Mourir pour revivre - Chapitre 29

Chapitre 29 écrit par Shinigami

La respiration de Raphaël était rapide et saccadée. Les sanglots l’empêchaient de respirer et l’air commençait à lui manquer horriblement. Cependant, il n’arrivait pas à se ventiler, son cerveau était focalisé sur l’image de Daevlyn dans les bras de Sébastien. Il n’arrivait pas à chasser cette pensée de sa tête. Pourquoi avait-il aussi mal ? Lorsque Raphaël sentit une main se poser sur son épaule, il tressaillit violemment avant de hurler sa terreur, sa rancœur et son désespoir. Il avait parfaitement reconnu le toucher de Daevlyn, mais ce contact le répugna et lui fit l’effet d’une décharge électrique. Comment osait-il encore le toucher après qu’il l’ai surprit en train de batifoler avec Sébastien ? Avait-il si peut de respect et de considération pour lui ? Horrifié par ce simple contact, l’adolescent de leva brusquement et alla se réfugier dans le coin du box à l’opposé de l’adulte.

Malgré les larmes qui lui brouillaient la vue, Raphaël vit Daevlyn reculer et s’éloigner de lui jusqu’à sortir complètement du box. Pourquoi s’éloignait-il de lui tant que ça ? Le trouvait-il si répugnant ? La voix de Daevlyn vint s’ajouter aux sanglots de l’adolescent qui ne cessaient d’empirer. Raphaël était en train de faire une crise de nerf, il suffoquait, sa gorge et ses poumons le brûlaient affreusement. De là où il se trouvait, Daevlyn s’en rendit compte car il essaya de calmer Raphaël comme il pouvait, avec de simples mots, alors qu’il savait pertinemment que ceux-ci n’auraient aucun effet. Il commençait à connaître l’adolescent et ses réactions. Cependant, il ne put empêcher sa conscience de gagner sur sa raison et tenta de calmer le jeune garçon d’une voix qui se voulait rassurante :

- Calmes toi Raphaël, je vais m’écarter, regarde, je m’éloigne.

Raphaël avait envie de crier, il voulait hurler sa rage et sa rancœur au monde entier. Il voulait que Daevlyn se rende compte à quel point il venait de le blesser. Il voulait le faire souffrir comme lui souffrait à cet instant. Le son de sa voix le dégoûtait et le savoir là, à quelques mètres de lui le rendait malade. Cependant, Daevlyn ne semblait pas se rendre compte de l’état actuel de l’adolescent, car il poursuivit :

- Je… je ne sais pas ce que tu as vu, ni entendu, mais laisse moi t’expliquer… Sébastien s’est jeté sur moi, je ne connaissais pas ses intentions et je ne savais pas ce qu’il éprouvait pour voir jusqu’à maintenant. Je…

Au fil des paroles de l’adulte, Raphaël sentait une haine sourde et profonde l’envahir. Il sentait qu’au fond de lui, Asiel se déchaînait, ne demandant qu’à sortir afin de faire ravaler ses paroles à l’adulte. Raphaël menait un combat intérieur intense contre Asiel. Il ne voulait pas le laisser sortir, bien qu’il en mourrait d’envie, ne serait-ce que pour voir Daevlyn ravaler ses stupides tentatives d’excuses. Cependant, il se refusait à le laisser sortir, pour une fois, il souhaitait faire face, il ne fuirait pas… Il règlerait ses problèmes par lui-même, sans l’aide d’Asiel, ni de personne. Il prouverait à Daevlyn qu’il était autant capable que les autres de se sortir des problèmes. Signe de son combat intérieur, la couleur de ses yeux. Ils oscillaient entre le pourpre et le noir, semblant ne pas réellement savoir quelle était la couleur définitive à adopter.

Sans prendre la peine de cacher la haine qu’il éprouvait envers son moniteur et la colère qu’il ressentait, il déclara d”une voix froide, semblable à celle d’Asiel :

- Tu étais pourtant… Tu étais pourtant sur le point de l’embrasser.

De derrière ses mèches de cheveux qui lui tombaient devant le visage, Raphaël put voir son moniteur frémir au son de sa voix. Il essaya cependant de ne pas le montrer et continua :

- Non Raphaël, je n’étais pas sur le point de l’embrasser, c’est lui qui…

Des excuses… toujours des excuses… Pourquoi n’admettait-il pas les faits ? Pourquoi cherchait-il toujours des excuses ? Que cherchait-il ? Pourquoi se jouait-il ainsi de lui ? Qu’est-ce qu’il attendait ? Tant de questions dans la tête de l’adolescent. Tout ceci le perturbait au plus haut point. Il ne savait plus que penser. Il ne savait plus qui croire, et cela lui faisait mal. Il voulait croire en Daevlyn, mais sans cesse, un mensonge venait s’ajouter aux précédents… Comment pouvait-il continuer à lui faire confiance, si à chaque fois il le trahissait ? Le prenait-il pour plus bête qu’il ne l’était ? A cette pensée, l’adolescent eut beaucoup de mal à retenir un fou rire hystérique. Il se sentait gagné par la nervosité, son visage avait une expression d’où se dégageait une aura de démence… Asiel n’était plus très loin…

- Tu ne faisais rien pour le repousser Daevlyn, tu ne peux me mentir sur ce que j’ai vu.

Le ton de l’adolescent était toujours aussi froid, comme venu tout droit de Sibérie. Ses yeux reflétaient la tempête de son cœur et le déchirement de son âme. Quiconque aurait plongé son regard dans le sien à ce moment là, n’en serait pas sortit indemne. Personne n’aurait pu affronter de face la dureté et l’expression de folie que renvoyait son regard.

- J’étais déstabilisé par ce qu’il venait de me dire, je… J’étais comme paralysé. Je…

Daevlyn tentait désespérément de s’expliquer à Raphaël, bégayant comme un enfant pris en flagrant délit de mensonge. Si au début ce petit jeu aurait pu amuser l’adolescent, à présent il en avait plus qu’assez. Il en avait marre de se faire prendre pour la bonne poire. Il avait supporté ses mensonges jusqu’à maintenant, mais là, il arrivait à saturation. En plus de lui mentir, Daevlyn le prenait pour un imbécile, et ça, il ne l’acceptait pas ! Il n’était pas l’enfant naïf et innocent qu’il donnait l’impression d’être au premier abord.

