mer afin de toucher l’eau et ainsi se faire une idée de la température de celle-ci. Moins de deux minutes plus tard, elle était dans l’eau et les jumeaux ne tardèrent pas à suivre le mouvement, sous le regard amusé des adultes.
Main dans la main, Daevlyn et Raphaël les regarder s’amuser tandis que Pierre rassemblait leurs affaires et que Suzanne venait à leur rencontre :
- Tout va bien ? Raphaël ?
- Je vais bien maman, lui assura l’adolescent en lui adressant un sourire sincère. Je t’assures.
- Tu nhésites pas à me le dire dans le cas contraire, d’accord !
- Tu as ma paroles. Ne t’en fait pas pour moi.
Suzanne l’embrassa sur le front et à son tour se délesta de ses affaires inutiles.
Lindsay sorti de l’eau et vint prendre Daevlyn par la main :
- Tu viens jouer avec moi, s’il te plait Daevlyn ? Demanda-t-elle à l’adulte, l’adolescent ayant gardé ses vêtements.
Voyant l’hésitation de Daevlyn et sachant pertinamment que celui-ci s’apprêtait à refuser la demande de la petite fille, Raphaël le devança et répondit à sa place :
- Oui Lin, il arrive ! Va mon amour, ajouta-t-il à l’attention de son amant. Va t’amuser, ne t’occupes pas de moi.
Sur ces mots, il l’embrassa furtivement et récupéra les affaires de l’adulte avant d’aller rejoindre Pierre et Suzanne à quelques pas de là.
De là, il observait Daevlyn à loisir. L’adule semblait s’amuser comme jamais auparavant, retrouvant son âme d’enfant. En plus de cela, Raphaël le voyait développer son instinct paternel, protégeant la petite fille des vagues trop fortes en faisant rempart de son corps.
A le voir ainsi, il découvrait un tout nouvel aspect de sa personnalité et l’amour qu’il portait à l’adulte s’en trouvait décuplé. Il aimait la vision de ce Daevlyn protecteur et attentif envers sa petite soeur.
Inconsciement, il en vint à se demander si Daevlyn aurait agit de la même façon avec ses propres enfants. Il se surprit à l’imaginer en train de jouer avec cet enfant, qu’à deux, ils ne pourraient jamais avoir. Raphaël savait parfaitement qu’ils étaient encore jeunes et avaient toute la vie devant eux, mais parfois, l’envie lui prenait de vouloir construire quelque chose avec Daevlyn franchir un pas de plus dans leur relation et fonder une famille.
Certes, il savait très bien que tout ceci n’était et ne resterait qu’un doux rêve et cela lui étreingait le coeur. Il savait aussi qu’un jour Daevlyn se lasserait de tout cela, qu’il aurait envie de passer à autre chose et d’avoir des enfants, chose qu’il ne pourrait jamais lui donner…
Sentant les sombres pensées faire surface, Raphaël se gifla mentalement et reporta son attention sur son amant qui tentait d’apprendre à nager à Lindsay. Un sourire attendrit vint étirer ses lèvres à la vue de ce spectacte tandis qu’à ses yeux, perlaient des larmes de bonheur à l’état pur.
Réalisant alors la présence à ses côtés, il reporta son attention sur l’inconnu et tomba nez à nez avec Abby. Assise à côté de lui, la peau encore trempée, elle lui demanda :
- Pourquoi restes-tu habillé par cette chaleur ? Tu n’as pas chaud ? Tu ne viens pas te baigner avec nous ?
- Je… Je n’aime pas être en t-shirt, commenca l’adolescent avec hésitation.
Puis, face à la moue dubitative qu’il pouvait lire sur le visage d’Abby, il se reprit, tentant d’expliquer du mieux qu’il pouvait le pourquoi du comment :
- En réalité je… J’ai fais des choses dont je ne suis pas fier aujourd’hui et… enfin je…
Voyant le malaise de l’adolescent, la jeune fille posa sa main sur son épaule en un geste apaisant et lui adressa un sourire entendu, lui faisant ainsi comprendre qu’elle comprenait et ne lui demandait pas de se justifier.
- Si tu changes d’avis, répondit-elle simplement,  rejoint nous ! Ajouta-t-elle avant de se lever et de retourner dans l’eau.
Seul assit sur la plage, profitant du soleil, Raphaël regardait avec amusement les jumeaux, Daevlyn et Lindsay, s’amuser à se pourchasser. Plongé dans ses pensées, il ne vit pas Daevlyn arriver à ses côtés et lui lancer quelques gouttes d’eau encore contenue dans ses mains jointes. Surpris, Raphaël poussa un cri d’horreur mêlé à la stupéfaction tandis que Daevlyn éclatait de rire, visiblement fier de son coup.
Raphaël resta un moment figé, sans réellement comprendre ce qui venait de se passer, puis retrouvant ses esprits, un souire sadique vint étirer ses lèvres et d’un bon, il se releva et courut à la poursuite de Daevlyn, dans l’intention de lui faire regretter son geste. L’adolescent essayait en vain de le faire tomber au sol, à l’aide de croche pieds et autres méthodes plus ou moins loyales mais c’était sans compter sur la force et l’agilité de l’adulte que Raphaël ne possédait pas.
Finalement, au bout d’un certain temps, Raphaël finit par rattraper l’adulte et se jetta sur lui, l’entrainant dans sa chute. Ignorant les regards curieux et indiscrets posés sur eux depuis le début, il s’assis, victorieux sur le bassin de son amant et le toisa de toute sa hauteur. Puis, il se pencha vers son cou et lui mordilla sensuellement le lobe de l’oreille. Ne s’attendant pas à cela, Daevlyn poussa un gémissement de plaisir, avant de se reprendre et d’inverser leur position d’un habile coup de rein.
