17
oct

Mourir pour revivre - Chapitre 23

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 23 écrit par Shinigami

Raphaël avait l’impression de flotter dans les airs. Sa souffrance avait disparue… Il se sentait léger… Il se sentait bien. Il ne sentait plus son corps, le froid de la mort commençait lentement son travail.

Un cri, ou plutôt un vague écho semblait l’appeler au loin… Pourquoi l’appelait-il ? Pourquoi lui demandait-il de revenir, d’ouvrir les yeux ? Il ne voulait pas repartir… Il était bien ici… Loin de tout… loin de “lui”… Et cet écho qui retentissait toujours dans sa tête ! Pourquoi ne pouvait-il pas le laisser tranquille ? N’avait-il pas compris que c’était là qu’il souhaitait rester ? N’avait-il pas compris qu’à cet instant précis il n’avait plus mal ? Il ne voulait pas retourner “là bas” si s’était pour continuer à “le” voir… si s’était synonyme de souffrance et de crainte. Il avait déjà assez donné et à présent, il estimait à avoir droit, lui aussi, au bonheur auquel il aspirait tant. Était-ce tout simplement trop demander ?

Le froid autour de lui se faisait déjà plus intense. Son corps entier commençait à s’enquiloser et la voix se faisait de plus en plus lointaine. Ça y est ! Allait-il enfin mourir ?

Soudain, un cri attira son attention. Un cri impuissant empli de désespoir, de tristesse, de souffrance, de panique et d’angoisse. Pourquoi cette voix refusait-elle de le laisser partir ? Pourquoi tant d’émotions dans ses appels ? Ne voyait-elle donc pas qu’il était bien là où il était ?

Un nouveau cri retenti  alors, bien plus près cette fois-ci. Cette voix !!!! Daevlyn… Était-ce Daevlyn qui l’appelait ainsi ? Mais pourquoi ? Pourquoi ne le laissait-il pas en paix ? N’avait-il toujours pas compris que c’était à cause de lui tout ceci était arrivé ? Pourquoi devait-il revenir le hanter encore et encore ?

Où était-il ? Pourquoi recevait-il des gouttes d’eau sur le visage ? Et cette chaleur ? D’ou venait-elle ? C’était étrange cette sensation de déjà vu ! Pourquoi se sentait-il en sécurité en présence de cette chaleur ? Il ne connaissait qu’une seule personne qui avait ce pouvoir sur lui… Serait-ce donc Daevlyn cette source de chaleur bienfaisante et protectrice ?

Dans son inconscience, Raphaël ne comprenait pas ce qui se passait autour de lui. Il ne sentit pas que des mains étrangères l’arrachait pratiquement de force à l’étreinte de Daevlyn. Il ne savait pas qu’on l’emmenait loin du centre, dans un univers inconnu ou il ne connaissait personne et ou personne ne connaissait son passé et ses phobies. Pour le moment, aux yeux de tous, il n’était qu’une âme en peine sur le point de quitter à jamais son enveloppe charnelle.

Il n’entendait pas les “bip” en tous genres qui retentissaient à ses oreilles, ni ne sentait cette odeur si particulière des produits antiseptiques que l’on utilise dans les hôpitaux.

Malgré lui, Raphaël se sentait revenir peu à peu. Il était en train de retrouver ce qu’il avait désespérément tenté de fuir. Il ne voulait pas… Il ne voulait pas se retrouver de nouveau confronté à Daevlyn, subir encore ses mensonges perpétuels…

Il se sentait revenir… il sentait la douleur qui lui déchirait le corps et le coeur… il avait froid… mais ce n’est pas se froid qui s’était emparé de son corps quelques instant auparavant. Non, c’était un froid bien plus glacial, un froid qui lui transperçait les os… Pourquoi la chaleur n’était-elle plus là ? Qui sont ces gens qui crient autour de lui ? Non ! Il ne pouvait pas en supporter davantage…

Bien qu’à présent conscient, il se replia sur lui même, cachant son esprit au plus profond de son être. Personne ne pouvait se douter de ce qui était en train de se passer dans le corps si fragile de cet adolescent. Personne appart lui…

Il n’avait plus la force de continuer… il se sentait faible… tellement faible et impuissant… Il n’avait plus le courage de faire face, de surmonter toutes ces épreuves… Alors inconsciemment, il avait fait appel à “lui”… son autre, celui qui le protégeait.