- Pourquoi tu lui as parlé d’Asiel ? Je te faisais confiance Daevlyn, je…

Les larmes de Raphaël redoublèrent d’intensité, coulant à flots le long de ses joues pâles. Interloqué, Daevlyn répondit :

- Asiel ? Je ne lui ai pas parlé de…

Le dernier mot de l’adulte fut celui de trop. Si au départ la voix de Raphaël était froide, elle n’en était pas moins calme. Cependant, épuisé et à bout de nerf, il s’écria, hurlant sa tristesse et crachant son désespoir :

- Ne fais pas l’innocent , j’ai entendu son nom !!!

L’agression avait remplacé la froideur de sa voix. Le jeune garçon semblait être à bout de force. La détresse et l’incertitude qu’il dégageait était palpable à des kilomètres. Raphaël ne savait plus que penser de son moniteur. Il ne savait plus s’il devait lui faire confiance ou non, il ne savait plus s’il devait le croire ou non. Il nageait en pleine incertitude. Devait-il croire ce que lui disait Daevlyn, ou au contraire, devait-il se fier à ce qu’il avait vu ?

Daevlyn sembla remarquer que la colère de l’adolescent n’était qu’une façade. Souhaitant faire comprendre au jeune garçon qu’il n’était pas dans son intention de le blâmer pour sa réaction insolente, il reprit d’une voix calme :

- Il ne s’agit pas du même Asiel, Raphaël. Celui dont Sébastien me parlait, était le nom de… Mon frère s’appelait Asiel lui aussi.

Devant le silence de l’adolescent qui semblait attendre la suite des explications, Daevlyn déglutit avant de poursuivre, toujours sur le même ton :

- Si je ne me suis pas écarté lorsqu’il s’est approché de moi, c’est parce qu’il a prononcé son nom et que cela m’a déstabilisé. Je… Je ne pensais pas qu’entendre une nouvelle fois son nom me ferait aussi mal. Je suis désolé Raphaël, je m’excuse de t’avoir fait du mal une fois de plus.

A ces mots, la colère de Raphaël sembla s’éveiller de nouveau. Encore une fois il s’excusait inutilement. Avait-il réellement prit conscience de ce qu’il venait de dire ? Comment pouvait-il espérer recevoir les excuses de l’adolescent en tenant de tels propos ? N’était-ce pas lui qui, le latin même lui faisait comprendre qu’il avait définitivement tiré un trait sur le passé ? Dans ce cas pourquoi avouait-il à Raphaël que l’entente du nom de son frère le déstabilisait ? N’y avait-il pas un paradoxe dans le raisonnement de l’adulte ?

D’une voix tranchante accentuée d’une pointe de cynisme, Raphaël s’écria :

- Je pensais que tu avais tiré un trait sur ton passé ? Je me trompe ?

La révélation de Daevlyn avait profondément blessé l’adolescent. C’est comme s’il lui avait lui-même enfoncé un poignard dans le coeur. Raphaël avait tellement mal qu’il en venait à se demander s’il n’aurait préféré que Daevlyn lui mente pour une fois.

Toujours avec la même voix calme, Daevlyn lui expliqua, tentant du mieux possible de masquer la trouble que la question pertinente de l’adolescent avait provoqué en lui :

- J’ai tiré un trait sur mon passé, c’est indéniable, mais je ne peux l’oublier Raphaël. Et rien ne pourra changer le fait que je serais déstabilisé et peiné lorsque j’entendrais son nom. Mais surtout, rien n’entravera l’amour que j’éprouve pour toi, et encore moins mon passé. Un trait ne se tire pas aussi rapidement, il faut du temps, tu le sais aussi bien que moi.

Les larmes de Raphaël avaient commencé à s’atténuées. Du revers de la main, il essuya les dernières gouttes d’eau salée qui perlaient au coin de ses yeux et avec une lenteur calculée, il s’approcha de Daevlyn. Sans se bousculer, il ouvrit la porte du box, prenant soins de la refermer derrière lui et franchit les derniers pas qui le séparaient encore de son moniteur. Il vint se coller contre Daevlyn, se frottant langoureusement contre lui. Les yeux brillants d’une lueur étrange et une pointe de provocation dans la voix, il murmura :

- Des mots… De simples mots… Prouves-le moi…

Apparemment, les derniers mots de Raphaël avaient eut le but recherché car il vit avec satisfaction Daevlyn s’approcher lentement de ses lèvres, comme pour demander confirmation, avant de les effleurer avec hésitation. Raphaël qui n’attendait que cette opportunité, répondit immédiatement au baiser de l’adulte, entre-ouvrant les lèvres en une invitation explicite. Leur langue se frôlèrent d’abord timidement, comme pour s’assurer que tout ceci n’était pas le fruit de leur imagination, avant d’entamer des caresses plus sensuelles. Très vite enivrés par la sensation de bien être intense que leur procuraient ces caresses, leurs sens s’éveillèrent au plaisir qu’ils ressentaient. La douceur fit bientôt place à la passion, les mains partaient à l’aventure sur le corps de l’autre. Raphaël découvrait de nouvelles sensations au contact des mains de Daevlyn sur son corps. Bien sur, il avait déjà été touché, mais jamais il n’avait ressentit ce qu’il ressentait à présent. Une chaleur suffocante prenant peu à peu possession de ses reins, s’infiltrant dans son sang, le faisant bouillonner d’un plaisir qu’il n’avait encore jamais ressenti. Un mélange de bien être, de sérénité et d’envie d’en avoir plus, toujours plus… Raphaël avait envie de sentir la peau de Daevlyn sous ses doigts, il voulait caresser cette peau douce et veloutée, respirer son odeur musquée, typiquement masculine. Il voulait le connaître en entier, ses points faibles comme ses points forts. Sa main s’infiltra timidement sous le t-shirt de Daevlyn, appréhendant malgré tout, la réaction de l’adulte. Cependant, celle-ci fut celle qu’il espérait, Daevlyn sembla apprécier le contact de ses doigts car sa peau se mit à frémir. L’adulte passa une main dans le dos de l’adolescent tandis que l’autre lui caressait sensuellement la nuque, jouant avec ses cheveux rasés. Il l’attira à lui afin d’amenuir au maximum la distance qui les séparait encore. Toute pudeur semblait s’être envolée. Plus rien ne faisait à présent obstacle au désir qui les consumaient lentement. Jamais encore ils n’avaient échangé un tel baiser, jamais ils n’y avaient mi autant d’ardeur et de passion. Le feu qui leur brûlait les reins prenait possession de leur conscience, inhibant toute volonté autre que celle de satisfaire l’envie d’appartenir à l’autre. Raphaël voulait Daevlyn, il le voulait près de lui, contre lui, toujours plus près… Il voulait lui appartenir maintenant et à jamais. Il voulait qu’il l’aide à oublier, toutes ces souffrances et ces humiliations qu’il avait subies, il voulait qu’il l’aide à prendre un nouveau départ et à être heureux. Quand la main de Daevlyn se faufila sous son t-shirt, Raphaël sentit son corps s’enflammer et sa température intérieure augmenter considérablement. Comment Daevlyn arrivait-il à lui procurer de telles sensations juste par le contact de ses mains sur sa peau ? Il frémit imperceptiblement tout en s’activant avec sensualité, souhaitant rendre à l’adulte caresses pour caresses. Les mains de Raphaël partirent à la découverte du corps de Daevlyn, explorant minutieusement chaque parcelle de peau, s’attardant sur ces points sensibles afin de lui procurer le même plaisir qu’il lui offrait. Très vite, Raphaël apprit à repérer les points sensibles de son moniteur et s’amusait à le caresser à ces endroits, se délectant des tressaillements qui s’emparaient de Daevlyn lorsqu’il l’effleurait.

