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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 50

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 50 écrit par Lybertys

Daevlyn sentait la main de Raphaël se serrer un peu plus fort dans la sienne. Durant tout le trajet il avait été dans le même état. Et cet état d’excitation était ainsi depuis que Raphaël avait appris qu’ils étaient tous les deux invités à passer du temps chez Suzanne. Les adolescents étant tous partit du centre, Sébastien s’occupant des chevaux, ils

avaient tous deux pu se libérer pour se rendre chez la mère de Raphaël. Cela faisait plusieurs mois que Raphaël n’avait pas vu Suzanne et c’est d’un air attendris que Daevlyn le regardait bouillir d’impatience juste devant la porte d’entrée. Il devait avouer qu’il appréhendait un peu ce moment lui aussi. Voir la mère de Raphaël dans le centre n’était pas du tout la même chose que de passer quelques temps chez elle. L’environnement dans lequel ils allaient vivre allait être totalement différent et cela faisait longtemps qu’il n’avait pas quitter son centre. De plus maintenant qu’il était directeur, il avait eu bien plus de travail, et toucher terre seulement depuis leur départ en avion.

C’est ensemble que Daevlyn et Suzanne avaient convenus d’une date pour qu’ils viennent la voir elle et son nouveau compagnon, car celle-ci n’habitait maintenant plus seule.

Ils avaient convenu de se voir ce fameux mois de janvier et l’attente avait été apparemment insoutenable pour l’adolescent. Ils sonnèrent à la porte, attendant qu’on vienne leur ouvrir et Daevlyn sentait Raphaël angoisser de seconde en seconde. La porte s’ouvrit subitement sur un homme qui devait être le fameux compagnon de Suzanne. Daevlyn savait aussi que c’était le fameux notaire qui avait permis l’émancipation de son amant et lui en était ô combien reconnaissant.

- Tiens, bonjour Raphaël ! Comment vas-tu depuis tout ce temps ?

- Je… Bonjour Monsieur Duval, bégaya l’adolescent un peu intimidé par la présence de cet homme.

- Allons, appelle moi, Pierre, déclara le quadragénaire. Vous devez être Daevlyn je suppose, ajouta-t-il en tendant la main à Daevlyn, lui adressant un sourire amical.

- Oui, enchanté de vous rencontrer, Monsieur Duval, répondit Daevlyn en serrant la main que lui tendait l’homme.

- Moi de même, j’ai beaucoup entendu parlé de vous, répondit Pierre dans un franc éclat de rire.

A ces mots, Daevlyn vit Raphaël s’empourprer violemment sous le regard amusé de Pierre qui s’empressa d’ajouter :

- Quel hôte indigne je fais, venez ! Entrez ! s’exclama-t-il en s’effaçant pour laisser entrer les deux hommes.

Daevlyn emboîta le pas à Raphaël, qui contrairement à lui, connaissait les lieux, et ils entrèrent dans le salon. Au premier coup d’œil l’endroit était particulièrement agréable.

- Les enfants, descendrez ! Cria Pierre.

C’est ce moment là que Suzanne choisit de faire son apparition en sortant de la cuisine. Il ne fallut pas plus pour Raphaël qui, dès qu’il l’aperçut, se jeta dans ses bras, ne retenant pas ses lames. Daevlyn était profondément touché et attendrit par cette scène, heureux du bonheur de son amant.

Absorbé par la scène de retrouvaille, ne quittant pas Raphaël des yeux, Daevlyn ne remarqua pas tout de suite la présence d’autres venus. Il finit cependant par remarquer leur présence en même temps que Raphaël et sa mère, et leur adressa un sourire. Les enfants de Pierre étaient maintenant dans la même pièce qu’eux. Lorsque son jeune amant et Suzanne se séparèrent enfin, Pierre procéda aux présentations :

- Raphaël, je te présente les jumeaux, Abbygaïl et Morgan et la petite dernière, Lindsay.

- Les enfants, voici Raphaël, le fils de Suzanne, dont nous vous avons déjà parlé, et voici Daevlyn, ajouta-t-il après quelques secondes de silence en désignant Daevlyn.

Le regard froid que lancèrent les jumeaux à Raphaël ne passa pas inaperçu aux yeux de Daevlyn. Seule Lindsay, qui n’avait pas plus de quatre ans, vient lui faire un bisou sur la joue que Raphaël lui rendit avec un tendre sourire.

- Bonjour Daevlyn, déclara Suzanne en lui faisant la bise. Comment vas-tu ?

- Très bien, merci. Répondit Daevlyn quelque peut déboussolé par le tutoiement de Suzanne. Et vous ?

- Oh plus de “vous” entre nous s’il te plait, s’exclama Suzanne en souriant.

Plongé dans leur discussion et heureux de se retrouver après tout ce temps, personne ne fit attention au regard que posait Abbygaïl sur Daevlyn, ni même lui-même.

Pierre les invita à passer au salon, et Daevlyn s’installa sur le canapé, Raphaël le suivant de près et prenant place à ces côtés, entre lui et sa mère. Les autres quant à eux prenaient place dans les fauteuils.

- Vous avez fait bon voyage ? Questionna Suzanne tandis que Pierre sortait des rafraîchissements et l’apéritif pour tout le monde.

- Oui, répondit Daevlyn. Bien que cela devenait long à la fin, ajouta-t-il en se tournant vers Raphaël avec un petit sourire significatif qui fit rougir l’adolescent.

- Je comprends, déclara Pierre. C’est vrai que cela fait long pour venir de France jusqu’ici. Et puis avec le décalage horaire…

Daevlyn trouvait cet homme très agréable. Il semblait être quelqu’un de très calme et réfléchi, une qualité importante aux yeux du moniteur. Il avait tout l’air d’être un homme droit et sur qui l’on pouvait s’appuyer. Pierre servit à boire en premier lieu à Daevlyn et Raphaël avant de servir Suzanne et ses enfants tandis que Lindsay faisait le tour avec les paquets de petits biscuits apéritif.

Puis lorsqu’elle eut terminé, elle revient s’asseoir entre Suzanne et Raphaël, faisant se décaler ce dernier un peu plus contre Daevlyn. Puis, intrigué, elle s’empara de la longue natte de Raphaël et commença à jouer avec.

- C’est tes vrais cheveux ? Demanda la petite fille.

- Oui, répondit Raphaël en souriant timidement, qui faisait fondre Daevlyn.

- Wouaaah ! Ils sont longs ! Et puis ils sont tous doux ! S’exclama Lindsay.

Daevlyn vit Raphaël s’empourprer violemment et baisser la tête, semblant avoir honte. Mais Lindsay ne semblait pas avoir fini et poursuivit :

- Je veux avoir les mêmes quand je serais grande ! Dis, pourquoi tu les coupes pas tes cheveux ?

- Je…

- Dis tu as finit avec tes questions ! S’exclama Suzanne en riant.

Raphaël lui offrit un petit sourire de remerciement que sa mère lui rendit. Daevlyn sentait que son amant était mal à l’aise. Peut être étais-ce du au fait qu’il côtoyer soudain beaucoup de monde à la fois et qu’il était loin d’être habitué à une telle vie sociale. Daevlyn n’y prêta finalement pas plus d’attention pour le moment, se disant qu’il lui faudrait juste un peu de temps pour s’habituer et qu’il ne serait à rien de s’inquiéter inutilement. Pourtant ce n’était pas l’envie qui lui manquait de le prendre dans ses bras ou de lui montrer un quelconque signe de tendresse, mais Daevlyn voulait qu’il se débrouille seul pour le moment. Et puis il ne savait pas comment les autres interprèteraient leur relation pour le moment. Pourtant même s’il ne tenta rien vers lui, il posa son regard sur lui, tentant de lui montrer qu’il était tout de même présent à ses côtés. Il faisait cependant cela de manière assez discrète, ne voulant pas que cela se remarque vraiment. Raphaël gardait cependant toujours les yeux rivés sur le sol, et Daevlyn avait de plus en plus de mal à garder son inquiétude de côté.

Ils discutèrent encore un moment, puis après avoir vérifié que le repas était près, Suzanne les invita à passer à table.

Alors que tous disparaissaient dans la pièce voisine, Daevlyn craqua et retint Raphaël par le bras et l’attira doucement à lui :

- Tout va bien ?

- Ou… Oui, je… Ça va, le rassura Raphaël en lui offrant un sourire qui se voulait rassurant, mais Daevlyn n’était pas dupe et le connaissait parfaitement. Il choisit de lui rendre son sourire et mit bas à la distance qui les séparait encore pour venir prendre possession de ses lèvres dans un geste empli d’amour et de tendresse. Sa langue quémanda l’entrée de la bouche de l’adolescent qui, mis à l’épreuve par le fait de ne pas pouvoir se satisfaire de la présence de Daevlyn comme il le souhaitait, accéda à sa requête presque instantanément, dévorant ses lèvres avec une passion qu’il ne se connaissait pas. Daevlyn entendit un gémissement de contentement de la part de Raphaël qui vint se perdre dans sa bouche.

Les mains de Daevlyn se posèrent sur les reins de l’adolescent, comme pour annihiler les quelques derniers millimètres qui les séparaient encore, cherchant à mettre à néant cette distance qui les détachait, faisant d’eux deux êtres différents, pour se fondre l’un dans l’autre.

Chaque baiser était avec son ange, la découverte de nouvelles sensations.

Noyés l’un dans l’autre, aucun des deux hommes n’entendit l’intrus s’arrêter discrètement à l’entrée de la pièce et sursautèrent, lorsqu’il léger raclement de gorge retentit à leurs oreilles. Aussitôt, ils s’éloignèrent précipitamment l’un de l’autre, comme prit en faute, et se tournèrent vers l’intrus, le coeur battant à tout rompre. Ils poussèrent simultanément un soupire de soulagement en reconnaissant Suzanne qui les regardaient, accoudée à l’embrasure de la porte, un sourire attendrit étirant ses lèvres. Daevlyn attira Raphaël à lui pour remettre un peu d’ordre dans ses cheveux et ses vêtement, tentant de nier ce sentiment de gêne. Puis il l’embrassa furtivement sur la tempe, dans le but de lui donner du courage avant de l’entraîner à sa suite.

Alors qu’ils entraient dans la cuisine, Daevlyn se pencha auprès de son amant, et lui murmura un “je t’aime” à l’oreille, faisant s’empourprer l’adolescent, sous le regard intrigué des jumeaux qui avaient l’impression d’avoir loupé un épisode.

Ils finirent par prendre place côté à côte à table, Raphaël se mettant encore une fois entre lui et Suzanne. Il était tout à fait normal qu’il souhaite profiter de sa mère après tout ils était là pour cela.

Après quelques minutes durant lesquelles ils ne parlèrent pas, Suzanne se tourna vers Raphaël et lui demanda :

- Amaranth se porte bien ?

Daevlyn sentit aussitôt l’adolescent rayonner, et pu voir un sourire radieux étirer ses lèvres et ses yeux se mettre à pétiller de bonheur. Sans cacher son enthousiasme, il répondit :

- Oui, il a surtout beaucoup grandit ! La semaine dernière avec Daevlyn on l’a mit pour la première fois avec les autres. Tu aurais dû le voir, il faisait le fier c’était vraiment beau à voir.

Devant l’incompréhension totale dans laquelle était plongé tout le reste de l’assemblée, elle précisa à tout le monde.

- Raphaël travaille avec Daevlyn dans une sorte de ranch. Amaranth est le poulain de Raphaël.

Un éclaire d’intérêt illumina alors les prunelles de Pierre qui, prenant par à la discussion déclara :

- Alors comme ça tu aimes les chevaux ? C’est vrai que se sont des animaux stupéfiants. Nobles et fiers, ils représentent ce que l’homme à toujours recherché, la liberté… Je me souviens quand j’étais  petit, il y avait un cheval dans le pré voisin, j’aimais beaucoup aller le voir, il me fascinait. Du coup, quand j’ai été en âge, j’ai demandé à ma mère de m’inscrire dans un centre équestre… J’en ai fait pendant de longues années. Tu montes depuis longtemps ?

- Non, je… Cela fais seulement quelques mois que j’ai découvert cet univers, répondit Raphaël. C’est Daevlyn qui m’a fait découvrir, ajouta-t-il en se tournant vers le principal concerné et en lui offrant un sourire rempli d’amour.

Daevlyn était ravi et fier d’avoir partagé sa passion avec son jeune amant.

- Oui, une fois qu’on entre dans cet univers, il est très difficile de le quitter. Je crois même qu’on ne le quitte jamais complètement, ajouta Pierre en lui adressant un sourire bienveillant. Quelle race de chevaux élevez-vous ? demanda-t-il ensuite en se tournant vers Daevlyn.

- Nous avons surtout trois races, des Appaloosa, des Paint et des Quarter Horse. Pour moi, ce sont les meilleures races de chevaux. Dociles, à l’écoute, calmes, ce sont des montures idéales pour les débutants comme pour les plus confirmés.

Daevlyn préféra se taire, car il était tout à fait capable d’en parler pendant des heures et des heures, ne séchant jamais sur le sujet.

- Certes, répondit Pierre très sérieusement, ce sont effectivement de très bonnes montures. Vous pratiquez donc l’équitation dite western et l’éthologie ?

- En effet, on peu dire ça comme ça, répondit Daevlyn en souriant. Et même s’il a encore beaucoup de choses à apprendre, Raphaël est sur la bonne voie et apprend vite. Lorsque je le vois avec Amaranth, j’ai l’impression de me revoir à son âge avec Waterfalls, mon cheval. Ils sont inséparables et il y a un lien fort qui les unis. Cela se ressent. Ils sont parfaitement en osmose.

Pour ce sujet c’était encore plus le cas. Daevlyn gardait un certain orgueil à ce sujet. Il était tellement heureux que Raphaël s’en sorte aussi bien.

Suzanne choisit ce moment pour intervenir et demanda à Raphaël :

-  Tu as poursuivit son dressage ?

- Oui. Enfin, Daevlyn m’aide beaucoup, il y a encore des choses où j’ai un peu de mal, mais j’arrive à lui apprendre quelques tours. Et puis Daevlyn me donne des cours avec Diamond Dust. Il m’apprend aussi à interpréter le comportement et le langage des chevaux. C’est vraiment quelque chose de passionnant.

- Et comment vis-tu ton nouveau rôle ? Ton poste de directeur te plait-il ? Demanda Suzanne en se tournant vers Daevlyn.

- Je dois dire que cela se passe plutôt bien et que cela apporte des intérêts non négligeables. En ce moment, c’est Sébastien qui me remplace et s’occupe des chevaux pendant notre absence.

