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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 41

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 41 écrit par Shinigami
Aussitôt que son gémissement minable prit fin, Asiel se maudit intérieurement du non contrôle de sa voix. Lui qui voulait se montrer froid et distant face à Daevlyn n’arrivait même pas à paraître autoritaire face à son amant. Cependant, Asiel était déchiré entre l’envie de l’envoyer paître et celle de le prendre dans ses bras. Les larmes qui roulaient silencieusement sur les joues de l’adulte lui retournaient le coeur, pourtant, il ne pouvait passe permettre de lui pardonner aussi facilement. Pour Raphaël et lui-même, il n’en avait pas le droit. Il ne devait pas oublier que l’adulte venait de bafouer l’amour de Raphaël, et ça, il ne pouvait l’accepter. Même si cela était synonyme de souffrance pour lui, car partagé entre le désir d’aimer Daevlyn, et son rôle de protecteur envers l’adolescent.

Un profond dégoût animait le jeune garçon. Un dégoût envers cet homme qui lui faisait face, mais aussi un dégoût envers lui-même. Il se dégoûtait de ne pas arriver à détester l’adulte malgré toute la souffrance qu’il leur faisait endurer. Tout ce qui arrivait était de sa faute. Asiel aurait dû refermer la porte, le laisser là, seul avec sa souffrance, mais il en était incapable, et il haïssait son moniteur pour cela. Car c’était lui qui avait mi bas à ce mur de pierre qui entourait son coeur. Cette palissade qu’il s’était créer pour se protéger des personnes comme lui.

En son coeur, deux sentiments opposés se faisaient une guerre sans merci tandis que sa raison tentait vainement d’échapper à toute cette souffrance. Il l’aimait et le haïssait, autant qu’il s’aimait et se haïssait. Il n’avait qu’une envie, c’était, d’abandonner Daevlyn comme lui l’avait fait avec Raphaël. il voulait qu’il sache ce que l’on pouvait ressentir lorsque la personne que l’on aime nous trahit. Il voulait qu’il ait aussi mal que lui et que Raphaël. Plus que tout, son coeur lui dictait de venger l’amour bafoué de Raphaël, mais sa raison en décida autrement. Il ne pouvait pas laisser deux hommes périr de chagrin par l’insensibilité du père de Daevlyn. S’il faisait cela, cet homme abjecte aurait gagné, il aurait eut ce qu’il souhaitait, voir son fils mourir, et pour assouvir son désir de vengeance, il avait par la même occasion, brisé le coeur d’un innocent. Et ça, Asiel ne pouvait l’accepter. Que Daevlyn souffre, il pouvait encore, bien que cela lui brisait le coeur, mais voir Raphaël souffrir par la faute de cet homme, c’était au delà de ses forces. Il ne pouvait accepter un tel sacrifice…

Sans réellement prendre conscience de ce qu’il faisait, Asiel attrapa vivement le bras de Daevlyn et l’attira brusquement dans sa chambre. Asiel ferma brutalement la porte, ne souhaitant pas être surprit en compagnie de l’adulte et lui fit de nouveau face. Le regardant cette fois-ci, avec plus de détermination. Il avait prit ca décision. Maintenant que Daevlyn était là, il allait enfin pouvoir s’expliquer…

D’un simple mouvement du bras, Asiel plaqua Daevlyn contre le mur. Daevlyn ne semblait pas s’attendre à une telle violence de la part de l’adolescent car un petit cri de douleur s’échappa de ses lèvres entrouvertes. De son côté, Asiel aussi était étonné par la violence dont il avait fait preuve, et s’est en sentent la présence haineuse de Raphaël qu’il comprit. C’est la force mentale de la souffrance de l’adolescent qui avait guidé le geste d’Asiel.

Cependant bien qu’Asiel était un peu étonné de la violence de Raphaël, il ne s’en formalisa pas. Il comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir l’adolescent et il le sentait perdu. De son côté, Raphaël ne comprenait pas non plus les pourquoi du presque pardon d’Asiel. il ne comprenait pas où voulait en venir son protecteur, ni pourquoi il ne faisait pas souffrir Daevlyn comme il se devait. N’avait-il pas conscience de ce que pouvait éprouver l’adolescent ? Avait-il décidé de lui pardonner contre son gré ? Face au trouble et à l’incompréhension qui habitait le jeune garçon, Asiel tenta tant bien que mal de lui faire comprendre son raisonnement.

Il retrouva aussitôt un air froid et impénétrable et le fixa. Daevlyn sembla s’en rendre compte car il releva la tête, croisant son regard. Plus Asiel regardait Daevlyn, plus il ne pouvait s’empêcher de le trouver minable. Où était donc passé cet homme fier et arrogant ? Qu’était devenu le Daevlyn qui osait parfois lui tenir tête ? Un élan de répulsion envers cet homme faible et soumis traversa alors ses prunelles onyx. Daevlyn pouvait très bien lire le dégoût dans ses yeux, Asiel ne le quitterait pas du regard, comme si cela lui permettait de lire en lui. Comme s’il pouvait, de cette manière, comprendre le pourquoi de la non réaction de Daevlyn lorsque Raphaël s’était ouvert au monde en le protégeant. Mais il ne trouva rien, l’adulte restait désespérément fermé à lui, comme s’il avait honte de ce que pourrait y trouver l’adolescent. Daevlyn avait-il honte de son comportement ? Qu’importe, pour Asiel cela ne changeait rien. Le mal était fait, et Daevlyn aurait beau ressentir toute la honte du monde, cela ne changerait en rien le point de vue de l’adolescent à son égard.

Asiel savait parfaitement la raison de la venue de Daevlyn… L’adulte avait espéré trouver dans ses bras, le réconfort dont il avait besoin. Seulement, Asiel n’était pas dupe. Si Daevlyn voulait avoir une chance de se faire pardonner, il faudrait alors qu’il ait une explication valable pour justifier ses actes. Sans cela, il pouvait toujours espérer, il n’obtiendrait rien de la par d’Asiel, et encore moins de Raphaël. Jamais Asiel n’avait ressentit autant de haine et d’animosité émaner de Raphaël. Toute once de compassion semblait s’être évaporée. L’amour se mêlait à la haine, deux sentiments opposés mais pourtant si complémentaires. D’un pas, on pouvait passer de l’un à l’autre sans aucune difficulté. Raphaël en était la preuve vivante. Il reflétait à merveilles ces deux sentiments qui s’emboîtaient, réincarnation charnelle au même titre que le yin et le yang.

Au regard apeuré que Daevlyn lui lançait, tentant d’échapper à l’emprise du regard hypnotique de l’adolescent, Asiel savait parfaitement que Daevlyn souffrait. Son indifférence et sa froideur le faisait souffrir, il le lisait dans ses yeux. Fier du résultat obtenu, Asiel ne le lâchait pas du regard, continuant ainsi à enfoncer l’adulte dans son mal-être. A cet instant, Asile jouissait du pouvoir qu’il détenait sur l’adulte. D’un simple regard, il pouvait le faire plier son moniteur à sa guise. Il avait le pouvoir, soit de l’enfonçant toujours un peu plus dans sa détresse, soit de lui donner une chance de relever la tête et de recommencer à vivre. Il avait entièrement conscience du calvaire que vivait Daevlyn à cet instant, et lui faisait vivre cela comme une sorte de vengeance personnelle vis-à-vis de Raphaël. Il prenait plaisir à voir cet être démuni de vie s’enfoncer toujours un peu plus dans la détresse et se replier sur soit même. Il voulait qu’il ressente ce que Raphaël ressentait.

