Mourir pour revivre - Chapitre 36

Chapitre 36 écrit par Lybertys

Entrelacés ainsi, Daevlyn avait presque perdu toute notion du monde qui l’entourait. Sa seule préoccupation résidait dans l’être qu’il tenait dans les bras. Peu à peu Daevlyn sentait le corps de Raphaël s’alourdir dans ses bras, signifiant qu’il se détendait parfaitement et commençait à s’assoupir. Mais alors que l’adulte fermait lui aussi les yeux pour profiter de l’instant, il entendit la voix nasillarde de la directrice qui retentit subitement faisant sursauter l’adolescent :

- Daevlyn ! Venez par là !

- Qu’est-ce qu’elle me veut encore ! Grogna l’adulte.

Pourquoi fallait-il toujours qu’elle vienne au mauvais moment, ne pouvait-elle pas les laisser en paix au moins quelques heures ? Le petit rire d’amusement de Raphaël à propos de sa réaction eut l’effet de faire baisser la tension que Daevlyn avait pu ressentir. C’était incroyable comme Raphaël pouvait l’apaiser et le calmer. C’est pourtant à contre cœur qu’il s’arracha à l’étreinte de l’adolescent. Celui-ci s’étira longuement avant de lui lancer un regard amoureux plein de reconnaissance, un regard qui redonnait beaucoup de force à l’adulte, la force d’aller supporter cette femme et de s’éloigner de Raphaël. Avant de s’éloigner, il lui murmura cependant :

- Ne t’éloigne pas du groupe… je t’en supplie… reste là où je pourrait veiller sur toi…

Daevlyn fut soulagé de voir l’acquiescement de l’adolescent par un hochement de tête, une maigre compensation à tout cela. Il lui offrit un dernier sourire tandis qu’au loin, la directrice beuglait :

- Daevlyn ! C’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

- Ta gueule grognasse ! Siffla Daevlyn entre ses dents, souriant hypocritement à la directrice qui semblait de plus en plus perdre patience face au comportement de Daevlyn.

C’était incroyable comme cette femme réussissait à lui faire perdre patience. Il se dirigea d’une lenteur calculée auprès d’elle, ne voulant pas céder à sa demande aussi facilement. A peine fut-il arrivé à sa hauteur qu’elle commença déjà à le harceler.

- Vous me ferez le plaisir de vous presser un peu plus la prochaine fois.

- Veuillez m’excuser, mais Raphaël avait besoin de moi, répondit Daevlyn d’un air faussement poli.

- Il a choisit de ne pas venir, mais cela ne vous dispense pas de venir vous occuper des autres enfants. Qu’il reste dans son coin. Nous avons besoin de vous, il nous manque un joueur dans une équipe.

Daevlyn préféra garder son calme et ne pas répondre à sa provocation. Rien ne servait d’empirer l’état de fragilité dans lequel il se trouvait. Cette femme prenait un malin plaisir à jouir du pouvoir qu’elle avait entre les mains, et Daevlyn savait que c’était peine perdue que de tenter d’améliorer quoi que ce soit avec elle ou de lui répondre quelque chose. Il se dirigea vers le lieu où les enfants jouaient, sans un regard pour cette femme qu’il méprisait. Il jeta plusieurs coups d’œil à l’endroit où se trouvait Raphaël, s’assurant à chaque fois qu’il était toujours à sa place. Il finit tout de même par se prendre au jeu, tentant d’évacuer le stress qu’il avait accumulé, bien qu’il aurait préféré jouer avec Raphaël.

Ce ne fut qu’un petit moment après, pendant une pause, que Daevlyn chercha de nouveau des yeux Raphaël. L’inquiétude monta aussitôt lorsqu’il vit que celui-ci ne se trouvait plus près de l’arbre où il l’avait quitté. Il s’excusa rapidement auprès des autres et partit à sa recherche de son amant. L’inquiétude laissa bientôt place à l’angoisse lorsqu’il vit qu’il ne se trouvait même pas dans les parages. Ce fut la voix de la directrice qui le guida intuitivement jusqu’à Raphaël. Lorsqu’il arriva vers eux, son sang ne fit qu’un tour. Raphaël l’eau jusqu’aux genoux continuait de reculer terrifié par la directrice qui semblait lui cracher son venin. Daevlyn tenta immédiatement de l’appeler, qu’il régisse. Le voir dans cet état de torpeur, paralysé et hypnotisé par le regard mauvais de cette femme lui déchirait le cœur. Il maîtrisa sa haine profonde et son envie soudaine de meurtre pour aller porter secours à celui qu’il aimait plus que tout. L’adolescent restait sourd à ses appels, si bien que Daevlyn n’hésita pas et il l’attrapa par le bras d’une poigne ferme. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu réagir Raphaël ainsi, tellement longtemps qu’il avait presque oublié l’enfant chétif et peureux qu’il avait était. En quelques heures cette femme avait détruit Raphaël. L’adolescent sursauta violemment, et lâcha un cri de terreur ne semblant même plus reconnaître Daevlyn.

Totalement terrifié, il se débattit, envoyant des coups à l’aveuglette, hurlant sa terreur. Daevlyn crut ne jamais tenir le voir ainsi. Il l’attira à lui, et le serra dans ses bras. Ignorant les coups qui pleuvaient sur son torse, il raffermi son étreinte sur la taille de l’adolescent, lui caressant tendrement les cheveux, tout en lui parlant d’une voix douce :

- Raphaël  C’est moi ! Calmes toi Raphaël ! C’est Daevlyn, je suis là, je te protège… chuuuut ne pleures plus… je suis là… calmes toi…

A l’entente du prénom de Daevlyn, Raphaël se calma subitement, comme par magie. Mais Daevlyn percevant toujours sa détresse continua à le rassurer. Raphaël laissa alors libre court à ses sanglot, enfouissant son visage dans la chemise de son moniteur.

- Dae… Daevlyn… je pardon… excuses moi… Daevlyn…

- Chuuut… ne dis rien… répondit Daevlyn en lui caressant le dos en signe de réconfort.

Voyant que Raphaël allait un peu mieux, l’adulte reporta son attention sur la directrice, responsable de l’état de son amant. Il déclara d’une voix froide et tranchante :

- Je peux savoir à quoi vous jouez ? N’avez vous pas remarqué qu’il était terrorisé ? Vous vous en foutez de savoir ce qu’il a pu ressentir à cet instant ? Mais vous êtes complètement dérangée ma parole ! S’emporta Daevlyn. Vous êtes en train d’anéantir tout le travail que j’ai accompli avec Raphaël ! Je ne veux plus vous voir vous approcher de Raphaël ou je ne répondrais plus de mes actes ! J’espère avoir été suffisamment clair !

Jamais Daevlyn ne s’était sentit aussi furieux. Sans attendre de réponse, il souleva Raphaël et le porta jusque sur la rive, sachant pertinemment qu’il n’était pas en état de marcher. Il sentit les jambes de Raphaël s’enrouler autour de son bassin, et ses bras s’entourer autour de sa nuque. Daevlyn ne voulait pas se le dire, mais il avait eut terriblement peur de voir Raphaël retomber dans un état proche de celui qu’il avait eut lors de son arrivée. Sentir l’adolescent accroché ainsi à lui, le rassurait. Savoir que rien ni personne ne pourrait effacer ou altérer les liens qui les unissaient lui donner la force de le soutenir. Il se jura que jamais cette femme ne parviendrait à les séparer, jamais elle ne pourrait être un obstacle à leur amour. Raphaël avait besoin de lui plus que tout, et il serait là pour lui toute sa vie durant.

