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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 30

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 30 écrit par Lybertys

C’est uniquement au petit matin que Daelvyn se réveilla. En sentant le petit corps chaud de Raphaël se coller encore un peu plus près de lui, grommelant en remontant la couverture par-dessus sa tête, il comprit que cette nuit n’avait pas été un rêve. En sentant la tête de Raphaël posée délicatement sur son torse, il fut envahi par un élan de tendresse et ne résista pas à l’envie de poser délicatement ses lèvres sur celles de l’adolescent et à parcourir de ses mains son dos si svelte. Il aimait tellement sentir ce corps près de lui, et respirer son odeur si particulière qui le rendait encore plus désirant. Sentir le corps de Raphaël se réchauffer sous ses simples caresses emplissait le cœur de Daevlyn d’un doux sentiment de bien être total dont il avait oublier la possibilité d’exister.
Sentant que Raphaël était maintenant presque réveillé, il lui murmura :
- Bonjour mon Ange… bien dormis ?
Semblant ne pas vouloir vraiment émerger complètement de son sommeil, Raphaël se contenta de hocher lentement la tête. Les yeux toujours clos, Raphaël leva alors son visage, quémandant son baiser du matin à son amant. Daevlyn ne pu s’empêcher de sourire devant ce spectacle plus qu’attendrissant qu’offrait l’adolescent à son réveil, et décida de le taquiner un peu. Ne répondant pas immédiatement à sa demande, il déposa furtivement ses lèvres sur celle de l’adolescent, lui offrant ainsi un fugace baiser.
Raphaël, semblant en attendre plus et ne sentant rien arriver, gémit de mécontentement avant d’ouvrir les yeux de voir Daevlyn retenir difficilement un éclat de rire. Raphaël le fusilla du regard, et dans un élan de grande maturité, il lui tira la langue avant de s’enfouir sous les couvertures, un air faussement vexé étirant ses traits.
Ne parvenant plus à se retenir, Daevlyn éclata de rire face à la réaction de son jeune amant, ne s’attendant pas vraiment à un tel comportement de sa part, et s’engouffra à son tour sous la couverture à la recherche des lèvres si tentatrices de Raphaël.
Mais alors que Daevlyn s’apprêtait à l’embrasser ayant localisé ses lèvres, Raphaël tourna la tête au dernier moment, avant de reporter son attention sur son moniteur, ses yeux couleur pierre précieuse pétillant d’une lueur malicieuse. Amusé et un peu vexé de ce rejet, Daevlyn n’en laissa pourtant rien paraître. Heureusement, lassé par ce jeu, tout aussi en manque du goût des lèvres de Daevlyn que celui-ci des siennes, Raphaël s’en empara tendrement, ses yeux ayant perdu toute trace d’amusement. Daevlyn répondit au baiser avec tout l’amour et la tendresse dont il était capable. C’est comme si chacun de leur côté, ils voulaient faire comprendre à l’autre ce qu’ils n’arrivaient pas à exprimer par des mots. Parfois les gestes valent mieux de des paroles inutiles… Grâce à ce baiser, Daevlyn se sentait enfin vivre pleinement. Toutes pensées négatives étaient aussitôt annihilées rien qu’au contact des lèvres de son nouvel amant.
Toute crainte, toute peur, tout regret, toute mélancolie, tout autre sentiment que l’amour et le bonheur n’avait plus leur place dans son cœur à cet instant présent. Après un long et sensuel baiser, Raphaël s’écarta de son moniteur et replongea sa tête dans son cou lui répondant enfin :
- Bonjour…
Daevlyn lui sourit et lui caressa tendrement les cheveux. Il aurait aimer que tous les matins à venir soit aussi doux et intenses que celui-ci. Se réveiller chaque matin aux côtés de celui qu’il aimait tant était son désir le plus cher.
Cet avenir semblait tout à fait possible, mais pourquoi avait-il si soudainement ce mauvais pressentiment que tout allait prendre fin subitement ? Etait-ce cela atteindre le bonheur : craindre de le perdre à chaque instant ?
Le changement de position de Raphaël le fit abandonner ses pensées devenant dérangeantes. L’adolescent prit appuis sur ses coudes et plongea son regard dans les émeraudes de son vis à vis et ajouta dans un murmure, ne souhaitant pas briser le calme et la sérénité de cet instant :
- Daevlyn je… merci… merci pour la patience dont tu as su faire preuve avec moi… merci pour tout ce que tu as fait… et euh… merci pour hier soir…
Daevlyn le fit taire d’un baiser. Dans ce genre de situation, les mots étaient obsolètes, car le corps parlait à leur place, et ne laissait aucune place au doute ou à l’hésitation.
- Chuuut… murmura Daevlyn, ce que tu n’arrives pas à dire, ton corps l’exprime d’une autre manière…
A ces mots, ils s’empara de nouveau des lèvres de Raphaël, réquisitionnant sa langue pour un baiser des plus sensuels à travers lequel il fit passer tous les sentiments et l’amour qu’il ressentait pour l’adolescent, mettant ainsi ses paroles en application. Daevlyn aurait souhaité ne jamais quitter ses lèvres un seul instant, trouvant leurs échanges devenir de plus en plus intenses et passionnels. Sentir le corps nu de Raphaël collé tout contre lui ne faisait qu’accentuer ce ressenti.
Ce fut plus par obligation que par envie que Daevlyn dû finalement mettre fin au baiser, quittant toujours ses lèvres avec la même tendresse, sans brusquerie aucune.