Les larmes s’échappaient des yeux de l’adulte, et si elles atteignirent Asiel, il n’en laissa rien paraître. Daevlyn croyait-il réellement pouvoir attendrir l ‘adolescent par des larmes ? Pensait-il vraiment pouvoir se faire pardonner aussi facilement ? Il était aisé de pleurer pour montrer que l’on regrettait, bien plus aisé que d’agir au moment venu. Raphaël aussi pleurait… Lui-même était également capable de pleurer… C’était tellement simple… Asiel retenait avec difficulté une éprouvante envie de rire. Non pas qu’il trouvait la scène comique, mais ils semblaient tous deux si pathétique…

Retrouvant son sérieux, Asiel rompit le silence pesant qui s’était installé entre eux et déclara de sa voix glaciale :

- Qu’est ce que tu viens faire ici ? Je pensais pourtant avoir été assez clair. Ce n’est pas avec des larmes qui tu vas m’attendrir et encore moins effacer l’aversion que j’éprouve à ton égard. Tu n’imagines même pas ce que tu as fait. Nous te faisions confiance. Je te faisais confiance. Tu pouvais d’ailleurs te vanter jusqu’à cet après-midi d’avoir été le seul être au monde à qui j’accordais ma confiance. Nous avions foi en toi. Nous avons cru à tes paroles. En réalité, tu n’es qu’un vil menteur. Tu n’as fait que séduire Raphaël en lui faisant miroiter le paradis. Tout cela pour qu’il te laisse le droit de toucher son corps et de le baiser. Tu l’as souillé au plus profond de lui. A cause de toi, Raphaël n’aura plus jamais confiance en personne. A la première occasion tu as failli à ta promesse. Tu es pire que ceux qui ne font rien. Non, tu es le pire des hommes que nous avons pu rencontrer.

Asiel avait parfaitement conscience d’avoir était blessant et très dur dans ses paroles. S’il n’avait pas peser ses mots c’était pour que Daevlyn réagisse. Il n’en pouvait plus de le voir amorphe et sans vie, il voulait qui réagisse à ses paroles, il voulait le voir s’énerver. Il préférait cent fois les coups de l’adulte à son indifférence.

Cependant, Asile n’avait fait que retranscrire tout haut ce que Raphaël ressentait au plus profond de lui. Cette impression de n’avoir était qu’un jouet pour l’adulte. Ce sentiment de n’avoir était qu’un cul que l’on baise… Un comportement qui ne lui rappelait que trop celui que son propre père avait eut envers lui… Raphaël se dégoûtait… Il avait tellement cru aux paroles de Daevlyn… Ce qui lui faisait le plus mal,  c’était de voir la sincérité avec laquelle Daevlyn lui avait dit toutes ces belles paroles, tous ces mensonges… Daevlyn le répugnait de s’être ainsi joué de son ignorance, mais encore plus de son innocence. Il avait brisé son rêve d’être un jour aimé pour celui qu’il était, et non pour son cul. A croire que jamais il ne connaîtrait l’amour avec un grand A. Lui avait tout donné dans sa relation avec Daevlyn. Il lui avait fait cadeau de son âme, de son corps, mais aussi de son coeur. Il s’était offert à lui sans retenue aucune et l’adulte avait profité de sa faiblesse pour abuser de lui. Il se sentait trahit comme jamais auparavant. S’il avait supporter la trahison de son père, jamais il ne supporterait celle de son unique Amour. Raphaël  maudissait son père qui, par son comportement, l’avait indirectement poussé dans les bras ouverts de Daevlyn, il maudissait cet homme qui lui avait promis le Bonheur, et par dessus tout, il se maudissait et se Haïssait lui-même et sa naïveté. Sa folle envie de connaître le grand amour des contes de fées, l’avait poussé dans les bras du premier venu, qui avait sû jouer de son talent de beau parleur pour le séduire.

Par sa faute, Raphaël n’aurait plus jamais le courage ni la volonté de s’ouvrir de nouveau aux autres. Il retombait irrémédiablement dans les méandres de ses souvenirs, hanté par les fantômes de son passé. Sous ses yeux, le visage maculé de larmes de l’adulte disparaissait pour réapparaître quelques secondes plus tard transformé en fantôme de son père qui se riait de lui, le montrant du doigt, se moquant ouvertement de sa naïveté.

Le silence qui occupait la pièce était insoutenable et cela ne faisait que renforcer le mal-être d’Asiel. Les sentiments de Raphaël s’étaient subitement imposés à lui sans qu’il ne puisse les réfréner. Il se entait envahit d’un sentiment de culpabilité irraisonné, mais ne parvenait pas à s’en débarrasser.

Asiel pouvait supporter n’importe quoi du moment que c’était fondé, cependant, il n’arrivait pas à supporter toute ce cinéma. au fond de lui, il était persuadé que tout ceci n’était qu’un misérable mal entendu, qu’après avoir écouter les explications de l’adulte, tout rentrerait dans l’ordre comme toujours auparavant. Fatigué de tout cela, c’est d’une voix presque suppliante qu’il demanda à Daevlyn :

- Pourquoi Daevlyn ? Qu’est ce qui t’arrives ?

Toute la rancoeur et l’animosité qui animait l’adolescent semblait s’être comme envolées. Il se sentait vidé de toute émotion, et n’avait pas le courage de lui refuser le droit de s’expliquer. C’est pourquoi il lui donnait une chance. S’attendant à des supplications de la part de l’adulte, Asiel fut étonné lorsqu’un gémissement d’animal blessé s’échappa des lèvres entrouvertes de l’adulte :

- Aide moi, Asiel je sens que c’est la fin je…Je suis comme mort. Je…

Daevlyn n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il vacilla et se serait effondré sur le sol si Asiel n’avait pas eut le réflexe de le retenir. Le contact entre son corps et celui de Daevlyn envoya une décharge électrique qui fit frissonner Asiel. Il avait l’impression que cela faisait des années entières qu’il n’avait tenu ce corps entre ses bras, qu’il n’avait pas respiré son odeur typiquement masculine. Il avait beau essayer, il n’arrivait pas à haïr suffisamment l’adulte pour lui en vouloir éternellement. Si bien, qu’il ne le lâcha pas, se contentant de le serrer dans ses bras aussi fort que ses forces le lui permettaient. Pourquoi Daevlyn craquait-il maintenant ? Asiel avait-il été trop dur dans ses propos ?

Il en avait parfaitement conscience, mais il n’avait pu faire autrement. Même encore à cet instant, alors qu’il tenait son moniteur tout contre son coeur, il ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir. Il le haïssait de ne pouvoir cesser de l’aimer. Il le haïssait de ne pouvoir se détacher de lui et de l’oublier. Tout cela était de sa faute. Il l’avait mystérieusement enchaîné avec des chaînes invisibles et le retenait près de lui, l’entraînant dans un tourbillon chaotique dont même Daevlyn n’avait aucune idée de comment cela allait se terminer.

Soudain alerté par la non réaction de Daevlyn, Asiel s’alarma. Le corps de l’adulte se faisait de plus en plus lourd dans ses bras, comme si la vie le quittait petit à petit. Asiel commença à paniquer, et d’une voix qui trahissait une profonde angoisse, il l’appela, le forçant à rester auprès de lui, dans le monde des vivants :

- Daevlyn ? Ne pars pas, reste avec nous. J’ai besoin de toi Daevlyn.

Oui, malgré tout ce qu’il pouvait penser, au fond de lui, Asiel avait besoin de lui. Et Raphaël aussi… A aucun moment ils ne pourraient espérer vivre heureux si Daevlyn n’était pas à leur côtés. C’était paradoxal, Asiel en avait parfaitement conscience, mais il ne parvenait pas à se l’expliquer, et c’était peu être mieux ainsi. Il savait ce qu’il voulait, et c’était Daevlyn. C’était Daevlyn qu’il voulait, rien ni personne d’autre. Il pourrait se nourrir de son corps et s’abreuver de ses baisers pour le reste de sa vie, le reste, il n’en avait pas besoin. Hormis Daevlyn tout lui était devenu superficiel.