Daevlyn pu voir le rouge monter aux joues de Raphaël face au sous-entendu qu’il venait de faire. Si Suzanne le comprit également, elle n’en laissa rien paraître. Sébastien passait très souvent les voir, et était d’une aide très précieuse, soulageant le travail de Daevlyn qui s’y faisait peu à peu. Malgré cela, son travail était passionant et lui apportait beaucoup de privilège, dont la possibilité de profiter de leur amour.

Le dîner se termina dans la joie et la bonne humeur, surtout du côté des invités et de Suzanne et Pierre. Le repas traînant en longueur, Lindsay avait été envoyée se coucher, et les jumeaux semblaient plus passionnés par le contenu de leur assiette que par la conversation. Cela faisait extrêmement bizarre à Daevlyn de se retrouver dans une telle ambiante, une ambiance de famille, celle qu’il n’avait pas vécue depuis des années.

Ce ne fut que bien plus tard que tous allèrent se coucher. Après un rapide bonsoir, les jumeaux montèrent dans leur chambre commune qui avait été aménagée dans l’ancien bureau de Suzanne, à l’opposé de la chambre de Raphaël. Après avoir souhaité une bonne nuit à Pierre et à Suzanne, Daevlyn suivit Raphaël qui le guida jusque dans sa chambre. Là, il posèrent leurs valises et épuisé, Raphaël se laissa tomber tout habillé sur son lit.

- Je suis épuisé, lâcha-t-il dans un bâillement.

- Oui, surtout avec le décalage horaire et la journée que nous avons eut. Tu sais quoi, ajouta l’adulte en s’approchant de son jeune amant, je propose que tu fermes les yeux et que tu me laisse m’occuper de toi. Qu’en dis-tu ?

- J’en dis que cela me tente beaucoup, répondit Raphaël en plongeant ses améthystes rougies par la fatigue dans les émeraudes de son moniteur.

Ils s’adressèrent un de leur sourire qu’ils se réservaient, un sourire empli d’amour et de tendresse non contenus. Daevlyn prit place sur le lit aux cotés de son amant et avec des gestes emplis de douceur, il entreprit de déshabiller l’adolescent. Cependant, contrairement à d’habitude, il n’y avait aucune provocation dans cette initiative, seulement l’envie de prendre soin de son amant et de le chouchouter comme il aimait si bien le faire. Il savait maintenant qu’il pourrait le faire encore et encore, du moins il se souhaitait de toute ses forces. Penser à son avenir, c’était penser à Raphaël. Il était inconcevable dans son esprit de ne pas vivre jusqu’à la fin de ses jours avec l’adolescent.

Appréciant l’initiative de son moniteur, Raphaël se laissa faire. Daevlyn était aux petits soins pour lui, profitant un maximum de ces instants de tendresse qui leur était maintenant quotidien.

Daevlyn le déshabilla entièrement, faisant attention à ne pas provoquer son désir, car il serait dans l’impossibilité de l’assouvir, et s’éloigna de lui. Le temps n’avait en rien changer son désir et son envie de lui. Voir son corps sous la simple lumière tamisée de la lampe de chevet, était déjà difficile. En effet, la pièce baignée d’une lueur orangée, offrait un cadre reposant et romantique à souhait. Il savait qu’il ne tiendrait pas éternellement sur cette vu et préféra chercher quelque chose qui l’en préserverait. Fouillant dans la valise de Raphaël, il ne mit pas longtemps avant de trouver ce qu’il cherchait, et retourna auprès de l’adolescent. Celui ci était en train de l’observer avec un petit sourire en coin. Tentant de ne pas l’admirer plus longtemps, il lui enfila rapidement un bas de pyjama en déclarant face à l’étonnement qu’il pouvait lire dans les prunelles améthystes qui le fixaient :

- C’est plus prudent ainsi, si quelqu’un venait à entrer et à nous trouver nus, cela pourrait être gênant.

- Oui, murmura Raphaël en rougissant.

A son tour, Daevlyn enfila un pantalon de pyjama, restant torse nu, et vient prendre place dans le lit aux côtés de Raphaël. A peine fut-il installé que l’adolescent vint se blottir contre lui, passant sa jambe par dessus les siennes, et s’allongea de tout son long sur le torse de son amant. L’avoir tout près de lui et ne rien pouvoir faire avait quelque chose d’extrêmement frustrant, mais il n’en montra rien. Pourtant, il laissa glisses ses main sous les tissus superflu et ses doigts se mirent à effleurer doucement la peau satinée de son dos, s’attardant sur la cambrure de ses reins.

Un gémissement s’échappa des lèvres de l’adolescent lorsque ses doigts s’attardèrent sur la cambrure de ses reins. En même temps qu’un sentiment de retenu contenu du lieu dans lequel il se trouvait, Daevlyn ne pouvait se retenir d’être satisfait.

Soudain, Raphaël se redressa, prenant appuis sur ses coudes, et plongea son regard pierres précieuses dans les yeux de son amant, avant de se pencher vers lui et de lui murmurer à l’oreille :

- Tu sais, je ne sais pas si je pourrais me retenir plus longtemps si tu continues ainsi, et comme tu me l’as toi-même fait remarquer, cela ne serait pas très prudent…

Ces mots firent frissonner l’adulte, Raphaël avait le don de le mettre dans tous ses états. L’idée de ne rien faire cette nuit, aussi minime soit la chose,  était maintenant de l’ordre de l’impossible. L’adolescent continua son petit jeu semblant lui aussi n’avoir aucune envie que cela cesse. Il se redressa et regarda son amant, un sourire en coin étirant ses lèvres, tandis que ses yeux pétillaient d’une lueur malicieuse. Pour confirmer ses paroles, il se déhancha sensuellement contre le bassin de son moniteur, lui arrachant un hoquet de surprise. Raphaël était réellement en train de tester ses limites et cette ambiance d’interdit ne faisait que rendre tout cela plus excitant.

La respiration haletante, Daevlyn souffla dans un gémissement à peine audible :

- A… Arrête… Raphaël, je…

- Tu… ? demanda l’adolescent, semblant être ravi de l’effet qu’il produisait sur son amant.

- J’ai trop envie de toi, je tiendrais pas si tu continues..

Heureusement Raphaël cessa tout, et se rallongera à sa place initiale. D’un petite voix, il souffla des mots d’excuses à l’oreille de Daevlyn :

- Pardon… C’est frustrant, ajouta-t-il après un silence, de te toucher et t’avoir près de moi sans pouvoir aller plus loin que de simples caresses en toute sagesse…

Un petit rire s’échappa de la gorge de Daevlyn qui l’embrassa tendrement avant de murmurer :

- Petit démon !

- Oui, mais un démon tout sage, que tu aimes, répondit Raphaël, les joues rouges face à l’audace de sa réponse.

- Oui je t’aime mon ange, et même plus que ça…

- Je suis un ange maintenant ? Interrogea l’adolescent, un sourire mutin étirant ses lèvres.

- Un ange démoniaque… Tu es une invitation à la luxure mon coeur…

Sur ses mots, il l’embrassa de nouveau, ajoutant toujours plus d’intensité à leur échange. Leur langue se mêlaient, se caressant en toute sagesse pour ne pas éveiller d’avantage le désir qui commençait à naître au creux de leurs reins. Rester enlacer ainsi pendant l’éternité, était le souhait le plus cher de Daevlyn. Jamais il ne s’était sentit aussi bien qu’avec Raphaël tout contre lui.

A bout de souffle, ils se séparèrent à contrecœur.

- Je t’aime Raphaël… si tu savais comme je t’aime…

- Moi aussi je t’aime mon amour… je t’aime plus que tout, murmura Raphaël tout contre les lèvres de Daevlyn avant de s’en emparer avec avidité.

Il avait beau lui répété et se l’entendre dire, Daevlyn ne s’en lasserait jamais. Ce doux refrain venait enivrer son cœur lui apportant un afflux de bonheur à chaque fois renouvelé.

Dans ce total afflux d’amour, les deux amants se perdaient dans leur baiser. Tandis que Raphaël ne se gênait pas pour dévorer ses lèvres avec une soif de le sentir toujours plus près qui ne tarissait pas, Daevlyn happait sa lèvre supérieure et la suçait avec un plaisir non feint. Ce baiser n’avait rien à voir avec leur tout premier. D’ailleurs chaque nouvel échange était totalement différent, teinté de tous ceux précédemment vécu. Leurs baisers se faisaient de plus en plus langoureux, et très vite, ils ne parvinrent plus à contenir le désir qui leur embrasait les reins. Daevlyn avait glissé ses mains sous le pantalon de pyjama de l’adolescent et posées sur ses fesses, elles le guidaient dans le rythme de son déhanchement. Le sentir se frotter à lui ainsi lui donnait un plaisir tel qu’il ne savait pas comment il était possible d’en ressentir plus que cela.

Retenant tant bien que mal leurs gémissements de plaisir qui se perdaient dans leur bouche, ils accordèrent les ondulations de leur bassin, frottant leur virilité contre celle de l’autre à travers leur pyjama.

Daevlyn avait déjà très chaud, et on pouvait voir sa peau se recouvrir d’une file pellicule de transpiration. La proximité de leur corps lui faisait perdre la tête. Raphaël fit glisser ses lèvres sur le torse imberbe de son moniteur, laissant des traînées de lave en fusion partout où elles passaient.

Daevlyn était particulièrement friand de ce genre d’attention. Plus le temps passait et plus Raphaël changeait, dans le bon sens. Ces moments intimes n’étaient que le reflet des changements conséquent de l’adolescent. Bientôt, il ne restait plus une parcelle de peau qui n’avait été épargnée par l’appétit vorace de l’adolescent qui, agacé de cette constatation, rabattis son dévolu sur les tétons durcis de désirs de son moniteur.

Le souffle erratique, Daevlyn avait de plus en plus de mal à retenir ses gémissements.

Heureusement, s’en apercevant,  Raphaël mit fin à la douce torture qu’il lui infligeait, et alla prendre possession de ses lèvres. Fou de désir, Daevlyn les happa avec une avidité non contenue, comme si sa propre vie était en péril. L’adulte sentir le déhanchement de Raphaël gagner en vitesse et en intensité, les rapprochant tous deux toujours plus près de l’orgasme.

N’en pouvant plus de rester inactif, Daevlyn glissa ses doigts vers l’intimité de l’adolescent, commençant à le préparer à sa venue. A ce contact, Raphaël se cambra violemment, attisant leur désir et leur arrachant à tout deux un cri de plaisir muet.

Les mains de Raphaël étaient posées sur son torse. L’adolescent, les reins cambrés, semblait rechercher le contact des doigts agiles de Daevlyn qui savait s’y prendre à la perfection pour lui faire voir les étoiles. Raphaël renvoyait une image insoutenable à son moniteur : la bouche entrouverte, la respiration haletante, et des mèches collées sur son front par la sueur, une véritable invitation à la luxure.

Toucher Raphaël ainsi de ses doigts avait quelque chose de particulièrement excitant et le préparait finalement lui aussi à ce qui allait suivre. Son envie de le prendre à chaque instant, de le faire sien était passait bien au delà des limites. Son intimité gorgée de plaisir était douloureuse, mais le plaisir de son jeune amant passait avant tout. Que son amant prenne du plaisir était déjà une forme de plaisir inouï. Raphaël semblait être en parfaite extase, et Daevlyn jugea que le moment était idéal pour le préparer. Aucune douleur ne sembla émaner de l’adolescent, qui eu un hoquet de surprise lorsque l’adulte toucha quelque chose en lui.

Parfaitement attentif au moindres réactions de son amant, Daevlyn scrutait le visage de son amant qui semblait se battre entre plusieurs émotions. Lorsqu’il vit soudain des larmes s’échapper de ses yeux, et constatant que l’adolescent retenait un sanglot, Daevlyn cessa toute action et se retira. Le passé n’était pas oublié et ce genre de choses inquiétait terriblement l’adulte tout autant que cela était douloureux. Il aurait tout donné, même sa propre vie pour que Raphaël n’ait pas à eu à vivre ce qu’il avait vécu… Les larmes inondant ses joues, Raphaël murmura alors entre deux sanglots :

- Nan… Vient… S’il te plait… Ne… Ne t’arrêtes pas… J’ai confiance en toi… Je t’aime…

Soulagé et enivré par la déclaration et le désir qu’il pouvait déceler dans la supplication de son jeune amant, Daevlyn s’exécuta, et avec une tendresse et une douceur qu’il n’aurait jamais pensé être capable, il commença à pénétrer Raphaël.

L’adolescent se figea sous la douleur ressentie et aussitôt, Daevlyn cessa tout mouvement. C’était la première fois depuis longtemps qu’il ne lui avait plus vu ce visage. Cette fois-ci, c’était comme pour rappeler que tout n’était pas oublié. Certes Raphaël allait mieux, mais son traumatisme s’il était estompé n’avait pas disparut.

Les larmes coulaient des yeux de son jeune amant qui étaient désespérément clos. Daevlyn avait parfaitement conscience du combat intérieur que livrait son amant, et se sentait tellement impuissant….Tout son corps semblait se crisper de douleur, jusqu’à finir totalement tendu comme déchirer de l’intérieur. Daevlyn fit tout ce qui était dans ses capacités, les seules choses qu’il pouvait faire pour lui dans ces moments là : il raffermis son emprise autour de lui et l’attirant à lui, il lui murmura des mots d’amour et des paroles réconfortantes aux creux de l’oreille. Lui montrer sa présence, son amour illimité c’était sa seule arme contre les démons de l’adolescent.

Il glissa une main dans ses cheveux, multipliant tendresse et douceur, lui caressant tendrement le visage de l’autre main. En ultime recours, il déposa ses lèvres sur les siennes avec une délicatesse extrême comme si un geste légèrement plus brusque allait le briser. Il continua à lui murmurer de nombreuse paroles d’amour, sentant que cela ramenait peu à peu l’adolescent à ses côtés. Heureusement Raphaël commença à se détendre, grâce à Daevlyn qui une fois de plus l’arrachait de son passé pour l’amener à un présent heureux, un temps qui n’appartenait qu’à eux.

Il murmura un dernier « je t’aime » qui fit ouvrir les yeux de Raphaël. Son regard plongea aussitôt dans le sien, avant qu’il ne se jeta à son cou, et le serra de toutes ses forces, une façon muette de lui montrer sa reconnaissance et son amour qui ne cessait de grandir chaque jour. Une nouvelle étape venait d’être franchie.

Prenant à son tour l’initiative, Daevlyn commença à se mouvoir en Raphaël qui se crispa sous la douleur. Cependant entouré par l’amour que lui offrait l’adulte, il oublia bien vite la douleur pour ne ressentir qu’une gêne. Celle-ci se transforma bientôt en plaisir qui ne cessait d’augmenter à chaque coup de rein de Daevlyn. Il n’aurait su exprimer avec de simples mots tout ce qu’il ressentait dans ce genre de moment.