Daevlyn sembla retrouver ses esprits car, sans pour autant lâcher les lèvres de Raphaël, il le guida jusqu’au fond de l’écurie, la où se trouvait la réserve à foin, attrapant une couverture au passage. Arrivé sur le tas de foin, Daevlyn mit tendrement fin au baiser, bien qu’avec beaucoup de difficultés. C’est à regret que Raphaël consentit à libérer les lèvres de son moniteur afin de lui permettre d’étendre la couverture sur le sol. Le regardant faire, Raphaël fut soudain envahi par le stress et l’appréhension. Il se trouvait stupide de douter ainsi, il savait tris bien que Daevlyn ne le forcerait jamais à faire quoi que se soit contre sa volonté, mais s’était plus fort que lui. Le voir étendre la couverture signifiait énormément de choses. Ils avaient depuis longtemps passé le cap des simples caresses et il en fallait à présent beaucoup plus pour les satisfaire. Ils allaient enfin consumer le désir qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, mettre à bat cette frustration qui les rongeaient depuis trop longtemps.

Après avoir étendu la couverture, Daevlyn s’approcha de nouveau de Raphaël en retirant son t-shirt de façon sensuelle et provocatrice. Les joues de Raphaël prirent une belle teinte colorée sous le regard amusé de Daevlyn qui laissa tomber son t-shirt tout en réduisant l’espace entre eux. Lorsqu’ils furent à une distance plus qu’intime, Raphaël s’empara avidement des lèvres de Daevlyn, souhaitant masquer sa gêne aux yeux de l’adulte et se rassurer dans ses choix.

Avidement, il posa ses mains sur le torse imberbe de son moniteur, caressant la peau nue et douce qui s’offrait ainsi à lui. Daevlyn recula et l’attira à lui, l’entraînant dans sa chute, amortie par le foin qui parsemait le sol. Raphaël se retrouva allongé sur Daevlyn en une position plus que suggestive qui le fit rougir violemment. L’appréhension avait fait place à la gêne, et Daevlyn sembla s’en rendre compte, car tendrement, il s’empara de nouveau de ses lèvres, avec l’intention de lui faire oublier son malaise.

Très vite, toute honte s’envola et Daevlyn entreprit de passer ses mains sous le t-shirt noir de l’adolescent. Lentement et avec une délicatesse extrême, ne souhaitant pas raviver des souvenirs douloureux dans l’esprit du jeune garçon, il le lui retira, puis s’empara de nouveau de ses lèvres, comme s’il souhaitait le rassurer. Raphaël était à présent complètement exposer au regard de l’adulte, sa peau zébrée de cicatrices plus ou moins anciennes, rendue encore plus pâle sous la clarté de la pleine lune. A présent, torse nu l’un contre l’autre, Ni Raphaël ni Daevlyn n’esquissait un mouvement pour s’éloigner de l’autre. Ils voulaient se toucher, explorer ce corps si attirant et tentateur. Raphaël sentit la chaleur de son corps augmenter prodigieusement au simple contact des mains de Daevlyn sur sa peau nue. Les yeux dans les yeux, le souffle court, plus rien n’existait pour les deux hommes hormis leur envie de sentir l’autre plus près, d’être consumé par les flammes de la passion et du désir.

D’un agile coup de rein, Daevlyn échangea leur position, faisant passer l’adolescent sous lui, l’exposant ainsi à ses moindres caprices, le dominant de toute sa taille. Raphaël tressailli de plaisir lorsque la main de son moniteur se posa sur son torse imberbe et le caressa un moment avant de reprendre sa course, descendant lentement mais irrémédiablement vers l’intimité du jeune garçon. Lorsque les lèvres de Daevlyn s’arrachèrent au baiser qu’ils échangeaient alors, Raphaël laissa s’échapper un soupir de protestation qui fut vite transformé en gémissement de plaisir lorsque la langue de l’adulte explora son cou  à la recherche de points sensibles. En entendant le gémissement plaintif qui avait émit, Raphaël se mit à rougir, avant de reporter son attention sur les caresses que lui prodiguait son moniteur.

Le silence de la nuit était troublé par les bruissements des tissus et les soupirs des deux hommes. Un murmure vient alors troubler cette sérénité, un murmure qui fit frissonner et troubla profondément Raphaël :

- Je t’aime Raphaël.

A ces mots, l’adolescent resserra son étreinte sur le corps de Daevlyn, l’attirant le plus possible contre lui. Il voulait se fondre en lui, ne faire qu’un avec cet homme qui lui offrait protection, tendresse et amour. Mais bientôt, les caresses de Daevlyn se firent de plus en plus intimes, s’approchant dangereusement de son entrejambe, et l’adolescent ne parvient pas cette fois-ci, à masquer la crainte qui s’emparait de lui. Il enfonça ses ongles dans les omoplates de l’adulte qui y vit là, un signe de détresse. Il stoppa alors tout mouvement, et prit possession des lèvres de l’adolescent, tentant de le rassurer à travers un baiser rempli d’amour et de tendresse. Cela eut l’effet attendu, car très vite, Raphaël se détendit, autorisant l’adulte à reprendre ce qu’il avait cessé quelques instants plus tôt.