Quand les bras de Daevlyn se resserrèrent légèrement autour de la taille de l’adolescent, Asiel sentit comme un poids disparaître de son coeur. Ce geste, aussi infime soit-il toucha énormément Asiel, qui comprit par ce geste, que Daevlyn acceptait son soutient et qu’il n’avait plus l’intention de partir, ni de l’abandonner.

- Je vais t’aider, souffla l’adolescent.

Puis dans un murmure à peine perceptible, destiné uniquement à l’adulte, il ajouta :

- Je t’aime Daevlyn…

Malgré toute la souffrance qu’ils avaient dû endurer par sa faute, Asiel trouvait encore le courage d’avouer son amour à l’homme qu’il aimait. Pourtant, quelques heures auparavant, il ne s’en serait jamais cru capable.

Asiel se releva et aida Daevlyn à s’allonger sur le lit en le soutenant par les épaules. Asiel frémissait au moindre contact avec la peau si parfaite de son moniteur, il ressentait une sorte de réconfort à pouvoir toucher, ne serait-ce que furtivement, la peau dénudée de Daevlyn.

Lorsque Daevlyn fut complètement allongé, il ferma les yeux et Asiel en profita pour observer longuement ce visage aux traits tirés par la peur et la fatigue. Petit à petit, alors qu’il l’observait attentivement, le soulagement de son coeur fit rapidement place à un désir ardent. Il avait subitement envie de ce corps si tentant, dangereuse près du sien. Ce qu’il ressentait n’avait  rien de la passion que l’on pouvait ressentir au premier jour d’une relation amoureuse, non c’était bien plus fort que cela. Un désir bestial, sauvage et purement sexuel. L’envie de prendre du plaisir et d’en offrir à son partenaire, une envie de sexe à l’état pur. Daevlyn lui avait avoué se sentir mourir, Asiel avait là, la solution pour lui fournir la preuve qu’il était encore bel et bien en vie, et que la mort l’attendrait encore quelques années.

Enivré par cette soif de posséder de nouveau le corps de son moniteur, Asiel l’enfourcha lestement, se retrouvant à cheval sur le bassin de Daevlyn, avant même que celui-ci n’ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Très vite, Asiel prit possession de ses lèvres. Il voulait goûter à ses lèvres tendres et délicates qui lui avaient tellement manquées. Tiraillé par le désir, la langue d’Asiel força le barrage des lèvres de Daevlyn sans aucune douceur. Il voulait le goûter, il voulait le sentir alanguis sous lui, gémissant aux caresses qu’il lui offrirait. Il le voulait en entier.

Asiel avait conscience d’être plus brutal qu’à l’ordinaire, et pour cause, il voulait que Daevlyn prenne conscience de ce que pouvait ressentir son corps, aussi bien le plaisir que la douleur physique. Quand il sentit son moniteur répondre à ses baisers Asiel ne s’en retrouva que plus excité. Le contact entre le leur langue le grisait plus qu’il n’avait pu l’imaginer. Tant de fois en rêve il s’était vu en train de faire l’amour à Daevlyn, que le fait de l’avoir sous lui en cet instant précis, ne faisait qu’augmenter son désir déjà conséquent.

Très vite, les mains d’Asiel vinrent se joindre à l’acte. D’un coup sec, il tira sur chaque pan de la chemise de Daevlyn, arrachant tous les boutons d’un coup sec. La vue de ce torse si finement musclé attisa le désir de l’adolescent. Sans aucune pudeur, il fit glisser ses mains sur cette peau si délicate, redécouvrant avec un plaisir non feint, la douce texture de celle-ci. Les mains d’Asiel parcouraient son torse comme si elles le connaissaient par coeur. Et c’était le cas… Quand Daevlyn et Raphaël faisaient l’amour, Asiel ne pouvaient s’empêcher de redessiner mentalement les formes gracieuses de l’adulte, si bien qu’il connaissait son corps à la perfection. Il était capable de le redessiner les yeux fermés.

Asiel pouvait se vanter de connaître chaque zone sensible de Daevlyn, il connaissait ses moindres faiblesses et se faisait un plaisir de les exploiter, dans l’unique but de mener son amant dans les limbes du plaisir charnel. La jouissance était le sommet à atteindre, et Asiel comptait bien l’y emmener.

Lorsqu’il vit Daevlyn tendre les mains dans le but de le toucher, Asiel s’empara violemment de ses poignets et les coinça d’une seule main au dessus de sa tête. C’est avec satisfaction qu’il constata que Daevlyn ne cherchait pas à se débattre, afin de s’arracher à cette étreinte trop possessive. Un étrange rapport de force se formait, l’adulte dominé par l’adolescent.

A cet instant, Asiel aurait pu le tuer à se guise, mettant ainsi un terme définitif à toutes leurs souffrances. Cependant il n’y fit rien. Voir le corps de l’adulte ainsi offert à lui était une preuve suffisante de la confiance que lui accordait Daevlyn. Le moniteur savait parfaitement ce qu’Asiel savait faire de ses mains, lorsqu’elles se transformaient en un étau mortel. Il en avait déjà été spectateur…

De sa main libre, Asiel déboutonna le jean de son amant, et mettant fin au baiser, il lui adressa un regard plus qu’explicite sur ses intentions. A présent, Asiel était bien trop exciter pour prolonger indéfiniment les préliminaires. Il le voulait, tout de suite, là, maintenant, il ne pouvait plus attendre davantage… Aussitôt, il déboutonna son jean à son tour, la vue du corps nu de Daevlyn offert sans aucune pudeur à son regard ne faisait qu’augmenter considérablement le désir de l’adolescent. Très vite, le jean et le boxer d’Asiel rejoignirent les vêtements de l’adulte au sol. Asiel lâcha les mains de Daevlyn et se plaça entre ses cuisses après lui avoir légèrement soulevé le bassin. Lorsqu’il vit Daevlyn ouvrir la bouche dans l’intention de dire quelque chose, Asiel s’empara avidement de ses lèvres, le faisait taire d’une manière plus qu’efficace.

Asiel savait parfaitement que ce qu’il allait faire endurer à Daevlyn ne serait pas sans douleur, mais il ne cessait de se répéter mentalement qu’il faisait ça pour son bien, qu’il n’avait pas d’autre choix. Sûrement que l’adulte lui en voudrait, il n’en doutait pas une seule seconde, mais si cela lui permettait de revivre de nouveau, il serait prêt à tous les sacrifices.

Ne souhaitant pas faire angoisser l’adulte plus que nécessaire, Asiel inspira profondément et d’un coup de rein assez brusque, il pénétra entièrement Daevlyn. Asiel vit l’adulte ouvrit la bouche en un cri de douleur muet, et lorsqu’il tourna la tête afin de maquer ses larmes à la vue de l’adolescent, Asiel posa ses deux mains de chaque côté de son visage, le forçant à le regarder. Il fut presque heureux de lire de la douleur dans les yeux de son amant. Heureux non pas parce qu’il le blessait volontairement, par plaisir de le voir souffrir, mais parce que la douleur était la preuve même que Daevlyn était en vie. Si Daevlyn avait été mort, il aurait été complètement indifférent à la douleur occasionnée par la pénétration brutale de l’adolescent.