Les ongles de Raphaël se plantèrent dans ses épaules, comme si par ce geste, il se raccrochait à la réalité. L’adulte se laissa peu aller gagner par son propre plaisir, vivant l’instant tout aussi intensément que Raphaël. Assis sur ses cuisses, l’adolescent avait passé ses bras autour de sa nuque et son visage était enfoui dans son cou. Tous deux étouffaient tant bien que mal les gémissement de plaisir qui ne demandaient qu’à s’échapper de leur lèvres.

Soudain, en même temps que Raphaël qui avait rejeté la tête en arrière, Daevlyn fut frappé par l’orgasme, jouissant en même temps que son amant après un ultime coup de rein qui les transportant aux portes du ciel.

Épuisé et la respiration courte, Daevlyn se laissa retomber sur le matelas, entraînant Raphaël dans sa chute.

Haletant, ils restèrent silencieux le temps de retrouver une respiration régulière. La main de Daevlyn passait et repassait sous le t-shirt de l’adolescent, comme s’il cherchait à l’apaiser.

Il entendit Raphaël soupirer de bien être, et le sentit se laisser aller à son étreinte, déposant délicatement ses lèvres dans son cou, ce qui fit frissonner l’adulte. Ce genre d’instant était tout simplement magique et surtout unique.

Après quelques minutes de silence, Raphaël prit la parole le premier :

- Daevlyn je… Merci pour ce que tu as fait… Tout à l’heure je…

- Chuuut, ne dis rien, l’interrompit Daevlyn en posant son doigt sur les lèvres de l’adolescent, lui intimant le silence. J’ai fais ce que j’avais à faire Raphaël et je serais prêt à le refaire autant de fois que nécessaire. Je t’aime mon ange….

- Moi aussi Daevlyn, répondit l’adolescent. Je t’aime… Oh si tu savais comme je t’aime…

A ces mots, il enfoui son visage dans le cou de l’adulte et se lova un peu plus près contre lui.

De nouveau le silence se fit, brisé uniquement par le bruit de leur respiration synchronisées. Lentement, celle de l’adolescent se fit de plus en plus régulière et alors que Daevlyn le pensait endormit, Raphaël demanda d’une petite voix emplie de sommeil :

- Daevlyn…

- Hum ?

- Tu es heureux d’être ici avec moi ?

- Oui… Oui, je suis heureux mon ange, répondit Daevlyn en l’embrassant tendrement sur le front, sans cesser de lui caresser le dos.

Heureux… Il l’était comme jamais il ne l’avait jamais été. Cela faisait si longtemps… Ils étaient passés par tellement de choses, que ce bonheur qui leur était maintenant accordé n’était que pure béatitude.

Sentant que Raphaël allait maintenant sombrer pour de vrai, Daevlyn lui murmura à l’oreille :

- Dors mon ange, je veille sur toi…

Raphaël finit par s’endormir dans les bras de Daevlyn, bercé par les battements réguliers de son coeur. Daevlyn resta un moment éveillé, avant de le suivre à son tour, emporté dans les bras de Morphée.

Tous deux ne se réveillèrent que tard dans la matinée. Après un réveil des plus agréables, Daevlyn alla prendre sa douche alors que Raphaël descendit à la cuisine. Il n’y passa pas trop de temps, bien que l’envie d’y traîner un peu l’avait pris, mais celle d’aller retrouver Raphaël et sa famille était plus forte.

Une fois propre et habillé, il rejoignit Raphaël dans la cuisine qui était avec sa mère et Abbygaïl. Il fut accueillit pa trois sourires chaleureux, y comprit celui d’Abbygaïl qui avait relevé la tête en le voyant arriver. Daevlyn alla prendre place entre Suzanne et Raphaël, et la jeune femme lui demanda :

- Bien dormis ?

- On ne peut mieux, lui répondit-il, échangeant un regard avec Raphaël qui n’échappa pas à l’attention de Suzanne qui sourit à son tour face au bonheur évident et à l’amour qui liaient ces deux êtres. L’adulte était heureux des bons rapports qu’il avait avec la mère de son amant, il n’aurait pu rêver mieux.

Ils terminèrent leur petit déjeuner en silence, puis, après avoir aidé à débarrasser, Raphaël monta prendre sa douche tandis que Daevlyn regagnait leur chambre et changeait les draps du lit, prenant ceux que Raphaël avait eu le bon sens de poser sur le matelas posé au sol, qui aurait dû servir à l’origine à accueillir l’un des deux hommes.

Une fois fait, il ouvrit le velux et la fenêtre, histoire d’aérer la pièce et entreprit de vider leurs valises et de ranger leurs vêtements dans la penderie. L’adolescent le rejoignit un instant plus tard, les cheveux mouillés et habillé de propre. Daevlyn attrapa la brosse à cheveux de son jeune amant, et le faisant asseoir à même le sol, il entreprit de lui démêler sa chevelure qui avait bien poussée en quelques mois. Ses longs cheveux noirs de jais lui arrivaient à présent au dessous des fesses, et faisaient la fierté de l’adolescent, pour le plus grand plaisir de Daevlyn qui passait des heures à les caresser sans se lasser de leur texture soyeuse.

Après les avoir entièrement démêlés, Daevlyn le libéra sans avoir attaché ses cheveux. Intrigué, Raphaël se retourna et lui lança un regard interrogateur. Comprenant sa question muette, Daevlyn répondit en souriant :

- Au centre c’est mieux de les laisser attachés à causes des nœuds et du  travail, mais ici rien ne t’oblige à les attacher. Et puis tu es encore plus beau ainsi.

Raphaël ne répondit rien, mais Daevlyn pu voir ses joues s’empourprer sous le complément. L’adolescent embrassa furtivement son amant avant de se lever.

Après quoi, ils rejoignirent tout le monde au salon, et Raphaël se proposa pour aider Suzanne à préparer le repas. Celle-ci le remercia d’un sourire et ils se rendirent à la cuisine tandis que Daevlyn prenait place dans le canapé et que Pierre engageait la conversation avec lui, attirant de ce fait, toute l’attention d’Abbygaïl sur leur discussion.

Morgan quant à lui, avachi dans le canapé, jouait à la Playstation sans ce soucier le moins du monde de ce qui se passait autour de lui.

Daevlyn appréciait vraiment cet homme qui ouvert d’esprit, ne les jugeait pas. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu ce genre de rapport avec un adulte. Pendant qu’il échangeait avec Pierre, il pu remarquer qu’Abbygaïl ne le lâchait pas un instant des yeux, ce qui avait le don de le mettre assez mal à l’aise même s’il ne laissait rien paraître.

De plus il semblait être le seul à avoir remarquer son regard et l’attention particulière de la jeune fille. Certes savoir que l’on plaisait à une personne était toujours flatteur, mais dans ce cas, Daevlyn se sentait particulièrement gêné.

Raphaël revint lorsque le repas fut prêt, et s’installa à même le sol, adossé aux pieds du canapé, il demanda à Morgan :

- Tu joues à quoi ?

Daevlyn bien qu’en train de parler avec Pierre, resta attentif à leur échange, jetant quelques coup d’œil. Il fut particulièrement déçu du comportement du jeune garçon qui lança à son amant un regard dédaigneux avant de reprendre son jeu sans prendre la peine de lui répondre. Daevlyn savait parfaitement que Raphaël avait déjà fait beaucoup et que ce rejet devait lui faire mal. Il allait intervenir, sans trop savoir de quelle manière, mais Pierre le devança et déclara :

- Morgan, tu pourrais lui proposer de jouer avec toi, au lieu de rester là avachi sur le canapé.

- Non je… Merci, mais je ne sais pas jouer à cela, s’empressa de répondre l’adolescent.

Sur ses entre faits, Suzanne arriva au salon et invita tout le monde à passer à table. Daevlyn fut soulagé que tout cela prenne fin.

Une fois dans la cuisine, Daevlyn s’assit et vit Abbygaïl prendre place à ses côtés, place normalement attribuée à Raphaël. Il n’en fit pas un drame après tout ils pouvaient être séparer le temps d’un repas. Raphaël prit place entre Morgan et Suzanne.

Daevlyn vit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il ne releva pas la tête de son assiette tout le long du repas. Daevlyn eut beau tenter de croiser son regard, de capter son attention, rien n’y fit. l’adulte se promit qu’il en parlerait avec lui dès qu’ils sortiraient de table. Mais Raphaël allait-il tenir jusqu’à la fin ?

Soudain, Abby lui demanda :

- Cela n’est pas trop ennuyeux de devoir jouer au baby-sitter ?

- Abby ! s’exclama alors Pierre, furieux contre la question de sa fille.

- Au fait, comment en es-tu arrivé à faire la connaissance de Raphaël ?

Daevlyn vit aussitôt Raphaël redresser brusquement la tête lui adressant un regard suppliant. Daevlyn ressentit toute la souffrance de Raphaël comme si c’était la sienne. Jamais il n’aurait pensé que les deux adolescent et en particulier Abbygaïl puissent être aussi cruels avec lui. Même les autres adolescents du centre pouvaient être moins sournois.

Après un silence pesant dans le but de ravaler sa colère, Daevlyn ouvrit enfin la bouche :

- C’est une longue histoire. De plus, cela ne te concerne pas, répondit sèchement Daevlyn.

- Quoi ? Tu as si honte que ca que tu veux pas en parler ?

- Abbygaïl cela suffit ! Tonna Pierre de sa grosse voix. Et si tu n’es pas d’accord avec cela, rien ne t’empêche d’aller terminer ton repas dans ta chambre.

- De toute façon, c’est toujours mieux que de rester là en compagnie de personnes comme lui, cracha Abby en montrant Raphaël du doigt avant de se lever de table.

Furieusement, elle sortie de la cuisine et monta dans sa chambre. Les larmes inondant ses joues, Raphaël releva la tête et captant le regard de Suzanne et de Daevlyn, il se leva précipitamment de sa chaise et sortit en courant de la cuisine pour aller, à son tour, s’enfermer dans sa chambre.

Alors qu’il allait se lever, Suzanne retint Daevlyn par le bras et se dirigea vers les escaliers pour aller rejoindre son fils. Daevlyn du se faire violence pour rester ici et ne pas se lever. Il lui était impossible de laisser son amant dans un tel état. Il pouvait devenir totalement fou et dangereux pour la personne qui voulait du mal à son ange. Il prit donc son mal en patience, parlant d’un air distrait à Pierre qui présentait ses excuses pour le comportement désagréable de sa fille. Ce n’est qu’au bout de très longues minutes d’attente que Raphaël revint enfin, les yeux rougis par les larmes. Il vint prendre place à côté de lui, place qu’Abbygaïl avait laissée. Daevlyn posa une main sur la sienne, dans un geste doux et aimant. Rassuré que Raphaël aille un peu mieux.

Dans l’après-midi, Suzanne et Pierre allèrent faire quelques courses afin de remplir le frigo qui commençait à se vider et laissèrent les enfants seuls avec Daevlyn et Raphaël.

L’adolescent, assit à côté de Daevlyn, se leva afin d’aller chercher quelque chose dans sa chambre. Abbygaïl en profita immédiatement pour venir lui piquer sa place. Elle commença à lui parler, tentant de lui faire du charme. Elle le complimentait sur la couleur de ses yeux, et alla même à lui remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. C’est bien évidemment à ce moment là que Raphaël, revint et resta figé sur le pas de la porte d’entrée du salon.

Si Daevlyn n’avait pas particulièrement porté d’importance à ce geste, ce n’était pas le cas de Raphaël. Semblant être dégoûté, il alla prendre place sur la table du salon et y posa son matériel de dessin.

Daevlyn avait pris un livre, profitant du temps qui lui était offert. Il adorait lire et pourtant, il était rare qu’il ait vraiment l’occasion et le temps suffisant.

Raphaël se leva un moment, et sortit de la pièce. Interompu dans sa lecture par cette sortie, Daevlyn leva les yeux. Morgan venait de se lever à son tour, et partait dans la même direction que Raphaël. A son tour, se méfiant de ce que l’adolescent pouvait faire à son amant, dans une attitude protectrice, il se leva et les suivit à distance. Raphaël sortait de la cuisine avec une pomme à la main. Il tomba nez à nez avec Morgan. Ce dernier l’attaqua tout de suite et lui balança :

- Fais gaffe à ta ligne, tu vas gonfler si tu continues à manger en dehors des repas.

Plus qu’agacé, Raphaël se tourna vers lui et déclara d’une voix froide et à peine reconnaissable :

- Contrairement à toi qui passe tes journées avachi comme une larve dans le canapé à jouer a ton jeu débile, moi je fais du sport ! Je n’ai donc rien à craindre pour ma ligne, par contre, toi, tu ferais mieux de faire attention, tu as un bourlet qui dépasse de ton t-shirt, fit remarquer l’adolescent en pointant le bas ventre de Morgan.

Puis alors qu’il allait retourner au salon, il ajouta :

- Et depuis quand tu as vu qu’une pomme ça faisait grossir ?

Un sourire mi satisfait, mi sadique étira ses lèvres lorsque, du coin de l’oeil, il vit Morgan loucher sur son ventre et tenter de baisser son t-shirt. Cependant, il ne remarqua pas le sourire fier et amusé affiché sur les lèvres de Daevlyn et l’air incrédule d’Abby qui avait assisté à la scène.

Croquant dans sa pomme, Raphaël retourna s’asseoir à sa table, et Daevlyn retourna à sa lecture. Il était tout aussi fier de la réaction de l’adolescent. Raphaël reprit son dessin, et rien d’autre ne se passa jusqu’à ce que Suzanne et Pierre ne rentrent des courses.

Lorsqu’il les vit arriver, Raphaël stoppa son activité pour les aider à aller ranger. Abbygaïl en profita pour se lever et aller voir les dessins de Raphaël. C’est à ce moment là que Raphaël revint, horrifié de ce qu’elle était en train de commettre. Lentement, il s’approcha d’elle et demanda d’une voix qu’il s’efforça de garder calme et polie  :

- Est-ce que je me permet d’aller fouiller dans tes affaires ?

Comprenant où voulait en venir Raphaël, elle reposa le carnet sur la table et déclara méchamment :

- De toute façon ils sont moches !

Raphaël ne prêta aucune attention à la réplique d’Abby  et s’asseyant à la table, il se prit la tête dans les mains, tentant de cacher son mal être et sa fureur qui ne passèrent pas inaperçu à l’adulte. Pierre arriva à ce moment là et demanda à Raphaël, le faisant sursauter :

- Je ne savais pas que tu dessinais ! Je peux regarder ? Demanda Pierre en lui offrant un sourire bienveillant.