Trop occupé à tenter de calmer l’adolescent, Daevlyn ne vit pas le regard empli de haine et le sourire en coin qu’abordait à présent la directrice. Quant aux autres moniteurs et aux pensionnaires, ils étaient bien trop concentrés sur la scène qui se déroulait sous leur yeux pour faire attention à elle.

Encore sous le coup de l’émotion et de la colère qu’il pouvait ressentir, Daevlyn préféra se concentrer entièrement sur Raphaël, et son état critique. Plus que tout en cet instant, l’adolescent avait besoin de lui. L’adulte s’approcha d’un arbre et déposa délicatement Raphaël sur le sol. Puis, faisant fit du regard des autres, il s’installa à ses côtés et le serra dans ses bras. Bercé par les caresses et la respiration de Daevlyn, Raphaël fini par s’endormir. Durant tout ce temps, Daevlyn veilla sur son sommeil, déposant de temps en temps des baisers papillons sur ses cheveux. Les regards posés sur eux finirent par se lasser, et chacun retourna à ses préoccupations, jetant de temps en temps

cependant un regard dans leur direction. Daevlyn se contentait de veiller sur son amant et sur son sommeil devenu maintenant lourd et profond, signifiant qu’il dormait presque paisiblement.

Lorsque l’adolescent se réveilla il déclara à Daevlyn d’une voix encore endormie :

- Daevlyn… je voudrais rentrer…

- Oui mon Ange, on rentre… Viens, répondit Daevlyn en lui tendant la main après s’être levé.

Prendre un peu de temps pour eux deux ne serait pas du luxe. Il se hâta de prévenir Michael qu’il rentrait en compagnie de Raphaël au centre, prenant soin d’éviter la directrice. Puis côtes à côtes, il s’enfoncèrent dans les bois.

Une fois qu’ils furent assez éloigné, il sentit la main de Raphaël se glisser timidement dans la sienne. Ils marchèrent en silence, profitant du calme et du repos que leur apportait la forêt. Jusqu’à ce qu’un murmure de l’adolescent vienne s’ajouter à la sérénité de la forêt :

- Merci… Je t’aime Daevlyn…

Daevlyn ne se lassait pas d’entendre ces mots de la part de l’adolescent. Il ne répondit rien et s’arrêta subitement, emplie d’une joie profonde. Faisant face à Raphaël, il lui releva le visage et avec une infinie douceur, il prit possession de ces lèvres.

Ce simple baiser raviva la flamme de désir de Daevlyn en à peine une seconde. Par ce simple effleurement, il sentait la passion prendre possession de son être. Il se fondait en Raphaël, et avait l’impression de n’être que le prolongement de l’adolescent, une partie de Raphaël. Tout ses soucis, toutes ses inquiétudes s’envolèrent pour se concentrer uniquement sur Raphaël et sur ses lèvres. Il le sentait s’embraser lui aussi par se simple baiser papillon. Après celui-ci, leur regard se croisèrent pour ne plus se lâcher. Chacun pouvait lire dans le regard de l’autre l’envie qu’avait procuré ce simple frôlement. Sans rompre le contact visuel, Daevlyn rapprocha leur deux corps et lui murmura tout contre sa bouche :

- J’ai envie de toi… tu me rends fou Raphaël… Sois mien encore une fois…

Voir Raphaël se mettre à rougir violemment ne fit qu’attiser son désir. Daevlyn lui sourit tendrement, pour le rassurer. Avec une sensualité déconcertante, Raphaël colla son bassin à celui de Daevlyn s’emparant de ses lèvres, offrant par la même une réponse favorable à son invitation. Trop heureux, Daevlyn ne se fit pas prier. Il souleva son amant aussi facilement que s’il ne pesait rien et posa ses mains sous ses fesses avant de l’emmener un peu plus profondément dans les bois, près d’une clairière à quelques pas d’ici dont il se remémorait l’emplacement. Arrivé à l’endroit voulut, Daevlyn retira ses mains de ses fesses et l’adolescent  se laissa glisser sur le sol , arrachant un gémissement de plaisir à l’adulte lorsque son corps de frotta contre son érection grandissante. Jamais il n’avait vu quelqu’un faire preuve d’autant de sensualité. Avec douceur, Daevlyn prit possession des lèvres de son jeune amant, faisant durer le baiser le plus longtemps possible, se délectant à chaque instant de celles-ci. Sa langue parcourait ses lèvres offertes, sans pour autant partir à la découverte de sa bouche. Ils avaient tout leur temps, et Daevlyn comptait bien en profiter et en faire profiter Raphaël un maximum. Raphaël sembla être du même avis que Daevlyn ou du moins il se laisser aller sous les attentions de son moniteur. Daevlyn en profita pour le tester, et voir combien de temps il tiendrait. A dire vrai, il espéra qu’il craque rapidement, car déjà sa langue lui manquait terriblement. Mais lorsque Raphaël s’aperçu que Daevlyn se jouait de lui, il lui fit part de son mécontentement et mit fin au baiser.

Boudeuse, sa langue partie à la découverte de la peau fine et sensible du cou de son moniteur. Daevlyn ne put alors contenir un gémissement, finalement heureux du résultat du tour qu’il lui avait jouait. Mais bientôt son amusement laissa place au plaisir ressentit lorsque la langue de Raphaël s’attarda sur le lobe de son oreille. Rien que le fait de sentir son souffle chaud dans son cou, lui donnait des frissons. Daevlyn ne retint pas ses gémissements de plaisir, et bientôt la main de Raphaël vint se poser sur sa nuque, la caressant longuement du bout des doigts, jouant avec les petits cheveux qui parsemaient sa nuque.

Rechignant à rester inactif plus longtemps, Daevlyn prit possession de la bouche de l’adolescent qu’il embrassa passionnément tandis que ses mains passaient sous son t-shirt, partant en exploration sur le torse de l’adolescent. Pouvoir partir de nouveau à la découverte de la peau si fine de son amant et lui arracher des gémissements lui procurait une toute autre forme de plaisir. Les doigts experts de l’adulte s’attardèrent sur l’un des tétons de l’adolescent, déjà durci par le plaisir.

L’une des mains de Daevlyn, plus téméraire, alla finir sa course dans le jean de l’adolescent et se posa sur l’une de ses fesses qu’elle caressa longuement. Le corps de Raphaël se cambra sous le plaisir et son bassin vint se frotter langoureusement contre celui de son moniteur, ne faisait qu’augmenter dangereusement l’excitation de ce dernier.

Alors que la langue de Daevlyn refaisait connaissance avec le cou du jeune garçon, Raphaël rejeta la tête en arrière dans un cri muet tandis que ces doigts se perdaient dans la chevelure indomptable de son amant. Même durant cet acte, il était impossible de ne pas remarquer les progrès qu’avait accomplis l’adolescent. Voir l’adolescent se laisser aller dans ses bras ainsi, envahissait son cœur d’une douce chaleur et d’un amour infini. Arrivant à bout de patience, Daevlyn mis fin à la torture qu’il infligeait à l’adolescent et entreprit de lui retirer son t-shirt, voulant sentir sa peau nue tout contre lui. Daevlyn sentit Raphaël frissonner au contact de ses doigts sur sa peau laiteuse et satinée. Celui-ci mis bas à la distance minime qui séparait leur deux corps. Daevlyn ferma les yeux tentant de se maîtriser un instant lorsqu’il sentit les mains de Raphaël quitter ses cheveux pour se glisser le long de son dos, le caressant du bout des doigts en un léger effleurement. Il frissonna de plaisir, s’enflammant un peu plus à cette simple caresse. Raphaël réitéra son geste avant de terminer sa course sur les fesses de son  amant en lui adressant un sourire ravis. Daevlyn crut ne jamais tenir à cette seconde série de caresses. Il répondit cependant à son sourire, et émit un son qui ressemblait à un petit éclat de rire et de satisfaction devant la prise de confiance de l’adolescent. Mais celui-ci, semblant réaliser sa propre audace, se mit à rougir. Daevlyn sentit que celui-ci allait retirer ses mains et il voulut l’en empêcher. Avec douceur, il replaça les mains de l’adolescent à leur place initiale et alla poser les siennes sur le fessier du jeune garçon, en lui volant un baiser au passage.