Plongeant son regard de pierre dans les émeraudes de son amant, Asiel commença à se mouvoir lentement en lui. Il lisait dans les yeux de son amant que celui-ci était loin de la jouissance qu’Asiel souhaitait lui faire atteindre. A force de longs et langoureux coups de bassin, Asiel s’insinuait toujours un peu plus profondément en Daevlyn, à la recherche de sa source de vie, afin de l’attiser un peu plus. Les larmes de Daevlyn le blessaient, mais il n’avait pas d’autre choix que continuer. Renoncer signifiait l’abandonner dans sa non vie et ça, il se pouvait l’accepter.  Alors malgré les larmes, il continuait de le prendre, toujours plus fort, toujours plus loin.

Soudain, il cessa tout mouvement. Bien qu’Asiel s’appliquait le plus possible à faire ressentir du plaisir à son amant, un rictus de douleur déformait toujours son visage. Asiel intensifia son regard et scrutant Daevlyn droit dans les yeux, il murmura :

- Te sens-tu toujours mourir Daevlyn ?

Daevlyn ne répondit rien, et satisfait, Asiel se contenta de l’observer. De toute façon, qu’aurait pu répondre l’adulte à une telle question ? Aurait-il eut l’affront de lui affirmer que oui, que la mort était plus vive que la douleur ressentie ? Non, Asiel le savait, jamais Daevlyn n’en aurait eut le courage.

Cependant, il ne souhaitait en aucun cas le laisser comme cela. Car même si Daevlyn ne se débattait pas, Asiel avait l’impression qu’il le vivait comme un viol, et ça, s’était au dessus de ses forces. Avec une lenteur calculée, il reprit ses mouvements de vas et viens, et de sa main, il caressa sensuellement le torse dénudé de son amant. Puis, il prit avidement possession de ses lèvres, tout en faisant glisser sa main un peu plus au sud, dans un but bien précis. Lorsque celle-ci arriva à l’endroit souhaité, Asiel effleura le sexe de son amant, qui aussitôt, retrouva la voix. De ses lèvres s’échappa un gémissement ou douleur et satisfaction se mêlaient. Enhardi par les gémissements de son amant, Asiel entreprit alors de le faire gémir toujours plus fort. Sa main imprima un alors un lent et régulier mouvement sur son intimité qui réagissait positivement aux attouchements de l’adolescent.

Gagné par le plaisir, Daevlyn émit un deuxième gémissement qui ravi le jeune garçon. De nouveau, Asiel stoppa tout mouvement et s’éloigna des lèvres tendres et chaudes de son amant, puis lui demanda :

- Es-tu toujours presque comme mort ?

Tout en prononçant ce dernier mot, Asiel entama une caresse bien plus poussée sur l’intimité de Daevlyn qui se mordit la lèvre pour retenir un gémissement de contentement. Heureux de l’effet qu’il faisait à son moniteur, mais souhaitant entendre sa voix, Asiel reprit son déhanchement de plus belle, enfouissant son visage dans le cou de son amant, afin de respirer son odeur qu’il aimait tant. Le souffle chaud et irrégulier de l’adolescent contre la peau luisante de sueur de Daevlyn eut pour effet de faire monter en flèche la température de son corps.

Galvanisé par cette réaction, Asiel lécha avec application la peau sensible de son cou dans l’objectif d’éveiller au maximum son excitation. Au fur et à mesure, les gémissements de douleur de Daevlyn s’étaient métamorphosés en gémissements de plaisir, si bien que l’adulte en vint à plaquer ses mains contre sa bouche afin d’étouffer ses cris de plus en plus bruyant. Il n’était déjà pas très prudent de faire cela dans les écuries, mais dans la chambre d’un adolescent, c’était carrément de la folie. Si quelqu’un les surprenait, c’était la fin de tout…

Rechignant à rester inactif, Daevlyn glissa sa main dans le dos de l’adolescent, accompagnant ses coups de reins qui gagnaient en intensité et en profondeur. Asiel constatait avec plaisir que l’adulte commençait à ressentir de plus en plus de plaisir. Lorsqu’il se mit à onduler du bassin à son tour, invitant explicitement l’adolescent à poursuivre ses efforts, Asiel sentit son désir augmenter considérablement. A cet instant précis, Daevlyn était une pure invitation à la luxure. Le désir enflammait et consumait entièrement son être. Un désir intense et violent qui lui vrillait les reins. Voir Daevlyn s’offrir entièrement à lui, s’abandonner dans ses bras au plaisir qu’il lui offrait était ce qu’Asiel espérait depuis le début. Il avait gagné… Entre ses bras, se trouvait enfin le Daevlyn qu’il aimait, cet homme tendre et aimant qui avait ravi son coeur.

A la vue de ce corps si beau abandonné à lui, Asiel ne put retenir un gémissement de plaisir. Les sensations que lui offraient le corps de l’adulte devenaient bien trop intenses pour son propre bien. Il ne pourrait plus tenir longtemps…

Asiel éloigna son visage de celui de son amant. Il voulait voir son visage si beau sur lequel se reflétait le plaisir qu’il ressentait, il voulait l’observer dans cet instant intime, fier de n’être, avec Raphaël, le seul qui puisse avoir le plaisir de voir une telle expression d’extase sur le visage de son amant. Cet avantage sur les autres ne faisait que renforcer son pouvoir de supériorité.

Asiel se releva et d’une voix emprunte d’un plaisir évident, il lui demanda une dernière fois :

- Te sens tu revivre Daevlyn ?

Le plaisir que ressentait Asiel à ce moment là était plus intense que jamais. Ne parvenant pas à repousser la limite de la jouissance,  il se libéra en Daevlyn, dans un ultime coup de rein plus intense que les précédents, retenant à grand peine un cri de plaisir à l’état pur.

Baissant de nouveau le regard vers son amant, Asile se rendit compte que Daevlyn n’avait toujours pas jouit. Un sourire plus qu’explicite étira alors les lèvres de l’adolescent qui, approchant son visage d’une manière à la fois naturelle et sensuelle de celui de son amant, il prit possession de ses lèvres, lui montrant que tout n’était pas encore terminé. Asiel était heureux de ce qui allait suivre, cependant il ne pouvait s’empêcher d’appréhender le moment. Cela sembla se refléter dans son baiser car Daevlyn accorda son baiser à leur échange. Alors qu’Asiel faisait passer sa crainte et son appréhension, Daevlyn, sans savoir le pourquoi d’un soudain changement de comportement, l’embrassait avec douceur et amour, souhaitant par là, rassurer l’adolescent.

Pendant quelques secondes, Daevlyn cessa de répondre à leur baiser et, étonné, Asiel ouvrit les yeux pour en connaître la raison. Daevlyn le regardait avec un mélange de surprise et d’incompréhension qu’Asiel ne comprit pas. Pourquoi Daevlyn le regardait-il ainsi ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Asiel l’interrogea du regard et Daevlyn prit la parole pour la première fois depuis un long moment :

- Quelque chose ne va pas Asiel ?

Ainsi c’était ça ? Daevlyn avait-il ressentit l’appréhension qui nouait à présent les entrailles d’Asiel ? L’adolescent en fut convaincu au regard scrutateur de l’adulte. Daevlyn le fixait comme s’il tentait de lire en lui. Cependant, Asiel resta silencieux et après un moment d’inactivité, il se redressa subitement, et se plaça juste au dessus du sexe toujours dressé de son amant. Asiel ferma les yeux, et à l’aide de sa main, il s’empala littéralement sur Daevlyn dans un cr ide douleur. Mais lorsqu’il entendit le léger cri de plaisir de Daevlyn, cela suffit à le motiver. LA douleur qu’il ressentait était forte, il ne pouvait le nier, cependant, si Daevlyn ressentait du plaisir, alors il pourrait la supporter autant de fois que nécessaire.