Lentement, le corps inerte de l’adolescent retrouvait peu à peu sa chaleur initiale. Sous surveillance constante, les battements de son coeur retrouvaient difficilement un rythme calme et régulier. Sa nuit avait été agitée, mais un ange semblait veiller sur son sommeil. De là ou il était, il entendait ses murmures, qui malgré sa détresse qu’il pouvait déceler en eux, se voulaient apaisants et rassurants.

Cependant, ce ne fut que le lendemain matin à l’aube qu’il ouvrit les yeux avec beaucoup de difficultés. Refoulé au plus profond de son être, Raphaël refusait de faire face à la réalité. Si la pièce avait été un peu plus éclairée, Daevlyn se serait immédiatement rendu compte que les yeux de Raphaël n’étaient plus de cette couleur améthyste qu’il aimait tant. En effet, ses prunelles étaient devenues aussi noires que la nuit. Quand son regard se posa sur Daevlyn il devint subitement aussi froid et impénétrable que la banquise. Un regard dépourvu de tous sentiments, de toute humanité.

Quand Daevlyn croisa ce regard aussi impersonnel, il cru défaillir. Jamais encore il n’avait eu à faire face à un tel regard et encore moins venant de la part de Raphaël. C’est à peine s’il reconnu cet adolescent qu’il aimait tant.

Quand il prit la parole, Daevlyn eut du mal à reconnaître sa propre voix tant elle était enrouée par le stress, la peur et le manque de sommeil.

- Pourquoi Raphaël ? Tu m’avais promis de ne plus recommencer…

Pour appuyer ses paroles, il baissa les yeux sur les bras bandés de l’adolescent avant de reporter son attention sur la réaction de Raphaël.

A ces mots, l’adolescent sentit une haine profonde et inhumaine l’envahir. Comment osait-il seulement prononcer de telles paroles ? Oui il lui avait promis… Mais lui… ne lui avait-il pas promis que jamais il ne le ferait de mal ? D’une voix acerbe aussi froide que son regard, l’adolescent répliqua :

- C’est facile de promettre… Tu m’avais promis que tu ne me ferais aucun mal…

Daevlyn semblait désemparé face au comportement de son protéger. Jamais il n’aurait imaginer le voir un jour dans un tel état. A cet instant, le jeune garçon représentait la cruauté à l’état pur. Pourtant, il avait raison… il avait raison sur toute la ligne… tout ceci était de la faute de Daevlyn et il devait en assumer les conséquences.

Raphaël percevait très bien le mal être de l’adulte. Il savait parfaitement qu’il le faisait souffrir, mais c’était plus fort que lui. L’esprit de vengeance envahissait son corps et son âme. Il voulait le fair souffrir autant qu’il avait souffert.

C’est avec beaucoup de mal que Daevlyn reprit la parole :

- Je sais qu’il est facile de promettre Raphaël. Je m’excuse du mal que je t’ai causé. Je ne peux pas te promettre que cela n’arrivera plus jamais, mais je peux te promettre de faire mon possible pour que ça n’arrive plus. Je… Je vais te dire une chose qui est vrai Raphaël. Je sais qu’avoir prit autant de temps pour répondre à ta question est impardonnable et que tu m’en voudra à jamais. Mais si je t’ai d’abord aimé pour mon frère que je voyais en toi, une chose est sûre maintenant, je t’aime toi, ce que tu es, et ce qui fait que tu es Raphaël.

Plus Daevlyn avançait dans son discours, plus Raphaël avait sentit la haine et la rancoeur le quitter peu à peu. Comment le croire ? Comment continuer à lui faire confiance ? Après tout, ce n’était encore et toujours que des mots… C’est si facile de trahir des mots ou de dire des choses que l’on ne pense pas le moins du monde.

Raphaël était face à un dilemme. Devait-il croire ou non les paroles de son moniteur ? Devait-il encore lui faire confiance ? Du plus profond de son être, il assistait à la scène, hésitant sur le chemin à prendre. Devait-il revenir et craindre une nouvelle trahison, ou rester là où il était et peut être laisser passer la seule chance de sa vie de trouver un jour le bonheur auquel il aspire tant ?

Il avait beau peser le pour et le contre, il n’arrivait pas à se décider. Revenir signifiait sans aucun doute regrets, larmes, souffrance… mais aussi espoir, joie et surtout Daevlyn… Si au contraire, il se décidait à rester, il garderait pour toujours en son coeur les derniers instants qu’il avait vécu avec son moniteur : déchirure, souffrance, trahison, haine et rancoeur. Pourrait-il vivre indéfiniment avec le poids de ces ressentis sur le coeur ?