Se retrouvant à présent au dessus de l’adolescent, il lui lança un regard faussement sévère et déclara d’une voix grave :
- Tu as été un vilain garçon… Et les vilains garçons mérites une punition…
Le sourire de Raphaël s’aggrandit à ces mots, et sans cacher son amusement, il répondit :
- Oh oui… Punit moi…
Réagissant au quart de tour à cette injonction, Daevlyn se releva subitement et attrapant les mains de l’adolescent, il le releva vivement. Passant son bas autour de sa taille, il le souleva habilement et sans le moindre effort, le faisant passer sur son épaule avant de l’entraîner vers l’eau.
Comprenant les intentions de son amant, Raphaël se mit à se débattre, criant et se tortillant dans tout les sens pour tenter de se soustraire à l’étreinte de l’adulte. Raphaël sentait le souffle lui manquer tellement il riait, et il n’était pas le seul. Au loin, il pouvait entendre les cris de Lindsay qui encourageait Daevlyn et les éclats de rire des jumeaux et des deux adultes.
Entre deux éclats de rire de devinant les intentions de l’adulte, Raphaël s’exclama :
- Non, Dae… Daevlyn a… Arrête !!
Cependant, les faibles protestations de l’adolescent ne firent aucun effet à Daevlyn qui continuait d’avancer, s’enfoncant toujours plus profondément dans l’eau. Lorsque celle-ci lui arriva à la taille, Raphaël s’exclama :
- De toute façon, tu n’osera pas faire ça…
A peine eut-il terminé sa phrase, que Daevlyn le fit glisser dans ses bras et le portant telle une jeune mariée, il plongea son regard dans le sien et demanda avec un sérieux à la limite de l’effrayant :
- Ah oui, tu crois ça ?
Et avant que Raphaël n’ait le temps de faire ou de dire quoi que ce soit, il le lança dans l’eau aussi facilement que s’il ne pesait rien.
Lorsque l’adolescent refit surface, les cheveux et les vêtements lui collant à la peau, il lança un regard abasourdit à Daevlyn qui le fixait avec une lueur mi sadique mi malicieuse.
Rentrant dans son jeu, Raphaël se jeta sur son amant avec la ferme intention de lui faire payer sa trahison.
Il se pendait de tout son maigre poids à son cou, tentant de lui faire perdre l’équilibre, mais voyant que c’était perdu d’avance, il changea de technique et se mit à l’éclabousser.
Les gerbes d’eau volaient dans tous les sens tandis que chacun essayait de prendre le dessus sur l’autre.
Très vite, ils furent rejoint par Lindsay qui se rangea aux côtés de Daevlyn et Abby et Morgan qui se joignirent tous deux à l’adolescent sous le regard bienveillant et amusé des deux parents.
Souhaitant se venger de Daevlyn, Raphaël se défoulait sur lui, allant même jusqu’à se jeter sur lui pour l’entraîner dans sa chute. Cependant, il faillit bien boire la tase lorsque Lindsay lui sauta dessus sans qu’il ne s’en aperçoive. Abandonnant momentanément sa vengeance, il se tourna vers la fillette et fit mine de lui courir après, avant de l’attraper par la taille et de l’embrasser sur la joue.
Ce simple geste suffit à Lindsay qui se ralia à la cause de Raphaël. Ensemble, il se jetèrent sur l’adulte, et tandis que Lindsay tentait de l’empêcher de trop bouger, Raphaël l’éclaboussait à grande eau.
Lorsque Daevlyn déclara forfait, la fillette sauta de joie autour de son frère avant de se précipiter auprès de Pierre et Suzanne pour leur raconter leur victoire.
Lorsqu’ils furent seuls, Daevlyn attrapa Raphaël par la taille et l’attira délicatement à lui. Il l’entraîna un peu à l’écart de façon à profiter de cet instant de répit, et murmura :
- Pardonne moi mon ange, mais c’était vraiment trop tentant… Cela me faisait mal de te voir seul sur la plage à nous regarder nous amuser, et connaissant ton entêtement, je savais bien que tu ne serais pas venu nous rejoindre…
Raphaël lui adressa un sourire de remerciment avant de répondre :
- Merci mon amour…
Daevlyn lui rendit son sourire et à la vue des frissons qui parcouraient le corps de l’adolescent, il demanda :
- Tu n’as pas froid ?
- Si, un peu, répondit Raphaël. Mais je connais un excellent moyen d’y remédier…
Et sans attendre de réponse, il s’empara des lèvres de Daevlyn en un baiser empli de délicatesse et de douceur.
Lorsque leur langue se rencontrèrent, Raphaël sentit un frisson de chaleur et de bien être parcourir son corps et un feu bien connu sous le nom de désir prendre naissance au creux de ses reins.
Ses bras se refermèrent autour de la nuque de Daevlyn dans le but de réduire au maximum la distance qui les séparait toujours. Sous l’eau, les mains de Daevlyn glissèrent sous les vêtements de l’adolescent pour s’attarder longuement sur la peau satinée de son dos.
Alors que leur désir s’intensifiait au même titre que leur baiser, Daevlyn fit glisser ses mains sur les fesses de son jeune amant, les caressant à travers son boxer qui le collait comme une seconde peau.
Retenant un gémissement de plaisir, Raphaël se cambra violemment contre le bassin de l’adulte, se frottant lascivement contre l’érection déjà conséquente de Daevlyn, et attisant la sienne par des déhanchements sensuels.
Galvanisé par le plaisir du à ces attouchements, Daevlyn mordit la lèvre inférieure de l’adolescent en étouffant un cri de plaisir. Fier de cette réaction, Raphaël dénoua ses doigts et crispant une main sur l’épaule de Daevlyn, il laissa l’autre partir à l’aventure sans pudeur sur son dos avant d’aller se perdre dans son short de bain.
La main de Raphaël caressa avec avidité la peau délicate des fesses de son amant, s’amusant à copier chacun des attouchements que Daevlyn exercait sur lui. Puis, lassé de ce petit jeu, il fit glissser sa main sur la hanche de Daevlyn, pour ensuite les faire passer sur son aine qu’il effleura du bout des doigts, provoquant un frisson de plaisir chez l’adulte. Ses doigts se refermèrent autour de son sex gonflé de désir tandis que l’adulte laissait s’échapper un hoquet de surprise.