Lorsque Asiel rouvrit les yeux, ce fut pour plonger dans deux émeraudes brillantes de désir qui lui faisaient face. Daevlyn l’entoura de ses bras en un geste qu’Asiel interpréta comme une invitation et il posa sa tête sur l’épaule de l’adulte, retenant tant bien que mal les larmes de douleurs qui perlaient de ses yeux, alors qu’il tentait de s’habituer à la présence imposante de son moniteur en lui. A aucun moment, Daevlyn ne tenta un quelconque mouvement et Asiel l’en remercia mentalement. Soudain, la voix de l’adulte retentie faiblement dans la pièce. Un seul mot mais pourtant qui retranscrivait parfaitement les pensées de son moniteur :

- Pourquoi ?

Pourquoi ? N’était-ce donc pas évident aux yeux de Daevlyn ? N’avait-il toujours pas comprit ? N’avait-il pas idée de la raison du comportement brutal de l’adolescent à son égard ? Ne souhaitant pas épiloguer la dessus en un moment pareil, Asiel se contenta de répondre, brisant le silence de  leur respiration saccadée :

- Je suis à toi moi aussi maintenant. Je t’aime Daevlyn.

A ces mots, Asiel s’arracha à la douceur de la peau de Daevlyn et s’éloigna de lui, plongeant son regard de pierre dans les yeux de son amant, comme pour appuyer ses dires. Il n’avait pas honte, il assumait entièrement l’amour qu’il vouait à Daevlyn. Et comme pour confirmer toutes ses paroles non dites échangées à travers un simple regard, Asiel commença à bouger de lui-même, entamant un ample va et vient afin de s’habituer progressivement à la présence toujours un peu douloureuse de son amant en lui. A aucun moment leurs yeux ne se quittèrent. Leur front de collèrent l’un à l’autre pour ne plus se décoller, suivant le rythme de leur déhanché. Leur corps se  mouvaient en un ballet érotique et sensuel au gré d’une mélodie qu’eux seuls pouvaient entendre. Leur souffle saccadé et irrégulier qui caressait leur visage, battait la cadence de leur plaisir mutuel.

A travers le regard empli de remerciements que lui adressait à présent Daevlyn, Asiel sût qu’il avait comprit son geste et la raison qui l’avait poussé à agir ainsi. Asiel offrait à Daevlyn son bien le plus précieux, la pureté de son âme, à défaut de celle de son corps. Il lui offrait ce que jamais personne avant lui n’avait prit et ce que personne d’autre ne prendra jamais. Il s’offrait entièrement à lui et à lui seul, plaçant entre ses mains, sa confiance, son amour son corps et son âme. Pour la première fois de sa vie, Asiel s’était laissé prendre, et jamais il n’aurait cru que se donner à la personne aimée puisse être aussi beau et magique.

Un court instant après sa déclaration, Asiel vit Daevlyn ouvrir la bouche et commencer à parler :

- Moi aussi je t’ai…

Sachant pertinemment que Daevlyn ne répondait en aucun cas à son amour, Asiel se jeta sur ses lèvres, le contraignant au silence. Il ne voulait pas entendre des paroles prononcées par compassion. non, il préférait vivre un amour à sens unique plutôt que de vivre un amour faut. Ce qui lui importait le plus, c’était les sentiments qu’il éprouvait pour Daevlyn. Certes il avait mal de ne pas être aimé en retour, mais même s’il ne répondait pas à ses sentiments, Daevlyn l’aimait avec son corps. Tous ses gestes étaient là, lui criant sa passion et son amour à sa façon.

Le baiser qu’ils échangèrent ne fit qu’augmenter leur désir et les exciter davantage. Sentant la fatigue venir, Asiel ralentit le rythme de l’ondulation de son bassin, mais Daevlyn était là pour le soutenir. Lorsque l’adulte qui connaissait parfaitement le corps qui s’offrait à lui toucha un point de l’anatomie du jeune garçon, Asiel ouvrit la bouche en un cri de plaisir muet, suppliant mentalement son amant de renouveler ce geste qui lui apportait un plaisir jusque là encore inconnu. Jamais Asiel n’aurait pensé éprouver autant de plaisir en s’offrant ainsi, et ce qu’il ressentait à présent était au delà de toute espérance.

Se sentant tous deux aux portes de la jouissance, ils misèrent les dernières forces qui leur restaient dans un déhanché toujours plus cadencé et après un ultime coup de rein plus violent et profond de la part du moniteur, tous deux jouirent de concert en un gémissement d’extase.

A bout de force, ils se laissèrent retomber dans le lit, Asiel allongé sur Daevlyn, la tête sur son torse, il écoutait avec plénitude, les battements endiablés de son coeur.

Ce ne fut qu’un long moment plus tard, après de multiples baisers échangés, que Daevlyn consentit à se retirer de son amant, qui vient s’allonger à ses côtés. Collés l’un contre l’autre, la douce chaleur qui les enveloppait continuait son rôle d’apaisement de leur cœur en convalescence. Entendant la respiration de Daevlyn ralentir, signe d’un endormissement proche, Asiel lui demanda doucement, ne souhaitant pas resté éveillé seul :

- Daevlyn ?

- Oui ? répondit-il d’une voix endormie.

- Tu vas te rendre à l’enterrement de ta mère ?

A ces mots, Asiel sentit Daevlyn tressaillir contre lui, et regretta aussitôt ses paroles. A vrai dire, il n’avait pas réellement réfléchi aux conséquences que ses questions pourraient avoir, et il se gifla mentalement.

- Je…

Voir ainsi Daevlyn dans un tel état de détresse bouleversa profondément l’adolescent. C’était encore une fois de sa faute. Cependant, face à la détresse qui émanait de son amant, Asiel se reprit et, se relevant sur un coude, il plongea son regard dans celui de son moniteur et déclara :

- C’était la dernière volonté de ta mère Daevlyn… Ne laisse pas ton père gagner. Prouves-lui qu’il n’a pas réussi à te détruire !

A la vue des larmes qui inondaient les yeux de Daevlyn, Asiel sentit son coeur se serrer.

Il s’en voulait d’aborder un tel sujet après le moment d’amour qu’ils venaient de passer, mais il valait mieux battre le fer tant qu’il était chaud. S’ils ne crevaient pas l’abcès maintenant, cela ne ferait que reculer l’échéance, et ils se sentirent tous deux de plus en plus mal.

- Je n’y arrivera pas. Je… Je ne pourrais pas lui faire face… seul…

Tant de détresse dans la voix de l’adulte, tant de peur et de tristesse. Daevlyn semblait totalement abattu, toute sa confiance en lui s’était comme envolée, et il donnait l’air d’un enfant effrayé par son père après que celui-ci l’ai réprimander. Malgré la métaphore, c’était un peu ce qu’il se passait en réalité. Asiel le comprenait parfaitement, Daevlyn avait peur d’affronter de nouveau son père, et le regard de sa famille au complet de surcroît. La boule au ventre, il demanda :

- Veux-tu que Raphaël t’accompagne ?

Asiel sentit Daevlyn sursauter à l’entente du nom de son amant. Avait-il mal ? S’en voulait-il d’avoir agit de la sorte ? La réaction de Daevlyn fit mal à Asiel. Il était indéniable que Daevlyn été fou amoureux de Raphaël. Si Asiel avait pu douter de cela, à présent, il en avait la certitude. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. A présent, il comprenait que cet sorte d’abandon que Raphaël avait pû ressentir était dû au choc de la confrontation avec son père. Seulement, Raphaël arriverait-il à accepter ? Laisserait-il une chance à Daevlyn de s’expliquer ?