Il ferma les yeux et les rouvris un moment plus tard. Il reporta son attention sur Daevlyn avec une lueur dans les yeux qui ne pouvait signifier que : “prouves le moi”.

Il en avait marre d’espérer et croire à des paroles qui toujours finissent par être trahies et oubliées.

Avant qu’il ne puisse réagir, les lèvres de Daevlyn se retrouvèrent collées aux siennes. Sous la surprise, Raphaël n’eut pas le temps de faire objection que déjà la langue de l’adulte partait à la rencontre de la sienne. Pourtant, les émotions et les sentiments qu’il ressenti dans ce baiser le troublèrent au plus haut point. Daevlyn avait toujours fait preuve de tendresse et de douceur dans ses baisers, mais jamais encore Raphaël n’avait ressentit ce qu’il ressentait à cet instant. Un sentiment inconnu venait s’ajouter à tous les autres. Quel était donc cette étrange sensation ? Pourquoi est-ce que Raphaël sentait comme un étrange engourdissement envahir tout son être quand Daevlyn l’embrassait de cette manière ? Et si Daevlyn disait vrai ? S’il était réellement amoureux de lui ?

Raphaël voulait y croire… il voulait continuer d’espérer, même si cela lui faisait mal… Cependant, n’étant plus au contrôle de son propre corps, d’une pression sur son torse, il repoussa doucement l’adulte.

Celui-ci se recula lentement, comme s’il le faisait à contre coeur, et lorsque son regard croisa celui de l’adolescent, il eut un choc. En effet, le jour s’était à présent levé, et il eut la surprise de voir les pupilles noires de l’adolescent.

Il resta interdit quelques secondes avant de faire le rapprochement avec les paroles froides et la voix impersonnelle de Raphaël. Cependant, il ne fit aucun commentaire, gardant ses réflexions pour plus tard.

Raphaël ne savait pas comment réagir face à ce baiser. Il voulait y croire… Il voulait tellement y croire… Mais il avait en même temps tellement peur… Il avait besoin de réfléchir…

- Sors !

La voix de Raphaël était toujours aussi froide. Il vit Daevlyn tressaillir à l’entente de cet ordre dit qu’un ton qui n’acceptait aucun refus.

- Non… je ne t’abandonnerais plus Raphaël…

Le “bip” qui régularisait les battements du coeur de l’adolescent s’affola subitement. Raphaël était en train de s’énerver. Daevlyn le voyait dans l’éclat meurtrier que reflétaient ses pupilles dilatées par la colère. L’expression qu’abordait son visage d’ordinaire si doux semblait empli d’une malfaisance démoniaque. Un petit sourire sadique étirait un coin de sa bouche lui donnant un air encore plus malsain. Daevlyn ne pouvait supporter un tel regard. Jamais encore il n’avait dû faire face à tant de haine.

- Sors ! répéta Raphaël d’une voix étrangement calme.

Cette fois ci, sa voix n’avait plus rien à voir avec celle de l’adolescent que connaissait Daevlyn. Éludant la question, Daevlyn gémit plus qu’il ne demanda :

- Qui es-tu ? Tu n’es pas l’adolescent doux et sensible que je connais…

- C’est parce que je ne suis pas Raphaël… Alors arrêtes de m’appeler ainsi… Je ne suis en rien ce gamin faible, dominé, trouillard et pleurnichard.

- Très bien, répondit Daevlyn non sans une certaine fascination, quel est ton nom ?

- Asiel.

- Où est Raphaël ?

- Qu’est ce que tu lui veux ? Tu ne crois pas lui avoir fait assez de mal comme ça ? répliqua méchamment le dénommé Asiel.

Daevlyn soupira. Il avait raison, cependant, il insista :

- Je le sais parfaitement, je voudrais juste… juste tenter de me faire pardonner… je…

- Raphaël refuse de revenir… même s’il revenait, il refuserait catégoriquement de te parler… et même s’il acceptait, comment comptes tu te faire pardonner de tes erreurs ? As-tu seulement conscience de tout ce que tu as détruit en lui ?

Asiel ne pesait pas ses mots, il lui renvoyait au visage toutes les accusations qu’il avait contre lui depuis qu’il l’observait caché au plus profond de lui lorsque Raphaël était encore là. Il voulait que Daevlyn souffre. Son rôle était de protéger Raphaël et si c’était la seule manière d’y parvenir, il n’hésiterai pas un seul instant.

Asiel était fier de lui. Il avait réussit à semer le trouble et la confusion dans l’esprit de Daevlyn et il jouissait de cette supériorité. Ce sentiment de puissant et de contrôle qu’il avait sur le moniteur de Raphaël le faisait jubiler d’excitation.