Puis, d’un geste habile acquis avec l’expérience, il fit sauter le bouton du jean de l’adolescent et libéra son intimité tendue de désir et de plaisir.
Un petit cri de plaisir franchit les barrières des lèvres entrouvert de l’adolescent tandis que Daevlyn entamait un lent et habile va et vient sur son initmité.
Reprenant ses esprits, Raphaël en fit de même, imprimant sur la virilité de son amant, un langoureux va et vient qu’il agrémentait d’une petite touche de fantaisie, laissant ses doigts dériver plus ou moins rapidement sur son érection qu’il pulser et durcir entre ses doigts.
Au loin, ils entendaient les cris des enfants qui s’amusaient sur la plage, mais ceux-ci se faisaient à chaque seconde qui passait un peu plus lointain et indisociable du bruits de la mer. Alletant de plaisir, Raphaël se leva sur la pointe des pieds et après avoir léché sensuellement le lobe de l’oreille de Daevlyn, il murmura :
- Je parie que tu n’avais jamais fait cela avant…
- En effet… Souffla Daevlyn avec difficultés, mais avoue…. Avoue que c’est terriblement excitant… Souffla-t-il tout contre la bouche de Raphaël qui pouvait sentir son souffle chaud effleurer son visage en une douce caresse aérienne.
Raphaël ne répondit rien mais s’empara avidement des lèvres tentatrices de son amant, les dévorant avec acharnement. Des petits cris de plaisir brut s’échappaient de ses lèvres entrouvertes, aussitôt emporté par le bruit des vagues allant s’échouer sur le rivage, Alors que Daevlyn accélérait ses vas et vient. Sentant que l’adulte était lui aussi proche de la jouissance, Raphaël stoppa aussitôt tout mouvement, arrachant un gémissement de frustration à Daevlyn, avant de reprendre ses caresse en un rythme affreusement lent. Un cri de plaisir muet mourut dans la gorge de l’adulte alors que les attouchements de Raphaël se faisaient plus précis et ciblés.
Ses doigts fins et délicats titillaient sa virilité dans un but bien déterminé, le mener à la jouissance. Après quelques instants, Raphaël sentit Daevlyn se tendre violemment et emportés tous deux par la vague déferlante de jouissance qui s’abattait sur eux, ils jouirent en même temps, se libérant simultanément entre les doigts de l’autre.
Le souffle erratique, Raphaël se laissa aller contre le torse de son amant, respirant son odeur qu’il aimait tant, tentant de retrouver lentement une respiration calme et régulière. Lorsque leur rythme cardiaque fut redevenu calme et régulier, Daevlyn entreprit de rhabiller son jeune amant tandis que Raphaël faisait de même tout en capturant ses lèvres pour un baiser tendre et passionné.
Ils échangèrent un sourire amoureux puis Daevlyn se pencha légèrement vers l’adolescent et demanda :
- Tu viens nager avec moi ? La mer est calme, on peut en profiter…
Et sans attendre de réponse, il s’éloigna sur le dos en direction du large. Un sourire étirant ses lèvres, Raphaël parti à sa suite. Voyant cela, Daevlyn lui tendis la main et lorsque Raphaël s’en empara, il l’attira à lui. Côte à côte, ils nagèrent de longues minutes avant que l’adulte ne finisse par s’arrêter. Là, il déclara à l’adolescent :
- Regarde… Derrière toi…
Obéissant à Daevlyn, Raphaël se retourna et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il constata que la plage n’était plus qu’une fine ligne claire à l’horizon. S’il avait toujours eut un peu peur des grands points d’eau, ici, avec Daevlyn, il se sentait étrangement en sécurité. S’il le lui avait demandé, il l’aurait suivit au bout du monde, quitte à traverser l’océan à la nage. Daevlyn se rapprocha de lui et l’ensserrant en une étreinte possessive, il murmura à son oreille :
- Nous sommes seuls… Rien que nous… Juste toi et moi, ensemble…
Raphaël se retourna, les yeux scintillant d’émotion et de larmes contenues et prit possession des lèvres de Daevlyn avec tendresse et tout l’amour dont il était capable. Les larmes coulaient sur ses joues, silencieuses et discrètes, comme pour ne pas briser cet instant unique qu’ils vivaient, cet instant rien qu’à eux où, pour la première et dernière fois, ils étaient là, rien qu’eux deux, perdu au milieu de la grande bleue, seuls aux yeux du monde…
Après une tendre étreinte et un baiser des plus doux, ils prirent la direction du retour, main dans la main, se laissant porter par les vagues. Lorsqu’ils arrivèrent sur le rivage, Raphaël était épuisé, mais souriait comme un bien heureux. Frigorifiés, ils retournèrent auprès des adultes et des enfants qui les regardaieent avec amusement et admiration, sans pour autant dénouer leurs doigts entrelacés.
- Je suis épuisé, s’exclama Raphaël en se laissant tomber sur la serviette étallée au sol à côté de sa mère.
- J’imagine oui ! Je n’en reviens pas comme vous êtes allés loin ! J’aime même demandé à Pierre si vous aviez l’intention de vous arreter un jour, répondit la jeune  femme en riant. En tout cas, j’en connais deux qui vont bien dormir ce soir, ajouta-t-elle en leur adressant un clin d’oeil.