La main de Daevlyn commença par effleurer l’entrejambe du jeune garçon, ne souhaitant lui apporter que du plaisir. Les doigts de l’adulte descendirent jusqu’à ses genoux, puis remontèrent lentement vers l’intérieur de ses cuisses, intensifiant les caresses à chaque centimètres. A chaque passage de ses mains sur son intimité, Raphaël sentait le désir augmenter rapidement en lui. La chaleur de son corps s’intensifia incroyablement tandis que la langue de Daevlyn se délectait de la peau fine et délicate de son cou. Les attouchements de l’adultes se faisait chaque fois plus érotiques et chargées de sensualité. Envahi par le plaisir, Raphaël perdait totalement le contrôle de son corps qui s’arquait sous les attentions de son moniteur, cherchant le contact de ses doigts brûlants.

Daevlyn savait parfaitement que Raphaël était prêt à aller plus loin, mais il voulait s’assurer qu’il ne le regretterait pas le lendemain. C’est pourquoi il stoppa toute action, arrachant un soupir de mécontentement à Raphaël.

- Tu es sûr Raphaël ?

L’adolescent ne prit même pas la peine de répondre. Oui… Oui il était prêt. Il était prêt à ce qui allait suivre, il était prêt à recevoir Daevlyn en lui… Il le voulait plus que tout au monde. Raphaël s’empara presque brusquement des lèvres de Daevlyn qui enhardi par la réaction de l’adolescent, accentua ses caresses sur son intimité, ravi de le sentir se durcir de plus en plus à chaque nouvelles caresses. Heureux de cette constatation, Daevlyn se mit en oeuvre afin de déboutonner le jean de son vis-à-vis. Il s’attaqua au premier bouton avec une lenteur infinie et les autres suivirent rapidement. Galvanisé par le plaisir que Daevlyn faisait naître en lui, Raphaël caressait sensuellement les hanches de son moniteur, toute conscience et pudeur envolées, il se laissait porter par la vague de bien-être et de désir qui s’emparait de lui.

Lorsque son pantalon fut entièrement déboutonné, Daevlyn le fit glisser le long de ses cuisses, et Raphaël noua ses bras autour du cou de l’adulte et se redressa afin de l’aider à le dévêtir entièrement. Leurs lèvres ne se quittaient plus comme soudées l’une à l’autre. La passion qu’ils mettaient dans leurs baisers trahissait le désir qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, leur envie de se fondre dans l’autre.

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’adolescent se retrouva aussi nu que le jour de sa naissance. Raphaël se sentait vulnérable d’être ainsi exposé au regard appréciateur de Daevlyn, il sentait son regard dénué de pudeur contempler sans honte aucune, son corps ainsi mis à nu. Daevlyn l’embrassa tendrement afin de le rassurer, voulant lui montrer qu’il ne risquait rien. Une fois l’adolescent exempte de tous vêtements superficiels, Daevlyn le recoucha sur la couverture, à présent, le monde autour d’eux n’existait plus. La lune fut seul témoin de ce qui allait suivre.

Plus rien n’existait autour d’eux à part le corps de l’autre, plus rien n’avait plus d’importance que le plaisir et la passion qu’ils éprouvaient et l’envie de satisfaire ce désir qui parcourait leurs veines, inondant leurs reins d’une chaleur érotique. L’une des mains de Daevlyn s’attarda sur l’entrejambe du jeune garçon qui se cambra violemment sous cette caresse intime. Un gémissement s’échappa des lèvres entrouvertes de l’adolescent et son bassin se souleva à la rencontre de celui de l’adulte.

Raphaël ne se rendait pas compte du bruit qu’il faisait, ses gémissements étouffés par les bruits de la nuit, l’adolescent semblait avoir perdu tout contact avec la réalité. Son bassin se mouvait avec lenteur, semblant suivre un rythme que lui seul entendait. Un gémissement plus rauque que les autres lui échappa lorsque les lèvres de Daevlyn quittèrent les siennes et dévièrent au niveau de son cou pour descendre toujours plus bas, sur son torse pour arriver enfin aux portes de son intimité.

Au contact des lèvres de Daevlyn sur cette partie si sensible et si proche de la zone de tous ses plaisirs, Raphaël se tendit et glissant ses doigts dans les cheveux en bataille de son futur amant, il murmura d’une voix ou l’émotion se faisait ressentir :

- Daevlyn je…

Je quoi ?… Il ne savait même pas… Son esprit n’était plus là, monté trop haut, il refusait de redescendre avant d’avoir obtenu ce qu’il voulait. Tout son corps lui criait ce que son esprit avec déjà accepté… être prit par Daevlyn… Le sentir se mouvoir en lui, comme dans ses pensées les plus honteuses qu’il se refusait à s’avouer. Combien de fois avait-il rêvé de ce moment ? Combien de fois avait-il espéré que Daevlyn aille plus loin lors de leurs moments intimes ?

- Chuuuut, chuchota Daevlyn.

Des murmures, des chuchotements, rien qui puisse venir troubler cet instant unique qui n’appartenait qu’à eux seuls.

Les caresses manuelles de Daevlyn furent alors remplacées par la douceur et la sensualité de sa langue. A ce contact, Raphaël se cambra violemment, retenant à grand peine un cri du pur plaisir charnel. Jamais il n’avait connu de telles sensations. Jamais il n’aurait cru éprouver un tel plaisir un jour… Le plaisir charnel et les joies de l’amour… oui l’amour, cela n’avait rien à voir avec le sexe… ce qu’il vivait à l’instant n’était en rien ces séances de baise imposées par son père, non, c’était là la plus belle chose qui lui était arrivée jusqu’à présent.

La sensibilité de l’adolescent était poussée à l’extrême, Daevlyn s’activait à lui faire découvrir des sommets encore jamais atteints.  A la caresse de sa langue, il y ajouta celle de sa main, exerçant ainsi des va et viens plus intenses, arrachant de nouveau des gémissements à l’adolescent qui semblait de moins en moins parvenir à les étouffer. Alors qu’il arrivait aux portes de la jouissance, il retira ses mains des cheveux trempés de sueur de son moniteur, souhaitant le laisser libre de s’arrêter. A la grande surprise de Raphaël, au lieu de le finir à la main, Daevlyn le suça avec plus d’ardeur qu’il le faisait déjà. Raphaël se libéra dans un cri de jouissance, les mains crispées sur la couverture. Le souffle court, les joues rosies par le plaisir qu’il venait d’éprouver, Raphaël n’eut pas le temps de se remettre de son orgasme que déjà Daevlyn s’emparait avidement de sa bouche, réquisitionnant sa langue afin de lui faire partager le fruit de leur plaisir.