- Hein ? Euh, je…. , enfin… Si vous voulez, bégaya l’adolescent, surprit.

- Pas de “vous” Raphaël, tu vas me vexer, fit remarquer Pierre avec un sourire amusé.

- Oui, pardon, murmura Raphaël.

Pierre prit place sur la chaise voisine de Raphaël et commença à feuilleter le carnet de Raphaël avec un regard appréciateur. Cependant, il ne fit aucun commentaire jusqu’à ce qu’il eut terminé de le regarder. Daevlyn n’avait jamais eut l’occasion et la permission d’admirer le travail de l’adolescent. Celui-ci lui avait toujours caché ses œuvres. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Il fini par se lever discrètement et se mettre derrière Pierre. Il ne s’y connaissait pas vraiment, mais il trouvait que les dessins de Raphaël étaient très beau. Ce n’était pas de simples dessins. Chacun d’eux faisaient passer quelque chose, laissant transparaître quelque chose de bien plus profond. Beaucoup d’entre eux le représentait. Lorsque Pierre eut terminé, il le reposa devant son propriétaire et déclara :

- Tu dessines très bien Raphaël. Ne te laisse pas influencer par les paroles blessantes d’Abby, mon garçon. Cela finira par lui passer.

Et sans laisser à Raphaël le temps de répondre, il s’éloigna après lui avoir adressé un sourire d’encouragement. C’est ce moment là que Daevlyn choisit d’intervenir :

- Pierre à raison mon amour, ils sont magnifiques tes dessins, murmura-t-il à son oreille.

Raphaël émit un hoquet de surprise et se retourna vivement. Daevlyn qui avait prévu le mouvement de l’adolescent, recula de quelques pas et plongea son regard dans ses prunelles améthystes qui brillaient d’une lueur d’interrogation.

- J’aime particulièrement celui que tu as fait de moi, ajouta l’adulte avec un sourire équivoque.

Cette phrase eut pour effet de faire s’empourprer l’adolescent. Attendrit, Daevlyn l’embrassa furtivement, après avoir vérifié que personne d’autre qu’eux ne se trouvait dans la pièce. Ce baiser, même chaste, eut pour effet de faire retrouver de sourire à Raphaël.

Daevlyn lui adressa un clin d’œil et entendant des pas venir dans leur direction, il s’écarta de quelques pas. Alors que Daevlyn allait s’installer dans le canapé et reprendre son livre, Raphaël alla ranger son matériel de dessin dans sa chambre.

Abbygaïl choisit ce moment là pour continuer ce qu’elle avait commencé avec bien plus de lourdeur. Elle vint se coller à lui, faisant encore des allusions grotesques. Elle finit par lire au dessus de son épaule, chose qui agaçait Daevlyn par dessus tout. Il resta le plus calme et le plus patient possible, c’était heureusement en ses cordes.

Lorsque Raphaël revint, Daevlyn était doublement plus gêné qu’il assiste à ce genre de scène et espérerait qu’il comprendrait… Raphaël alla prendre place sur l’accoudoir du canapé, et posa sa tête sur son épaule, semblant tenter de se calmer. Daevlyn ne savait pas ce qui le retenait de l’embrasser. Il resta un long moment ainsi, et c’est dans cette position que Suzanne les trouva en entrant dans la pièce.

Cependant, face à la scène qui se déroulait sous ses yeux, Suzanne comprit bien vite que l’adolescent agissait ainsi par pure jalousie, et souhaitant lui laisser un peu de temps avec Daevlyn, elle déclara :

- Abby, tu peux venir m’aider pour le repas s’il te plait ?

- Pourquoi ? Raphaël il peut le faire lui !

- Abby ! Raphaël s’est déjà proposé de m’aider hier, tu pourrais bien le remplacer aujourd’hui ! Ce n’est pas à lui de tout faire !

- Ben voyons ! Souffla Abby en se levant, prenant appuis sur la cuisse de Daevlyn. Et après on ose nous dire qu’il n’y a aucun chouchou !

La jeune fille dépassa Suzanne et se rendit à la cuisine en soufflant bruyamment. Suzanne lança un clin d’oeil à son fils et rejoignit Abby.

Une fois seuls, Raphaël se laissa glisser sur les genoux de Daevlyn qui referma son livre pour reporter toute son attention sur son jeune amant. Là comme il en avait envie depuis le début de l’après-midi, il prit tendrement possession de ses lèvres, et l’embrassa avec tout l’amour dont il était capable. Raphaël semblait attendre ce genre d’attention depuis trop longtemps, et répondit au baiser avec entrain, assouvissant son manque de lui.. Mettant fin au baiser, Raphaël enfoui son visage dans le cou de l’adulte et chougnia :

- J’en ai marre qu’elle te colle comme ça… En plus tu ne fait rien pour la repousser… Je suis jaloux tu sais…

-  je sais mon ange, j’ai vu les regards meurtriers que tu lui lances… Et si je ne la repousse pas c’est pour ne pas la vexer. Je pensais que mon indifférence lui ferait comprendre mais apparemment elle a l’air plutôt tenace.

Raphaël ne répondit rien, se contentant de se lover un peu plus contre son amant. Ils restèrent ainsi jusqu’à ce que Suzanne vienne les chercher pour passer à table :

- Vous venez manger les garçons ? Appela-t-elle en leur lançant un regard attendrit.

- On arrive, répondit Daevlyn avant de voler un baiser à son amant et de se lever, le portant comme un bébé.

Raphaël passa ses jambes autour de la taille de son amant qui le porta ainsi jusqu’à l’entrée de la cuisine. Là, Raphaël se laissa glisser à terre en souriant tendrement à Daevlyn et Suzanne appela la maisonnée pour leur signaler que le repas était prêt.

Cette fois-ci, Raphaël eut une place à côté de lui. Abby, quant à elle, se retrouva à côté de son frère pile en face de Daevlyn.

Le repas débuta dans le calme, bien que Daevlyn supportait de moins en moins le regard brûlant que posait sur lui l’adolescente. Suzanne demanda soudain à Raphaël qui laissait discrètement de côté les carottes contenues dans son assiette :

- Tu n’aimes pas les carottes ?

Honteux, Raphaël se contenta d’hocher négativement la tête, les yeux obstinément rivés sur son assiette, tandis que Daevlyn vidait son assiette des légumes maudits. Il avait complètement oublié que l’adolescent détestait cette nourriture.

- Tu aurais dû le dire, je t’aurai préparer autre chose ! fit remarquer Suzanne.

- C’était bien la peine de faire à bouffer s’il mange quedalle ! C’est fini, j’me casse plus le cul pour lui ! Il se démerde ! S’exclama Abby en tuant Raphaël du regard.

- Abby ! Je commence à en avoir plus que marre de tes réflexions ! S’exclama Pierre hors de lui.

La jeune fille ne répondit rien, replongeant son attention sur son assiette. Raphaël de son côté, ne parlait pas non plus. Daevlyn le sentait, les repas étaient de plus en plus dur pour son jeune amant. Les rejets constant semblaient lui  être plus que pesant, et son visage abhorrait un air triste qu’il ne lui avait pas vu depuis un moment.

- Et bien ! Quelle ambiance ! Fit remarquer Morgan qui ouvrait la bouche pour la première fois.

- Ca suffit Morgan ! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi !

La suite du repas se déroula dans un silence monastique. Au moment du dessert, alors que Daevlyn était en train de se servir, il sentit quelque chose lui toucher le pied et remonter lentement sur sa jambe. Il avait déjà sentit quelques effleurements, mais il avait cru que cela avait était uniquement fait par erreur et par inattention. Il releva immédiatement les yeux sur Abbygaïl, qui après un petit regard aguicheur repris de plus belle son manège tout en faisant semblant de s’intéresser à son dessert. Tendu, Daevlyn ne savait pas vraiment comment réagir, et tentait de la repousser le plus discrètement possible.

Au regard intrigué que lui lança alors l’adolescent qui devait avoir certainement avoir sentit qu’il se passait quelque chose, Daevlyn tenta de ne surtout pas éveiller plus ses soupçons. Il ne voulait pas que Raphaël soit témoin de cette scène, c’était vraiment inutile.

Abbygaïl ne cessait pas son petit manège, et déplaçait lentement et sensuellement son pied nu le long de sa jambe. Il avait beau vouloir s’en débarrasser, c’était en vain.  D’un geste maladroit, Raphaël laissa soudain tomber sa petite cuillère. Daevlyn le vit se baisser pour la ramasser, et jeter discrètement un coup d’œil sous la table. Il sentit aussitôt l’adolescent se glacer d’horreur devant le devant le spectacle offert à ses yeux.

Lorsqu’il se réinstalla sur sa chaise, Raphaël posa sa cuillère et repoussa son dessert, prétextant avoir assez mangé.

Ne se doutant pas une seule seconde que Raphaël avait été témoins de son manège, Abby continuait de draguer ouvertement l’adulte qui faisait son possible pour ne pas se lever et lui coller une gifle. Que Raphaël soit témoin de cette scène le mettait dans un état de fureur insoutenable.

Lorsque tout le monde eut terminé, Daevlyn et Raphaël aidèrent Suzanne a débarrasser la table avant d’aller rejoindre les autres au salon. Daevlyn alla prendre place dans la dernière place libre du canapé, aux côtés de Pierre et Abby tandis que Raphaël allait s’asseoir sur les genoux de sa mère, toutes les places étant déjà prises.

Abby poursuivant son objectif vint se coller contre l’adulte qui était à deux doigts de craquer. Raphaël semblait être encore mille fois plus furieux, et lorsque Abby posa sa main sur la cuisse de Daevlyn, dans un geste qui se voulait tout à fait innocent, il se leva :

- Ça suffit ! Cria-t-il en s’avançant dangereusement vers Abby, faisant sursauter tout le monde. Je croyais que tu avais compris depuis le temps mais apparemment non, alors laisse moi te l’expliquer d’une manière plus radicale que j’espère claire et convaincante.

Là, sous le regard mi-étonné, mi-effrayé des jumeaux, il s’assit sur les cuisses de Daevlyn et prit violemment possession de ses lèvres dans un baiser ardent et langoureux. Raphaël dévorait les lèvres de l’adulte avec un avidité poussée à son maximum. Il n’en fallut pas plus pour Daevlyn qui répondit au baiser avec la même intensité. Ces contacts étaient bien trop espacés en ce moment pour qu’il ne succombe pas. Les mains posées sur les hanches de l’adulte, Raphaël suçait avec un plaisir non feint la lèvre inférieure de son amant. Galvanisé par l’ardeur que mettait Raphaël à l’embrasser, Daevlyn posa ses mains sur les hanches de son amant, et lui caressait lentement la chute de ses reins, en un geste lent et sensuel. S’unissant ainsi avec son amant, il oubliait tout le monde extérieur à leur deux êtres. Plus rien n’existait pour lui, à part Raphaël.

Après un temps qui leur parut à la fois trop long et trop court, Raphaël mit fin au baiser et s’écarta de Daevlyn qui lui sourit d’un air amusé. Raphaël lui donna un léger coup de poing sur le torse, lui montrant qu’il n’approuvait pas l’attitude de son amant. Raphaël avait tellement changé…

Timidement, celui-ci se retourna, sans quitter les genoux de Daevlyn, et les joues rouges face à l’audace dont il venait de faire preuve, il murmura :

- Pardon…

- Ne t’excuses pas Raphaël, déclara Pierre. Ta mère et moi n’avons rien dit aux enfants car nous estimions que c’était à vous de l’annoncer lorsque vous l’auriez décidé. Tu n’as rien à te reprocher.

Raphaël lui adressa un petit sourire timide empli de remerciements muets mais qui n’échappèrent pas au notaire qui lui renvoya un clin d’œil victorieux.

- C’est dégueulasse ! S’exclama alors Abby en se levant et en montant dans sa chambre en courant.

- Ouais, ben j’ai intérêt à faire attention à mon cul moi ! Fit remarquer Morgan avec une moue dégoûtée.

A ses mots, Pierre se leva et gifla violemment son fils en s’exclamant :

- Vous me faites honte tous les deux ! Jamais je ne vous ai éduqué de la sorte ! File dans ta chambre, je ne veux plus te voir jusqu’à nouvel ordre !

Raphaël avait enfoui son visage dans le cou de Daevlyn. Le cœur de Daevlyn se serra, pourquoi tout se passait ainsi. Ce séjour était vraiment en train de virer au cauchemar. Ce ne fut que lorsqu’il sentit une des larmes de l’adolescent rouler dans son cou que Daevlyn s’aperçut que Raphaël pleurait, et l’embrassant tendrement dans les cheveux, il lui caressa le dos en signe d’apaisement, lui murmurant des mots réconfortant au creux de l’oreille.

- Je suis vraiment confus, déclara Pierre affreusement gêné. Je ne comprends pas du tout leur réaction. Mon frère est homosexuel également, et jamais ils n’ont eut ce genre de réflexion…

- Ne vous en faites pas, le rassura Daevlyn. Je pense que c’est un trop plein d’émotions qui l’ont fait craquer. Il était sous pression depuis quelques jours et c’est le contrecoup de tout ce qui vient de se passer. Et c’est pas plus mal ainsi, il n’aurait pas pu supporter une journée supplémentaire avec ce poids sur le cœur.

Avisant les soubresauts qui secouaient le corps de son fils, Suzanne se leva et alla s’asseoir auprès de Daevlyn qui tentait toujours de consoler l’adolescent qui à présent, ne cherchait plus à cacher ses sanglots :

- Ne pleure plus mon ange… C’est fini… Là, calme-toi, respire doucement… Chut, mon cœur…

Mais noyé dans ses sanglots, Raphaël ne semblait pas entendre ses paroles. Ses sanglots étaient intarissables et chaque larme versée par Raphaël serrait un peu plus le cœur de Daevlyn qui à l’aide des deux autres adultes tentait tant bien que mal de consoler l’adolescent, sans succès. Même Lindsay, attristée par les pleurs de Raphaël était montée sur les genoux de Daevlyn et faisait un câlin au jeune garçon, sous le regard attendrit des trois adultes.

Ce ne fut que bien plus tard que les sanglots de Raphaël cessèrent enfin. Daevlyn sentit un poids mort peser sur son épaule et après avoir murmuré le prénom de l’adolescent sans obtenir de réponse, il déclara en chuchotant pour ne pas le réveiller :

- Il s’est endormit…

- C’est mieux ainsi, fit remarquer Pierre. Il a besoin de dormir.