Ils restèrent encore quelques minutes enlacés dans les bras l’un de l’autre avant que Daevlyn ne s’arracha à contrecœur de l’étreinte de Raphaël en lui expliquant ses motivations :
- Ca va bientôt être l’heure de réveiller tout le monde. Il faut regagner nos chambres respectifs avant que quelqu’un ne nous surprenne.
Les yeux de Daevlyn ne purent s’empêcher de dévier alors sur le corps mis à nu de l’adolescent offert à son regard, le détaillant tout en s’attardant sur la moindre parcelle de peau visible. Il dut faire preuve d’une incroyable force de volonté pour résister à l’envie de recommencer ce qu’il avait déjà fait la veille. Sentir le regard de Raphaël poser sur son corps ne faisait tout simplement qu’accentuer ce désir, et il préféra se lever assez rapidement et s’habiller à la hâte. Une fois vêtu, Daevlyn attrapa les vêtements de Raphaël dispersés un peu partout autour d’eux et les lui amena, lui volant un rapide baiser au passage, et laissant ses mains parcoururent le corps de l’adolescent.
Cependant, sentant le désir monter en lui, il s’éloigna de Raphaël et lui murmura :
- On se rejoint au réfectoire, ne traîne pas trop.
Il l’embrassa tout de même furtivement une dernière fois en lui caressant tendrement la joue et s’éloigna de lui à contre cœur. Il décida d’aller d’abord prendre une douche avant de réveiller tout le monde, voulant encore profiter du calme et de la sérénité qui régnait dans tout son être.
Après s’être préparé et habillé, il sortit et frappa à chaque porte, réveillant des adolescents qui semblaient n’avoir aucune envie de se lever. Puis il alla rejoindre Raphaël comme convenu à l’entrée du réfectoire. Il dû une fois de plus faire appel à beaucoup de maîtrise de lui-même, pour ne pas sauter sur ses lèvres.
Cet interdit le mettait presque mal à l’aise. Après la nuit qu’ils venaient de passer, il lui était presque impossible de ne pas y repenser à chaque regard posé sur lui. Ils durent cependant se contenter de seulement quelques effleurement provoqués par leur doigts et quelques sourires. Daevlyn allait même jusqu’à en ressentir une immense frustration et eu peine à se concentrer sur autre chose que sur les lèvres de Raphaël se mouvant lui racontant il ne savait quoi.
Ce n’est que lorsqu’il sentit le regard de Sébastien posé sur lui, qu’il descendit presque immédiatement de son petit nuage, revenant à la dure réalité : un petit problème qui n’était pas de moindre était loin d’être résolu. Masquant son trouble à Raphaël, il lui demanda d’aller nourrir Amaranth et de sortir par la même occasion Diamon Dust, prétextant une chose importante à faire.
Raphaël acquiesça d’un hochement de tête et lui offrit un sourire radieux avant de s’éclipser. Daevlyn fut à la fois soulagé qu’il ne se doute de rien, mais terriblement angoissé à l’idée d’affronter Sébastien.
Lentement, il s’approcha de la table de Sébastien, la peur au ventre il lui dit simplement d’un air dédaigneux :
- Bonjour.
- Salut.
- Il faut qu’on parle Sébastien.
- Je sais, nous allons aller dans mon bureau.
Terrifié à l’idée de se retrouver seul à seul avec lui, il tenta d’éviter cela, en répondant.
- On ne peut pas simplement parler ici.
- Pour que tout le monde nous écoute, depuis quand fait-on des réunions dans un réfectoire.
Sébastien se leva et l’invita à le suivre, chose que Daelvyn fit à contrecœur. Il fit attention à garder le plus de distance possible entre eux, craignant dès lors un simple contact même banal entre eux.
Lorsque Sébastien ouvrit la porte de son bureau, il attendit à l’entrée que Daevlyn passe. Un espace qu’il n’aurait pas jugé de trop étroit le jour précédent, était maintenant un calvaire à traverser. Il alla directement s’assoire en face du bureau, tentant de se reprendre et de se remémorer du vrai but de leur conversation. Sébastien, vint s’assoir en face de lui, affichant un sourire presque aguicheur que Daelvyn ne lui connaissait pas. Il frémit rien qu’à ce regard qui lui donnait l’impression d’être mis à nu, car s’était bien cela, Sébastien le déshabillait du regard sans pudeur aucune.
Soudain, Sébastien prit la parole, ce qui eut pour effet de faire légèrement sursauter Daevlyn.
- Je t’écoute.
- Je… Euh… c’est à dire que…
Pris au dépourvu, Daevlyn ne parvenait plus à mettre de l’ordre dans ses idées. Que pouvait-il lui dire, par quoi commencer ?
- Si tu veux parler d’hier et revenir sur ce que tu m’as dit…
Daevlyn sembla reprendre ses esprit et le répliqua.
- Oui, justement à propos d’hier, je tiens à mettre immédiatement les choses au clair. Il n’y a rien entre nous et il n’y aura jamais rien alors n’insiste pas. Je suis venu te parler d’Amaranth car le problème n’a pas était résolut. Combien tu me le vends ?
Sébastien lui lança un sourire moqueur en se levant de son fauteuil et vint s’appuyer sur le devant de son bureau à une dizaine de centimètres de Daevlyn se plaçant devant lui.
- J’accepte de te le vendre et je laisse Raphaël tranquille mais…
Sentant que tout n’allait pas être aussi simple, et ne supportant pas la phrase laissée en suspend de Sébastien, Daelvyn demanda :
- Mais quoi ?
- Mais à une seule condition.
- Laquelle ? questionna immédiatement son cœur s’emballant et sachant parfaitement à quelle condition Sébastien pensait rien qu’en regardant l’air pervers que son visage affichait.