Très vite, l’effleurement se fit contact et le désir de sentir l’autre plus ardent. Les gestes gagnèrent en précision et les caresses se firent très vite plus intimes et plus poussées. Galvanisé par les petits cris que poussait Raphaël lorsqu’il frôlait une zone sensible, Daevlyn entreprit de terminer ce qu’il avait commencé précédemment, c’est-à-dire,  déshabiller son jeune amant. D’une main habile, il déboucla la ceinture qui retenait son jean et sa main s’engouffra rapidement à l’intérieur, caressant son intimité à travers son boxer.

Raphaël se mordit violemment la lèvre afin de retenir un cri de plaisir. L’adolescent se cambra violemment, retenant un cri de plaisir, ondulant ses hanches contre la main de son moniteur afin d’accentuer le contact de sa main sur sa virilité. D’une pression de la jambe, Daevlyn écarta celles de son amant et ondula du bassin, collant ainsi son aine contre celle de Raphaël.

Ils gémirent de concert tandis que leur corps suivaient le rythme d’une danse vieille comme le monde, mimant l’acte sexuel que le désir qu’ils ressentaient pour l’autre ne rendait que plus empressé. Au bord du gouffre, Daevlyn perdit l’équilibre et plongea, entraînant Raphaël dans sa chute. Très vite, leurs gestes gagnèrent en assurance et en avidité. Le pur désir du corps de l’autre se faisait maintenant clairement ressentir. Seul un dernier obstacle à leur union persistait et Daevlyn entreprit de le supprimer. Le désir de sentir l’autre nu sous leurs caresses se fit de plus en plus pressant, et bientôt, Daevlyn faisait glisser le jean de Raphaël, entraînant son boxer par la même occasion. Une fois les derniers remparts à sa nudité tombés, Raphaël les envoya au loin d’un coup de pied et batailla longuement avant d’arriver à quitter ses chaussettes mouillées, ce qui fit rire Daevlyn. Raphaël lui envoya un coup de coude dans les côtes lui montrant qu’il n’appréciait pas que Daevlyn se moque de lui, mais un sourire amusé détrompait sa précédente action. Mais bientôt cet instant fut oublié et Daevlyn ne résista pas à voir ce corps nu offert à lui. Il le souleva aisément et s’empara avidement de ses lèvres, explorant sa bouche sans aucune pudeur. Raphaël se mis de nouveau à onduler du bassin. Raphaël ne résista pas et un cri plaintif passa la barrière de ses lèvres entrouvertes pour aller se perdre dans le cou de Daevlyn, lorsque celui-ci lui infligea une caresse intime bien plus prononcée que les précédentes. Trop heureux de la réaction spontanée de Raphaël, Daevlyn s’activa à embraser le corps de son amant plus qu’il ne l’était déjà. Il voulait qu’il se consume de désir, qu’il se noie dans les limbes du plaisir charnel, qu’il se laisse aller à prendre réellement du plaisir, sans être bloquer par sa pudeur et les obstacles qu’il s’était fixé par pure protection. Il déposa l’adolescent et avec douceur il l’allongea sur le sol. L’humidité de l’herbe fraîche fit tressaillir le jeune garçon qui se cambra un peu plus, comblant l’espace qui séparait encore leur deux corps.

Après un langoureux baiser passionné, Daevlyn s’arracha de l’étreinte de Raphaël puis se mit à genoux. Là, il l’observa longuement, redessinant du regard les moindres contours de son corps. La beauté de celui-ci était époustouflante, et dire qu’il cachait un corps si parfait. Aux yeux de Daevlyn les cicatrises qui meurtrissaient le corps de Raphaël n’existaient même plus. Elle faisait partit intégrantes de Raphaël. A son regard, vint s’ajouter ses doigts qui partirent de son torse, glissèrent le long de ses côtes pour achever leur course sur son intimité.

Galvanisé par les cri que Raphaël ne retenait plus, Daevlyn entrait dans un sorte d’état de transe. N’y tenant plus, il joignit sa langue à ses mains, prenant plaisir à se délecter de la peau fine et sensible de son aine, laissant des traînées de lave en fusion partout où elle passait.

Ne pouvant plus contenir le désir qui lui vrillait douloureusement les reins, Daevlyn entreprit de passer aux choses sérieuses, jugeant avoir suffisamment attendu. Raphaël semblait d’ailleurs être dans le même état que lui, sa peau luisante de sueur s’embrasait au moindre contact effleurement de Daevlyn. Son corps répondait positivement aux avances de celui-ci. Mais Daevlyn voulait lui faire connaître encore de nouvelles sensations, et profiter de ce corps si sensible et si réactif. Sentir tout le corps de Raphaël s’arquer sous l’afflux de sensations que lui procurait la langue habile de Daevlyn, renforçait une fois de plus le désir de l’adulte.

Sous les caresses expertes de son amant, Raphaël se libéra dans un gémissement rauque, se cambrant violemment sous l’effet du plaisir ressenti. Daevlyn lui adressa un sourire satisfait qui fit rougir l’adolescent jusqu’à la pointe de ses cheveux, ce qui accentua le sourire de l’adulte. Agacé par son comportement, Raphaël lui attrapa le col de sa

chemise et l’attira à lui afin de lui voler un baiser. Ne s’attendant pas à une telle réaction de la part de son jeune amant, Daevlyn ne répondit pas immédiatement au baiser, mais lorsque la langue de Raphaël vint quémander l’accès à sa bouche, il revint sur terre et répondit à sa demande avec passion. Fougueusement, il reprit le contrôle du baiser qui les laissa tous deux pantelant. Fébrilement, Daevlyn retraça du bout des doigts, le contour du visage aux traits androgynes de l’adolescent. C’était fou ce que ce jeune homme pouvait lui faire ressentir en si peu de temps. Il le menait sur des chemins tortueux à la limite de la folie, frôlant l’extase de très près.

Soudain, comme prit d’une pulsion subite, Raphaël s’empara brutalement des lèvres de son amant. Semblant être pris d’une peur subite, il s’accrocha à lui de toute ses forces, le serrant dans ses bras comme pour le retenir.

- Ne part pas…. m’abandonne pas Daevlyn… reste avec moi… je t’en supplie…

Surprit et inquiet par les  soudains sanglots de l’adolescent, Daevlyn se releva sur ses coudes et le regarda dans les yeux. Du pouce, il essuya les larmes qui roulaient sur ses joues avant de répondre tendrement :

- Jamais je ne t’abandonnerais Raphaël, jamais je ne partirai…

- Embrasse moi Daevlyn… gémit l’adolescent en une supplication.

L’adulte ne se le fit pas dire deux fois. Face à l’inquiétude et à la peur qu’il pouvait lire dans le regard de son jeune amant, il l’embrassa avec tout l’amour et toute la tendresse dont il était capable. Cette réaction lui rappelait que Raphaël n’allait pas encore parfaitement bien. Il avait certes fait beaucoup de progrès, mais sa terreur était encore là.