Le sentant d’éloigner de lui après un baiser des plus passionnés, Raphaël ouvrit alors les yeux qu’il n’avait pas eut conscience de fermer et son regard améthyste se plongea dans celui couleur émeraude son amant. Il le regarda de façon intense, faisant passer toutes ses émotions et tous ses sentiments qu’ils n’osaient pas avouer à travers ce simple regard. Un regard rempli de remerciements, de tendresse et de profonde affection. Tendrement, Daevlyn lui répondit par un sourire tendre, ne souhaitant pas briser la magie du moment. Sans détourner le regard, Daevlyn amena deux doigts à sa bouche, qu’il lécha de manière provocatrice. Il les humidifia longuement, sans quitter Raphaël des yeux. L’adolescent s’empourpra sous le regard chargé de sous-entendus que lui adressait l’adulte qui s’approcha à quelques millimètres de la bouche de l’adolescent. La respiration de Raphaël s’accéléra sous l’excitation et l’appréhension de ce qui allait suivre. Fixant toujours les prunelles améthystes de son vis-à-vis dans lequel il pouvait y lire la crainte qu’éprouvait Raphaël à cet instant, Daevlyn l’embrassa plusieurs fois en signe d’apaisement.

Quand il sentit le premier doigt s’insinuer en lui avec hésitation, Raphaël se tendit automatiquement, appréhendant la douleur à venir. Souhaitant le rassurer et lui offrir une nouvelle première fois parfaite, Daevlyn l’embrassa afin de le détendre et de détourner son attention de la douleur. Bientôt, Raphaël se détendit sous les vas et viens  experts de Daevlyn, allant jusqu’à lui caresser le dos et les fesses, passant ses mains dans le jean encore présent de son moniteur.

Lorsqu’il le sentit prêt, l’adulte insinua un second doigt en lui, étirant ses muscles au maximum à l’aide d’un lent et ample mouvement de ciseaux.

Tout le temps que dura la préparation de l’adolescent, leurs lèvres ne se séparèrent que le temps nécessaire qu’il leur fallait pour reprendre leur souffle. Quand il jugea avoir suffisamment préparé son jeune amant, Daevlyn retira ses doigts de l’intimité de Raphaël qui émit un gémissement de protestation et entreprit de dégrafer son propre jean devenu trop étroit à cause de son érection douloureuse. Avec sensualité, Daevlyn retira son pantalon et son boxer et se retrouva nu et offert au regard de l’adolescent qui, malgré sa gêne observa en détails le corps de son vis-à-vis.

Daevlyn reporta son attention sur le visage de l’adolescent et le regarda dans les yeux. Un air sérieux avait momentanément remplacé le désir dans les yeux émeraude. Il voulait être sûr, c’était le moment où jamais de tout arrêter, après il serait trop tard. Ils s’apprêtaient tous deux à franchir le point de non-retour et Daevlyn voulait s’assurer que Raphaël ne le regrette pas. Raphaël se contenta d’hocher la tête en guise de réponse à la question muette de son moniteur, et écarta les jambes en une invitation explicite. L’adulte embrassa chaque recoins du visage de l’adolescent, passant par son cou pour ensuite remonter à la commissure de ses lèvres, souhaitant le détendre et le rassurer le plus possible avant le moment ultime.

Lorsqu’il le jugea prêt, Daevlyn prit place entre les jambes du jeune homme offert à lui et releva une de ses jambes qu’il plaça sur son épaule. Quand enfin, Daevlyn le pénétra, Raphaël émit un cri de douleur que Daevlyn étouffa en l’embrassant tendrement, comme s’il souhaitait se faire pardonner de la douleur occasionnée mais cependant inévitable. Lentement, il s’insinua en lui, lui murmurant à l’oreille des mots rassurants. Une fois totalement en lui, Daevlyn s’arrêta un moment afin de laisser l’adolescent s’habituer à sa présence. Si au début Raphaël grimaça de douleur, celle-ci fut bien vite remplacée par des vagues de plaisir lorsque Daevlyn entama un lent et ample mouvement du bassin.

Raphaël laissa alors s’échapper un gémissement de plaisir, toute gêne semblant avoir disparu, il savourait la présence de Daevlyn en lui. Il avait tellement attendu cet instant qu’il avait encore du mal à croire que ce qu’il vivait était bel et bien réel.

Galvanisé par les gémissements plaintifs que poussaient Raphaël, Daevlyn accéléra la cadence, s’enfonçant encore plus profondément en lui. Raphaël ne retenait plus les cris de plaisir qui s’échappaient de sa gorge à chaque fois que Daelvyn le faisait sien toujours un peu plus passionnément. Alors que les vas et vient de l’adulte se faisaient plus profonds et rapprochés, Raphaël souleva son bassin pour aller à sa rencontre, ondulant ses hanches au même rythme que lui imposait son moniteur. Epuisé par l’effort,  mais grisé par les sensations que lui faisait ressentir Daevlyn, Raphaël avait de plus en plus de mal à suivre le rythme, il s’agrippait alors au dos de son amant, le griffant involontairement à chaque coup de bassin plus violent que les précédents.

Les larmes perlant au coin des yeux, Raphaël savourait l’idée d’appartenir enfin entièrement à Daevlyn, mentalement, il le remerciait de l’avoir lavé de ses souillures passées, même s’il aurait souhaité se donner entièrement pur et offrir son innocence à Daevlyn. Daevlyn prit possession de ses lèvres et l’embrassa passionnément, puis, dans un ultime coup de rein, ils jouirent en même temps, dans un gémissement rauque. Daevlyn se libéra dans les entrailles de l’adolescent qui se cambra violemment une dernière fois, lorsqu’il sentit le fluide vital de son moniteur se répandre en lui.