- Ne fait pas l’innocent Daevlyn, je te connais plus perspicace que cela. J’ajoute que si tu ne te soumets pas à ma petite condition, Amaranth part ce soir et tu n’auras plus à t’occuper de Raphaël, tu peux compter sur moi.
- Cela va au delà d’une simple condition !!! N’est ce pas plutôt du chantage ?!! s’énerva Daevlyn.
- C’est exactement cela.
Daevlyn était au pied du mur. L’étau se refermait sur lui. Il était coincé et ne voyait aucune issue possible. Pris au piège, il se leva et se tourna vers la porte. Il ne voulait pas regarder Sébastien dans les yeux pour lui donner sa réponse. D’ailleurs, plus jamais il ne voulait croiser son regard. Après un longue et profonde inspiration, il dit dans un souffle :
- J’accepte.
Mais alors qu’il allait se diriger vers la porte pour sortir au plus vite de ce lieu devenu invivable, il fut retenu par deux bras entourant sa taille. Rien que sentir le souffle chaud de Sébastien dans sa nuque lui donnait des hauts le cœur.
- Ai-je au moins le droit à un acompte ?
Tout son être lui disait de repousser cet homme le plus loin possible, mais sa raison lui dicta l’inverse. Lentement, il se tourna afin de faire face à Sébastien.
Il n’arrivait pas encore à avoir vraiment conscience de ce qu’il venait d’accepter, et ce n’est que lorsque les lèvres et la langue de Sébastien prirent possession de sa bouche de manière si impudique qu’il réalisa ce dans quoi il venait de s’engager. Il ne répondit que faiblement à se baiser, par simple obligation. Le simple contact de cette langue avec la sienne lui donnait des frissons de dégoûts. Il se sentit sale, mais ce qu’il lui faisait le plus de mal, c’est qu’à travers cela il était en train de trahir la confiance que Raphaël avait en lui, et par dessus tout salir l’amour qu’il lui portait.
Il faisait une énorme erreur mais ne voyait aucune autre solution se profiler à l’horizon. S’il se taisait, s’il n’en disait rien à Raphaël, s’il lui cachait alors Raphaël irait pour le mieux. S’il refusait les avances de celui qu’il avait considéré comme son ami, Raphaël perdrait tout. Il choisit de se sacrifier, mais savait que ce n’était pas la bonne solution. Il se dit seulement que celle-ci était la moins pire de toutes. Il choisit celle qui ferait le moins pâtir Raphaël.
Sébastien aurait ses lèvres, son corps, mais jamais son cœur, unique chose qui permettrait à Daevlyn de tenir le coup. Oui, car ainsi il protégeait son amour pour Raphaël. Mais pourrait-il protéger son esprit ?
Il crut que ce baiser n’allait jamais finir, et lorsqu’il senti les mains de Sébastien se poser sur lui, il eut l’impression que celles-ci lui brûlaient la peau. C’était loin d’être la douce chaleur qu’il l’envahissait et l’impression de se consumer de plaisir comme lorsque Raphaël le touchait.
Il avait l’impression au simple contact de cette main se glissant sous son t-shirt, passant lascivement sur sa peau, qu’on lui brûlait la peau au fer rouge. Envahi d’une pulsion lui donnant envie de s’arracher cette peau maintenant souillé par l’homme qu’il haïssait au plus profond de son être. Comment Sébastien pouvait-il lui imposer cela ? Il ne reconnaissait plus rien en son ami. Il avait envie de le repousser, de reculer, de partir en courant, de s’éloigner loin d’ici, loin de Sébastien, loin de cet homme devenu un vulgaire violeur. Trahis par son seul ami, il ne savait plus vraiment sur quoi se raccrocher, Raphaël étant à exclure.
Anéantit, il eut beaucoup de mal à retenir ses larmes, et ce n’est que quand Sébastien finit par le lâcher et sortir du bureau qu’il s’écroula sur le sol, ses jambes ne le maintenant plus, et laissa s’écouler de ses yeux des larmes muettes de détresse et de désespoir.
Il lui fallut quelques instants pour parvenir à se relever. Raphaël l’attendait, et il ne pouvait pas le laisser ainsi. Il avait un rôle à remplir et une personne comptant sur lui. Il tenta de prendre une fois de plus sur lui et se rendit jusqu’aux écuries après un court passage dans une salle d’eau pour effacer toutes traces de pleurs.
Raphaël ne devait rien savoir de ce qu’il venait de se passer. Et pour cela, il devait endosser de nouveau ce masque qu’il portait depuis si longtemps qui ne laissait transparaître aucune émotion.
Mais lorsqu’il vit le sourire de Raphaël arrivant joyeusement à sa rencontre, il ne put empêcher le sentiment de culpabilité et de remord envahir son cœur. Tentant de cacher au plus vite cela, il déclara :
- Tu peux continuer à t’occuper d’Amaranth… Sébastien à donner son autorisation.
Un sourire illumina le voyage de l’adolescent, et Daevlyn remercia le ciel que celui-ci n’ai trahit aucun tremblements dans sa voix. Raphaël eut alors la réaction tout à fait normal de se jeter dans ses bras et de s’apprêtait à prendre possession de ses lèvres. En l’éclair d’un seul instant, tout ce qui venait de passer et surtout le baiser qu’il avait était obligé d’échanger avec Sébastien l’obligea à tourner la tête, ne supportant pas l’idée de faire cela à Raphaël. Il tourna la tête esquivant le baiser, et chercha rapidement une excuse qui par chance lui tomba sur les yeux : le nœud d’attache de Diamond Dust mal serrer.
- Tu as mal attaché Diamond Dust, regard, son nœud se défait.