Préférant calmer le jeu et ne voulant surtout pas brusquer l’adolescent, il s’éloigna. En réalité, il n’aurait pu rester une seconde de plus près de lui, en sachant qu’il ne devait pas aller plus loin, il aurait craqué à l’instant. Cependant, lorsqu’il commença à s’éloigner de Raphaël, il fut retenu par le bras et par un regard suppliant :

- S’il te plait… dit Raphaël dans un souffle.

Convaincu par le regard si troublant de l’adolescent, Daevlyn reprit sa place initiale et du bout des doigts, il lui caressa lentement le torse, cherchant à attiser de nouveau ce feu qui dormait en lui. Il ne fallu pas longtemps au jeune garçon avant qu’il ne sente ses reins s’embraser de nouveau de se désir que faisait naître Daevlyn. Heureux de ce revirement de situation Daevlyn continua sur sa lancée. Très vite, il sembla en falloir plus à Raphaël, car fébrilement celui-ci glissa ses doigts sous la chemise de son moniteur, entreprenant l’exploration de son torse finement musclé et bien dessiné. Posant les mains sur son torse, Raphaël repoussa Daevlyn, le forçant à s’allonger, et prit place au dessus de lui. Daevlyn se laissa faire curieux de la suite, et surtout hypnotisé par le regard de son amant. Raphaël releva le t-shirt de son amant, et entreprit de faire connaissance avec son torse puissant. Cependant, ne semblant pas se sentir prés à aller plus loin, il se contenta de lui embrasser chaque parcelle de peau recouvrant son torse, poussant même le vice à descendre jusque sur le bas de son ventre, mais jamais plus bas. Relevant la tête, il adressa un faible sourire d’excuses à Daevlyn, qui le rassura d’un sourire, comprenant tout à fait sa retenue. Tout dans l’attitude de Raphaël avait une connotation enfantine, et l’innocence dont il faisait preuve ne faisait qu’attiser le désir de Daevlyn. Tel un bouton de rose qui s’ouvre pour la première fois aux rayons du soleil, Raphaël goûtait pour la première fois aux plaisirs des jeux érotiques. Sous l’effet combiné de ses mains et de ses lèvres, Raphaël arracha un premier gémissement à son moniteur, et fier de lui, il redoubla d’effort, souhaitant le mener au paroxysme du plaisir. Les gémissements de l’adulte semblèrent indiquer à Raphaël que Daevlyn était proche de la jouissance, car celui-ci se colla tout contre lui et fit onduler son bassin contre son intimité lentement. Mimant l’acte sexuel, Raphaël accéléra le rythme, suivant les gémissements de son amant. Daevlyn ne pu se contenir plus longtemps et se libéra dans un râle.

Mais une fois totalement nu, Daevlyn inversa leur position d’un habile coup de rein, sentant qu’il était temps de reprendre le dessus. Avec fougue, il happa les lèvres de son amant et partit à la rencontre de sa langue qui lui manquait déjà. Raphaël émit un gémissement de protestation lorsque Daevlyn mit fin au baiser, semblant être bien trop tôt à son goût. Mais Daevlyn avait une idée en tête bien précise pour faire cela, et l’adolescent le comprit très vite. Il refreina d’ailleurs rapidement son mécontentement lorsqu’il vit Daevlyn porter ses doigt à sa bouche pour les sucer sensuellement dans le but de les humidifier. Il fit cela d’une manière si provocante, que Raphaël ne résista pas. En effet celui-ci s’accrocha à son cou et se releva afin de lui faire face. Puis sa langue entreprit de redessiner les contours de sa mâchoire avant de rejoindre la bouche de son amant et de s’emparer des ses doigts. Il les lécha avec une telle application et une telle sensualité que Daevlyn ne put retenir un gémissement d’excitation.

Après un temps qui lui parut interminable et en même temps beaucoup trop court, Daevlyn retira ses doigts et après avoir fait s’allonger Raphaël, il fit glisser ses doigts le long du corps brûlant de l’adolescent, laissant une traînée de fraîcheur partout où se posaient ses doigts. Lorsque ses doigts se posèrent sur son intimité, Raphaël se cambra violemment en laissant s’échapper un gémissement de plaisir. Heureux de cette réaction, Daevlyn poursuivit son action. Il sentit cependant Raphaël se tendre légèrement lorsque ses doigts se frayèrent un passage vers son intimité. Daevlyn avait parfaitement conscience que son amant redoutait toujours cet instant délicat. Devant le petit sourire d’excuse que lui adressa Raphaël, Daevlyn l’embrassa tendrement, tendant de le réconforter et surtout de le rassurer. Rassuré, Raphaël se détendit et écarta les cuisses, invitant l’adulte à venir y prendre place.

Il s’empourpra violemment face à son audace et s’amusa de voir que Daevlyn ne se le faisait pas dire deux fois. S’il n’avait écouté que ses pulsions, il n’aurait jamais prit autant de temps, ni autant de délicatesse. Mais il voulait que ce moment se passe le mieux possible pour Raphaël et c’est avec une extrême douceur et une lenteur presque calculée qu’il inséra le premier doigt en lui afin de le préparer sa futur venue.

Lentement et avec beaucoup de retenue, il entreprit de le détendre, le préparant sans brusquerie aucune au plaisir ultime qu’allait leur apporter l’union de leur deux corps.

Les mains agiles de l’adulte infligeaient mille délicieuses tortures à l’adolescent qui, envahit par le plaisir que lui procurait Daevlyn, ne savait plus où donner de la tête et gémissait en une longue litanie incessante.

Lorsque Daevlyn toucha un point sensible de son anatomie, Raphaël ne put retenir un cri de plaisir et écarta un peu plus les jambes en une invitation on ne peut plus explicite. Daevlyn insinua alors un deuxième doigt en lui, tout en remontant prendre possession de ses lèvres si tentatrices, entrouvertes en un cri muet. Daevlyn entama alors un lent va et vient dans l’intimité du jeune garçon. Raphaël ne put retenir un gémissement de douleur, que l’adulte s’empressa de se faire pardonner en l’embrassant avec un tendresse extrême qui finit par faire oublier la douleur à Raphaël.

Après maintes lents va et vient, Daevlyn entreprit de passer aux choses sérieuses. N’y tenant plus, il accéléra la cadence après s’être assuré que Raphaël ne souffrait pas. Lorsqu’il le jugea suffisamment prêt, Daevlyn retira ses doigts, arrachant par la même occasion un gémissement de protestation à l’adolescent. L’adulte lui vola un dernier baiser avant de se replacer entre ses cuisses. Puis, il le pénétra, et malgré la douceur dont il fit preuve, Raphaël ne put retenir un cri de douleur. Aussitôt, Daevlyn stoppa tout mouvement et embrassa amoureusement l’adolescent, lui demandant pardon pour la douleur occasionnée. Après un certain temps d’immobilité, Raphaël ondula doucement des hanches, faisant comprendre à son amant qu’il était prêt à poursuivre. Leur bassin se mirent à se mouvoir en un rythme langoureux, comme mu au gré d’une mélodie entendue d’eux seuls. Daevlyn se laissa enfin aller à cet instant et enivrer de désir, il se laissa aller à des déhanchés plus amples et profonds.

Il souri intérieurement, lorsqu’il constata au vu des gémissements et de l’expression qu’il affichait que son amant prenait autant de plaisir que lui. Enivré de désir, et d’un habile coup de rien, Daevlyn inversa leur position, se retrouvant allongé sous l’adolescent. Il voulait pouvoir admirer pleinement la beauté de se corps nu se mouvant au dessus de lui.