Délicatement, Daevlyn se retira de lui et l’adolescent pu sentir comme un regret, comme s’il le faisait contre son gré, avant de s’étendre à ses côtés. A peine Daevlyn allongé, Raphaël se lova dans les bras de l’adulte, envahi par un bien être et une plénitude qu’il n’aurait jamais cru ressentir. Enlacés, ils tentaient difficilement de retrouver une respiration calme et régulière. Raphaël tentait tant bien que mal de repousser le sommeil qui s’emparait lentement de lui. Le silence les entourait, et l’esprit encore un peut ailleurs, Raphaël songeait à la soirée qu’ils venaient de passer. Jamais Raphaël n’aurait cru que se donner à l’être aimé puisse être aussi beau. Comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas, il posa sa main sur le torse de l’adulte, et se laissa bercer par la respiration encore haletante de Daevlyn qui se remettait lentement de l’effort physique qu’il venait de faire et du plaisir qu’il avait éprouvé.

Dans un état comateux, Daevlyn tourna la tête vers l’adolescent et replaça une mèche rebelle derrière son oreille et l’embrassa délicatement sur le front avant d’attraper la couverture et de les couvrir afin qu’ils ne prennent pas froid.

Sous la lueur astrale, deux corps blottis l’un contre l’autre s’endormirent peu de temps après, épuisés par les évènements et leurs récents ébats amoureux.

Au petit matin, Raphaël eut la désagréable surprise d’être réveillé par un petit courant d’air froid venu se glisser opportunément sous la couverture. Dans son sommeil, il frissonna avant de se coller un peu plus près de la source de chaleur que représentait le corps de Daevlyn, tout en s’emparant de la couverture qu’il remonta par-dessus sa tête en grognant des paroles incompréhensibles. La tête reposant sur le torse de Daevlyn, Raphaël se laissait bercer par les battements réguliers du cœur de son moniteur, un petit sourire heureux étirant faiblement ses lèvres. Une chaleur humide vient alors se poser avec une extrême délicatesse sur ses lèvres et un souffle chaud lui caressait le visage tandis que des mains vagabondes se frayaient un passage le long du  dos du jeune garçon encore à moitié endormie. Un frisson de plaisir parcourut l’échine de Raphaël tandis qu’une douce chaleur s’emparait de lui. Il poussa un soupir de plaisir et se lova un peu plus contre son moniteur, à la recherche de sa chaleur bienfaitrice. Un doux murmure s’éleva alors à ses oreilles :

- Bonjour mon Ange… bien dormis ?

Rechignant à l’idée d’ouvrir les yeux, Raphaël se contenta d’hocher lentement la tête en guise de réponse et leva son visage, quémandant son baiser du matin à son amant. Celui-ci sourit à la vue du spectacle attendrissant qu’offrait l’adolescent à son réveil et effleura tendrement ses lèvres en un fugace baiser. Raphaël émit un gémissement de protestation et, à contrecœur, il ouvrit les yeux et fusilla Daevlyn du regard lorsqu’il s’aperçut que ce dernier retenait difficilement un éclat de rire.

Dans un élan de grande maturité, Raphaël lui tira la langue et s’enfoui sous la couverture, un air faussement vexé étirant les traits de l’adolescent. Daevlyn éclata de rire face à la réaction de son jeune amant, ne s’attendant pas vraiment à un tel comportement de sa part, et s’engouffra à son tour sous la couverture à la recherche des lèvres si tentatrices de Raphaël. Cependant, l’adolescent ne l’entendait pas de cette façon, et lorsque Daevlyn s’apprêta à l’embrasser, au dernier moment il détourna la tête avant de reporter son attention sur son moniteur, ses yeux couleur pierre précieuse pétillants d’une lueur malicieuse.

Puis lassé de ce jeu et en manque du goût des lèvres de Daevlyn, Raphaël s’en emparant tendrement, ses yeux ayant perdu toute trace d’amusement. Daevlyn répondit au baiser avec tout l’amour et la tendresse dont il était capable. C’est comme si chacun de leur côté, ils voulaient faire comprendre à l’autre ce qu’ils n’arrivaient pas à exprimer par des mots. Parfois les gestes valent mieux de des paroles inutiles…

Après un long et sensuel baiser, Raphaël s’écarta de son moniteur et replongea sa tête dans son cou :

- Bonjour…

Daevlyn lui sourit et lui caressa tendrement les cheveux. Raphaël se sentait bien, en sécurité. Une sensation de plénitude et de satisfaction le faisait se sentir bien. Il prit appuis sur ses coudes et plongea son regard dans les émeraudes de son vis-à-vis, il ajouta dans un murmure, ne souhaitant pas briser le calme et la sérénité de cet instant si particulier et important aux yeux de l’adolescent :

- Daevlyn je… merci… merci pour la patience dont tu as su faire preuve avec moi… merci pour tout ce que tu as fait… et euh… merci pour hier soir…

Daevlyn le fit taire d’un baiser. Dans ce genre de situation, les mots étaient obsolètes, car le corps parlait à leur place, et ne laissait aucune place au doute ou à l’hésitation.

- Chuuut… murmura Daevlyn, ce que tu n’arrives pas à dire, ton corps l’exprime d’une autre manière…

A ces mots, ils s’empara de nouveau des lèvres de Raphaël, réquisitionnant sa langue pour un baiser des plus sensuels à travers lequel il fit passer tous les sentiments et l’amour qu’il ressentait pour l’adolescent. Jamais encore Raphaël n’avait ressentit autant de sensation dans un baiser et l’intensité de celui-ci le fit défaillir. Leurs langues se cherchaient et s’enlaçaient comme l’étaient leur corps, mettant leur âme à nu.

C’est Daevlyn qui mit lentement fin au baiser, par obligation plus que par envie. Ils restèrent encore quelques minutes enlacés dans les bras l’un de l’autre avant que Daevlyn ne s’arracha à contrecœur de l’étreinte de Raphaël en lui expliquant ses motivations :

- Ca va bientôt être l’heure de réveiller tout le monde. Il faut regagner nos chambres respectifs avant que quelqu’un ne nous surprenne.

Les yeux de l’adulte dévièrent sur le corps mis à nu de l’adolescent offert à son regard, le détaillant éhonteusement, s’attardant sur la moindre parcelle de peau visible. Raphaël de son côté, ne se gênait pas non plus pour observer son moniteur s’habiller à la hâte. Une fois vêtue, Daevlyn  attrapa les vêtements de Raphaël dispersés un peu partout autour d’eux et les lui amena, lui volant un rapide baiser au passage, et laissant ses mains parcoururent le corps de l’adolescent.

Cependant, sentant le désir monter en lui, il s’éloigna de Raphaël et lui murmura :

- On se rejoint au réfectoire, ne traîne pas trop.