Il ne regarda surtout pas les yeux de l’adolescent sachant très bien l’expression qu’il aurait pu y lire. Mais l’affronter n’aurait fait que le faire craquer et lui avouer. Et c’était la dernière des choses qu’il voulait faire. Il savait que jamais Raphaël ne comprendrait ce qu’il venait d’accepter et il ne voulait pas perdre ce qui était le plus important pour lui :
l’amour de Raphaël. Mais il savait bien qu’en ayant ce genre de réaction, il en empruntait le chemin.
C’était pourtant trop difficile de faire différemment, il fallait qu’il réfléchisse. Tout s’était passé beaucoup trop vite, et son mauvais pressentiment du matin ne faisait que se confirmer. Leur bonheur n’avait pût durer. Il s’arracha à l’étreinte de l’adolescent sans un seul regard pour lui et alla refaire le nœud de la longe de l’animal. Il ne devait céder.
Toute la matinée se déroula dans cette même ambiance. Une certaine distance s’était installée entre eux, malgré les tentatives de Raphaël pour approcher son moniteur. C’était au dessus de ses forces, il ne pouvait le prendre dans ses bras, et échanger le moindre baiser avec lui, lui était insoutenable. S’il était dans un état tel après un baiser, alors qu’en serait-il lorsque Sébastien lui ferait plus… Les attaques de Raphaël se faisaient incessantes et heureusement, il céda enfin, et se concentra sur sa leçon d’équitation.
Durant tout le déjeuner, Daevlyn sentit le regard de Sébastien posé sur lui, et il crut que jamais cela n’allait prendre fin. Aucun aliment ne parvint pas passer dans sa bouche, tout appétit l’ayant quitté.
L’après midi se déroula de la même façon et lorsque la leçon prit fin, Daevlyn prit congé de Raphaël et s’éclipsa. Il ne pouvait supporter ce regard triste et cette mine déconfite, sachant que tout cela était encore une fois uniquement de sa faute.
Il aurait voulu rester à ses côtés, le rassurer mais cette fois-ci, il en était tout bonnement incapable.
Il se dirigea telle un âme en peine jusqu’à sa chambre, n’ayant plus la force de faire quoique ce soit d’autre. Mais alors qu’il poussa la porte de sa chambre, il sursauta violemment en voyant Sébastien assis sur son lit. Son cœur s’emballa immédiatement et des tremblements s’emparèrent de ses membres. Il tenta de serrer les poings pour les faire cesser, mais tout ceci fut vain. Il referma immédiatement la porte de sa chambre derrière lui, ne voulant surtout pas qu’une personne les surprenne. Des gouttes de sueur froide perlèrent sur ses tempes sachant précisément ce que Sébastien était venu chercher.
- Tu as passé une bonne journée ? Moi j’aimerai bien qu’elle finisse bien…
- Pas ce soir Sébastien, s’il te plait, je ne suis vraiment pas bien.
Daevlyn avait l’impression que sa tête allait exploser tellement elle lui tournait. Lui qui avait compté être seul cette nuit là pour réfléchir, voilà qu’il devait maintenant affronter l’origine de tout leurs problèmes. Et ce soir là lui était vraiment impossible. Il ne se sentait pas la force d’affronter cela cette nuit, et préféra repousser à plus tard. Sébastien
se leva subitement, ne semblant pas l’entendre de cette oreille, et fonça droit sur Daevlyn le plaquant contre le mur et prit possession de ses lèvres, ne lui laissant aucune échappatoire. Une fois de plus au contact de cette langue non désirée, il fut prit d’un haut le cœur. Les tremblements qui agitaient ses mains redoublaient et il ne savait plus vraiment ce qu’il pouvait faire. D’ailleurs, il n’y avait rien à faire. Tout était décidé et faire marche arrière était bien trop dangereux et surtout bien trop risqué pour Raphaël.
Lorsque Sébastien dérapa dans son cou, il tenta une dernière fois de refuser, mais sentait bien que l’ardeur de celui-ci était plus forte que ses plaintes. Bien trop rapidement, son t-shirt fut ôté et des mains parcoururent inlassablement sa peau dans aucune douceur. Juste l’espace d’un instant, il croisa le regard de son violeur, et n’y lu que du désir
charnel et de la folie. Qu’était devenu le Sébastien bon et juste qui venait si souvent le conseiller ? Avait-il fait tout cela uniquement dans ce but ? Il savait parfaitement à quoi s’en tenir s’il le repousser. Sébastien en connaissait bien trop sur lui pour ne pas trouver un autre chantage possible. Il lui avait pourtant fait confiance… Il se sentait dupé et trahit.
Daevlyn tressaillit en sentant une main passer sur son entrejambe. Ce n’était pas un tressaillement de plaisir, mais de dégoût. Ces gestes qui aurait pu paraître doux et attentionnés était vécu comme une torture. Rien de pire que de ressentir tout cela en étant impuissant. Il retient avec une extrême difficulté les larmes qui commençaient à poindre aux coins de ses yeux, ne voulant surtout pas montrer cette faiblesse à Sébastien qui maintenant, passait un main dans le bas de son dos, glissant sous le jean. C’était bien trop pour Daevlyn, plus qu’il ne pouvait en supporter. Il ne sut d’où il trouva la force de le repousser l’envoyant à quelques mètres de lui, écartant son bourreau. D’une voix plaintive, sans jamais croiser le regard de Sébastien, il dit d’une voix plaintive :
- Pas ce soir, je t’en supplie…
Sébastien sembla énervé car il se baissa pour ramasser le t-shirt de Daevlyn et le lui lança en pleine figure, avant de se diriger d’un pas énergique vers la porte. Avant se sortir, il lui lança d’une voix venimeuse :
- Pas ce soir, mais demain tu n’y échapperas pas, j’en ai marre d’attendre !!!