Évidement, honteux d’être ainsi exposé au regard de l’adulte, Raphaël s’empourpra violemment, stoppant tout mouvement. D’un murmure, Daevlyn l’incita à continuer, ondulant son bassin au même rythme que celui du jeune garçon qui se retrouvait aux commandes de leur plaisir mutuel. Chevauchant Daevlyn, Raphaël posa ses mains sur son torse luisant de transpiration, comme point d’appui et repartit dans un rythme de nouveau lent et régulier

Après plusieurs va et vient langoureux qui arrachèrent un cri de plaisir à Daevlyn qui, à bout de patience entreprit d’accélérer la cadence. Daevlyn profita de la situation pour observer son amant. Ses longs cheveux soyeux lui tombant dans le dos et sur les épaules, la respiration courte et saccadée et l’expression extatique qu’abordait son visage, Raphaël renvoyait inconsciemment une image d’un érotisme et d’une sensualité à toute épreuve. A cette vue, Daevlyn sentit son désir monter en flèche et dû mettre toute sa volonté pour se retenir de jouir. La fatigue aidant, Raphaël avait de plus en plus de mal à soutenir la cadence régulière et accueilli avec joie les mains de Daevlyn qui lui attrapèrent les hanches et le soulevèrent, l’aidant ainsi à garder le rythme soutenu. Sentant venir la jouissance, Raphaël s’abandonna entièrement à Daevlyn, utilisant au mieux les dernières forces qui lui restaient. Daevlyn n’aurait su décrire par de simples mots tout ce qu’il ressenti à cet instant précis. Ils ne formaient plus qu’un seul et même être. Les yeux brillants d’émotions, Raphaël plongea son regard dans celui si envoûtant et sensuel de son amant pour ne plus le lâcher. Daevlyn se perdit dans le regard follement amoureux de son amant. Par ce simple échange de regard, ils se communiquaient énormément de choses qu’eux seuls avaient la chance de pouvoir partager et comprendre. Daevlyn ne parvint cependant plus à se retenir et se libera dans un cri de jouissance s’échappant de ses lèvres entrouvertes, tandis qu’il répandait sa semence chaude et visqueuse en Raphaël. L’adolescent ne le rejoint qu’une fraction de seconde plus tard dans sa jouissance, criant son nom avant de se laisser retomber dans les bras de son amant qu’il l’y accueillit avant de refermer ses bras sur lui en une étreinte à la fois amoureuse et possessive.

Bercés par leurs respirations communes et les battements de leur cœur, épuisés par l’effort et les sensations, ils s’endormirent instantanément, sombrant dans un sommeil plus que profond et réparateur.

Daevlyn eut le bonheur de se faire réveiller par un furtif baiser de son amant. Il aurait aimé rester ainsi avec lui, mais après quelques minutes de tendresse, qu’ils s’activèrent et partirent à la recherche de leurs vêtements, retournant peu à peu à la réalité de leur condition. Ils s’habillèrent à la hâte et Daevlyn enfouis dans la poche de son jean son

boxer souillé non sans lancer à son jeune amant un regard faussement accusateur. Raphaël lui renvoya un sourire amusé et aguicheur avant d’enfiler rapidement son t-shirt. Une fois prêts, ils se hâtèrent de rentrer au ranch avant les autres, afin d’éviter les doutes et les questions en tous genres, mais surtout de prendre une douche plus que méritée et changer de vêtements. Bien qu’ils auraient souhaité rester ensemble indéfiniment, ils durent se séparer à regrets sur le pas de leur porte, comme les amants maudits qu’ils étaient, afin d’aller prendre leur douche respectives.

Daevlyn passa un long moment sous la douche, se remémorant l’instant magique qu’il avait vécu avec Raphaël. Il dût pourtant sortir, lorsqu’il entendit du bruit envahir le bâtiment, signifiant le retour des enfants et surtout de la directrice. Il sortit de la sa douche et se vêtit. Il se pressa s’avisant de l’heure plus qu’avancée et du repas bientôt

proche. Il attendit que l’excitation du retour des adolescents se calme et surtout que la voix irritante de la directrice leur intimant d’aller au plus vite à table cesse enfin. Il sortit alors de sa chambre et entra furtivement dans la chambre de Raphaël après avoir frappé discrètement. Celui-ci ne semblait pas l’avoir entendu venir car il ne se retourna pas

lorsque Daevlyn s’approcha à pas de loup du lit de l’adolescent. Une fois près de son oreille, il lui murmura, arrachant un sursaut à Raphaël :

- A quoi penses-tu qui te préoccupe tant si bien que tu ne m’entends même pas arriver ?

Au joues rosie de l’adolescent et à la manière dont il le regarda, Daevlyn ne mit pas longtemps à deviner la réponse à sa question. Percevant très clairement son trouble, il ajouta, un sourire mutin et provocateur étirant ses lèvres :

- Au vue de la couleur de tes joues, je serais prêt à parier que tes pensées n’avaient rien d’innocentes, souffla-t-il.

Du bout de la langue, il lui lécha sensuellement le lobe de l’oreille avant d’ajouter :

- Des souvenirs plus que des pensées… nos deux corps enlacés… moi sous toi, toi sous moi… des respirations qui se font courtes, saccadées… nos deux corps qui…

Daevlyn n’eut pas le temps de finir sa phrase, que le coude de Raphaël s’abattait sur ses côtes, dans le but de le faire taire. Devant la gêne plus que visible de l’adolescent, il éclata de rire et l’attira à lui, le serrant dans ses bras en une demande de pardon.

Se rappelant du pourquoi de sa venue dans la chambre de l’adolescent, il se releva après un chaste baiser, entraînant l’adolescent par la même occasion et déclara plus sérieusement :

- Je suis venu te chercher pour aller manger, tu viens ?

Raphaël ne répondit rien, se contentant de lui sourire avant de lui emboîter le pas. Daevlyn aurait tant aimé que des moments comme celui-ci puissent être plus fréquents, mais cela était loin d’être à l’ordre du jour. Avant de pénétrer dans le réfectoire, il s’éloignèrent de quelques pas, laissant une distance entre eux qui leur parut raisonnable et se

sourire tendrement avant de se séparer et d’aller prendre place chacun à leur table. Déconnectés du mondes, aucun des deux ne remarqua le regard sceptique que la directrice posait sur eux. Quelque chose l’intriguait chez Raphaël, mais elle ne parvenait pas à déterminer ce qui avait subitement changé en lui.

Sans s’être concerté au préalable, mais ressentant un besoin presque vital de sentir l’autre près d’eux, ils se hantèrent de manger, ne faisant même pas attention à ce qu’ils avalaient et quittèrent le réfectoire au plus vite, sous le regard courroucé de la directrice qui cette fois-ci n’avait pas réussit à retenir Daevlyn qui s’était mis spécialement à l’autre bout de la table.

Raphaël avait tout de même prit quelques minutes d’avances. Lorsque Daevlyn arriva devant la porte de sa chambre, il était presque sur de découvrir son amant étendu sur son lit. Et c’est avec un grand sourire qu’il le vit allongé sur ses draps.

Avisant ses vêtements, Daevlyn se dirigea vers son armoire et en sortit une chemise qu’il tendit à l’adolescent. Semblant heureux, Raphaël s’en empara vivement sans se faire prier, et tourna pudiquement le dos à son moniteur. Daevlyn se mit rapidement un bas de pyjama, tout en gardant un regard amuser sur la pudeur de son amant. Il s’allongea dans son lit, avant que Raphaël ne le rejoigne, se collant tout contre lui.