Après quoi, il l’embrassa furtivement et lui caressa tendrement la joue avant de le laisser seul. Lorsqu’il fut sûr d’être seul, Raphaël s’autorisa un profond soupire de soulagement. Il se retourna et s’allongea sur le dos, les bras en croix, les yeux rivés au plafond, il souriait bêtement.

Il avait l’impression d’être dans un rêve. Jamais il n’avait connu autant de tendresse et de douceur. Cela lui faisait presque peur… Un tel bonheur pouvait-il réellement durer ? Etait-ce ce que l’on appelait plus communément “le calme avant la tempête” ? A cette pensée, Raphaël sentit son cœur se serrer. Cependant, il voulait profiter pleinement de cette journée qui avait si bien commencé. Refoulant au fond de lui ce mauvais pressentiment, il finit par se lever afin de s’habiller. C’est avec beaucoup de difficultés qu’ils enfila ses vêtements. Avisant son entrecuisse souillée, il rougit violemment à ce souvenir et se hâta de rejoindre sa chambre afin d’aller prendre une douche amplement méritée.

Quand il arriva, les dortoirs étaient encore endormis. Il en déduit que Daevlyn devait être en train de prendre sa douche et hésitant à aller le rejoindre, Raphaël fini par renoncer à cette idée. C’était bien trop dangereux. Il fit un saut rapide dans sa chambre le temps d’attraper son nécessaire de douche et des vêtements propres puis fila dans la salle de bain, d’où il ne ressortit qu’un long moment plus tard.

Comme convenu, Daevlyn retrouva Raphaël à l’entrée du réfectoire. Après une nuit d’amour dans les bras de son moniteur, c’était une torture pour l’adolescent de ne pouvoir s’emparer à sa guise des lèvres de Daevlyn et de se contenter seulement de quelques effleurements provoqués de leurs doigts et quelques sourires.

Lorsqu’ils eurent terminé de prendre leur petit déjeuner, Daevlyn envoya Raphaël nourrir Amaranth, lui demandant par la même occasion de sortir Diamond Dust, prétextant une chose importante à faire. Raphaël acquiesça d’un hochement de tête et lui offrit un sourire radieux avant de s’éclipser.

Ce n’est qu’une bonne vingtaine de minutes plus tard que Raphaël vit avec joie Daevlyn revenir. Il accourut à sa rencontre et avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que se soit, Daevlyn déclara :

- Tu peux continuer à t’occuper d’Amaranth… Sébastien à donner son autorisation.

A ses mots, le cœur de Raphaël se serra dans sa poitrine. Sébastien… Il en était presque arrivé à l’oublier depuis la veille, et voilà qu’il refaisait surface, venant ruiner sa journée. Cependant, la joie de ne pas avoir à se séparer d’Amaranth l’emporta sur sa peine. L’éclair de tristesse qui avait traversé ses prunelles améthystes quelques instants plus tôt n’était plus qu’un lointain souvenir. Au comble du bonheur, Raphaël voulu embrasser Daevlyn afin de lui montrer sa gratitude. Il lui sauta dans les bras et s’apprêtait à prendre possession de ses lèvres lorsque Daevlyn tourna la tête en déclarant :

- Tu as mal attaché Diamond Dust, regard, son nœud se défait.

A ces mots, il s’arracha à l’étreinte de Raphaël sans un seul regard pour lui et alla refaire le nœud de la longe de l’animal. Les yeux de l’adolescent se mirent à briller dangereusement, signe incontestable que les larmes n’étaient pas loin.

Cependant, il se refusa à se laisser gagner par les larmes. Il les refoula discrètement et rejoignit son moniteur.

Toute la matinée se déroula dans cette même ambiance. Une certaine distance s’était installée entre eux, malgré les tentatives de Raphaël pour approcher son moniteur. Fatigué d’être ignoré ainsi par l’homme qui disait l’aimer, Raphaël décida d’arrêter de tenter de le décongeler et se concentra sur sa leçon d’équitation.

L’après midi se déroula de la même façon et lorsque la leçon prit fin, Daevlyn prit congé de Raphaël et s’éclipsa, le laissant seul avec ses doutes, sa tristesse et ses interrogations.

A l’heure du repas, Raphaël attendit Daevlyn devant le réfectoire, afin qu’ils mangent ensemble comme ils le faisaient depuis quelques jours. Cependant, Daevlyn ne vint pas. Blessé par le comportement de son moniteur, Raphaël quitta les lieux sans même avoir manger et alla s’enfermer dans sa chambre.

Il était minuit passé et Raphaël n’arrivait pas à trouver le sommeil. Trop de choses le tracassaient et il avait l’estomac noué. Il lui manquait quelque chose, une chaleur humaine. Il voulait Daevlyn… N’y tenant plus, il se leva de son lit et quitta sa chambre sur la pointe des pieds. Arrivé devant la porte de la chambre de Daevlyn, il frappa trois coups légers et entra sans attendre la réponse. Il sourit en voyant que l’adulte ne dormait pas, cependant, lorsqu’il prit la parole, Raphaël sentit son sang se glacer d’effroi :

- Qu’est ce que tu fais là ? Retournes dans ta chambre, tu n’as rien à faire ici !

Si Raphaël fut profondément blessé par les paroles si froides et impersonnelles de son moniteur, il n’en laissant rien paraître. Lentement, d’une démarche féline et provocante, il s’approcha du lit de Daevlyn, et l’enjamba, afin de s’asseoir sur ses cuisses. Lascivement, il ondula son bassin guettant une quelconque réaction de la part de son moniteur. Cependant, Daevlyn resta stoïque et alors que Raphaël allait l’embrasser, il le repoussa si violemment que Raphaël faillit tomber du lit.

- Sors de là ! Je ne te le répèterais pas une troisième fois !

Cette attitude de la part de Daevlyn fit l’effet d’un coup de poing en pleine figure à l’adolescent. Lentement, il se releva et lança un regard écœuré à Daevlyn, sans pouvoir retenir les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Ces larmes n’échappèrent pas à Daevlyn qui pourtant ne fit aucun mouvement en direction de Raphaël. Le jeune garçon se releva et alors qu’il s’apprêtait à quitter, sans se retourner, il murmura :

- Je te déteste…

Puis il quitta la chambre sans attendre une seconde de plus. Il voulait partir loin… mettre le plus de distance possible en lui et cet homme qui l’avait trahit. Raphaël se sentait mal… il se sentait vraiment mal… il se précipita aux toilettes et vomi le peu que contenait son estomac. Son corps était parcourut de spasmes et des contractions violentes à l’estomac le faisait se plier en deux de douleur. Un gémissement de souffrance s’échappa de ses lèvres entrouvertes et de nouveau, il se pencha au-dessus de la cuvette, vomissant de la bile qui lui brûlait la gorge.