Il claqua la porte, laissant Daevlyn seul avec lui-même. Lentement il remit son t-shirt, voulant cacher aux yeux de tous cette peau mis à nue. Il aurait voulut se rendre la tête haute dans le réfectoire et rejoindre Raphaël afin de ne pas le laisser manger seul, mais il ne voulait pas lui imposer l’expression dévastée qui dès lors s’affichait sur son visage. Il ôta son jean, et se glissa sous les couvertures. Il s’écœurait lui même plus que Sébastien. Chaques minutes qui s’écoulaient lui paraissait être interminables, et il ne sut combien d’heures il resta ainsi, les yeux perdus dans le vide. Il ne parvenait à aligner aucunes pensées cohérentes, seul la peur du lendemain prédominait.
Ce ne fut que tard dans la nuit, qu’il entendit quelqu’un frapperr trois petits coup à la porte. Se doutant de leur provenance, il fut cependant terrifié rien qu’à l’idée que ce puisse être finalement Sébastien. Mais la porte s’ouvrit sur Raphaël. Il était à la fois soulagé que ce soit lui, et ressentait à la fois, une non-envie de le voir. Il voulait être seul. Il se surprit même à ressentir une certaine colère lorsqu’il le vit lui sourire. Savait-il seulement ce qu’il vivait par sa faute ? Avait-il seulement conscience de ce qu’il subissait, et du chantage auquel il était soumis ? Il se surprit soudain à lui en vouloir autant, ce n’était pourtant pas de sa faute. Il fallait qu’il parte ou ses paroles dépasseraient sa pensée. Il n’était pas en l’état de subir cet affrontement. C’est pourquoi d’une voix très froide, ne laissant trahir aucun sentiment, il lui dit :
- Qu’est ce que tu fais là ? Retournes dans ta chambre, tu n’as rien à faire ici !
Se mettre à en vouloir à Raphaël était impardonnable, il fallait que celui-ci parte. Seule la solitude lui permettrait de réfléchir calmement et ne pas se laisser emporter bêtement pas ses émotions. Il s’en voulait d’éprouver cette rancœur vis-à-vis de Raphaël. Il ne supportait plus son regard posé sur lui, et avait sans cesse la désagréable impression qu’il savait tout. Malheureusement, Raphaël ne sembla pas être atteint par ses paroles si froides et impersonnelles, et ne l’entendit pas de cette oreille. Lentement, d’une démarche féline et provocante, il s’approcha du lit de Daevlyn, et l’enjamba, afin de s’asseoir sur ses cuisses. Lascivement, il ondula du bassin, guettant une
quelconque réaction de la part de son moniteur. Si Daevlyn resta stoïque, sans rien laisser paraître, il ne vivait pas la chose de la façon dont Raphaël aurait pu le croire. Il avait l’impression de le salir un peu plus. Il trompait sa confiance. Sans cesse, il se répétait : s’il savait… s’il savait que ferait-il ? Comment réagirait-il ? Chercherait-il encore à l’embrasser comme il s’apprêtait à le faire ? La réponse était tellement évidente, que Daevlyn ne put que le repousser tout aussi violemment qu’il avait repousser Sébastien, et Raphaël faillit tomber du lit. Etait-il si faible pour ne pas supporter cela ? Une dernière fois il lui dit, avec plus d’agressivité, contre lui même et non contre Raphaël :
- Sors de là ! Je ne te le répèterais pas une troisième fois !
Daevlyn sut immédiatement qu’il venait de faire mal à l’adolescent en le rejetant ainsi. Mais il n’avait pu se résoudre à faire autrement, il avait choisit celle qui lui ferait le moins mal. Mais le regard écœuré emplie de larmes que lui lança alors Raphaël en le levant, lui déchira le cœur en lambeau. Il aurait tant aimer le prendre dans ses bras, et faire cesser ses larmes, mais il en était tout simplement incapable. Les larmes n’échappèrent pas à Daevlyn mais il ne fit aucun mouvement en sa direction. Daevlyn sera ses poings qui commençaient à tremblaient, ne voulant surtout pas que Raphaël constate son état, et du faire un effort surhumain pour ne pas éclater en sanglots devant lui.
Le jeune garçon se releva et alors qu’il s’apprêtait à quitter la chambre, sans se retourner, il murmura assez fort pour que Daevlyn comprenne :
- Je te déteste…
La porte se ferma sur ces mots. Daevlyn sentit un poids immense dans sa poitrine, et sa gorge lui serra si fort qu’il eut l’impression qu’il n’arriverait plus à prendre sa respiration. Il rapporta ses jambes tremblante contre sa poitrine et se mit en boule dans son lit, voulant disparaître de cette terre. Ses yeux lui brûlaient, sa peau ne supportait même plus le simple contact des draps. Lorsqu’il parvient enfin à reprendre une bouffée d’air, il cru que ses poumons allaient exploser dans sa poitrine tellement il eut mal. Ce n’était dès lors plus des tremblements qui secouaient son corps, mais des spasmes plus que violents. Il voulait crier, hurler son mal être qui le rongeait de l’intérieur, mais aucun son ne sorti de sa bouche. C’est d’épuisement dû à son état qu’il finit par s’endormir une heure tout au plus, avant de se réveiller dans un état proche du précédent.
Il pria cependant pour que cette nuit dure éternellement sachant parfaitement ce que lui réservait la journée suivante
Mais celle-ci prit fin bien trop rapidement, et c’est la mort dans l’âme que Daevlyn sortit de son lit pour affronter ce qu’il avait accepté la veille.