Ils parlèrent un moment de la journée qui les attendaient le lendemain, profitant surtout de la présence de l’autre, jusqu’à ce qu’ils soient interrompu par quelques coups discrets frappés à la porte.

A contrecœur, Daevlyn se leva tandis que Raphaël se faisait tout petit. L’adulte entrebâilla la porte de façon à ce que l’on ne voie pas à l’intérieur de sa chambre et vit avec surprise la directrice qui, sans plus de formalité, déclara :

- Je voudrais vous parler en privé.

Daevlyn tenta de cacher au mieux son agacement, et demanda :

- Maintenant ?

- Oui, tout de suite.

Avisant sa tenue et surtout la situation dangereuse dans laquelle il se trouvait, il répliqua :

- Attendez-moi dans votre bureau le temps que j’enfile un t-shirt.

- Oui, mais pressez vous, répondit-elle sèchement avant de lui tourner le dos.

Daevlyn referma la porte, non sans un certains soulagement. Il alla directement vers son placard et avisant le regard interrogateur de son amant posé sur lui, il se tourna et lui fit face avant de lui dire :

- Je fais au plus vite, reste là, et surtout fait toi discret.

Il s’approcha du lit et déposa un baiser furtif sur les lèvres de son amant. Avant de s’éloigner, il ajouta :

- Ne m’attends pas… Endors-toi… je fais au plus vite pour te rejoindre…

La mort dans l’âme, il se rendit dans le bureau de celle qu’il considérait comme sa tortionnaire. A peine eut-il ouvert la porte que déjà elle l’attaquait. Alors qu’il aspirait à retrouver son lit et surtout Raphaël, il allait devoir supporter cette femme.

- Ce n’est pas trop tôt j’ai faillit attendre, déclara-t-elle plus que froidement.

Daevlyn ne répondit rien, se maîtrisant pour ne pas dire tout haut ce qu’il pensait tout bas. Jamais il n’avait éprouvé autant de mépris pour une personne. Il alla s’asseoir en face d’elle et attendit qu’elle commence à parler. Ce qu’elle fit évidemment bien trop rapidement à son goût.

- Je vais aller droit au but jeune homme. Encore un coup comme cette après-midi et c’est la porte assurée. Je ne tolèrerais pas qu’on bafoue encore une fois mon autorité de cette façon. Ne croyez pas vous en tirer ainsi de toute manière. Je déduirais quelques jours de votre salaire mensuel.

- Comment ? commença à s’emporter Daevlyn.

- Vous m’avez parfaitement comprise, et je déteste avoir à répéter les choses.

- Je…

- Méfiez-vous, le coupa la directrice, je peux très bien vous retirer la charge de Raphaël et vous donner deux autres enfants. Vous semblez d’ailleurs mettre beaucoup trop de cœur à la tache avec cet enfant, cela ne peut qu’être nocif pour lui.

- Une des règles de l’établissement n’est-elle pas justement de ne pas changer d’enfants. S’il on commence à faire cela, comment voulez-vous que l’on puisse sérieusement les aider. De plus, si vous aviez pris la peine de lire le dossier de Raphaël, vous vous seriez aperçut que j’ai fait d’énorme progrès avec lui depuis son arrivée, me séparer de

lui serait une grande erreur et serait contraire à l’éthique de l’établissement. Dit Daevlyn se retenant de s’emporter.

- Je trouve justement étrange tous ses progrès aussi rapides et sachez que je me questionne vraiment à ce sujet.

- Un soupçon dont vous voudriez me faire part ou vous voyez simplement le mal de partout, répliqua Daevlyn commençant à craquer.

- Ne me parlez pas sur ce ton !

- Sachez que je ne suis pas un des adolescents mais un de vos employés. J’aimerai en tant que tel, un peu plus de respect et de confiance en mon travail.

Daevlyn sera les poings. Rien qu’à la pensée de ce qui s’était produit cette après-midi faisait monter en lui de nouveau une colère froide et dévastatrice. La directrice se contenta de le regarder froidement, le toisant de toute sa hauteur, semblant jouir encore de son statut de supériorité : une femme non faite pour le pouvoir. Le silence devenant lourd et pesant, Daevlyn ajouta :

- Je peux disposer ?

- Non, notre discussion n’est pas close et vous partirez en temps voulu.

Daevlyn commençait à fulminer de rage.

Faisait-elle exprès d’être ainsi ? Prenait-elle un malin plaisir à l’irriter ?

Elle commença à débiter un long monologue sur sa manière d’éduquer ces enfants, qui ne collait pas avec la sienne. Daevlyn ne l’écouta plus que d’une oreille distraite, rechignant à engager un débat avec elle. Plus que tout il aspirait à rejoindre son lit. Cette femme le fatiguait aussi bien physiquement que moralement.

Il crut que jamais cela n’allait prendre fin. Il ne sut pas vraiment combien de temps cela dura, mais cela lui parut durer une éternité, une éternité qui le séparait indéniablement de Raphaël. Lorsque celle-ci eu enfin fini, elle lui tendit un dossier. Devant le regard interrogateur qu’il lui lança, elle lui expliqua :

- Ne croyez pas que j’allais oublier, voici le dossier du second adolescent qui va vous rejoindre dès demain matin.

Daevlyn saisit le dossier et se redressa afin de prendre congé une bonne fois pour toute.

- Bonne soirée, dit-il sans conviction.

- A vous aussi.

Une fois à l’extérieur du bureau, Daevlyn put lire le nom de l’enfant qui irait avec eut dès demain matin. Son cœur cessa de battre un cours instant avant de s’emballer dangereusement lorsqu’il vit écrit “Steven” sur celui-ci. Celui qui n’avait cessait d’embêter Raphaël, celui-là même qui l’avait poussé du haut de la falaise.

Comment allait-il annoncer cela à Raphaël, et comment celui-ci allait-il le vivre ?

La boule au ventre, il regagna sa chambre, angoissant déjà pour la journée à venir et pour toutes les autres. Lorsqu’il entra dans la chambre, il vit que Raphaël était paisiblement endormi. Légèrement découvert, Daevlyn remonta le drap non sans en avoir profiter pour l’admirer et lui déposer un tendre baiser sur la joue. Raphaël poussa un léger petit gémissement, entre le sommeil et l’éveil et sombra de nouveau dans les limbes du sommeil. Daevlyn préféra ne pas le réveiller. En réalité, il ne voulait pas que l’adolescent voit l’expression d’inquiétude et de rancœur contre cette femme qui ornait son visage. Il mit un temps pour de se calmer un minimum. Il n’alla pas rejoindre Raphaël immédiatement dans le lit, préférant aller regarder la lune se dessinant clairement dans la beauté du ciel nocturne. Lorsqu’il jugea être plus que temps d’aller dormir, il rejoignit doucement son amant, prenant grand soin de ne pas le réveiller. Celui-ci semblant sentir sa présence, vint immédiatement se coller tout contre lui. Daevlyn l’entoura de son bras, et passa tendrement sa main dans les cheveux. Il finit par fermer les yeux. Il aurait tout autant besoin de sommeil que Raphaël pour la dure journée qui l’attendait demain. Sans le moment intense qu’ils avaient vécu tous deux dans la forêt, Daevlyn aurait douté avoir pu se contenir devant cette femme. Qu’avait-elle contre eux ? Peu à peu, il cessa de penser et fini par rejoindre son amant dans un sommeil profond.