Daevlyn ne put en supporter davantage. Ce Asiel prenait un malin plaisir à le voir ramper à ses pieds et il ne pouvait en supporter davantage. Il avait l’impression de se faire mettre à nu face au regard accusateur et brillant de sadisme de ces prunelles noires.

Il se leva et sortit précipitamment de la chambre, sans un regard en arrière, sentant dans son dos le regard satisfait d’Asiel. Ce qui se passait à cet instant le dépassait complètement. Il traversa les couloirs d’un pas rapide afin d’aller prendre l’air dans le parc qui entourait le bâtiment. Il avait besoin de réfléchir à tout ceci.

Dans sa chambre, Asiel repensait au comportement qu’il avait eut avec Daevlyn. Avait-il bien fait de le remballer de cette manière ? Devait-il à tout prix éviter que Raphaël revienne ? Il avait déjà faillit mourir à cause de leur connerie respective et ne souhaitait pas renouveler l’expérience. Cependant, il ressentait le lien puissant qui unissait ces deux être totalement différents mais pourtant si semblables. Devait-il prendre le risque de les voir se détruire l’un l’autre ?

Il avait très vite compris que, tout comme Raphaël, Daevlyn était quelqu’un de très instable psychologiquement. Ne serait-il donc pas mieux pour lui s’il était avec quelqu’un qui pourrait le soutenir au lieu de lui rappeler sans cesse son passé comme le faisait inconsciemment Raphaël ? Lui aurait la force et le courage de soutenir Daevlyn dans ses moments sombres, mais Daevlyn accepterait-il de l’aimer lui au lieu de Raphaël ? Refoulé au fond de ce corps, Asiel avait apprit à connaître Daevlyn en même temps que Raphaël. Il avait apprit à apprécier toutes ces facettes de sa personnalité et s’était surpris à envier la place de Raphaël auprès de lui. Contrairement à Raphaël qui ne comprenait pas les sentiments qui l’envahissaient en présence de Daevlyn, Asiel s’était vite rendu compte que l’adulte ne le laissait pas indifférent. Raphaël ne savait pas ce qu’était l’amour. Personne n’avait été là pour le lui enseigner, et par crainte, il repoussait tous les sentiments inconnus. Et Asiel avait bien l’intention de jouer là dessus.

Mentalement, il tenta d’établir une conection avec Raphaël.

- Raphaël….

- Laisse moi…

- Mais c’est TOI qui m’as fait venir… Tu voulais quitter ce monde, mais comme tu n’as pas réussi, tu as inconsciemment fait appel à moi…

- Qu’est ce que tu me veux ?

- Oh pas grand chose… Je voulais juste te dire que j’apprécie réellement avoir le contrôle sur ton corps et que j’allais donc en profiter pendant un moment… oh et… tu ne m’en veux pas si je t’emprunte Daevlyn pendant ce temps ?

- …

- Bon et bien devant tant de pertinence, je vais te laisser ruminer ton échec.

A ces mots, Asiel débrancha la perfusion plantée dans son bras et de leva pour aller fermer les rideaux. S’il voulait mettre son plan à exécution, il fallait qu’en aucun cas Daevlyn ne découvre la vérité. Puis il s’allongea dans son lit et attendit patiemment le retour de l’adulte. Celui -ci ne tarda pas à entrer. Avisant les rideaux fermés, Daevlyn allait faire demi tour mais un gémissement le retient :

- Daevlyn ?

- Raphaël…

Daevlyn se précipita au chevet de l’adolescent et doucement, afin de ne pas lui faire mal, il lui prit la main.

- Raphaël… tu vas bien ? Je suis tellement soulagé… J’ai eu tellement peur…

A la grande stupéfaction de Daevlyn, Asiel le fit taire d’un baiser. Il l’embrassa comme jamais il ne l’avait fait, avec passion, fougue et violence. Bien que surprit par l’audace dont faisait preuve l’adolescent, Daevlyn se laissa aller et bientôt leur langues engageaient un combat acharné afin de déterminer de qui d’entre eux aurait le dessus. Le baiser qu’ils échangeaient à présent n’avait plus rien d’un baiser d’amour. Chacun voulait sentir l’autre plus près, toujours plus près… Les lèvres se mordaient, les dents s’entrechoquaient dans un baiser bestial et dépourvu de tous sentiments. Le désir et l’envie de posséder l’autre se faisait de plus en plus oppressant. La main d’Asiel se glissa sous le T-shirt de Daevlyn à la recherche des points sensibles de l’adulte, et très vite, elle dériva plus au sud. Daevlyn sentait le désir monter en lui. Voir Raphaël si entreprenant l’excitait grandement, même s’il avait du mal à se l’avouer.