Il passa un temps interminable sous la douche, profitant du bienfait de l’eau coulant sur sa peau. Mais il ne pu réprimer un frisson en pensant que bientôt des mains non désirées, toucheraient chaque parcelle de sa peau, n’en épargnant aucune. Rien qu’à cette pensée, il crut mourir de désespoir. Se faire prendre par Sébastien c’était faire mourir en lui tout espoir. Maintenant tout en cet homme en lui inspirait que répulsion.
Il finit par sortir de la douche, constatant qu’il était plus que temps d’aller réveiller tous ces adolescents. Mais lorsqu’il vint pour réveiller Raphaël, il eut la surprise de trouver la porte verrouillée. Il frappa quelques coups afin de faire savoir à l’adolescent qu’il était l’heure de se lever, mais face au manque de réponse, il n’insista pas.
L’idée même qu’il venait de perdre Raphaël à cause de son comportement, lui était insoutenable. Il n’eut pas le courage de se rendre au réfectoire, étant terrifié rien qu’à l’idée de croiser Sébastien dans les couloirs. C’est pourquoi, il regagna immédiatement sa chambre et alla s’asseoir sur son lit, les yeux fixés sur sa fenêtre, admirant
le ciel auquel il aspirait.
Son seul réconfort, qui n’en était plus un, était que Sébastien ne ferait rien à Raphaël et ne le séparerait pas d’Amaranth. Mais n’était-ce pas pire pour Raphaël de subir ses rejets ? Il repoussa très vite cette question de son esprit, sachant parfaitement qu’elle était la réponse. Il faisait finalement ce qu’il avait voulu éviter à Raphaël depuis le début. Il lui faisait porter son fardeau, sans qu’il sache la nature de celui-ci.
Toute la journée, il resta ainsi, attendant le moment fatal, et espérant secrètement que celui-ci n’arrive jamais. De nombreuses fois, des larmes coulèrent de ses yeux, jusqu’à ce qu’il eut évacué toutes celles de son corps, asséchant son cœur. Il en était arrivé à un point tel qu’il ne ressentait soudain plus rien. Etait-ce de la résignation ? Il ne put empêcher son cœur de s’emballait cependant lorsqu’à la fin de l’après midi, il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir. Pensant que c’était Raphaël, il tourna la tête immédiatement vers l’intrus, et s’aperçut avec torpeur que ce n’était autre que l’homme venu cherchait son due.
Tout ceci ce fit dans le plus grand silence. Sébastien approcha après avoir fermé précautionneusement la porte derrière lui.
Résigné dans un état second, Daelvyn se redressa et commença à se dévêtir dans pudeur aucune. Il n’était plus vraiment lui même. Tous sentiments, tous ressentis l’avaient quitté. Il n’avait plus la force de lutter et à quoi bon, cela n’aurait fait que rendre cet instant inévitable plus pénible. Seule une lueur triste se reflétait dans ses yeux. Sébastien continuait d’approcher lentement semblant plus que satisfait, une lueur malsaine dépeinte sur son visage. Avant que Sébastien ne l’atteigne, Daevlyn s’étendit de tout son long sur le ventre, s’offrant tout simplement à Sébastien. Il tourna la tête vers la porte, et laissa ses yeux se perdre. Jamais il n’avait ressentit cela : le néant, le vide. Il avait l’impression de quitter peu à peu son corps. Si c’était l’unique chose qui lui restait à faire pour Raphaël alors il la ferait. Cependant il pria pour que cela se passe vite.
Il entendit une voix surprise s’élever dans son dos :
- Faire cela comme ça, ça ne me gène pas, mais ça ne va pas être agréable pour toi… Tu es sur ?
Pour toute réponse Daevlyn ne réagit pas. Depuis quand se souciait-il que cela soit agréable pour lui. La souffrance aurait de toute manière était mille fois plus grande que de supporter des préliminaires. Il préférait ressentir une douleur physique un court instant plutot que celle-ci s’éternise indéfiniment. Il frémit pourtant lorsqu’il entendit le bruit caractéristique d’un fermeture de jean descendu à la hâte.
Un instant après, il sentit Sébastien se mettre à cheval sur lui. Daelvyn ferma les yeux un instant, tentant de garder son calme et de ralentir son rythme cardiaque qui commençait malgré tout à s’emballer. Lorsque Sébastien lui mis une main sur ses fesses, il crut il allait vomir de répulsion. Pourquoi mettait-il autant de temps ? Pourquoi ne passait-il pas à l’action une bonne fois pour toute ? C’est bien ce qu’il voulait après tout…
Ses yeux se rouvrirent seulement lorsqu’il entendit trois petits coups frappés à la porte.
Lorsqu’il vit la petite silhouette de Raphaël sur le pas de la porte, il eut l’impression que tout son monde s’anéantissait. Tout était finit, en quelque instants il venait de tout perdre : sa dignité et l’amour de l’homme qu’il aimait. Il venait de perdre Raphaël pour de bon. Figé d’horreur, Daevlyn lut dans les yeux de Raphaël de la tristesse, mais surtout une haine sourde. Daevlyn sut immédiatement qu’il baissait les yeux pour cacher ses larmes, larmes qu’il avait voulu à tout prix éviter de faire couler.