Ce matin là, ce fut Raphaël qui se réveilla en premier, et Daevlyn fut réveillé par un baiser posé furtivement sur ses lèvres. Il ouvrit doucement les yeux, avant de plonger son regard dans les yeux améthystes de l’adolescent. Un sourire irradiait son visage et Daevlyn au souvenir de la mauvaise nouvelle d’hier soir, préféra lui cacher tout cela pour le

moment, les laissant profiter de ces moments de tendresses si particuliers. Après plusieurs baisers et caresses échangés, Raphaël alla rejoindre sa chambre.

Comme à son habitude, après une douche, Daevlyn prit son temps pour aller réveiller tous les adolescents et lorsqu’il eut finit, il croisa Raphaël semblant revenir d’avoir prit sa douche. Ils s’adressèrent un sourire mutuel et se rendirent au réfectoire. Durant tout le trajet, Daevlyn hésiter à annoncer l’identité de celui qui viendrait avec eux. Il rechigna à cet idée, lorsqu’il pensa que Raphaël ne mangerait pas bien son petit déjeuner. Il savait que c’était uniquement repousser l’inévitable et qu’il lui en voudrait certainement de le mettre devant le fait accomplis, mais il ne voyait pas le moment ultime pour le lui annoncer. Son angoisse devait se lire sur son visage, car avant d’arriver au réfectoire, Raphaël lui lança un regard inquiet. Daevlyn tenta de masquer celle-ci par un sourire, avant de se séparer pour rejoindre leur table respective.

Cette fois-ci, ce fut Daevlyn qui ne parvint pas à trouver l’appétit et il ne réussit même pas à avaler son café. Heureusement, la directrice ne chercha pas à venir l’ennuyer se contentant d’un échange de politesse. Lorsqu’il vit Raphaël quitter le réfectoire dans le but d’aller nourrir Amaranth, il laissa passer un temps avant d’aller le rejoindre.

Lorsqu’il entra dans l’écurie, il entendit Raphaël s’amuser avec le poulain, se laissant aller à rire. La nouvelle que Daevlyn allait devoir lui annoncer allait vite le faire déchanter. Rien qu’à cette idée, il eut l’impression d’un coup de poignard dans l’estomac. Lorsqu’il vit le sourire qui abhorrait le visage de son amant, il réalisa qu’il était totalement incapable de lui annoncer. Ôter le peu de bonheur qui semblait envahir le cœur de Raphaël lui était tout bonnement impossible. Seulement, Raphaël n’était pas dupe, et il remarqua très bien que quelque chose clochait dans le comportement de l’adulte. Alors que le silence commençait à s’installer entre eux, Raphaël prit subitement la parole :

- Quelque chose ne va pas Daevlyn ?

- Hein ? euh… non rien. Bredouilla l’adulte.

- Est ce que ton état à un rapport avec ce que t’as dit la directrice hier soir ? insista Raphaël.

- Puisque je te dis qu’il n’y a rien, répliqua Daevlyn agacé.

- Très bien. Dit Raphaël apparemment profondément vexé par le rejet de Daevlyn.

Il lui tourna le dos, et retourna toute son attention sur le poulain, semblant ignorer son moniteur. Énervé, plus contre lui même que contre l’attitude de Raphaël, Daevlyn lui tourna les talons et quitta l’écurie. Il ne voulait pas dire des choses à Raphaël qu’il ne pensait pas et surtout qu’il regretterait. Il se rendit directement dans le hall d’entrée, afin d’y attendre ces deux adolescents. Ce fut Steven qui montra le bout de son nez en premier.

Il alla directement à la rencontre de Daevlyn.

- Bonjour Steven.

- Bonjour.

- Prêt à passer tes journées avec Raphaël et moi ?

- Est-ce que j’ai eu le choix ?

Daevlyn se retint de ne pas lui dire que c’était la même chose pour lui. Il décida de rester calme avec lui. Après tout, ils allaient devoir passer toutes leurs journées ensemble, alors autant partir sur de bonnes bases. Après tout c’était un adolescent comme les autres et il méritait tout autant son aide que Raphaël.

- Et avec les chevaux ça se passe bien ? Quel est le cheval que l’on t’a attribué ?

- Atlantis.

Très vite l’adolescent finit par s’ouvrir, racontant qu’il avait déjà fait du cheval, et qu’il appréciait beaucoup Atlantis. Il ne ressemblait en rien à l’adolescent qui avait embêté Raphaël. Était-ce du au fait qu’il n’était pas accompagné des autres et qu’il se retrouvait seul avec Daevlyn ?

Il espéra que leurs rapports durent ainsi et que Raphaël s’entende aussi bien avec Steven. Absorbé dans sa conversation au sujet des chevaux, il ne vit même pas Raphaël s’approcher d’eux. Ce fut Steven qui s’aperçut de sa présence, et qui inclina la tête vers Raphaël. Daevlyn tourna la tête et remarqua immédiatement le regard noir que lui lançait Raphaël. Lui en voulait-il encore pour tout à l’heure, ou réalisait-il avec quel adolescent ils allaient devoir passer leurs journées. Aucun son ne sortit de sa bouche, lorsque Daevlyn présenta rapidement Steven à Raphaël.

Quelque peu gêné par la situation, Daevlyn jugea bon de ne plus traîner dans le hall, et ils se rendirent tous trois à leur leçon d’équitation du matin. Steven s’en sortait plus que bien, mais Raphaël accumulait les fautes d’inattentions. Il oublia plusieurs choses lors de la préparation de sa monture et alla même jusqu’à lui mettre son filet à l’envers. Steven quand à lui, les attendait déjà dans la carrière. Daevlyn remarquant la détresse de l’adolescent, resta près de lui, pour l’aider à finir de préparer son cheval.

- Raphaël ? Peux-tu me dire ce qui ne va pas.

- Rien rien, tout va bien comme tu m’as dit tout à l’heure ! ironisa Raphaël.

- Raphaël je… Je n’arrivais pas à t’annoncer que c’était Steven qui serait avec nous. Je… J’ai angoissé sur ta réaction, et je n’ai pas était capable de te le dire.

- Et bien tu aurais du, répliqua sèchement Raphaël, avant de finir de détacher son cheval et de rejoindre Steven.

Daevlyn resta figé sur place. Jamais l’adolescent ne lui avait parler sur ce ton. Blessé et énervé devant l’incompréhension de l’adolescent fasse à son malaise, il mit un temps avant de les rejoindre.

La leçon se fit tout aussi pénible que la préparation des chevaux. Raphaël restait sourd aux réflexions de son moniteur. Steven quand à lui se débrouillait plus que bien. A la fin de la matinée, Daevlyn fut heureux que ce soit enfin l’heure du repas, car il n’aurait pas tenu une minute de plus face à la  manière d’être de Raphaël. L’agacement avait laissé place à la colère qu’il contenait plus que difficilement. Après un repas où seul Steven s’alimenta sur eux trois, ils retournèrent près des chevaux.

Et c’est à ce moment là que tout éclata. Raphaël avait mal attaché son cheval, et celui-ci c’était prit la patte avant dans sa longue. Plus il tirait et plus il affolait les deux autres chevaux. Daevlyn jeta un regard froid à  Raphaël que celui-ci prit comme un reproche et il se dirigea posément vers l’animal effrayé. Avec patience et calme il parvint à libérer l’animal qui avait encore le regard affolé. Sans vraiment réfléchir, il appela Steven et lui tendit la longe.

- Tiens le moi, je vais chercher de quoi le soigné, il s’est brûlé la patte méchamment avec la corde.

Raphaël regardait le spectacle qui s’offrait à lui ahurit. Daevlyn n’avait pas une seule seconde après ce regard froid porté son attention sur lui. Celui-ci était partit en courant chercher la trousse à pharmacie.