- Hn. Je vais aller le coucher, je reviens.

Sur ses mots, il fit descendre Lindsay et se leva. Portant l’adolescent comme une jeune mariée, il le monta jusque dans leur chambre et le coucha dans leur lit. Il le mit en pyjama le plus délicatement possible de façon à ne pas le réveiller, avant de rabattre les couvertures sur lui.

Après un dernier regard pour s’assurer qu’il allait bien, il éteignit la lumière et referma la porte derrière lui. A pas de loup, il alla rejoindre Pierre et Suzanne qu’il trouva en pleine conversation :

- Je suis désolé ma chérie, disait le notaire. Je ne comprends vraiment pas leur réaction. J’irais leur parler demain, si j’y vais maintenant je risque de m’énerver et cela ne rimerait à rien.

Daevlyn retourna s’asseoir dans l’un des fauteuils qui faisaient face au canapé. Ils discutèrent un long moment avant que Daevlyn ne monte se coucher à son tour. L’adolescent dormait toujours, les traits un peu plus détendu. Il avait vraiment besoin de repos. Alors qu’il entrait sous les couvertures, Raphaël vint se coller à lui en marmonnant son prénom.

- Je suis là mon ange, rendors-toi…

Raphaël se blotti un peu plus dans les bras de Daevlyn et se rendormit aussitôt.

Depuis une semaine que Raphaël avait explicitement fait comprendre à Abby que Daevlyn n’était plus un coeur à prendre, les choses ne s’étaient pas vraiment améliorées. Une tension à couper au couteau émanait de la part des deux jumeaux, et l’adolescent tentait de ne pas prendre trop à cœur leur moqueries. Cependant, même si extérieurement il avait tout l’air de quelqu’un qui n’y prête pas attention, intérieurement, il souffrait et cela Daevlyn le constatait un peu plus chaque jour.

Il ne savait pas vraiment quoi faire, et se mettait à languir la fin du séjour malgré lui.

Suzanne semblait être particulièrement fatiguée et usée elle aussi de cette tension. les appela pour passer à table et avant d’entrer dans la cuisine, Daevlyn attira Raphaël à lui et l’embrassa tendrement, faisant fit de la présence des jumeaux dans leur dos. En ce moment Raphaël avait plus que besoin de ce genre d’attentions. Et c’était la seule chose que Daevlyn pouvait lui offrir à volonté. Raphaël sourit tendrement à Daevlyn et l’embrassa furtivement une dernière fois avant de rejoindre sa place à table, son amant sur les talons.

Le nez plongé dans son assiette, comme à chaque repas, Raphaël tentait de ne pas faire attention aux gloussements imbéciles des jumeaux. Daevlyn ne savait plus quoi faire, et commençait à ressentir de la haine contre les deux adolescents. Il devait faire appel à tout son self-control pour ne pas éclater. Raphaël encaissait remarque sur remarque, et avait lui aussi les nerfs à fleur de peau. Soudain, suite à une énième remarque de la part d’Abby à son frère, Raphaël lâcha sa fourchette, posa sa main sur sa cuisse et serra violemment le poing. Daevlyn  s’aperçut tout de suite du trouble de l’adolescent, il pressa sa main dans la sienne, dans un geste de réconfort, tentant de le calmer.

Mais cela ne fut pas suffisant. Plantant violemment la pointe du couteau dans la table en bois, Raphaël releva lentement la tête tandis que son regard d’un noir ébène se posait sur Abby. Daevlyn ne s’attendait pas du tout au retour d’Asiel, jamais il n’aurait imaginé que Raphaël était à ce point à bout. Plongé dans sa fureur, la beauté de Asiel était sans pareil.

La tension qui émanait de l’adolescent à ce moment était tel que toutes les conversations avaient cessées et que tous les regards étaient posés sur lui. D’une voix impersonnelle et d’une froideur extrême, Asiel déclara :

- Toi la peste je t’ai rien demandé ! Radio langue de pute ça va bien cinq minutes mais la ça devient carrément casser couilles  Et fout toi bien ça dans le crâne, je préfère sans hésiter me faire “défoncer le cul” pour reprendre ta propre expression, plutôt que de devoir supporter la vue d’une greluche telle que toi, avec une poitrine de vache laitière ! Tu viens définitivement de me guérir des filles Abby, et je t’en remercie !

Aussitôt, les yeux de Raphaël retrouvèrent leur couleur habituelle. Même s’il était habitué à Asiel, Daevlyn était quand même sous le choc. Une fois de plus, Asiel avait mieux protégé Raphaël que lui. A sa manière certes, mais au moins il avait fait quelque chose… Au moins Abby et Morgan y réfléchiraient à deux fois avant de revenir embêter l’adolescent.

Les larmes aux yeux, sentant le regard ahuri de sa familles posé sur lui, Raphaël se leva précipitamment et s’enfuit en courant. Daevlyn bondit aussitôt à sa poursuite et le rattrapa par le bras avant qu’il n’emprunte les escaliers. Il l’entraîna au salon et demanda :

- Raphaël…

- Nan ! Hurla l’adolescent a bout de nerf et en sanglots. Ne viens pas me faire la morale ! Je sais très bien ce que tu penses ! Que c’est une bonne chose qu’il ait intervenu ! Et moi ! Tu penses un peu à moi ? S’écria Raphaël entre deux sanglots. Pourquoi se croit-il toujours obligé d’intervenir ? Il ne peut pas me laisser me débrouiller par moi-même ? Je suis pas assez fort c’est ça ? J’en peux plus Daevlyn, c’est trop dur, je suis à bout, sanglota l’adolescent au bord de la crise de nerfs.

- Calme-toi Raphaël, cela ne sert à rien de te mettre dans un état pareil.

- Que je me calme, hurla Raphaël hystérique. Comment veux-tu que je me calme ? Je suis à deux doigts de peter un câble et toi tu veux que je me calme ? Tu en as encore beaucoup des comme ça ?

Soudain, Daevlyn remarqua que le souffle était en train de manquer à Raphaël. La respiration sifflante, il était en train de suffoquer par le manque d’air.

Daevlyn s’approcha de lui mais fut vite repousser par les coups violents lancés à l’aveuglette par l’adolescent. Raphaël faisait une crise de panique :

- Respire Raphaël… Je t’en prie calme-toi… tu es entrain de t’étouffer… Raphaël respire putain ! Cria à son tour l’adulte complètement paniqué, impuissant face à son amant qui s’étouffait.

A l’entente de ses mots, Suzanne sauta de sa chaise et se précipita au salon, suivit de près par Pierre et les enfants. Daevlyn était réellement paniqué, il ne savait plus quoi faire, et voyait l’adolescent dépérir sous ses yeux.

Suzanne poussa un cri de terreur. Réagissant le premier, Pierre se précipita vers Raphaël et lui compressa un point anatomique de sa poitrine. Aussitôt, l’adolescent inspira bruyamment une grande bouffée d’air, tandis que Daevlyn faisait de même, soupirant de soulagement et de peur. Il se précipita vers l’adolescent et le prit dans ses bras, pleurant de peur et de soulagement, ses larmes se mêlaient aux sanglots de l’adolescent, qui frappait le dos de l’adulte, de coups de poings de rage et de désespoir, mais trop faiblement pour vraiment lui faire mal. De toute façon Daevlyn, dans son état actuel, aurait bien pus supporter plus, du moment qu’il pouvait serrer l’adolescent vivant dans ses bras.

Des gémissements d’animal blessé s’échappait de la gorge de l’adolescent, compressant la poitrine de Suzanne et Daevlyn qui étaient totalement impuissants face à la détresse et la douleur de l’adolescent.

- Pardonne-moi Raphaël… pardonne-moi de n’avoir pas vu à quel point tu souffrais… J’aurais dû voir que tu étais à bout… J’aurais dû faire en sorte qu’il ne revienne pas… Je t’en prie, pardonne-moi mon ange, sanglota Daevlyn enfouissant son visage dans les cheveux détachés de l’adolescent.
Les sanglots de Daevlyn se tarirent bien avant ceux de l’adolescent. Lorsque enfin les pleurs de Raphaël cessèrent, Daevlyn s’aperçut qu’il venait de s’endormir dans ses bras. Délicatement, il passa un bras sous son cou et l’autre au creux des genoux et le porta dans leur chambre. Morgan et Abby s’écartèrent vivement pour le laisser passer, tandis que Suzanne emboîtait le pas à Daevlyn, intimant l’ordre aux autres de rester en bas.
Passant devant l’amant de son fils, elle ouvrit la porte de la chambre et tira les draps du lit afin que Daevlyn puisse l’y allonger l’adolescent. Ensuite, elle retourna fermer la porte et revient auprès de Daevlyn qui avait entreprit de déshabiller son jeune amant. Suzanne allait lui poser des questions, c’était inévitable. Qu’allait-il lui dire ? Il n’avait maintenant plus le choix… Elle devait savoir. Ce secret ne pouvait plus durer. Pour Raphaël, il le ferait, même si celui-ci lui en voudrait, Daevlyn pensa qu’avec un peu de temps, il comprendrait le geste de son amant.
- Je crois que j’ai droit à des explications non ? Demanda la jeune femme d’une voix douce mais ferme.