Raphaël ne pourrait dire combien de temps il passa aux toilettes. Les contractions de son estomac ne se calmaient pas, et bien qu’il n’ai plus rien à rendre, il était toujours en proie aux hauts le cœur.

Pourquoi Daevlyn l’ignorait-il ainsi ? Pourquoi était-il soudain si froid envers lui ? Etait-ce parce qu’il avait eut ce qu’il voulait ? A cette pensée les vomissements de l’adolescent reprirent de plus belle. S’était-il joué de lui ? Se jouait-il de lui depuis le début ? Après tout, qu’est-ce qui lui prouvait qu’il n’était pas comme tous les autres ? Maintenant qu’il l’avait mis dans son lit allait-il le laisser tomber et l’abandonner ? Etait-ce la vérité ? Daevlyn s’occupait-il de lui seulement pour avoir son cul ? Et maintenant qu’il l’avait baisé, il le délaissait… Agissait-il ainsi avec tous ses amants ? Une fois qu’il les baisaient-ils les larguaient et les ignoraient ? Mais pourtant, il n’avait pas rêvé… Il avait pourtant sentit la tendresse qui se dégageait de l’adulte lorsqu’il l’avait baisé… l’avait-il seulement baisé comme une vulgaire pute ? Raphaël n’était pas convaincu… On ne baisait pas quelqu’un avec autant de douceur et de tendresse… il le savait plus que quiconque… Non… Cette nuit là, Daevlyn lui avait bel et bien fait l’amour… Mais alors pourquoi un si soudain revirement de situation ? N’avaient-ils pas vécu assez de situations délicates et difficiles pour ne pas avoir enfin droit au bonheur ? Raphaël n’en était pas convaincu…

Ce ne fut que bien des heures plus tard qu’il s’endormit d’un sommeil agité de cauchemars, la tête pleine de questions restées sans réponses.

Le lendemain matin quand Daevlyn vint pour réveiller l’adolescent, il eut la surprise de trouver la porte verrouillée. Il frappa quelques coups afin de faire savoir à l’adolescent qu’il était l’heure de se lever, mais face au manque de réponse, il n’insista pas et retourna à ses préoccupations.

Quand Raphaël consentît enfin à sortir de sa chambre, il était déjà tard dans l’après-midi. Il avait passé la moitié de la journée à dormir, tentant tant bien que mal de récupérer le sommeil qui lui manquait. La première chose qu’il fit en sortant, c’est aller prendre une douche, puis il alla nourrir Amaranth. Il en profita pour passer un peu de temps avec le poulain qu’il avait un peu délaissé ces derniers temps. Il lui parla longuement, lui racontant ses rêves et ses espoirs, ses doutes et ses craintes. Raphaël, ne, pouvait plus de cette situation. Il se sentait humilié d’un tel rejet et ne l’acceptait pas. Il y avait quelque chose d’anormal là dessous, et il compatit bien découvrir quoi !

Déterminé, il se leva avec la ferme intention d’aller s’expliquer avec Daevlyn. La déception avait fait place à la colère et rien ni personne ne l’empêcherait d’aller lui parler.

D’un pas rapide, il se dirigea vers les bâtiments, se doutant de l’endroit où il pourrait trouver Daevlyn. Il frappa trois petits coups rapides à la porte et comme cette nuit, il n’attendit pas la réponse avant d’entrer. Le spectacle qui l’y attendait le laissa figé d’horreur. Son cœur loupa plusieurs battements avant de reprendre une course effrénée. Une tristesse et une haine sourde s’empara alors de lui. Il baissa les yeux afin de cacher ses larmes et quand il releva la tête, ses magnifiques yeux améthystes n’étaient plus. A la place, deux onyx brûlaient d’une lueur inquiétante et destructrice.

Une haine sans limites embrasait les yeux d’Asiel. D’une démarche lente et assurée, il s’approcha du lit sur lequel Sébastien s’apprêtait à prendre Daevlyn. Un éclat de tristesse brillait dans les yeux de Daevlyn, ce qui augmenta considérablement le désir de tuer qui envahissait Asiel.

Tel un félin qui bondit sur sa proie, Asiel se jeta sur Sébastien si violemment qu’ils se retrouvèrent au sol. Prenant le dessus, Asiel s’assit sur le bassin de Sébastien, l’empêchant de bouger et ses mains se crispèrent autour de son cou en une étreinte mortelle.

Plus Sébastien se débattait, plus Asiel resserrait l’étreinte autour de son cou. Il semblait déterminé et rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Reprenant ses esprits, Daevlyn s’écria :

- Raphaël ! Arrêtes, tu vas le tuer…

Asiel se tourna brusquement vers Daevlyn et lui lança un regard assassin. A la vue des yeux noirs de l’adolescent, Daevlyn en frémit d’horreur. Bien qu’il y était un peu habitué, le regard d’Asiel le mettait mal à l’aise. Il semblait lire en lui comme dans un livre ouvert.

Sébastien commençait à étouffer. Dans peu de temps il serait mort. Asiel reporta son attention sur lui et se pencha en avant, lui murmurant à l’oreille :

- Touche encore une fois Daevlyn, pose une seule fois le regard sur lui et tu es mort… Et souviens-toi ! Je ne suis pas toi… Tu peux être sûr que je tiens mes promesses…

Sébastien hocha vigoureusement la tête en signe d’approbation et inspira longuement lorsque les mains d’Asiel se détachèrent de son cou. Sans demander son reste, Sébastien s’enfuit de la chambre laissant Daevlyn seul avec Asiel.

Après quelques instants de silence pesant, Daevlyn qui s’était habillé entre temps déclara :

- Fais revenir Raphaël…

- Je t’avais prévenu Daevlyn, le coupa Asiel d’une voix tranchante. Ne refais JAMAIS souffrir Raphaël ! Tu as choisi de ne pas m’écouter, à toi d’en subir les conséquences. Raphaël ne veut pas revenir. Il a besoin de faire le point avec ses sentiments. Il ne reviendra pas… et s’il choisit de revenir, je ferais tout pour t’empêcher de le faire souffrir davantage…

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