A ce moment, Daevlyn demanda, visiblement très inquiet :

- Comment va-t-il ? Est ce qu’il m’en veux. Raphaël… je…

- Je n’en sait rien et je ne chercherais pas à le savoir tout de suite. Déclara alors froidement Asiel.

Oh et puis merde, cela pourra bien attendre encore un peu !!! Pour une fois qu’il pouvait profiter tranquillement de la présence de Daevlyn, il n’allait tout de même pas lui gâcher son plaisir parce qu’il s’inquiète pour son amant tout de même !

Daevlyn sembla se rendre compte de son erreur et de la tristesse de l’adolescent qu’il tenait dans ses bras car il déclara d’une petite voix :

- Je suis désolé Asiel je… J’ai manqué de tact… Je…

Pour rien au monde Asiel n’avait envie de s’aventurer sur cette pente glissante qu’il trouvait beaucoup trop dangereuse à son goût. C’est pourquoi, il décida de changer de sujet avant que la conversation ne s’envenime :

- Si tu veux que je t’accompagne, tu n’as qu’une chose à faire Daevlyn. Il suffit de me le demander et je te soutiendrais.

Ce fut au tour de Daevlyn de se relever et de planter ses émeraudes flamboyantes dans les onyx de l’adolescent. Asiel soutint le regard de son moniteur et fut surprit d’y lire un mélange d’étonnement et de reconnaissance. Pourquoi le regardait-il ainsi ? Avait-il conscience qu’Asiel avait énormément prit sur lui pour lui faire une telle proposition ? Savait-il à quel point il était effrayé par le refus probable de Daevlyn ? Et si Daevlyn préférait y aller avec Raphaël ? Raphaël accepterait-il ? Asiel se maudit lui-même de ne pouvoir s’empêcher de penser à l’adolescent alors qu’il venait lui-même d’en faire la remarque à Daevlyn.

Pourquoi ne parvenait-il pas à le sortir de sa tête ? Pourquoi toutes ses réflexions tournaient-elles autour de l’adolescent et de ce qu’il devait ressentir ? Pourquoi se sentait-il ainsi mal à l’aise de penser à lui ?

Asiel fut tiré de ses pensées par la voix douce et posée de Daevlyn qui déclara :

- Si tu m’accompagnes, je suis prêt à m’y rendre. S’il te plait.

Un faible sourire étira les lèvres de l’adolescent. Certes, il était heureux, mais le cri déchirant de Raphaël qui résonnait dans sa tête, tel le chant d’un loup qui se meurt sous les pâles rayons de la lune, suffit à rayer toute la joie qu’Asiel avait alors pu ressentir. Il se sentait tellement coupable… Au lieu d’aider l’adolescent, il ne faisait que l’enfoncer un peu plus dans sa détresse et dans sa douleur… Il se sentait lamentable d’abuser de la tristesse de Raphaël au profit son  plaisir personnel…

Cependant, ne souhaitant pas inquiéter Daevlyn plus que nécessaire, il se contenta d’acquiescer en un murmure, puis tendrement, il prit possession de ses lèvres, en un baiser tendre et passionné.

Finalement, Daevlyn fini par s’endormir, rassuré par les paroles de l’adolescent. De son côté, Asiel n’arrivait pas à dormir. Le cri déchirant rempli de désespoir de Raphaël résonnait encore et toujours dans son esprit, comme un écho sur les parois d’une falaise. Le malaise qui s’était alors emparé d’Asiel ne le quittait pas, comme pour lui rappeler qu’il ne pourrait pas rester là indéfiniment, que tôt où tard, Raphaël reprendrait les droits sur ce corps qui lui appartenait.

Lassé de toutes ses réflexions qui ne menaient à rien hormis un mal être encore lus profond et saisissant, Asiel se blotti dans les bras de l’adulte, et rassuré par sa présence protectrice, il fini par s’endormir au prix d’un immense effort.

Le lendemain, lorsque Asiel se réveilla, la boule qui s’était logé dans ses entrailles la veille était toujours là. Apparemment, l’angoisse qui l’habitait depuis sa confrontation avec son moniteur avait décidée de ne pas le quitter. Il tenta alors d’en faire abstraction en savourant la douceur du matin. Le souffle chaud et régulier de Daevlyn dans son cou lui indiquait que l’adulte dormait toujours d’un sommeil profond. Comme chaque fois qu’il en avait l’occasion, il se redressa sur un coude et contempla avec un regard empli d’une admiration et d’un amour sans bornes le visage endormit de son amant.

L’adulte sembla s’en rendre compte, car au bout de quelques minutes, ses yeux se mirent à papillonner, comme pour s’acclimater à la lumière éblouissantes des premiers rayons de soleil. Lorsque leur regard se croisèrent Asiel lui adressa un sourire resplendissant auquel Daevlyn répondit avec le même entrain.

Après les tendresses matinales échangées, les deux amants se levèrent et chacun de leur coté, ils vaquèrent à leurs occupations personnelles.

ils ne se retrouvèrent de nouveau ensemble seulement quelques secondes avant d’entrer dans la salle de cantine et de se séparer une fois de plus.

De là où il se trouvait, Asiel observait discrètement Daevlyn qui semblait entretenir une discussion animée avec la directrice. L’adolescent n’avait pas le dont de lire sur les lèvres, et étant trop loin pour capter la conversation, Asiel ne pu connaître le sujet de leur débat animé, mais pourtant, il lui semblait avoir sa propre idée sur le sujet. Ils ne faisait aucun doute que Daevlyn tentait d’argumenter en faveur d’Asiel afin qu’il obtienne la permission de la mégère qu’il l’accompagne à l’enterrement qui devait avoir lieu dans l’après-midi.

Après avoir avalé en vitesse la moitié de son petit déjeuner, Asiel quitta précipitamment le réfectoire et se rendit aux cuisines pour préparer le biberon du poulain. Une fois fait, il se dirigea avec empressement vers le box du jeune animal qui l’accueilli royalement.

Asiel appréciait énormément ce petit être qui gagnait en force et en taille jours après jours. De son côté, Amaranth semblait également s’être habitué aussi bien à la présence de Raphaël que celle d’Asiel et accueillait les deux avec beaucoup d’entrain.

Une petite heure plus tard, des pas provenant de l’entrée de l’écurie attira l’attention du jeune garçon qui se retourna. Lorsque Asiel aperçut Daevlyn venir à sa rencontre, un magnifique sourire étira ses lèvres et, après une dernière caresse au poulain, il sortit du box pour rejoindre son amant. Une fois face à lui, il déposa un rapide baiser papillon sur ses lèvres. Il s’écarta alors de Daevlyn et plongea son regard dans les émeraudes pétillantes de joie de l’adulte. Avant qu’il n’ait le temps de lui demander la raison qui le rendait si joyeux, Daevlyn posa son index sur ses lèvres et murmura :

- Viens…

Perplexe, Asiel ne réagit pas immédiatement et Daevlyn glissa ses doigts entre les siens avant de l’entraîner doucement à sa suite. Asiel resta silencieux quelques secondes, mais lorsqu’ils arrivèrent près de la voiture de Daevlyn, sa curiosité prit le dessus :

- Qu’est-ce que cela signifie Daevlyn ?

- J’ai l’autorisation de la directrice pour t’emmener avec moi… A moins que tu n’ai changé d’avis entre temps… demanda le moniteur d’une voix qui cachait mal sa crainte et son angoisse.

- Oh… murmura l’adolescent surpris que la directrice les laisse partir ensemble.