Mais alors Daevlyn revenait près d’eux, il remarqua directement le regard emplie de larmes de Raphaël. Leur regard ne se croisa qu’un instant, avant que Raphaël ne s’enfuis en courant vers l’écurie, allant certainement chercher du réconfort auprès d’Amaranth.

Daevlyn se retint de partir à sa suite directement, et demanda à Steven :

- Tu as déjà prodigué un soin à un cheval ?

- Je…  Oui,bien sur.

- Je te laisse t’en occuper, dit Daevlyn en lui tendant le pot, je reviens dans un petit moment.

Il laissa Steven seul sur ces mots et partit immédiatement rejoindre Raphaël. Toute sa colère avait disparue, et elle laissait place à un profond remord vis à vis de son attitude avec Raphaël. Avait-il oublié combien l’adolescent était sensible et avait besoin d’attention ? Avait-il omit le fait que celui-ci avait du vivre plus mal que lui encore, qu’un intrus vienne faire irruption dans l’intimité qui s’était créée entre eux ?

Lorsqu’il pénétra dans l’écurie, il entendit les pleurs déchirant de l’adolescent. Roulé en boule dans un position fœtale, Raphaël s’était recroquevillé dans le fond du box du poulain. Daevlyn ne prit pas bien longtemps pour réfléchir et pénétra à son tour dans celui-ci. Il s’approcha de Raphaël et arrivé à quelques centimètres de lui, il s’assit sur la paille. Doucement, il murmura la seule chose qui lui vint à l’esprit :

- Excuses-moi Raphaël…

L’adolescent sursauta, et lorsqu’il vit qui se tenait près de lui, il sembla ne pas résister. Il se jeta dans ses bras, s’agrippant à lui de toutes ses forces, le serrant très fort comme pour ne pas qu’il s’échappe. Daevlyn referma son étreinte protectrice sur lui, lui soufflant des mots d’excuses et de réconfort. Bientôt leur lèvres se rejoignirent transmettant par ce baiser un pardon mutuel et du courage pour la suite des jours à venir. Perdu l’un dans l’autre, il ne virent pas les yeux impudiques et horrifiés de Steven posé sur eux. Celui-ci n’en supporta pas plus et alla rejoindre immédiatement les chevaux, avisant nécessaire de prévenir la directrice au plus vite.

C’est un coup de tête joueur du poulain qui mit fin à leur échange. Ils se surprirent à prendre un fou rire en même temps. A contre cœur et jugeant avoir fait attendre l’autre adolescent assez longtemps, ils allèrent le rejoindre, non sans un dernier baiser échangé.

Raphaël ne monta pas à cheval cet après-midi, se contentant d’observer la leçon.

Aucun des deux amants ne semblèrent remarquer le regard de dégoût que leur lançait maintenant Steven. Lorsque la leçon fut terminée, ils s’occupèrent des chevaux avant de les ramener et d’appliquer un dernier soin à Diamond Dust. Chacun alla prendre sa douche, avant de se rendre au réfectoire. Mais Raphaël et Daevlyn n’aspiraient qu’à une chose, se retrouver tous deux côtes à côtes dans leur lit. Cette fois-ci, tous deux tentèrent de s’alimenter un minimum. L’après-midi n’avait fait que créer un manque de l’autre intenable. Plus que tout Daevlyn voulait retrouver la bouche de son amant et passer sa main sur sa peau. Profiter de ce simple contact que seule la nuit pouvait leur offrir.

Sans prêter attention au regard de la directrice qui était maintenant au courant, ils quittèrent le réfectoire presque en même temps.

Alors que Daevlyn pénétrait dans sa chambre, il vit Raphaël se diriger vers la sienne.

- Qu’est ce que tu fais ?

- Je vais juste mettre ta chemise, je l’ai laissée dans ma chambre ce matin, je… dit Raphaël commençant à rougir.

- Ok, dit Daevlyn en lui faisant un sourire emplie de sous entendu.

Attendri, il attendit alors dans sa chambre et se mit rapidement en pyjama à son tour. Il s’allongea sur son lit, attendant patiemment son amant. Ils allaient enfin pouvoir parler calmement de ce qui s’était passé aujourd’hui, et profiter l’un de l’autre. Seulement, quelqu’un semblait en avoir décidé autrement. Alors qu’il entendait Raphaël frapper succinctement quelques coups à sa porte et commencer à entrer, un cri strident retentit, un cri qu’il ne s’attendait pas du tout à entendre. Il vit l’expression de terreur se dessiner sur le visage de son jeune amant.

- Que faites-vous donc jeune homme ?

Raphaël se rua sur Daevlyn qui avait à peine eut le temps de se redresser. Le tableau qui s’offrit alors à la directrice qui poussa la porte de la chambre de Daevlyn, fut plus que jouissif pour elle. Elle les tenait. Daevlyn torse nu, tenait dans ses bras Raphaël portant une chemise de l’adulte, les jambes totalement nues. Et de plus ils étaient dans une chambre et encore pire sur un lit. Le fait que Raphaël soit allé se jeter dans ses bras, ne faisait qu’empirer le tout. Mais Daevlyn ne pouvait pas rejeter l’adolescent et ne put que resserrer son étreinte sur son petit corps tremblant. Il inspira, profitant de son odeur, tout en réalisant petit à petit, que c’était peut être la dernière fois qu’il pourrait le prendre dans ses bras. Par une faute d’inattention, tout était terminé. Ils venaient de ruiner leur relation. Il tenta de garder son calme et de ne surtout pas paniquer, c’était la dernière des choses à faire, bien que les choses ne puissent pas être pire que dans l’état où elles étaient…

- Jeune homme veuillez regagner votre chambre au plus vite !!

Raphaël resserra sa prise sur l’adulte. Daevlyn baissa alors légèrement la tête et murmura :

- S’il te plait Raphaël, fait ce qu’elle te dis. Ne t’inquiète pas tout va s’arranger.

Daevlyn savait très bien qu’il mentait. Tout était loin de s’arranger et ils étaient même dans une situation plus que critique. Qu’il n’ait plus le droit de s’occuper de  Raphaël était une des meilleures choses qui puissent lui arriver, la prison étant la pire.

A contre cœur Raphaël exécuta l’ordre de la directrice non sans un dernier regard vers Daevlyn, qui tenta une dernière fois de lui sourire masquant tant bien que mal la panique qui s’emparait de lui.

- Vu l’heure tardive, nous verrons tout cela demain  matin, mais vous pouvez dès lors préparer vos bagages. En tout cas, cela explique pas mal de choses…

En disant cela, la directrice claqua sèchement la porte.

Les mains de Daevlyn se mirent à trembler. Se retrouvant maintenant seul dans sa chambre, il ne parvenait plus vraiment à distinguer s’il vivait dans la réalité ou tout simplement un cauchemar qui allait prendre fin au plus vite à son réveil. Ses jambes ne réussissaient plus à le soutenir, et il s’assis sur son lit, posant sa tête au creux de ses mains. Son cœur battait toujours très vite, et il ne voyait toujours aucune solution se profiler à l’horizon. Sa respiration commençait à s’accélérer et il tenta de se calmer. Ce n’était vraiment pas le moment de faire un crise maintenant. Il tenta de garder la tête froide.

Il prit alors son téléphone portable, et composa le numéro de la seule personne qu’il pouvait l’aider. Il regrettait de devoir faire appel à lui, mais la situation était bien trop désespérée et catastrophique et il était sur que cet homme trouverait une solution. Malgré, l’heure tardive, l’interlocuteur ne mit pas très longtemps avant de décrocher :

- Allô Sébastien ? Je crois que j’ai vraiment besoin de ton aide…

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