Quand il sentit la main d’Asiel tenter de s’infiltrer dans son jean, Daevlyn revient brusquement à la réalité et s’écarta sans ménagement du jeune garçon.

Avec une colère contenue, il déclara :

- Tu n’es pas Raphaël !

Un rire moqueur à la limite de la folie lui répondit. Un frisson glacé parcourut l’échine de Daevlyn. Il se leva et alla ouvrir les rideaux. Quand il se retourna, une surprise de taille l’attendait.

Le vêtement d’hôpital trop grand découvrait une épaule fine et délicate d’une pâleur maladive. Mais ce qui troubla le plus l’adulte, c’était la pose lassive et sensuelle qu’avait prit l’adolescent. Voir le corps de Raphaël d’habitude si timide et réservé dans une telle position le perturba profondément. Même s’il savait que ce n’était que le corps de Raphaël et non son esprit, il semblait avoir beaucoup de mal à assimiler ce qu’il voyait.

Accoudé aux coussins qui lui servaient d’oreiller, les jambes écartées en une position plus que suggestive, Asiel le regardait, un sourire pervers étirant le coin de ses lèvres. Ses mains glissaient le long de son corps, comme le feraient celles d’un amant.

Ce fut la voix froide et acerbe et acerbe d’Asiel qui le ramena à la réalité :

- Pourquoi t’es-tu arrêté ? C’est pourtant bien ce que tu voulais depuis le début non ?

- Arrêtes ça tout de suite !! cria Daevlyn. Comment peux-tu oser jouer avec ce corps qui ne t’appartient pas ? N’as-tu donc aucune honte ?

- Tu me parles de honte ? Toi ? Laisses moi rire veux-tu !! Tu ne t’es pas gêné pour profiter de Raphaël et tu oses me parler de honte ?

- Je… Je n’ai pas profité de Raphaël… je… je l’aime…

- Tiens ! Tu as perdu ta belle assurance on dirait ! Tu es tellement pathétique mon pauvre Daevlyn… Tu me fait pitié…

- Si c’est comme ça que tu me vois soit ! Mais ne t’avises plus jamais de jouer avec le corps de Raphaël… car vois tu, contrairement à toi, je n’ai pas abusé de lui. Tu te dis être celui qui protège Raphaël, mais il n’en est rien. Tu profites de sa faiblesse pour prendre le dessus sur lui et faire ce que bon te sembles de son corps. Comment crois-tu qu’il aurait réagit si nous étions allé plus loin ? Cria Daevlyn. Comment crois-tu qu’il l’aurait prit ? Pendant que toi tu aurais prit tu plaisir lui l’aurait ressentit comme un viol en plus. Et ça, je ne peux pas l’accepter, termina-t-il plus calmement.

Daevlyn ne prit conscience qu’il pleurait que lorsqu’il sentit les larmes rouler sur ses joues. Sans vraiment réaliser ce qu’il faisait, il attrapa Asiel par les épaules et le secoua vivement :

- Fais revenir Raphaël !

- C’est inutile, il ne veut pas revenir. Je te l’ai déjà dit il me semble !

Mais Daevlyn ne l’écoutait pas. Ses sanglots redoublaient de violence tandis que ses appels se faisaient désespérés :

- Raphaël…. je t’en prie Raphaël…. reviens… je t’aime… reviens moi… Raphaëëëël….

Il lâcha le corps de Raphaël qui, prit de convulsion, s’effondra dans le lit, et ne pouvant en supporter davantage, il enfoui son visage dans les draps, tout près du corps de l’adolescent.

Après un temps indéterminable, la respiration de l’adolescent redevint calme et régulière et un gémissement semblable à celui d’une bête apeurée résonna dans la chambre.

- Dae… Daevlyn…

L’appelé se redressa brusquement et essuya les larmes qui lui brouillaient la vue avant de reporter son attention sur le corps du jeune garçon. Quand il plongea ses yeux dans les améthystes perdues de Raphaël, il ne put retenir un sanglot. Un sourire soulagé apparut sur ses lèvres et il prit le jeune garçon dans ses bras, le serrant contre son coeur en répétant inlassablement les mêmes paroles :

- Tu es revenu… oh mon Dieu c’est bien toi… tu es revenu…

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 18:45 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

Laisser une réponse

Vous devez être identifié pour écrire un commentaire.