Puis face à la crainte qu’il lisait dans le regard de son amant, Asiel ajouta d’une voix rassurante :

- Non, je n’ai pas changé d’avis Daevlyn… Je tiens toujours mes paroles. C’est juste que j’ai été surpris que la directrice nous donne son accord…

Daevlyn lui adressa un petit sourire dans lequel il pouvait y lire un profond soulagement, et Asiel y répondit, souhaitant par dessus tout rassurer son moniteur et lui montrer qu’il était là pour lui. Ils prirent place dans la voiture et c’est avec joie et soulagement qu’ils quittèrent momentanément cet endroit lourd en émotions et chargés de souvenirs tous plus angoissants les uns que les autres.

Ils roulèrent pendant quelques heures dans un silence religieux. Daevlyn concentré sur la route et Asiel contemplant le paysage qui défilait sous ses yeux, aucun des deux ne ressentait l’envie ou le besoin de rompre le silence. Ils étaient enfin seuls tous les deux, sans personne sur leur dos pour les surveiller ou leur faire une quelconque réflexion. La main posée sur la cuisse de Daevlyn, Asiel prenait plaisir à marquer sa possession, loin des regards désapprobateurs et impudiques des gens. Il était bien, seul avec l’homme qu’il aimait par dessus tout et profitait de sa présence à ses côtés. Puis, lassé de voir le même paysage depuis qu’ils avaient quitté le centre, Asiel finit par s’endormir, la tête callée contre la vitre. Un sourire attendrit vient illuminer le visage de Daevlyn à la vue de se spectacle.

Deux heures plus tard, Daevlyn se garait devant le mur d’enceinte du cimetière. Il coupa le contact et souffla un grand coup. Puis il se pencha vers Asiel, l’embrassa furtivement et tenta de le réveiller :

- Asiel, on est arrivé…

L’adolescent papillonna des yeux afin de s’acclimater à la lumière vive des rayons du soleil de cette chaude matinée de début d’août avant de se relever lentement. Il bailla longuement et se tourna vers Daevlyn qui lui souriait tendrement. Asiel lui rendit son sourire et prit possession de ses lèvres en un baise doux et tendre.

Après leur baiser, Daevlyn déclara :

- Nous y allons ?

Asiel ne répondit rien, se contentant d’hocher la tête en guise d’approbation. Ils sortirent de la voiture et sentant le mal-être de l’adulte augmenter considérablement à chaque seconde, il s’approcha de lui et le prit le main. Il entrelaça ses doigts aux siens, et après avoir déposer un furtif baiser sur ses lèvres, il murmura un faible “courage” au creux de son oreille.

C’est ainsi, que main dans la main, ils entrèrent dans le cimetière. Daevlyn les guida comme s’il savait parfaitement où il allait et au bout de quelques minutes, ils virent apparaître un attroupement de personne au milieu de l’allée.

Tous les regards convergèrent alors dans leur direction, certains semblant faire un blocage sur leur main liées. Les murmures et critiques semblaient aller bon train mais ils n’en avaient cure.

A un moment, Asiel sentit que Daevlyn avait du mal à continuer et raffermis sa prise autour de sa main, lui faisant comprendre qu’il était là, qu’il ne le laisserait pas seul au milieu de tous, en proie à leurs remarques et leurs regards accusateurs.

Ils s’arrêtèrent à quelques pas du groupe et attendirent patiemment et en silence, le début de la cérémonie. A la fin de celle-ci, Asiel lâcha la main de Daevlyn et recula de quelques pas sous le regard étonné de l’adulte. Asile fixa un point devant lui et intrigué, Daevlyn fit de même, puis il sembla comprendre le souhait de l’adolescent car il lui lança un regard empli de reconnaissance avant de se diriger vers la tombe de sa mère. Là, Asiel le vit tomber à genoux et se prendre le visage dans ses mains, comme s’il voulait masquer sa peine. Le père de Daevlyn lui faisait face à quelques pas de là, leur lançant à tous deux un regard plus qu’explicite vis-à-vis de ses sentiments. A son tour, Asiel ne le quitta pas du regard, le fixant de cet éclat meurtrier qui le caractérisait  si bien. Mal à l’aise sous ce regard de braise, l’homme détourna se détourna de lui pour reporter son attention sur une femme toute de noire vêtue qui pleurait dans les bras d’un homme qui semblait être son mari.

Cependant Asiel ne le quitta pas du regard, s’amusant du comportement gêné de l’homme qui subissait le poids de son regard accusateur. Ce fut un mouvement de Daevlyn qui lui fit lâcher sa proie de vue, et celle-ci en profita pour s’éloigner en compagnie d’un petit groupe de personne.

Lorsque Asiel vit Daevlyn revenir vers lui, une larme roulait silencieusement sur sa joue. L’adolescent s’approcha de lui, et du pouce, il l’effaça tendrement avant de l’embrasser de façon à lui transmettre tout son soutien, son courage et son amour. Durant ces quelques secondes, Asiel oublia tout. Le cimetière, l’enterrement, le regard des autres, tout…. Tout avait disparut… Lorsque leurs lèvres se quittèrent et qu’ils revinrent à la réalité, les commentaires blessants fusèrent à leurs oreilles.

Tentant de rester impassible et indifférent face à la méchanceté des personnes du même sang que Daevlyn pour la plupart, Asiel se contenta de raffermir sa prise sur la main de Daevlyn. Mais alors qu’ils s’éloignaient de quelques pas, une voix qu’il ne connaissait que trop bien s’éleva dans son dos, froide et emplie de dégoût :

- C’est le gamin qu’il baisait quand je suis allé lui annoncer la mort de sa mère ! Comment ose-t-il se montrer avec lui en ce lieu ? N’a-t-il donc aucun respect ? Ma pauvre femme doit se retourner dans sa tombe à le voir s’exhiber en public de cette manière…

Cette fois-ci, ça en fut trop pour Asiel qui s’arrêta subitement. Son regard flamboyant dans lequel dansait une lueur de rage et de haine à l’état pure, disparut le temps d’un battement de paupière et d’une lenteur toute calculée, il se retourna, ignorant totalement les supplications de Daevlyn.

S’il avait prit sur lui pour ignorer les remarques des gens, celle-ci était de trop et était devenue comme on dit, “la goutte d’eau qui fait déborder le vase”. Il s’arracha à l’étreinte de Daevlyn qui tentait désespérément de le retenir et d’un pas rageur, il se dirigea vers le père de son amant.

- Ça suffit !! hurla Asiel. Je vous interdit de dire ce genre de chose est-ce clair ? D’où prenez-vous le droit de juger Daevlyn sur des faits dont vous ne savez strictement rien ? Vous ne savez pas qui je suis ni les liens qui m’unissent à Daevlyn.  Vous vous lamentez sur le sort de votre femme mais ne savez absolument pas ce qu’elle en pense ! Si Daevlyn est là aujourd’hui c’est parce que c’était la dernière volonté de votre épouse !! N’oubliez jamais ceci ! Vous pouvez garder vos remarques et vos critiques pour vous car, si elles ont un jour touché et blessé Daevlyn, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Alors si tout ce que vous avez à lui dire n’est qu’insultes, je vous prie de vous abstenir. Il n’a pas besoin de cela et se porte beaucoup mieux quand vous êtes loin de lui !

Sur ce, il laissa l’adulte comme un con seul au milieu de l’allée et s’empressa de rejoindre Daevlyn, un sourire heureux illuminant son regard. Il attrapa la main de son amant, l’embrassa furtivement et ensemble, ils quittèrent le cimetière.

Une fois à l’abris des regards indiscrets, ne souhaitant pas non plus provoquer plus que nécessaire, Daevlyn se pencha vers son jeune amant et ravi une nouvelle fois ses lèvres en un doux baiser synonyme de remerciements qu’il n’arrivait pas à formuler d’une autre manière.