Etonnamment, il ne mit pas longtemps avant de relever la tête. Au regard destructeur qu’il avait Daevlyn sut immédiatement que Raphaël n’était plus. Une haine sans limite embrasait les yeux de Asiel, une haine meurtrière. C’est en voyant ce regard qu’il réalisa vraiment qu’il avait tué par le passé. Rien ne semblait atteindre Asiel. Malgré tout, Daevlyn fut comme sous l’emprise de sa beauté à la froide et sensuelle. Inquiet, Daevlyn vit Raphaël s’approcher d’un pas lent et assuré vers lui. Il crut un instant qu’il allait se faire tuer. Mais lorsque son regard croisa le sien, Asiel changea de cible et tel un félon qui bondit sur sa proie, il se jeta si violemment sur Sébastien qu’ils se retrouvèrent sur le sol, libérant ainsi Daevlyn de son emprise. Daevlyn se comprenant plus vraiment ce qu’il se passait. Asiel s’assit sur le bassin de Sébastien, l’empêchant de bouger, et crispa ses mains autour de son cou en une étreinte mortelle. Daelvyn était terrifié par la force que dégageait Asiel et dont il n’aurait jamais jusqu’alors imaginé l’ampleur.
Plus Sébastien se débattait, plus Asiel resserrait l’étreinte autour de son cou. Il semblait déterminé et rien ni personne ne pouvait l’arrêter. Reprenant ses esprits, Daevlyn s’écria :
- Raphaël ! Arrêtes, tu vas le tuer…
Asiel se tourna brusquement vers Daevlyn et lui lança un regard assassin. A la vue des yeux noirs de l’adolescent, Daevlyn en frémit d’horreur. Bien qu’il y était un peu habitué, le regard d’Asiel le mettait mal à l’aise. Il semblait lire en lui comme dans un livre ouvert. Il était terrifié, oui c’était bien cela, une peur sourde l’envahissait de ce que pouvait faire Asiel, ayant subitement peur pour sa propre vie.
Sébastien commençait à étouffer. Son visage commençait à prendre une teinte violacée, et Asiel ne lachait toujours pas sa prise. Daevlyn assistait à un meurtre et il était totalement impuissant.
En reportant son attention sur lui, il se pencha en avant et lui murmura à l’oreille :
- Touche encore une fois Daevlyn, pose une seule fois le regard sur lui et tu es mort… Et souviens-toi ! Je ne suis pas toi… Tu peux être sûr que je tiens mes promesses…
Daevlyn en perçut le principal. Pourquoi l’aidait-il ? A la lueur meurtrière qu’il avait pu lire dans ses yeux, il avait presque eut le doute d’être le prochain sur la liste d’Asiel. Sébastien hocha vigoureusement la tête en signe d’approbation et inspira longuement lorsque les mains d’Asiel se détachèrent de son cou. Sans demander son reste,
Sébastien s’enfuit de la chambre laissant Daevlyn seul avec Asiel.
Daelvyn ne perdit pas de temps, et sans mot dire, il attrapa ses vêtements afin de cacher sa nudité dont il avait maintenant honte. Qu’allait-il faire ? Que pouvait-il faire ? Qu’allait-il advenir ?
Ne supportant plus se silence devenu pesant, il tenta une chose, même s’il se douter de l’impossibilité de celle-ci.
- Fais revenir Raphaël…
- Je t’avais prévenu Daevlyn, le coupa Asiel d’une voix tranchante. Ne refais JAMAIS souffrir Raphaël ! Tu as choisi de ne pas m’écouter, à toi d’en subir les conséquences. Raphaël ne veut pas revenir. Il a besoin de faire le point avec ses sentiments. Il ne reviendra pas… et s’il choisit de revenir, je ferais tout pour t’empêcher de le faire souffrir davantage…
Daevlyn aurait pu se jeter à ses pieds, le supplier de lui pardonner, lui expliquer la réalité de ce qu’il venait de se passer, mais il n’en fit rien. Trop honteux de ce qui avait faillit lui arriver, ne voulant pas perdre plus qu’il n’avait perdu, il restait là, en face de lui, ses yeux plantés dans les siens, lui faisant face. Quitte à tout perdre autant garder le peu de dignité qui lui restait.
Sur un ton supérieur et agressif, Asiel reprit la parole :
- Tu ne te défends même pas, tu es pathétique à ce point !!! Tout ce que tu voulais en fait, c’était juste une partie de jambe en l’air, sitôt obtenu, tu trouves une autre cible. Tu n’as pas perdu de temps, bravo. Tu sais quoi, tu ne vaux pas plus que son père, tu es même pire !
La main de Daelvyn partit directement, terminant sa trajectoire sur la joue d’Asiel. Tant de venin, dans de méchanceté dans ses propos prononcés par celui qui aimait, lui était plus qu’insoutenable. Asiel d’abord sous le choc, porta sa main à sa joue qui commençait déjà à rougir sous la puissance du coup.
La réaction fut presque immédiate et Asiel se jeta sur lui, lui envoyant son poing dans la figure. Ils finirent leur chute sur le lit, Asiel penchait au dessus de lui, et Daevlyn encore sous le choc de se coup. Un filet de sang coulait de la commissure de ses lèvres. Lorsqu’il vit Asiel juste au dessus de lui, il ferma les yeux, s’attendant à en recevoir de nouveau.
Mais contrairement au coup, il sentit une chose chaude et humide passer de son cou jusqu’à la commissure de ses lèvres, le long du filet de sang.