Comme pour confirmer les paroles de sa mère, Raphaël étouffa un bâillement, s’attirant un sourire amusé de la part de tous. Daevlyn vint alors prendre place aux côtés de l’adolescent et l’entoura de sa serviette de bain afin de le protéger de la brise de vent qui soufflait légèrement. Cependant, les vêtements trempés de Raphaël lui collaient à la peau et l’empêchaient de se réchauffer. Constatant cela, Morgan tandis son jean à l’adolescent, l’incitant implicitement à ce changer et Raphaël lui adressa un petit “merci” timide. A son tour, Daevlyn donna son t-shirt à l’adolescent et se leva. Sachant pertinamment que Raphaël ne se changerait pas tant qu’il ne serait pas à l’abris du regard des autres, qu’ils soient de sa famille ou pas, Daevlyn ouvrit sa serviette, l’incitant à venir s’y réfugier. Raphaël lui adressa un souire de remerciement et lorsqu’il l’eut rejoint, Daevlyn referma la serviette sur eux. Une fois à l’abris des regards indiscrets, Raphaël conscentit à se changer après s’être assurer qu’aucune partie de son corps n’était visible de l’extérieur.
Après avoir enfilé le jean de Morgan trop grand pour lui, il fit passer son t-shirt mouillé par dessus sa tête alors que Daevlyn suivait le mouvement, remontant la serviettes en même temps que Raphaël levait les bras.
Lorsqu’il fut changé, Raphaël vola un baiser furtif à son amant en guise de remerciement et l’adulte lui posa la serviette sur les épaules avant de l’enrouler à l’intérieur, son t-shirt ne dissimulant aucunement les mutilations subies par ses avants bras.
Raphaël retourna s’asseoir à sa place et Daevlyn alla s’agenouiller derrière lui au plus grad étonnement de l’adolescent qui, surprit, tourna la tête dans sa direction. Cependant, son mouvemnet fut interrompu par la main de Daevlyn qui, d’un geste empli de douceur, le força à regarder devant lui. Presque aussitôt, il sentit les doigts de Daevlyn venir se perdre en douceur dans sa chevelure emmêlée, dans le but de les démêler au maximum.
Durant de longues minutes, les doigts habiles de Daevlyn glissèrent dans les cheveux de Raphaël qui soupirait de bien-être sous cette délicates attention.
Très vite, le démélage improvisé se transforma en massage et Raphaêl finit par fermer les yeux et somnoler laissant parfois s’échapper des soupires de satisfaction. Un gémissement de mécontentement se fit entendre lorsque Daevlyn stoppa son massage. L’adulte sourit tendrement avant de déclarer d’une voix douce :
- Tu t’endors mon ange, ce n’étit pas le but recherché… Mais si tu le souhaites, je t’en referais un ce soir si tu veux…
- Hum… Vrai ? demanda Raphaël en étouffant un nouveau bâillement.
- Promis, murmura Daevlyn en l’attirant contre lui.
- Merci, souffla Raphaël. Je t’aime Daevlyn…
- Moi aussi je t’aime mon ange, murmura à son tour l’adulte en l’embrassant sur la tempe.
Un mouvement sur leur gauche attira son attention, alors que Lindsay venait s’asseoir aux côtés de l’adolescent. Elle tendit une petite main timide vers les cheveux de l’adolescent et demanda :
- ‘Aël ? Je peux te coiffer moi aussi ? je promet que je ferais pas mal…
S’il parut surprit par le petit nom qu’employa la fillette, l’adolescent n’en laissa rien paraître et adressant un sourire affectueux à la petite fille, il répondit :
- Oui, si tu veux…
Toute contente, Lindsay vint prendre place derrière Raphaël et comme Daevlyn précédement, elle le coiffa à l’aide de ses doigts, avant de commencer à les tresser avec dextérité, en une natte parfaite.
- Tu as fait une heureuse, déclara Pierre qui, depuis le début suiviait la scène sans faire de commentaire. Mais à ta place, je me méfierais, qui sait ce qu’elle va pouvoir inventer…
- Ce n’est pas grave, répondit Raphaël, si cela lui fait plaisir alors ça ne me dérange pas… Le principal c’est qu’elle s’amuse… Et puis c’est pas comme si c’était la première fois qu’on me touchait les cheveux, ajouta-t-il en fixant Daevlyn avec un sourire en coin.
L’adulte sentit ses joues s’empourprer et Raphaël lui déposa un rapide baiser sur la joue avant de se faire réprimander par l’apprentie coiffeuse, à force de trop bouger.
Jouant le jeu jusqu’au bout, Raphaël resta patiemment immobile pendant un long moment, tandis que la fillette s’amusait à expérimenter des coiffures toutes plus originales et complexes les unes que les autres, sous le regard amusé des adultes.
Au bout d’une petite demi heure, Raphaël commença à avoir les jambes engourdies, et ce fut Suzanne qui vient à son secours :
- Je vais me baigner avant de rentrer, qui m’accompagne ?
- Moiii ! S’exclama Lindsay en se levant, abandonnant Raphaël à son sort.
Moins d’une minute plus tard, elle était de nouveau dans l’eau suivie de près par Suzanne. De la où il se trouvait, Raphaël regardait sa mère jouer avec la fillette qu’il considérait comme sa petite soeur. Plongé dans ses pensées, il fut ramené à la réalité en sentant un poids se poser sur son épaule. Tournant la tête comme il le pouvait, l’adolescent sourit tendrement lorsqu’il s’aperçut que ce poids n’était autre que la tête de Daevlyn. Le menton posé sur son épaule, l’adulte semblait loin dans ses pensées, les yeux rivés vers le large qu’il ne semblait pas voir.
Tendrement, il leva la main vers lui et lui caressa le visage en un geste empli de douceur.
Ce simple geste suffit à ramener Daevlyn à la réalité et Raphaël s’en voulut un peu. Il était tellement beau ainsi, loin de tout, perdu dans ses songes, le regard rêveur… Mais très vite cette culpabilité se dissipa lorsqu’il sentit les lèvres de son amant se poser sur les siennes avec une tendresse inégalable. Raphaël ne se fit pas prier pour répondre au baiser, mais lorsqu’il se rendit compte que Morgan et Abby étaient toujours là et n’avaient rien perdu du spectacle, il mit fin au baiser en s’empourprant violemment. Tout dans le regard d’Abby semblait signifier un “c’est trop mignon”, non formulé mais pensé si fort qu’il n’y avait pas besoin de mots.