Le trajet du retour se fit dans le calme et la bonne humeur et lorsqu’ils arrivèrent au ranch, il était déjà tard. Ils firent un saut aux cuisine pour aller chercher le biberon d’Amaranth et tandis qu’Asiel le préparait, Daevlyn leur préparait un sandwich à chacun. Ensemble, ils allèrent nourrir le poulain puis, avisant l’heure tardive, ils se rendirent aux dortoirs.

A regrets, ils se séparèrent sur le pas de leur porte respectives et après un ultime baiser pour se souhaiter une bonne nuit, ils entrèrent chacun dans leur chambre.

Asiel avait besoin de se changer les idées, et avisant le bordel monstre qui régnait dans sa chambre, il entreprit alors de faire le ménage. La musique sur les oreilles, il n’entendit pas les quelques coups frappés à sa porte et sursauta lorsqu’il vit celle-ci s’ouvrir. Mais lorsqu’il aperçut Daevlyn, sa peur s’envola pour laisser place à un sourire radieux alors qu’il éteignait son lecteur MP3. Cependant, celui-ci ne resta pas longtemps non plus, à la vue de l’air grave qu’abordait l’adulte. Asiel se demanda aussitôt ce qui avait bien pût arriver à son moniteur en si peu de temps, mais celui-ci ne lui laissa pas le temps de se poser des questions.

- Tu sais Asiel, pour tout à l’heure…

Sachant pertinemment ce qu’allait lui dire l’adulte, Asiel lui coupa la parole et s’exclama d’un air désolé :

- Je suis désolé Daevlyn, c’est vrai je n’aurais pas dû parler à ton père de cette façon, je…

- Je ne suis pas là pour te faire une quelconque réflexion sur tes agissements Asiel. En fait je… C’est moi qui tiens à te remercier pour ce que tu as fait. Je… Tu m’as aidé à relever la tête et à vivre de nouveau. Je voulais que tu le saches, je t’aime Asiel…

Un long silence suivit cette déclaration inattendue. Asiel prenait le temps pour digérer l’information reçue, tandis ce que la dernière phrase de Daevlyn repassait en boucle dans son esprit. Ce n’était pas possible, Daevlyn avait sûrement dû faire une erreur sur le prénom, c’était la seule explication valable… Jamais Daevlyn n’aurait déclaré son amour à Asiel ! Pourquoi ? Simplement parce que Daevlyn ne l’aimait pas lui mais Raphaël… Raphaël dont le cri déchirant vrillait son esprit… Un cri d’animal blessé en plein coeur, un cri déchirant chargé de tristesse, de souffrance et de désespoir… Un cri qui reflétait le déchirement de son âme et le brisement de son coeur.

Soudain, un cri déchirant retentit aux oreilles de Daevlyn qui sursauta violemment, ne comprenant pas les raisons de ce cri. Puis, alors qu’il s’approchait pour prendre l’adolescent dans ses bras, deux améthystes brillantes de larmes lui firent face. A cette vue, Daevlyn stoppa immédiatement tout mouvement, comme hypnotisé par le regard douloureux que Raphaël posait sur lui.

avant que Daevlyn n’ai le temps de dire quoi que se soit, Raphaël prit la parole, d’un ton accusateur mais qui reflétait malgré tout un profond désespoir et une rancoeur sans limites :

- Salaud !! Tu n’es qu’un salaud ! Je te déteste, et lui aussi ! Tu t’es bien foutu de ma gueule ! Et dire que moi, en parfait petit con que j’ai été je t’ai cru ! J’ai cru à tes paroles tendres et à tes mots d’amour, j’arrive pas à croire que j’ai été aussi naïf ! J’aurais pourtant dû me douter que tu étais comme “lui” ! Tu cherchais la même chose que “lui” en réalité ! Tu ne vaut pas mieux ! Et moi qui croyais réellement que tu m’aimais ! Je ne comprend pas la raison que tu as eut de jouer avec moi ainsi ! Tu aurait très bien pu prendre ce que tu voulais, comme “lui” le faisait, sans me faire miroiter le paradis entre tes bras ! Tu m’as fait revivre et à présent tu m’achèves de la pire des manières qu’il soit ! Je te hais, et je le hais lui aussi pour profiter de mon corps comme il le fait ! Je te hais ! Je te hais !!!

Daevlyn était littéralement choqué par les paroles de l’adolescent. Comment pouvait-il penser une chose pareille ? A bien y réfléchir, c’est vrai que Daevlyn s’était comporter de façon plus que douteuse. Avouer son amour pour Asiel dans le dos de Raphaël était la pire connerie qu’il puisse faire.

Alors que l’adolescent commençait à devenir hystérique, ses cris retentissant dans la pièce, Daevlyn tenta de calmer Raphaël par des paroles apaisantes, mais face à la non réaction du jeune garçon qui ne l’entendait pas, il le gifla violemment. Aussitôt, le silence se fit dans la chambre, alors que RAphaël regardait Daevlyn d’un air profondément choqué et blessé. Jamais il n’aurait cru qu’un jour, Daevlyn puisse lever la main sur lui.

- Tu es calmé ? demanda alors l’adulte d’une voix calme.

Raphaël ne répondit rien, se contentant de le fusiller du regard, malgré les larmes qui perlaient aux coin de ses yeux, lui donnant un air beaucoup moins crédible. Cependant, Raphaël n’en avait cure, et continuait de mitrailler son moniteur.

- Je te déteste !

- Je sais, tu me l’as déjà dit, mais avant, j’aimerais que tu m’écoutes !

- Je ne veux rien savoir, et encore moins venant de ta part ! répondit l’adolescent, sourd aux tentatives d’approches de Daevlyn.

Ignorant les paroles de l’adolescent, Daevlyn poursuivit :

- Te souviens tu ce que tu m’as dit le jour où tu m’as dévoilé comment était apparu Asiel ?

Raphaël restait sourd aux questions que lui posait son moniteur, et se foutait complètement de ce qu’il racontait. Il ne voulait pas savoir !

- Réponds-moi !!! s’exclama alors Daevlyn en haussant le ton, énervé par l’attitude puérile de Raphaël.

Alors que l’adolescent ne répondait toujours pas, Daevlyn ajouta d’une voix plus calme mais néanmoins toujours aussi autoritaire :

- Ne m’oblige pas à me mettre en colère Raphaël !

- Oui ! cria Raphaël, lui aussi énervé par les questions que lui posait Daevlyn ! Je m’en souviens parfaitement, je suis pas complètement sénile non plus !

- Qu’est ce que tu m’as répondu ?

- C’est toi le vieux sénile apparemment ! râla Raphaël. Si tu t’en souviens pas je vais te le redire et cette fois-ci imprime le bien parce que je ne me répéterais pas une troisième fois ! Je t’ai dis qu’Asiel était apparut parce que je l’avais appelé !

Daevlyn s’agenouilla face à l’adolescent qui s’était assit sur le lit et déclara d’une voix calme, presque tendre :

- Raphaël, tu le sais mieux que moi-même, mais lorsque ton père te faisait subir tout ça, ton âme s’est scindée en deux partie. L’une c’est toi, avec tes peur et tes faiblesses, et l’autre c’est Asiel, avec ton courage, ton insolence et parfois même ta méchanceté. Vous n’êtes qu’une seule et même personne Raphaël. Je t’aime pour ce que tu es toi, et déclarer mon amour à Asiel c’est ma façon de t’accepter tel que tu es, avec tes qualités et tes défauts. Accepter mon amour pour Asiel, c’est t’accepter en entier, tel que tu étais et tel que tu seras lorsque vous ne ferez de nouveau plus qu’une seule et même âme.

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 19:20 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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