Daevlyn ne répondit rien, faisant passer le t-shirt de Raphaël par-dessus sa tête, dévoilant à sa mère son torse et ses bras striés de cicatrices plus anciennes les unes que les autres. Un cri muet s’échappa des lèvres e la jeune femme face à l’horreur qui se dévoilait à ses yeux et Daevlyn déclara d’une voix posée :
- Autant commencer par le commencement non ?
La jeune femme se contenta d’hocher positivement la tête en signe d’acquiescement et Daevlyn reprit, ayant tout de même beaucoup de difficultés à redire à voix haute tout ce que son ange avait vécu :
- Lorsque Raphaël est arrivé au centre, il ne parlait pas et n’acceptait personne à moins de trois mètres de lui. Il se mettait à crier à chaque fois que quelqu’un l’effleurait par mégarde. Très vite, les autres ados du centre en ont fait leur bouc émissaire, trouvant en lui la victime idéale. J’ai obtenu de la part de Sébastien la permission de m’occuper seul de lui et après plusieurs semaines sans parvenir à aucun résultats, il a commencé à me parler, mais toujours sans accepter le moindre contact. Un matin, j’ai retrouvé Raphaël les bras charcutés et à demi conscient, poursuivit l’adulte, en simplifiant un peu les faits. On l’a aussitôt fait transporté à l’hôpital…
- Qui est ce ‘il’ dont Raphaël faisait mention tout à l’heure ? Interrogea la jeune femme qui palissait à vue d’œil au fur et à mesure que Daevlyn avançait dans son récit.
- J’y viens, et je pense que tu devrais t’asseoir… Je ne vais pas y aller par quatre chemins… Quand il s’est réveillé à l’hôpital, ce n’était pas Raphaël qui était là, mais Asiel…
Un grand silence suivit cette déclaration avant que Suzanne finisse par demander d’une voix hésitante :
- Asiel ? Tu… Tu veux dire que…
- Oui, termina calmement Daevlyn. Raphaël souffre de dédoublement de personnalité. Cependant, cela faisait plusieurs mois qu’il n’était pas réapparut… Je pense que s’il est apparut tout à l’heure c’est parce qu’inconsciemment, Raphaël à dû le lui demander… Connais-tu la raison de la présence de Raphaël dans ce centre ? Demanda alors Daevlyn.
- Non, je… Il n’a jamais voulu me le dire…. Chaque fois que j’abordais le sujet, il déviait la conversation ou se renfermait sur lui-même, alors j’ai finis par arrêter de chercher à savoir…
Daevlyn allait passer à la phase la plus dure de la révélation. Comment une mère pouvait-elle entendre cela au sujet de son propre enfant…
- Ce centre à la particularité d’accueillir des adolescents à problèmes, notamment ceux qui ont commis un meurtre…
- Un meurtre ? répéta Suzanne incrédule.
Daevlyn se contenta d’hocher affirmativement la tête et retenant un cri d’horreur, Suzanne plaqua ses mains sur sa bouche alors que dans son esprit, les morceaux se recollaient :
- Oh mon Dieu… Raphaël…. C’est Raphaël qui a tué son père…
- Pas tout à fait… Tu es déjà au courant de ce qu’a fait subir son père à Raphaël… Un jour, Asiel est apparut sans crier garde et à poignarder son père alors qu’il…
La voix de Daevlyn se noua dans sa gorge et Suzanne étouffa un sanglots, sans parvenir à détacher son regard du visage de Raphaël qui dormait paisiblement. Daevlyn n’arriverait pas à en dire plus. Chaque jour, la douleur était aussi vive. Si Asiel n’avait pas tué cet homme, Daevlyn l’aurait fait mourir dans les pires circonstances possible. Cet homme avait détruit à jamais quelque chose dans l’adolescent. La blessure serait toujours visible, même sous la forme d’une cicatrice, jamais elle ne disparaîtrait. Raphaël porterait toujours la trace de ce sombre passé, même si Daevlyn était aujourd’hui à ses côtés pour l’y aider.
- Je n’arrive pas à y croire… Comment est-ce possible ? Sanglota Suzanne en s’agenouillant au chevet de son fils, prenant sa main dans la sienne. Tout ceci est de ma faute… Si seulement je n’étais pas partie… Si seulement je l’avais emmené avec moi au lieu de le laisser à la garde de son père… Je me sens tellement coupable… Je te prie de me pardonner Raphaël… Je t’en prie, pardonne-moi…
Touché par la détresse de la jeune femme, Daevlyn s’agenouilla à ses côtés, et Suzanne se laissa aller dans ses bras pleurant toutes les larmes de son corps. Ils restèrent un long moment ainsi enlacés, pleurant sur le sort de cet être qu’ils aimaient tous deux de tout leur coeur.
Ce ne fut que bien plus tard qu’ils redescendirent au salon où ils furent accueilli par Pierre qui demanda d’une voix qui cachait mal son inquiétude :
- Comment va-t-il ?
- Il dort. Il a besoin de se reposer. Cela fait quelques jours qu’il a le sommeil agité, répondit Daevlyn d’une voix qu’il voulait calme et posée mais qui cependant, cachait bien mal son inquiétude et sa propre fatigue. Il ne pouvait que culpabiliser de ce qui arrivait. S’il avait été plus attentif, jamais tout cela ne serait arrivé.
Chacun prit place dans un fauteuil, les jumeaux assis l’un à côté de l’autre dans le canapé, Suzanne souffla longuement puis prit la parole :
- Cela fait une semaine que cette situation perdure et cela ne peut plus durer. Je ne veux plus jamais qu’une telle scène se reproduise sous mon toit, me suis-je bien fait comprendre ? demanda Suzanne d’une voix calme mais déterminée. Je n’ai rien dit tout ce temps, pensant que cela allait se tasser, mais visiblement, ce n’est pas le cas. Je n’ai pas pour habitude de sévir et vous le savez très bien, mais je ne peux pas laisser passer quelque chose d’aussi grave. Avez-vous seulement conscience de la gravité de la situation ? Interrogea-t-elle toujours calmement. Alors voila, je vais mettre les choses au clair en espérant ne plus avoir à le refaire. Même si Raphaël ne vit pas avec nous toute l’année, il n’en est pas moins mon fils et ici chez lui. J’aimerais que vous l’acceptiez comme tel et que vous cessiez vos gamineries ! Raphaël est mon fils et pour rien au monde je n’accepterais que vous le laissiez à part. Il a autant sa place que vous dans cette famille et dans cette maison, est-ce clair ? Ajouta la jeune femme en commençant à perdre son calme et à hausser la voix. Vous avez quel âge pour agir de la sorte ? Abby, Morgan, répondez-moi ! C’est quoi qui vous gêne chez lui ? A-t-il eut ne serait-ce qu’une fois des paroles blessantes envers vous ? Non ? Alors pourquoi est-ce que vous vous acharnez sur lui de cette façon bordel ? Cela ne vous est jamais venu à l’esprit qu’en plus de le blesser lui vous me blessiez moi aussi ? Vous croyez que cela m’amuse de voir mes enfants se bouffer le nez à longueur de journée ? Cria Suzanne à présent hors d’elle.
Après un moment de silence durant lesquels ont entendit voler les mouches, elle reprit plus calmement :
- J’ai vécu trop longtemps loin de Raphaël et je ne veux plus jamais que cela arrive. Je suis désolée Pierre, ajouta-t-elle en se tournant vers l’homme qu’elle aimait sans chercher à dissimuler les larmes qui coulaient sur ses joues. Je t’aime, mais je ne veux pas avoir à me séparer de mon fils à cause de votre comportement puéril, déclara-t-elle en faisant de nouveau face aux jumeaux. Si vous ne parvenez pas à faire en sorte que tout se passe bien entre nous, alors je partirais. Je suis prête à sacrifier mon bonheur pour faire le sien.
Un cri d’horreur se fit entendre dans leur dos, et tous se figèrent en voyant Raphaël descendre les escaliers et se précipiter vers sa mère et se jeter dans ses bras en sanglots :
- Naaan… Je veux pas… Je veux pas que tu sacrifies ton bonheur pour le mien… Tu as le droit d’être heureuse toi aussi… Cesse de ne penser toujours qu’à moi et vit pour toi… Je t’aime Maman, mais si tu fais cela, plus jamais je ne pourrais me regarder dans un miroir… Moi j’ai Daevlyn en plus de t’avoir toi, mais toi, ton bonheur est ici, auprès de Pierre et de tes enfants… Je t’aime Maman, répéta l’adolescent, mais je préfère partir plutôt que de te savoir malheureuse à cause de moi…
- Ecoute Raphaël, ma décision est prise et je ne changerais pas d’avis. Je suis désolée…
- Désolée ? Tu te fous de moi ? S’exclama l’adolescent en s’arrachant vivement à l’étreinte de Suzanne.
- Calme-toi Raphaël, tenta Suzanne, un peu dépassée par la réaction violente de son fils. Je ne veux plus te voir souffrir… Tu as déjà bien trop souffert par le passé… Non ! S’exclama-t-elle en voyant Raphaël ouvrir la bouche pour parler. Daevlyn m’a tout expliquer pendant que tu dormais… Plus jamais ! Tu m’entends ? Plus jamais je ne t’abandonnerais ! J’ai été forcée de le faire une fois, ne m’arrache pas le coeur en me forçant à le faire une seconde fois !
Daevlyn regretta à l’instant même de lui avoir parler tout de suite. Raphaël était bien trop fragile pour affronter tout de suite le regard de sa mère qui maintenant savait…
- Que… Quoi ? Bégaya l’adolescent incrédule. Je… Daevlyn ? Répéta-t-il d’une petite voix.
Délaissant sa mère, il marcha rapidement en direction de son amant qui s’était levé, s’attendant eu pire :
- Toi ! S’exclama-t-il furieux. Pourquoi est-ce que tu lui as dit ? Tu m’avais promis ! Tu m’avais promis de ne rien dire, sanglota l’adolescent. Je te déteste, gémit-il en frappant faiblement le torse de son amant, toute force semblant l’avoir abandonnée.
Les mots étaient mille fois plus dur que les coups. L’entendre dire cela lui déchirait le cœur. Même si c’était sous le coup de la colère, l’adolescent semblait vraiment le penser.
- Je te déteste, répéta l’adolescent en sanglot, le visage enfoui dans la chemise de Daevlyn qui ne pouvait que le tenir fermement contre lui.
- Je sais… Je sais Raphaël… déteste-moi tant que tu veux, mais laisse sortir tout ce que tu ressens… Ne garde pas cela pour toi, répondit calmement l’adulte, d’une voix posée et rassurante.
Il fallait avant tout qu’il se calme. Raphaël était trop épuisé pour supporter d’avantage. La frontière qui séparait son esprit de la folie était maintenant aussi mince qu’un fil.
Raphaël pleurait toujours dans les bras de son amant lorsque la voix de Suzanne retentit dans son dos :
- Comment veux-tu que je reste indifférente Raphaël… Après tout ce que j’ai vu… Ton corps… Ce que t’as fait subir ton père et…
La jeune femme ne put aller plus loin, sa voix se noua dans sa gorge, retenant un sanglot.
A ces mots, Daevlyn sentit tous les muscles de Raphaël se contractèrent violemment. Il fut repousser violemment par l’adolescent. Il plaqua ses mains sur ses oreille, tandis qu’un cri d’animal blessé, tel le chant du cygne, s’échappait de ses lèvres entrouvertes. Son corps secoué de spasmes violent, semblait être devenu le terrain de jeux d’un duel sans merci entre lui et sa conscience. Daevlyn vit Suzanne tentait de s’approchait de lui, et craignant pour la vie de la jeune femme et pour son jeune amant, il s’écria :
- Ne t’approche pas de lui !
Quelques instant plus tard, Raphaël redevient calme, et lorsque après s’être relevé, il plongea son regard dans celui de Daevlyn, il comprit…

Asiel le fixait de toute sa hauteur, un sourire emprunt de toute sa fierté et son orgueil se dépeignant sur son visage. Si Daevlyn n’avait pas été habitué, il aurait frémit comme tous les autres devant la fureur qui émanait de l’adolescent. A l’expression froide qu’il abhorrait, Daevlyn comprit qu’Asiel lui en voulait énormément d’avoir fait souffrir ainsi Raphaël. D’un ton qui transpirait l’ironie, Asiel s’adressa à Daevlyn :

- Bonsoir Daevlyn chéri, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, quel plaisir de pouvoir de nouveau te parler.

Daevlyn pressentait que tout cela n’était qu’apparence. L’adolescent si sûr de lui souffrait le martyre. Mai surtout, il en voulait à Daevlyn ses onyx brûlant lui envoyaient de la haine à l’état brut. L’adulte savait pertinemment que s’il était encore en vie face à lui, c’était grâce à l’amour que lui portait l’adolescent.

Asiel n’avait pas besoin de parler. Daevlyn se sentait comme à la veille de son grand jugement. La première chose qu’il devait faire, c’était éloigner Asiel d’ici. S’entretenir seul à seul avec lui était la seule solution pour que rien de grave n’arrive. Déjà les yeux meurtriers de l’adolescent avaient glissés vers Morgan et sa sœur. Sans réfléchir particulièrement, il attrapa Asiel par le bras et l’attira avec lui dans le couloir, après un dernier regard à toute l’assemblée qui avait assisté ahurie à toute la scène. Suzanne semblait dévastée, mais il n’avait pas le temps de s’en occuper pour le moment.  A son plus grand étonnement, Asiel ne lui opposa aucune résistance, et c’est ainsi qu’ils se retrouvèrent tous les deux dans la chambre.

Daevlyn ferma précautionneusement la porte, ne sachant pas ce que les foudres de l’adolescent allaient pouvoir lui réserver. Après tout, il les méritait, il venait de trahir Raphaël et Asiel par la même occasion.

A peine eut-il le temps de se retourner qu’il reçut une gifle très violente de la part de Asiel. Il encaissa le coup, sans répliquer. Une marque rouge apparaissait progressivement sur sa joue qui déjà le brûlait. Une chose le surprit alors, l’adolescent était au bord des larmes. Il savait qu’il parviendrait à se retenir, mais ce n’était encore une fois que la preuve que l’union ultime de Raphaël et Asiel était proche. Asiel devenait de plus en plus sensible, simple reflet de Raphaël en lui. Daevlyn devait parler, l’adolescent n’attendait que cela : l’entendre pour lui verser son venin par la suite :

- Je… Je n’avais pas le choix… commença-t-il, peu sur de lui.

- On l’a toujours Daevlyn ! Trouve une autre excuse mon cœur !

Daevlyn inspira profondément. Il pouvait supporter l’adolescent, il avait déjà encaissé sa gifle, mais cela commençait vraiment à être trop. Sans se départir de son calme, il déclara :

- Et quoi ? Tu voulais garder le secret toute ta vie ? Ta mère devait savoir Asiel ! Elle en avait le droit. C’est vrai que c’était à vous de choisir le moment pour lui annoncer, mais dans ces circonstances, aurais-je dû continuer à lui mentir ? Si je ne l’avais pas dis, jamais vous n’auriez trouvé le courage pour le faire.

- Il valait mieux qu’elle ne sache pas ! hurla presque Asiel. Elle n’aurait jamais du savoir ! Raphaël ne peut plus supporter ce regard. Tu lui a montré plus que sa propre âme ! Cette culpabilité dans les yeux de Suzanne, pour Raphaël c’est insoutenable !

Daevlyn tiqua. Pourquoi ne disait-il pas sa « mère » à la place de Suzanne ? Pourquoi cette distance ? Il en profita pour demander.

- Suzanne ? Pourquoi tu emploies ce nom ? C’est ta mère !

- Vas-t-en ! hurla Asiel. Je ne veux plus t’entendre. Sors d’ici !

Daevlyn sentit que l’adolescent ne plaisantait pas. S’il lui demandait de sortir, c’était uniquement pour se retenir de ne pas se jeter sur lui. Asiel avait besoin d’être seul, et Daevlyn accéda à sa requête. Il souffla tout de même quelque mots avant de sortir :

- Laisse lui le temps de te connaître, et elle t’aimera aussi fort qu’elle aime Raphaël. Suzanne est aussi ta mère…

Daevlyn emboîta le pas de la porte et marcha dans le couloir, dans le but de rejoindre les autres. Il s’arrêta cependant un instant, s’adossant au mur, les mains tremblantes. Ses retrouvailles avec Asiel avaient étprouvantes et il allait maintenant devoir affronter la mère angoissée ainsi que le reste de la famille.

Il mit un du temps avant de se ressaisir. L’amour qu’il éprouvait pour lui était sans limite. Il avait apprit à connaître Asiel, et l’avait aimé tout comme il aimait Raphaël. Suzanne réagirait de la même manière, il lui fallait juste du temps. Cela lui prouvait encore une fois qu’Asiel  était plus que sensible et que sa colère et sa hargne n’était qu’une carapace. Il avait tout simplement besoin d’amour, plus que d’autres personnes. Daevlyn prit sur lui et finit par s’écarter du mur afin de rejoindre la famille de Raphaël.

Suzanne était seule dans le salon, Pierre devait être en train de parler aux enfants. Elle était assise sur le canapé, et leva les yeux vers Daevlyn lorsque celui-ci vint prendre place à ses côtés.

- Je crois que vous ne m’avez pas tout dis… Comment tout cela ! C’est… Je ne m’imaginais pas tout cela…

Ne voulant pas faire deux fois la même erreur, Daevlyn lui répondit :

- Je pense qu’il vaut mieux que vous en parliez directement avec Asiel.

Ainsi, pensa-t-il, il ne le trahirait pas. Les mots blessants d’Asiel lui revenait en mémoire et lui étaient maintenant douloureux.

- Asiel, c’était donc lui que nous avons vu ?

- Oui, souffla Daevlyn, allez lui parler, il a besoin de vous.

- Mais je… prononça-t-elle d’une voix qui trahissait son appréhension.

- Il ne vous fera rien, ce n’était que l’extérieur que vous avez vu. Il m’en veut énormément, pas à vous.

Suzanne acquiesça et se leva, laissant Daevlyn seul avec lui-même. Il comprenait la souffrance et la douleur d’Asiel. Après tout, pour lui, qu’allait voir Suzanne en lui à part un meurtrier.

Daevlyn resta seul dans le salon pendant un moment, la tête entre les mains. Le bonheur qui leur avait été offert pendant un temps exceptionnellement long leur était de nouveau enlevé. C’était normal qu’il cesse un instant ; sa trahison, car c’était bien cela qu’il avait fait, le rongeait. Il avait cédé à la confession… Il se mettait même à douter d’avoir bien fait…

Le temps lui parût incroyablement long, Suzanne ne revenait toujours pas. De quoi parlaient-il ? Est ce que Asiel l’avait accepté ? Si c’était le cas, Daevlyn ressentit un pointe de jalousie. Lui, avait mit bien plus de temps à se se faire accepter et aimé d’Asiel. Comble de la malchance, il entendit quelqu’un s’approcher de lui et lorsqu’il vit Abbygaïl, il ne put s’empêcher de soupirer légèrement.

Elle vint s’asseoir à côté celui. Daevlyn ne prononça pas un seul mot, il n’était pas en état de faire des efforts. Son esprit était bien trop empli de son jeune amant.

- Je… Commença-t-elle, d’une voix timide que Daevlyn ne lui connaissait pas.

- Tu ? Demanda Daevlyn qui n’avait aucune patience pour le moment.

- Je tenais à m’excuser pour tout ce que j’ai fait depuis le début. Je ne savait pas que Raphaël et vous… Enfin ça m’a fait un choc… Et c’est sous le coup de la colère que… J’avoue, je suis jalouse de Raphaël, et je m’en veux d’avoir fini par causer tout cela…

Daevlyn ne savait pas vraiment quoi lui dire. Sa colère vis à vis d’elle s’était déjà apaisée. Mais il lui en restait encore. Ce n’était pas avec de simples paroles que l’on pouvait être totalement pardonné, mais c’était déjà un bon début. Il tenta de lui sourire, et lui répondit, ayant tout de même l’expérience au vu de son métier :

- Merci, je sais que cela a dut te demander beaucoup de venir me dire tout cela. Mais ce n’est pas à moi qu’il faut uniquement parler. Raphaël a vraiment été blessé de ton comportement, aussi bien du tien que celui de Morgan. J’aimerais, uniquement quand tu seras prête et surtout convaincue que cela est nécessaire, que tu ailles t’excuser de tes actes.