La voix de Lindsay demandant à Daevlyn de venir jouer avec elle attira leur attention, et un sourire tendre étira les lèvres du jeune couple.
- Vas-y, murmura Raphaël à l’intention de son amant. Elle t’attend ! Mais attention, pas de bétises !! Je te surveille !! ajouta-t-il en souriant.
- Mais je suis toujours sage, répondit Daevlyn en se levant avant de l’embrasser furtivement et de rejoindre la fillette dans l’eau.
- Ca, ça reste à prouver, fit semblant de râler l’adolescent.
Abby sourit amusée et finit par se lever à son tour, dans le but d’aller rejoindre les autres dans l’eau. A force de conviction, elle parvient à faire en sorte que Pierre cède et l’accompagne à son tour. Raphaël se retrouva alors seul avec Morgan. il lui adressa un petit sourire gêné, toujours aussi intimidé par l’adolescent, puis au bout de quelques minutes de silence pesant, ce fut Morgan qui prit la parole en premier :
- Raphaël… ?
- Oui ? Demanda l’interpellé en se tournant vers son interlocuteur.
- Je… Je peux te parler, s’il te plait ?
- Oui, bien évidement, répondit Raphaël intrigué de la question de Morgan et part le ton gêné avec lequel il formulait sa requête.
- Ca fait longtemps que… que tu es avec Daevlyn ?
Raphaël sembla réfléchir un instant avant de répondre :
- Presque un an… Pourquoi ?
- Oh, comme ça… Et… Comment tu as su ?
- Su que… ? Je l’aimais ?
- Oui, ton homosxualité… Tu l’as découvert comment ?
- Tu sais, commença Raphaël après un instant d”hésitation, comme s’il cherchait les mots appropriés. Je ne sais pas si je peux dire que je préfère les garçons… En fait, Daevlyn est mon tout premier, aussi bien homme que femme. Et ce n’est pas tant le fait qu’il soit un homme qui m’a attiré chez lui… Je dirais que c’est plus un ensemble de critères qui m’ont attiré chez lui. Je l’aime pour ce qu’il est. Je me fiche qu’il soit homme ou femme, tout ce qui compte, c’est la personne qu’il est. Ce que j’aime chez lui, c’est son sourire, sa tendresse, sa fragilité, ses petites manies et les petits gestes qu’il fait sans même s’en rendre compte, comme ses défauts. Je l’aime lui, sa personnalité… Pourquoi me demandes-tu cela ? Ajouta-t-il après un court silence.
A son grand étonnement, il vit Morgan s’empourprer et baisser les yeux, comme s’il avait honte. Un doute se freya un chemin dans l’esprit de Raphaël, mais ne souhaitant pas émettre de conclusion trop hatives, il demanda, un peu hésitant :
- Tu… Tu es attiré par un garçon ?
Morgan ne répondit rien, se contentant de garder obstinément les yeux rivés sur les grains de sables collés à ses pieds nus. Sentant le malaise de l’adolescent, Raphaël reprit d’une voix posée qui se voulait rassurante :
- Tu sais, ce n’est certainement pas moi qui te jugerais sur ce point de vue là, ni sur n’importe lequel autre d’ailleurs. Ne craint pas de parler, il n’y a pas de honte à avoir. Pierre et maman le savent ?
- Non, répondit timidement Morgan, en plantant son regard dans celui de Raphaël. Tu es le premier à qui je le dis… Je… Je n’ai pas osé leur en parler, j’ai… J’ai peur de leur réaction… Avoua Morgan.
- Je comprend que ce soit dur à avouer. On peut dire que j’ai eut de la chance, maman s’en ai rendu compte avant que je lui dise… Même si au début, je n’avais pas envie de le lui dire, parce que comme toi, je craignais sa réaction. Mais finalement, elle l’a bien pris, et ton père aussi… Nous avons de la chance, nous avons un père pour toi, et une mère pour moi qui sont tolérant et ouvert d’esprit.
Morgan acquiesca d’un hochement de tête en souriant et Raphaël reprit :
- Tu as quelqu’un dans ta vie, ou c’est juste de l’attirance ?
- Je suis avec quelqu’un… Nous sommes ensembles depuis trois mois, avoua timidement l’adolescent. Je peux te poser une autre question indiscrète ?
- Je t’écoute, répondit Raphaël qui se doutait à présent parfaitement de l’interrogation qui allait suivre.
- Comment tu… Enfin, je… Je sais pas vraiment comment te demander ça, hésita Morgan.
- Va y cash, déclara Raphaël. Je peux tout entendre tu sais !
- Comment ça s’est passé… Ta première fois…
Aussitôt la question posée, le sourire de Raphaël s’élargit et plongé dans ses souvenirs, il répondit :
- A vrai dire, ça c’est fait comme ça, sous le coup d’une impulsion, mais je n’ai jamais regretté… On a fait l’amour dans l’écurie, sur le foin qui recouvrait le sol dans la réserve…
- Dans l’écurie ? S’exclama Morgan surprit.
- Oui, répondit l’adolescent en éclatant de rire à ce souvenir.
- Et si quelqu’un était venu ? Demanda Morgan en riant malgré lui.
- Et bien… Nous aurions eut de gros problèmes je pense ! S’exclama Raphaël en riant. Mais c’était tellement magique, reprit-il en retrouvant son sérieux, les yeux pleins d’étoiles et de souvenir. A vrai dire, on se foutait totalement que l’on ait pu nous surprendre. Plus rien n’existait autour de nous… Il était si tendre, si prévenant envers moi… Jamais je n’ai regreté de m’être offert à lui cette nuit là…
- C’est vrai ce qu’on dit ? Que c’est douloureux la première fois ?