Il sentait le souffle chaud d’Asiel sur son visage. Il ouvrit les yeux surprit par se geste, et se perdit instantanément dans les prunelles sombres de ses yeux. Il les referma aussitôt ayant presque peur du désir qu’il venait d’y lire. Les lèvres d’Asiel se posèrent alors sur les siennes. Mais au lieu de prendre possession de sa bouche, il pinça plusieurs fois entre ses lèvres la lèvre inférieure de Daevlyn, l’effleurant subtilement avec sa langue. Daevlyn sentit immédiatement la chaleur de son corps augmenter. Il avait une façon si sensuelle et tentatrice d’embrasser, que n’importe qui aurait cédé à la tentation. Asiel semblait aimer se faire languir ainsi, car il prenait un malin plaisir à se
faire désirer. Comme hypnotiser par ses lèvres, Daelvyn se laissait faire, et bientôt n’y tenant plus, il passa une main derrière la nuque d’Asiel, lui quémandant d’aller plus loin. A peine sa langue eut elle effleurer la langue de Asiel, que celle s’y s’éloigna. Le sentant alors se reculer, il ouvrit les yeux, ne semblant plus vraiment comprendre ce qu’il se passait. Il vit alors l’expression dédaigneuse que Asiel affichait avant de lui dire :
- Tu ne vaux vraiment rien. J’avais raison Raphaël, il n’a cherché qu’à avoir ton petit cul.
Il s’écarta de Daelvyn, qui le regardait stupéfait.
Totalement déboussolé, il ne savait que répondre, et le regarda quitter sa chambre sans dire un mot.
- Tu ne vaux vraiment rien. J’avais raison Raphaël, il n’a cherchait qu’à avoir ton petit cul.
Il s’écarta de Daelvyn, qui le regardait stupéfait. Totalement déboussolé, il ne savait que répondre, et le regarda quitter sa chambre sans dire un mot. Trop de choses venaient de se passer pour qu’il parvienne à avoir les pensées claires.
Daevlyn finit par se lever, et alla s’accouder à la fenêtre de sa chambre après l’avoir ouverte. Il n’avait pas le courage de sortir, mais il voulait tout de même laisser ses yeux vagabonder sur le paysage qui s’offrait depuis des années à lui. Il resta ainsi pendant un temps indéfini, ayant perdu toute notion précise du temps. Il avait l’étrange
impression que tout cela n’était qu’un cauchemar et qu’il allait prendre fin à tout instant. Mais ceci n’était pas un rêve, et il était bien dans la réalité. Tout ce qui venait de ses passer était vrai. L’impression d’être dès lors un simple spectateur de sa vie se faisait de plus en plus forte. Il prit une dernière bouffée d’air avant de fermer sa fenêtre. Mais
alors qu’il se dirigeait vers sa salle de bain, il entendit frapper à sa porte. Qui que ce soit : Asiel, Sébastien, ou même Raphaël, il n’avait aucune envie de les voir. Il voulait rester seul.
Cependant cette fois-ci, la porte ne s’ouvrit pas et l’intrus semblait attendre l’autorisation. D’un pas lourd il ouvrit la porte et tomba nez à nez avec Sébastien. Il referma aussitôt la porte, ne supportant même plus sa vue. Toute sa vie venait d’être mis en l’air uniquement par sa faute. Il lui avait tout enlevé sans l’épargner un seul instant. Mais alors qu’il pensait avoir écarter le problème en étant on ne peu plus clair, il entendit la porte s’ouvrir et se refermer.
L’avertissement de Asiel n’avait-il pas était assez clair ? Pourquoi revenait-il à la charge ? Il n’avait plus aucune raison de se soumettre à ses pulsions. Il se tourna vers lui comme envahie d’une hargne nouvelle.
Il fut cependant quelque peu apaisé lorsqu’il vit que le regard de Sébastien n’avait rien de désireux. Il semblait être redevenu lui même. Il était comme avant : son ami sans arrières pensés. Cependant, Daevlyn resta sur ses gardes.
- Daevlyn, je tiens vraiment à m’excuser, dit il d’une voix sincère et penaude.
- Et tu crois que cela va réparer ce que tu as fait ? répliqua immédiatement Daelvyn sur le coup de la colère.
- Non bien sur que non. Je m’en vais ce soir, j’ai posé ma démission et je venais te dire au revoir.
- Très bien et bien moi je te dis : adieu.
Sébastien baissa les yeux.
- Te rends tu compte… Te rends tu comptes de ce que tu m’as fait ? De ce que tu nous as fait !
- Nous ?
Daevlyn jura intérieurement, sentant qu’il venait de se vendre.
- Puis-je te poser une dernière question avant mon départ. Quelque soit la réponse, je ne te jugerais pas, mais quelle est ta relation avec Raphaël ?
- …
- Est-ce une relation intime ? La façon dont il t’a protégé, la façon dont il te parle, dont il te regarde…
Daevlyn décida de répondre honnêtement, au point ou il en était.
- Elle l’était.
Si Sébastien parut choquer, il n’en laissa rien paraître. Il n’ajouta rien et prit la direction de la porte. Avant de sortir de la chambre, il lui déclara :
- Amaranth est à toi, ce sera mon cadeau d’adieu. Bonne chance à vous deux Daevlyn… J’espère te revoir un jour.
La porte se ferma sur ses dernière paroles, laissant Daevlyn avec de nombreux doutes. Pourquoi ne parvenait-il plus à en vouloir à Sébastien ? Pourquoi s’en voulait-il autant à lui-même ? Pourquoi avait-il l’impression d’avoir tout gâché et que tout était terminé, que jamais il n’atteindrait le bonheur qu’il avait ressentit dans les bras de son amant ? Comme assis au fond d’un gouffre, il attendait désespérément que quelqu’un lui jette une corde. N’était-ce pas l’attente d’un fait irréalisable ? N’était-ce pas plutôt à lui de grimper à l’aide sa propre force ? Cependant, la vrai question qui prédominait sur toutes les autres restait tout de même : parviendrait-il à se faire pardonner de Raphaël ?

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 18:57 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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