Suzanne qui avait finit son entretien avec Asiel, se tenait sur le pas de la porte et les observait depuis quelques minutes.

- Je… D’accord répondit Abby. Merci Daevlyn…

Abbygaïl se leva et sortit de la pièce, Daevlyn leva les yeux et vit Suzanne qui lui souriait.

- Comment ça s’est passé ? demanda aussitôt Daevlyn. Est ce qu’il va bien ? Il a bien réagit ?

- Disons que je lui ait surtout parlé et qu’il m’a gentiment écouté. Il ne m’a que très peu parlé. Mais au moins j’ai pu le rassurer sur ce que je pensais de lui et…

Le silence tomba entre les deux adultes, durant de longues minutes. Puis Suzanne finit par dire.

- Je suis désolée, je vais aller me coucher, je suis épuisée.

- Bonne nuit Suzanne, repose-toi, tu en as besoin.

- Merci Daevlyn, j’espère que cette nuit sera reposante pour toi aussi.

Daevlyn attenti un moment seul dans la pièce. Il n’osait retourner tout de suite dans la chambre.

- Merci Daevlyn, j’espère que cette nuit sera reposante pour toi aussi.

Daevlyn attendit un moment seul dans la pièce. Il n’osait retourner tout de suite dans la chambre. Après tout, qu’est ce qui lui prouvait qu’Asiel accepterait sa présence. Longtemps, il se remémora la scène des aveux, réfléchissant aux autres manières d’agir qu’il aurait pu utiliser. Est-ce que Raphaël en aurait moins souffert ? Une chose cependant était sûre, à l’instant même où il l’avait revu, son corps brûlait de la même intensité pour lui, et le rejet de cet amour lui pesait sur la poitrine. C’est après deux longues heures qu’il se décida à montrer dans la chambre. Il n’allait pas rester là toute la nuit, il était lui aussi épuisé par les évènements, et le rejoindre était l’unique solution. Il se devait de l’affronter et de lui faire face. Fuir n’arrangeait rien et il avait laissé assez de temps à Asiel seul.

Ce fut la boule au ventre et la mort dans l’âme qu’il se leva et retourna dans la pièce ou se trouvais son amant. Tout doucement, il ouvrit la porte, ne voulant pas prendre le risque de le réveiller s’il s’était endormi. Il l’espérait d’ailleurs de toute ses forces et se trouvait même ridicule d’être aussi lâche. Pourtant, il ne pu réprimer un soupire de soulagement lorsqu’il le vit étendu sur le lit à côté du sien, les yeux clos. Cependant, cela pouvrait qu’Asiel lui en voulait encore énormément, puisqu’il ne se mettait pas dans le même lit commun ? Il se dévêtit, gardant uniquement son boxer. Tournant le dos à Asiel, il lui sembla un instant que les yeux de l’adolescent étaient posés sur lui. Il se retourna et constata qu’au vu de sa respiration lente et régulière, de ses yeux clos, cela n’avait été que le fruit de son imagination.

Daevlyn alla se glisser dans les draps du lit voisin, faisant un maximum pour ne pas faire de bruit. Lorsqu’il fut allongé, il ferma les yeux, ne souhaitant qu’une chose, dormir pour oublier un instant tous les problèmes présents.

Seulement, il n’y parvint pas. Il avait beau fermer les yeux, tenter de détendre un à un ses muscles, son esprit restait désespérément éveillé.  A une heure bien avancée de la nuit, Daevlyn ne dormait toujours pas. Il tournait le dos au lit d’Asiel, craignant même de le regarder dormir. C’est alors qu’il sentit le lit s’affaisser au niveau de son dos. Sans

trop réfléchir, il se tourna et tomba nez à nez avec l’adolescent qui fondit en larme dans son cou. Un court instant, il sembla à Daevlyn que Raphaël était revenu, mais il avait bien vu dans la pénombre ses yeux noirs.

Sans trop savoir s’y prendre, et d’un geste assez maladroit, il entoura Asiel de ses deux bras, avant de le consoler comme il l’avait si souvent fait avec Raphaël. Asiel craquait, versant sa peine et sa colère, collé tout contre Daevlyn.

Il lui murmura longuement des mots d’amour et de réconfort, caressant son dos de haut en bas. Les pleurs d’Asiel étaient déchirant, et scindaient à chaque fois un peu plus le cœur de l’adulte. Tout comme Raphaël l’avait fait, Asiel finit par s’endormir au creux de ses bras, épuisé par sa crise de larmes. Daevlyn le serrait fort, et il lui sembla entendre un « je t’aime », à peine murmuré.

Maintenant en contact avec l’adolescent, Daevlyn trouvait bien plus de facilité à s’endormir. Il sombra de longues minutes plus tard, dans un profond sommeil.

Tous deux se réveillèrent dans la même position. Asiel s’écarta légèrement, avant de plonger ses yeux dans ceux de l’adulte. A la lueur qui régnait dans ses yeux, Daevlyn comprit qu’il lui en voulait encore. Alors qu’Asiel allait se lever sans un mot, Daevlyn se redressa légèrement et l’attrapa par le bras.

- Asiel, reste s’il te plait.

- Pour quelle raison ? dit-il, retrouvant son air glacial qui fit froid dans le dos à Daevlyn.

- Il faut qu’on parle.

- Et si je n’en avais pas envie, répliqua Asiel.

- Ce n’est pas une question d’envie Asiel, tu en as plus que besoin.

- Et qu’est ce qui te fait dire cela ? dit-il d’un air empli d’arrogance.

- Cette nuit en est la preuve… se risqua à dire Daevlyn.

Heureusement, Asiel ne réagit pas violemment. Au contraire, cette phrase lui fit certainement prendre conscience que Daevlyn était plus qu’inquiet pour lui.

Il chercha lamentable quelque chose à ajouter, jusqu’à ce que l’idée lui vienne.

- Je ne pense pas que tout cela est été une si mauvaise chose. Ta plus grande crainte Asiel, était de te faire rejeter pas ta mère, mais est-ce que cela a été le cas ? Est ce que Suzanne te hais et voit en toi une meur…

Ses paroles furent interrompues par les lèvres d’Asiel . Par ce baiser, Asiel semblait lui donner son pardon. Lentement, il vint quémander l’entrée de ses lèvres afin d’y rejoindre sa langue jumelle. Le baiser fut électrique, bien plus fougueux et osés que ceux échangés avec Raphaël. Un désir tout autre, d’un degré non comparable, à la fois

pareil et différent… Asiel lorsqu’il le voulait, était une véritable invitation à la débauche et à la luxure. Les mains déjà baladeuses passaient et repassaient sans cesse sur le corps de l’autre, dans une volonté d’appuyer sa toute puissance. Les deux êtres menaient un combat afin de savoir qui allait prendre le dessus. S’il s n’avaient pas entendu

quelques coups déjà frappés à la porte, Asiel et Daevlyn seraient allés bien plus loin. Ils s’écartèrent, avant que Daevlyn ne dise à l’intrus qu’il pouvait entrer. C’était Suzanne. Elle resta sur le pas de la porte, jetant un coup d’œil sur chacun d’eux, semblant évaluer la situation.

- Le petit déjeuner est prêt. Pierre, les enfants et moi allons bientôt partir. Les enfants vont à l’école et nous allons travailler…

- On arrive, répondit Daevlyn avec un sourire.