Raphaël sentit le rouge lui monter au joue, un peu gêné malgré tout d’aborder un tel sujet avec quelqu’un d’autre que Daevlyn, mais Morgan semblait si désemparé, qu’il n’eut pas le coeur à mettre un terme à la conversation. Si bien qu’il prit sur lui, et répondit sérieusement, mais non sans une certaine gêne :
- Je te mentirais en répondant non. C’est vrai que c’est plus ou moins douloureux, cela dépend comment tu as été préparé auparavant. C’est toujours un peu douloureux, car notre corps n’est pas fait pour être pénétré. Mais une fois la douleur première passée, c’est là que ca devient magique. Peut être que la première fois ce ne sera pas aussi bien que tu ne l’espérais, mais il ne faut pas s’arrêter à cela…
Après un court silence, Raphaël reprit d’un ton grave et sérieux :
- Et si je peux te donner un conseil, ne laisse jamais personne te voler ta première fois… Sois sur de la personne avec qui tu veux franchir le pas, car une fois que tu l’aura fait, tu ne pourra plus revenir en arrière et tu risques de le regreter…
Le silence s’installa entre eux, puis finalement, Morgan prit la parole :
- Raphaël…
- Oui ?
- Merci !
- Je t’en prie, répondit l’adolescent en lui souriant.
- Et bien et bien, s’exclama Abby en s’écroulant à côté de son jumeau. Que nous vaut ces remerciements ?
- Rien qui te concerne, ma très chère soeur ! Répliqua Morgan d’un ton faussement sec.
- Vous me faites des cachoteries ? Je suis déçue, s’exclama la jeune fille sur un ton mélodramatique au possible, s’attirant les rires de ses frères.
- Que de bonne humeur, remarqua Pierre en arrivant. Vous m’en voyez ravi !
- Ravi de quoi ? Demanda Suzanne en arrivant, suivie de Lindsay et Daevlyn.
- De voir que nos enfants s’entendent aussi bien après des débuts plutôt houleux, répondit Pierre en souriant à l’assemblée.
Les trois adolescents sourirent en silence et dans un réflexe, Raphaël tendit la serviette qu’il avait sur les épaules à Daevlyn afin qu’il se sèche pour ne pas qu’il prenne froid à cause du vent marin.
Ce ne fut que lorsqu’il vit Daevlyn tressaillir qu’il se rendit compte de la bétise qu’il venait de faire. Exposés à la vue de tous, ses bras dénudés étaient devenus le centre d’intérêt général. Tétanisé, Raphaël ne parvenait pas à esquisser le moindre mouvement. C’est Daevlyn qui, une fois de plus vint à son secours, en reposant la serviette sur ses épaules, en prenant bien soin de dissimuler ses avants bras mutilés.
Cependant, au grand étonnement de tous, Abby prit doucement le bras de Raphaël dans ses mains et du bout des doigts, elle effleura les cicatrices qui zébraient sa peau fine et délicate. Raphaël tressaillit à ce contact, et dans un geste d’autoprotection, il tenta de se soustraire à l’étreinte douce mais ferme de la jeune fille sans y parvenir. Il se débatti pendant quelques secondes, des larmes de honte et de peur coulant silencieusement sur ses joues, mais il finit par abandonner lorsqu’il comprit qu’Abby ne cèderait pas. Debut à deux pas de là, Daevlyn semblait prêt à intervenir à la moindre réaction de son amant.
Mais Abby se contenta d’effleurer un à un les vestiges de la souffrance de Raphaël, comme si par ce geste, elle pouvait les effacer. De honte, Raphaël avait baissé les yeux, n’ayant pas le courage d’affronter le regard de sa famille et ne les releva même pas lorsque Abby déclara doucement :
- Alors voilà la raison pour laquelle tu  ne veut pas te montrer ? Demanda-t-elle. Tu sais Raphaël, ajouta-t-elle, comme tu l’as dit toi même, on fait tous des erreurs, et le plus important dans tout cela, c’est que tu t’en sois rendu compte par toi même ! Je comprend parfaitement que tu ais honte de tes cicatrices, mais elles sont une partie de toi, de ta vie, de ton passé. Elles sont le reflet de la souffrance que tu as put ressentir, mais ne doivent pas être un frein au bonheur que tu vis à présent. Garde les précieusement Raphaël, et lorsque tu les regardes, pense au bonheur que la vie te donne jour après jour et ne pense au passé que comme un vieux souvenir qui, lentement, finira par s’estomper.
De son autre main, elle glissa ses doigts sous le menton de l’adolescent et releva son visage, le forçant à la regarder dans les yeux. Lorsqu’elle fut certaine d’avoir toute son attention, elle ajouta :
- Nous ne te demandons pas de te justifier, ni de nous raconter ce que tu as vécu pour t’infliger de telles souffrances, d’accord ? Et je te demande de pardonner notre réaction à moi et à Morgan, même si je sais que certaines personnes souffrent, je n’aurais jamais cru qu’il était possible de s’infliger cela à soi-même, j’ai été surprise et à la fois horrifiée, je dois l’admettre, en voyant ces marques sur tes bras. Mais sâches que nous ne te jugeons pas, nous n’en avons pas le droit.
Elle se tut, fixant toujours Raphaël dans les yeux, elle lui adressa un sourire tendre et, du pouce, essuya les larmes qui coulaient sur ses joues.
- Allez petit frère, sourit !
- Merci Abby, sanglota Raphaël en se laissant aller dans les bras de la jeune fille.
Ils restèrent un long moment ainsi, Suzanne caressait le dos de son fils qui pleurait à chaudes larmes dans les bras de sa soeur. Puis au bout de quelques minutes, la jeune femme brisa le silence et demanda :
- Un barbecue sur la plage ce soir, cela vous tente ?
Après avoir reçut l’accord de chacun, elle ajouta :
- Par contre, j’aurais besoin d’aide pour m’aider à aller chercher des vêtements chauds et des couvertures à la maison pendant que l’un ou l’un d’entre nous va faire les courses.
Quelques minutes plus tard, Suzanne, Daevlyn et Morgan laissaient derrière eux les quatre autres.
Ils revinrent une petite demi heure plus tard et Daevlyn s’aperçut avec soulagement que l’adolescent avait retrouvé le sourire. Sourire que Raphaël lui adressa lorsqu’il le vit revenir. Une fois près de lui, l’adulte lui tendit un de ses éternels t-shirt noir à manches longues. L’adolescent se changea rapidement et rassemblant leurs affaires, ils se dirigèrent vers un coin un peu plus à l’écart, là où ils seraient sûr de ne déranger personne, à la lisière du petit bois qui longeait la plage.
Pendant que Abby et Morgan étalaient les serviettes sur le sol, Raphaël et Daevlyn partirent à la recherche de pierres et de morceaux de bois pour allumer le feu. Lorsqu’ils furent à une distance raisonnable des autres, Daevlyn saisit Raphaël par le bras et l’attira vivement à lui, arrachant à l’adolescent un hoquet de surprise. Là, il s’emparra de ses lèvres avec une passion qui laissait transparaitre son désir de le sentir près de lui.
C’est avec un plaisir non feint que Raphaël répondit au baiser de Daevlyn, entrouvrant ses lèvres suite à la demande muette de son amant. Dans un soupire de soulagement et de bien être, leur langue se mêlèrent enfin en un ballet sensuel.
- Je t’aime Daevlyn, murmura Raphaël tout contre la bouche de l’adulte une fois qu’il se soient éloigné par manque d’oxygène. Je suis désolé pour tout à l’heure… Je ne l’ai vraiment pas fait exprès tu sais…
- Je le sais parfaitement mon ange, répondit Daevlyn en posant son index sur ses lèvres en une invitation implicite à se taire. Mais ce n’est pas plus mal tu ne crois pas ? Je sais bien que cela te faisait souffrir de devoir sans cesse faire attention à tes gestes et à ton comportement pour ne pas te trahir. Ne le prend pas mal, mais je pense que c’est mieux qu’ils sachent.
- Oui, avoua Raphaël, enfin… Je ne sais pas si c’est mieux, se reprit-il, mais c’est vrai que je me sens soulagé d’un poid considérable.
Daevlyn ne répondit rien, se contentant de lui caresser tendrement la joue avant de capturer ses lèvres pour un nouveau baiser passionné. Après une tendre étreinte tant attendue de chacun, ils se séparèrent et retournèrent à leur activité première.
Une quinzaine de minutes plus tard, le feu crépitait dans la fin d’après-midi. Alors qu’ils mangeaient en parlant de choses et d’autres, Pierre prit la parole d’un voix grave et sérieuse :
- Raphaël…
A l’entente de son nom et à la façon dont Pierre l’avait prononcé, l’adolescent comprit immédiatement que l’adulte avait l’intention de lui annoncer quelque chose de particulièrement important, et impuissant, il sentit son coeur s’affoler, tandis que dans son esprit, s’échaffaudaient déjà milles et une hypothèses de scénario. D’une voix hésitante qui cachait mal son appréhension, l’adolescent répondit :
- Ou… Oui ?
- J’ai quelque chose à te demander, et je crois que c’est l’occasion que je cherchais depuis le début… Sache tout d’abbord, que j’en ai longuement discuté avec ta mère et aussi avec les enfants, mais le principal concerné, c’est toi…
Une angoisse sourde nouait à présent l’estomac de l’adolescent qui, depuis que Pierre avait prit la parole, avait subitement perdu l’apétit, s’attendant au pire à tout instant. Inconsciemment, sa main vient chercher celle de Daevlyn qui, semblant comprendre son malaise, s’en empara et la serra fortement dans la sienne, comme si par ce geste, il lui transmettait un peu de son courage.
- Je ne suis pas doué pour les grands discours, alors je vais faire au plus simple, pardonne moi si cela te choques… Voilà, j’aimerais faire de toi mon fils, je voudrais t’adopter…
Un silence pesant suivit cette déclaration, Raphaël ne s’attendant pas du tout à cette demande. Son coeur se figea dans sa poitrine sous le coup de l’aveu, et ce fut Daevlyn qui l’aida à retrouver sa respiration en lui tappant dans le dos. Ayant retrouver un minimum de lucidité, il ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n’en sorti. Dans sa gorge, des sanglots restaient coincés, ne parvenant pas à s’extérioriser comme ils le souhaitaient.
Sentant qu’il ne parviendrait pas à s’exprimer comme il le voudrait avec des mots, il lacha la main de Daevlyn et se jeta brusquement dans les bras de Pierre, tandis que ses sanglots s’échappaient enfin de sa gorge.
- Je… commença l’adolescent d’une voix rauque. Je ne sais… pas quoi dire… je… C’est… Merci, merci infiniment… Sanglota-t-il dans les bras de l’homme qui, bientôt, serait son père aux yeux de la loi.
- Merci à toi Raphaël, déclara Pierre en caressant tendrement les cheveux de l’adolescent, tout en regardant Suzanne qui le regardait les yeux brillant d’émotion. Tu sais, pour tout te dire, j’ai mis un moment avant de me décider à te le demander. C’est finalement Suzanne qui m’a convaincu…
L’adolescent se tourna alors vers sa mère et d’une voix tremblante d’émotion, il déclara :
- Merci maman, merci du fond du coeur de m’offrir une famille… J’en ai tellement rêvé…
Le coeur de Raphaël débordait d’amour pour Daevlyn, mais aussi pour sa mère qui lui offrait la famille et l’amour d’un père qu’il n’avait jamais eut la chance d’avoir, en plus de trois frères et soeur qui, malgré leurs différents du début de leur relation, appréciait énormément.