Asiel et Daevlyn descendirent donc peu de temps après et prirent place à table dans un silence monastique. Et c’est dans ce même silence que dura tout le repas. Tous étaient pressés, et ne perdirent pas de temps, laissant finalement Asiel et Daevlyn seul. Pendant tout le petit déjeuner, Abby et Morgan avaient évité le regard brûlant d’Asiel qui quant à lui, avait évité celui de sa mère.
Se retrouvant maintenant tous les deux, Daevlyn lui demanda :
- Tu veux faire quelque chose de particulier, ou passer une journée tranquille pour se reposer tout les deux.
- Passer une journée tous les deux, oui, mais pas pour se reposer…
Asiel lui envoya un regard tellement brûlant de sous-entendu que Daevlyn préféra se lever et dire légèrement bégayant.
- Je.. Je vais prendre une… douche… A tout de suite.
Il ne pouvait nier qu’il lui aurait bien sauté dessus à l’instant. Il ne savait d’ailleurs pas comment il avait fait pour se lever et sortir d’ici, sans le prendre là tout de suite dans la cuisine. Leur baiser échangé avait fait renaître en lui un désir plus que bestial. L’envie d’être possédé était elle aussi tout aussi puissante. Asiel était le seul qui avait jamais eu la chance et le privilège de le prendre. Ce n’était qu’avec Asiel qu’il se mettait à ressentir ce besoin ; une envie si puissante qu’elle en devenait une nécessité. Depuis l’instant même où Asiel avait posé les yeux sur lui, il se mourait de désir.
Le rythme cardiaque accéléré par le désir, Daevlyn marcha jusqu’ à la salle de bain. Là, il se dévêtit, et attendit que l’eau soit suffisamment chaude, avant de pénétrer dans la cabine de douche. Il l’appréciait particulièrement, elle était bien plus spacieuse que celles du centre. Bientôt, la buée vint se coller contre la paroi, et Daevlyn profitait des bienfaits de l’eau brûlante coulant sur son corps. Alors qu’il allait attraper le savon, il lui sembla entendre un bruit de porte qui s’ouvre et se referme. Mais l’épaisse buée l’empêchait de vraiment voir. Sans chercher vraiment à y prêter attention, il poursuivit son action. Alors qu’il allait poursuivre tranquillement sa douche, il sentir soudain une présence derrière lui, et un assaut d’air frais pénétrer dans la cabine comme si l’on venait d’ouvrir la porte de douche et la refermant aussitôt. Il eut juste le temps de tourner la tête, qu’Asiel avait déjà prit possession de ses lèvres. Se jetant tout contre sa peau mouillée, Asiel se collait tout contre l’adulte qui répondit intensément à son baiser, guidé par la fougue qui prenait naissance au creux de ses reins.
Asiel était encore habillé, mais tous deux s’en moquaient ouvertement. L’eau imprégnait ses vêtement progressivement, sol collant sensuellement à sa peau. Ses mains se crispaient sur le dos nu de Daevlyn. L’adulte se sentait transcendé par le désir pur du corps de son vis à vis. Son envie de posséder Asiel était finalement plus forte que celle de se faire prendre et il le fit clairement ressentir dans ce baiser. Un réel conflit se déroulait entre leur langue.
Asiel finit par s’écarter légèrement, semblant vouloir se débarrasser au plus vite de ce t-shirt qui lui collait à la peau et qui était un obstacle. Cependant, il prit tout son temps pour le faire. Daevlyn pouvait voir l’adolescent à quelques centimètres de lui, passer lassivement ses mains sous son t-shirt. L’eau avait ruisselée sur quelques unes de ses mèches défaites, et donnait à Asiel un visage encore plus érotique. Daevlyn se mordit la lèvre inférieure en un regard appréciatif au sujet du corps de son vis à vis. L’adolescent était plus beau que jamais. Orgueilleux de l’amour qui cet être lui portait, Daevlyn se sentait doucement envahi de ce sentiment nommé béatitude…
Asiel finit par remonter avec un lenteur plus qu’exagérée son t-shirt, prenant bien soin de lui lancer un regard aguicheur et lourd de sens. La température était maintenant insoutenable. Daevlyn avait chaud comme jamais et l’eau bouillante coulant sur son dos n’était pas l’unique responsable. Un à un, les vêtements d’Asiel tombèrent dans le bac de douche, perdant toute importance à leur yeux à l’instant même où ils quittaient les mains de l’adolescent. A aucun moment Daevlyn n’avait osé poser les mains sur le corps de l’adolescent, se contentant malgré la difficulté de ses yeux qui passaient et repassaient sur le corps délicat de l’adolescent. Asiel s’était parfaitement prêté au jeu. Lorsqu’il se retourna totalement nu, il mit un temps avant de reprendre leur baiser. Un regard intense était échangé, un regard qui parlait à leur place. Le déclic fut simultané, chacun repris au même instant la route des lèvres de l’autre. Les bras d’Asiel passèrent autour du cou de l’adulte, l’attirant encore plus près pour leur baiser. Les mains de Daevlyn se posèrent à leur tour le long de la peau satinée et zébrée de l’adolescent. Toutes ces citatrices faisant maintenant partie de l’adolescent pour Daevlyn et y étaient indissociables, jamais il ne pourrait l’imaginer dans. En rien il ne trouvait que cela faisait défaut à sa beauté, au contraire ; l’adolescent était le plus beau de tous à ses yeux, et il le lui faisait clairement ressentir par toutes ses attentions.
Grisé par l’intensité de ce simple baiser, Daevlyn sentait sa tête tourner. Ses mains, tout comme celles d’Asiel se laissent aller à glisser et caresser son corps, s’aventurant comme pour la première fois. Jamais la lassitude ne les avait gagné. L’eau pleuvait sur leur corps, leur offrant milles autres sensations. Plusieurs fois leur langue se séparèrent pour aller couvrir de douceur et de plaisir le cou et les épaules de l’autre, attisant à chaque fois un peu plus leur désir mutuel. Cependant, lorsque Daevlyn était en train d’embrasser les joues de l’adolescent, il leur trouva un étrange goût salé. Il s’écarta aussitôt, cessant toute action, comprenant que l’adolescent pleurait. Il était impossible d’aller plus loin si Asiel était dans cet état.
- Tu pleures ?
A cette question l’adolescent fondit littéralement en larme, se jetant au cou de l’adulte qui l’entoura de ses bras puissants. Ses pleurs devinrent de plus en plus bruyant, déchirant le cœur de l’adulte. Il lâcha un court instant l’adolescent, et coupa l’eau de la douche. Il fallait le sortir d’ici, qu’ils puissent parler sérieusement. Asiel devait s’exprimer, Daevlyn ne pouvait supporter de le voir ronger par ce mal-être. Lentement, il souleva l’adolescent toujours en larme, accroché à cou. Il le sortit de la douche, attrapa une serviette, et tenta tant bien que mal de l’enrouler dedans. Asiel semblait avoir beaucoup de difficultés à s’écarter de Daevlyn, il le collait comme si sa vie en dépendait. Daevlyn du pourtant le forcer à le lâcher un instant. Très rapidement, il se sécha et enfila un t-shirt propre et un boxer. Il reprit Asiel dans ses bras qui n’avait pas bougé, toujours enroulé dans sa serviette, pleurant toute les larmes de son corps.
Il le souleva une deuxième fois et l’amena jusqu’à leur chambre. Là, il le posa délicatement sur le lit, et vint se coller à lui, rabattant la couverture sur leur deux corps afin qu’il ne prennent pas froid. Asiel enfoui son visage dans le cou de l’adulte, pleurant toujours bruyamment. C’est au bout de très longues minutes que l’adolescent commença à se calmer. Ne tenant plus de rester ainsi dans l’ignorance, Daevlyn se risqua à lui demander, murmurant dans son oreille :
- Dis moi Asiel, raconte moi ce qui ne va pas.
Sans s’écarter de lui, Asiel prit une inspiration et commença à parler :
- Je…
Daevlyn s’écarta un peu de lui, raffermissant tout de même sa prise, caressant lentement le dos de l’adolescent pour lui montrer qu’il était là, prêt à recevoir sa confession. Asiel détourna le regard, et ce fut les yeux embués de larme qu’il s’exprima enfin :
- Tu sais quel est le souvenir du passé qui me ronge le plus ?
Cette question n’attendait pas de réponse, si bien que Asiel poursuivit :
- Ce n’est pas le nombre de fois ou Raphaël hurlait à l’aide pendant que son père abusait de notre corps… Ce n’est pas non plus la sensation d’être déchiré que nous partagions bon nombre de fois lorsqu’il nous violait. C’est encore moins les coups que nous recevions chaque jour, ni la disparition de sa mère… C’est…
Sa voix se noua dans un sanglot bien trop dur à contenir. Après un temps il reprit, prenant un profonde inspiration :
- Je ne souviens de ce moment là, chaque jour… Raphaël m’a appeler tellement fort ce jour là… C’était la première fois qu’il faisait appel à moi aussi fort. Son corps tout entier faisait appel à moi, déchirait à la souffrance aussi bien morale que physique. Il voulait que je le libère enfin. Il ne pouvait le faire lui-même. Je me suis sacrifié pour lui… Si c’était à refaire, je le ferais sans aucune hésitation. C’était pour notre survie. La folie était devenu une voisine proche. C’était notre vie contre la sienne. Je me souviens avoir pris possession de son corps, avoir sentit pleinement ce qu’il ressentait à chaque fois. Je n’étais plus uniquement envahi de ses sentiments, cette fois-ci je ressentais comme lui ressentait. Je voulais que cela cesse à tout prix, tout autant pour lui que pour moi. Je me devais de le protéger comme il me l’avait si souvent demandé…
Un second silence suivit ce récit. Asiel semblait avoir besoin de temps. Daevlyn l’écoutait, les larmes aux yeux, ayant de plus en plus de mal à ne pas éclater en sanglot à son tour. Tout était bien trop dur à entendre. Jamais Asiel ne lui avait parler ainsi. Lorsque Asiel reprit la parole, il avait l’impression que jamais il ne pourrait entendre un mot de plus.
- J’ai saisi l’objet tranchant que Raphaël avait vu un peu avant. Je n’avais plus qu’un seul geste à faire. Notre père était bien trop perdu dans son plaisir personnel pour faire attention à ce que je me préparais à lui faire. Ses gémissements, ces mots durs… Plus jamais je ne voulais les entendre… J’ai saisi cette lame, et je l’ai enfoncée droit dans son corps, lui soufflant des mots que jamais Raphaël ne s’était risqué à prononcer. Pendant que sa vie le quittait en même temps que son sang qui coulait sur moi, je sentais son regard se décomposer. Jamais je n’ai vu autant de haine. J’ai… j’ai tout pris de plein fouet. Je me rappèle encore les battements de son cœur ralentir jusqu’à ce qu’ils cessent complètement. Cet instant fut très bref et pourtant il m’a parut durer des heures… Plus son sang coulait sur moi, plus je me sentais tâché du meurtre que j’étais en train de commettre. C’était trop tard, je ne pouvais plus rien faire. J’avais endurcie mon cœur durant toutes ses années pour réaliser cet acte, et pourtant je le sentais s’entredéchirer. J’avais tellement mal de souffrir de sa mort… J’aurais voulu céder à mes faiblesses, mais j’avais un rôle à tenir, être l’opposé de Raphaël, être le fort… Seulement est-ce que je le suis vraiment Daevlyn ? Et même si je le suis, maintenant c’est fini… Depuis l’instant même ou il t’a rencontré, j’ai su que cela signait ma fin…
Les yeux rougis, seuls des larmes muettes continuaient à couler inlassablement des yeux de Asiel. Daevlyn pouvait sentir sa souffrance, elle était telle qu’elle émanait de l’adolescent et envahissait l’adulte. Il avait mal…
Sa voix si grave raisonnait dans sa tête, l’enfonçant un peu plus dans la douleur de l’adolescent. Il s’en voulait tellement de ne pas avoir été là pour les protéger même s’il n’y pouvait rien. Il s’en voulait de voir Asiel souffrir autant et d’être totalement impuissant face à tout cela….
La voix de Asiel résonna de nouveau dans la pièce :
- Je sais que c’est égoïste de ma part de te demander cela… Mais… Je le sens, c’est la dernière fois que j’apparaîs, la dernière fois que je prends possession de ce corps. Raphaël n’a plus besoin de moi… Vous n’avez plus besoin de moi… Mais est-ce que je peux rester encore un peu à tes côtés avant de partir une dernière fois.
Si Daevlyn n’avait esquissait aucun geste jusqu’à maintenant, il ne résista pas cette fois-ci. Il l’attira tout contre lui, le serrant si fort qu’il aurait pu l’étouffer.
- Bien sur Asiel… Bien sur que tu peux rester encore un peu… Je t’aime Asiel… Merci de t’être ainsi confessé à moi, merci de ta confiance…
Asiel c’était enfin confié à lui sur cette partie de sa vie si délicate. Cela avait était tout aussi difficile pour Daevlyn mais il était heureux de l’avoir soulagé ne serait-ce qu’un peu. Ils restèrent longtemps ainsi enlacés, tous deux pleurant pour évacuer cet instant trop plein d’émotions. Puis, après un long moment, Daevlyn entendit Asiel lui murmurer à l’oreille :
- Fais moi l’amour Daevlyn… Fais moi l’amour avec la même délicatesse que tu emploies avec Raphaël, je veux me noyer sous ta douceur… Je t’aime Daevlyn…
Asiel semblait soudain si fragile. Pour la première fois depuis leur rencontre, Asiel lui mettait son cœur à nu, dévoilant bien au delà de son âme. Asiel s’offrait à lui, dans une ultime demande, à laquelle Daevlyn n’allait pas se refuser. Lentement, il fit basculer l’adolescent et se retrouva au dessus de lui. Leurs yeux se croisèrent, rappelant à l’un l’autre les larmes versées ce matin. L’amour qui unissait ces êtres étaient plus fort que tout.
Lentement, Daevlyn s’abaissa pour recouvrir les lèvres d’Asiel. Il employa toute la douceur dont il était capable, la même que sa première fois avec Raphaël. Il n’effleura pas tout de suite les lèvres d’Asiel avec sa langue, se contentant uniquement de la caresse de leurs lèvres. Souvent ils oubliaient ce simple plaisir produit par ce contact.
Les lèvres de son jeune amant étaient si douces et si chaudes. Après un temps, il se laissa guider par l’ambiance, et laissa aller sa langue à effleurer plusieurs fois les lèvres de l’adolescent, lui prodiguant des caresses plus sensuelles et douces les unes que les autres. Asiel était attentif à chaque geste, laissant Daevlyn mener la danse. Seul ses bras entouraient possessivement l’adulte, comme pour se raccrocher à lui.
Lorsqu’il jugea le moment venu, il commença lentement à quémander l’ouverture de la bouche de l’adolescent, souhaitant entrer en contact avec sa langue. Le contact de leur deux langues fut tel un choc que le battement de leur cœur en fut doublement augmenté. Langoureusement, Daevlyn pénétra à l’intérieur de sa bouche, entamant un ballet délicat avec Asiel. Tout comme ses paroles, Asiel semblait se laisser aller pour la première fois pleinement. Daevlyn avait même l’impression que c’était leur premier baiser. Comment une personne aussi sensible pouvait elle être aussi forte en apparence ? Lentement ses mains, restées jusqu’alors inactives, commencèrent à partir à la découverte du corps de l’adolescent, souhaitant éveiller progressivement tous ses sens.
Le corps nu de l’adolescent changeait au fur et à mesure de température. A chaque caresse, celle-ci augmentait un peu plus. A chaque attouchement, le corps d’Asiel était un peu plus réactif. Les mains du jeune homme se glissèrent sous le t-shirt de Daevlyn, souhaitant apparemment elle aussi toucher  la peau de son vis à vis. Les larmes avaient cessées de couler, seuls leurs yeux rougis étaient témoins de la crise précédente.
Sentant que son t-shirt commençait à être une gêne pour Asiel, qui semblait vouloir avoir accès à son corps entier. Il se redressa, dominant Asiel de sa hauteur, et enleva son t-shirt avec une lenteur calculée, dévoilant une à une chaque parcelle de son corps. Asiel en rougit de plaisir, passant lentement sa langue sur ses lèvres appréciant la vue. Daevlyn écarta le t-shirt une fois enlevé. Lorsqu’il se rabaissa, il prit bien soin de faire toucher son torse nu à lui de l’adolescent qui frissonna sous ce contact brûlant.
Leur baiser reprit, ainsi que la découverte de leur corps. Le but final était d’attiser le désir de chacun. Daevlyn, avec savoir faire, éveillait en Asiel chaque sens, le faisant gémir progressivement. Asiel, restant toujours égal à lui même, laissa glisser ses mains sur les fesses de Daevlyn, tandis que Daevlyn glissait ses lèvres dans son cou. Ses doigts s’attardaient sur le bout de ses tétons déjà durcis.
Plusieurs gémissements d’échappèrent des lèvres de l’adolescent qui commençait à onduler du bassin en un mouvement explicite. Daevlyn comprit la demande muette de l’adolescent et après un temps jugé suffisant, il entama sa descente vers l’intimité de l’adolescent déjà durcie de plaisir et de désir. Sa bouche remplaça ses mains sur le torse de l’adolescent, tandis que ses doigts partirent en éclaireurs. Tout le corps d’Asiel s’arqua brusquement lorsque sa main effleura à peine son sexe. Daevlyn posa sa main sur le genou de l’adolescent pour remonter jusqu’à son entre jambe, murmurant quelques mots d’amour à l’adolescent
Puis, il descendit poursuivre le travail qu’avait entamé ses mains, grisant Asiel. Le contact avec sa langue, provoqua chez lui un déhanchement explicite, accompagnant les mouvement de l’adulte. Avec douceur et langueur, il offrit à l’adolescent du plaisir à l’état brut. Son corps commençait déjà à transpirer, la sueur se mêlant à leur cheveux encore mouillés de la douche.  Ses cheveux détachés, son corps ainsi offert, y étaient beaucoup pour l’excitation de Daevlyn. Il s’arrêta un instant, souhaitant mêler plaisir et préparation. Tout en regardant Asiel de ses yeux de braise, il humidifia soigneusement ses doigts.
Lorsqu’il pénétra Asiel, celui-ci laissa échapper un soupire de bien être. Aucune douleur ne semblait être ressentit. De sa main libre, Daevlyn massait sensuellement le bas-ventre d’Asiel, pendant qu’il lui offrait milles plaisirs avec l’aide de sa bouche. Lorsqu’il inséra un deuxième doigt en lui, toujours avec la même douceur que lui avait demandé Asiel, l’adolescent poussa un léger cri. Il n’était plus très loin de la jouissance et Daevlyn accéléra les mouvements de sucions. C’est après quelques minutes qu’Asiel finit par craquer, se déversant sans la bouche de son amant, qui se délecta du fruit de son plaisir.
Lentement, il remonta jusqu’aux lèvres de l’adolescent, prenant soin le caresser de corps dans son ascension. Leurs bouches se retrouvèrent comme si elles ne s’étaienjamais quittées.
Tous deux mimaient de leur bassin le mouvement de l’acte sans le faire réellement, frottant leurs intimités, ravivant celle de Asiel. Daevlyn se glissa alors lentement jusqu’à son oreille et lui murmura plusieurs mots d’amour, avant de lui demander :
- Tu te sens prêt ?
Pour toute réponse, Asiel tourna très vite la tête, et prit possession des lèvres de l’adulte avec une avidité sans pareille, montrant que malgré la douceur, l’excitation était bien là.
Une fois le baiser achevé, Asiel repoussa légèrement Daevlyn plantant ses onyx dans les siens, et lui murmura à son tour :
- Plus que jamais. Je t’aime Daevlyn… Merci pour tout.
Daevlyn rejoignit ses lèvres avant de se placer entre les cuisses de l’adolescent, remontant ses jambes sur ses épaules. Il présenta son sexe devant l’orifice de l’adolescent, ressentant seulement maintenant combien il avait envie de le faire depuis le début. D’un geste habile, acquis avec l’expérience, il pénétra l’adolescent en même temps qu’il accentua son baiser, dans le but de lui faire perdre la tête. Asiel poussa un cri de plaisir mêlé à la douleur inévitable. Sentant qu’il se crispait, Daevlyn cessa tout mouvement, et s’écarta un peu pour contempler le visage de l’adolescent. Celui-ci lui offrait un sourire de pur bonheur comme rarement Daevlyn le lui avait vu.
Lorsqu’il jugea que l’adolescent était habitué à sa présence, Daevlyn commença un déhanchement excessivement lent, qui était aussi dur à supporter pour lui que pour Asiel. Le plaisir ressentit d’être en lui était indescriptible. Bientôt, tous deux entamèrent la même danse, dont les pas étaient vieux comme le monde. Bougeant au même rythme, l’un entraîné par l’autre, ils se perdirent entre regard intense et baiser. Tous deux se laissaient maintenant aller à exprimer ce qu’ils ressentaient, se susurrant plusieurs fois des mots d’amour. Lorsque la jouissance commença à naître, il leur suffit d’un simple regard pour comprendre ; Daevlyn offrit un dernier coup de rein puissant et profond à Asiel, qui leur fit voir les étoiles, jouissant simultanément.
Daevlyn retomba doucement sur Asiel, qui l’entoura de ses bras. Tous deux ne voulaient pas se séparer, et Daevlyn attendait encore un peu avant de se retirer. Profiter de cet instant suivant leur union, était se sentir vivre. Plus que tout ils voulaient profiter de cet instant qui peut être serait leur dernier.

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 19:34 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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