Après un moment, Raphaël regagna sa place à côté de son amant et ils finirent le repas dans la joie et la bonne humeur. A la fin du repas, Raphaël les abandonna un moment et s’éclipsa du mini campement, ayant besoin d’un peu de solitude pour digérer tout les évènements survenus cette après-midi. Discrètement, il s’éloigna sans s’apercevoir que Daevlyn le regardait s’éloigner. Cependant, semblant comprendre le désir de solitude de l’adolescent, Daevlyn ne bougea pas et reporta son attention sur les autres.
Raphaël marcha le long de la rive, avant de s’arrêter un peu plus loin, éblouit face au spectacle que lui offrait le soleil en se couchant à l’horizon, dépeignant sur la mer un magnifique reflet aux couleurs chatoyantes.
Perdu dans sa contemplation, il n’entendit pas Daevlyn le rejoindre mais ne sursauta pas lorsque celui-ci l’encercla de ses bras par derrière, l’attirant contre son torse puissant. Se laissant aller à cette tendre étreinte, Raphaël posa la tête contre la clavicule de son amant. Ainsi enlacés, ils contemplèrent en silence le couché du soleil, profitant d’être seuls pour s’accorder quelques gestes tendres qu’ils s’efforçaient à retenir lorsqu’ils n’étaient pas seuls.
Abandonné l’un à l’autre, Daevlyn murmurait inlassablement des mots d’amour à l’oreille de l’adolescent. Puis, le spectacle terminé, Raphaël se retourna vers son amant, appréciant la vue que lui offrait les derniers rayons de soleil qui illuminaient le visage grave de l’adulte. Leurs lèvres se soudèrent en un baiser ardent et endiablé. Leur langue se mêlaient, cherchant non pas à dominer l’autre, mais à l’entraîner dans une dance toujours plus envoûtante, un ballet sensuel dont ils connaissaient par coeur la chorégraphie mainte fois répétée. Dans la pénombre de la nuit tombante, leur silhouette étroitement enlacées, ne faisaient plus qu’une.
Des pas provenant de leur droite attirèrent leur attention et c’est à contrecoeur qu’ils se séparèrent. Tournant la tête en direction de l’opportun qui venait les déranger, les deux amants furent surprit de trouver Suzanne. D’une petite voix, elle déclara doucement afin de ne pas briser la magie et la douceur de l’instant :
- Pierre et moi vous invitons à aller manger une glace, vous voulez venir ou vous préférez rentrer ?
- Nous venons, assura Raphaël. Merci maman.
La jeune femme lui adressa un sourire ravi avant de répondre :
- Très bien, nous partons lorsque nous avons replié les affaires.
- Nous arrivons, déclara à son tour Daevlyn, s’arrachant à contrecoeur de l’étreinte de son jeune amant.
Main dans la main, ils suivirent la jeune femme et tous ensembles, ils rassemblèrent leur affaire. Après avoir vérifié qu’ils n’oubliaient rien, ils prirent la direction du centre ville. Ils s’arrêtèrent un peu avant, chez un glacier apparament apprécié de la petite famille. Rassemblant un nombre suffisant de chaises et rapprochant deux tables, ils prirent place et commencèrent à feuilleter les pages.
Quelques minutes plus tard, le serveur revenait avec leur commande.  Ils commencèrent à manger en silence, savourant ce petit plaisir puis Raphaël se tourna vers Daevlyn et proposa :
- Tu veux goûter ?
Remerciant l’adolescent d’un regard, Daevlyn plongea sa cuillère dans sa coupe en lui tendant la sienne à son tour. Raphaël l’imita et lorsque Daevlyn se fut servit, il se tourna vers Suzanne, Pierre et ses frères et soeurs et leur posa la même question qu’à son amant. Se prêtant au jeu, ils accéptèrent la proposition mettant toutes les coupes au milieu de la table ils partagèrent chacun leur glace, sous le regard mi intrigué, mi amusé des autres clients.
Gourmand comme pas deux, Raphaël termina sa glace en premier sous le regard attendri de Daevlyn qui, repu, lui tendis le reste de la sienne. L’adolescent lui adressa un regard pétillant de gourmandise et de remerciement mêlés avant de s’en emparer. Par acquis de conscience, il en proposa à la tablée, mais tous refusèrent, lui laissant le privilège de terminer. Raclant consciencieusement le fond de la coupe, Raphaël déclara :
- C’est ça qu’il manque au ranch, des glaces !
Suzanne éclata de rire à la remarque de son fils, et Daevlyn qui cachait mal son amusement, l’attira à lui et l’embrassa sur le front tout en lui frottant vivement le sommet du crâne :
- Aiieuh ! S’exclama l’adolescent. Ben quoi, j’ai pas raison p’têtre ?
Daevlyn ne répondit rien, mais relevant le menton de l’adolescent d’une légère pression, il hapa furtivement ses lèvres avant de déclarer en souriant :
- Tu sais que je t’aime toi ?
- Vi, répondit Raphaël en soupirant de satisfaction, avant de recapturer les lèvres de son amant.
Ils restèrent un moment sur la terasse à profiter de la fraîcheur bienfaisante du soir et épuisé par sa journée, Raphaël fini par s’endormir sur l’épaule de Daevlyn. La main de l’adulte effleurait sa cuisse en une douce caresse régulière qui eut raison des dernières onces de résistance de l’adolescent.
Lorsqu’elle s’en aperçu, Suzanne sourit tendrement à ce spectacle, tout simplement heureuse de voir son fils sourire enfin après quelques jours difficiles. Après avoir réglé, ils se levèrent et Daevlyn n’ayant pas le coeur à réveillé l’adolescent, lui murmura à l’oreille :
- Passe tes bras autour de mon cou, je vais te porter.
Quand il fut sûr que Raphaël se tenait bien, il le souleva lestement. Fermement accroché au cou de son amant, Raphaël enfoui son visage dans son cou, la tête callée contre son épaule et les deux jambes ensserrant sa taille, à la façon d’un koala. En sécurité dans les bras de son amant, Raphaël se laissa aller dans les bras de Morphée, épuisé par les émotions forte de cette journée.

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 19:36 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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