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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 17

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 17 écrit par Shinigami

Malgré lui, Raphaël appréhendait les révélations à venir de Daevlyn. Au fond de lui, il avait beaucoup de mal à réaliser que l’adulte puisse avoir un lourd passé. Il le croyait invincible et fort à toute épreuve.

Cependant, il refoula bien vites ces pensées dérangeantes et reporta toute son attention sur Daevlyn. Sans qu’il ne sache pourquoi, apprendre que Daevlyn eut été amoureux de son frère lui serra le coeur. Mais à présent, l’adulte semblait aller vraiment mal. Devant tant de détresse de la part de son moniteur, Raphaël se senti mal à l’aise et impuissant. Tout ceci le dépassait totalement et il ne savait pas comment agir; que dire…

Pourtant, il voulait de profonds et sincères sentiments envers Daevlyn et ce qu’il avait vécu appartenait au passé.

Ému et profondément troublé, Raphaël  senti Daevlyn se détacher de lui. Souhaitant rassurer son moniteur, il déclara :

- Tu… tu ne me dégoûtes pas Daevlyn…

Et comme pour approuver ces paroles, il tendit timidement la main vers le visage de l’adulte inondé de larmes. Voyant Daevlyn saisir sa main et la serrer fortement, il eut un petit sourire triste et ajouta doucement :

- Après tout, l’amour ne se commande pas… que l’on soit de parfait inconnus ou frères ou soeurs, qu’est ce que cela change ? Qui a décrété que l’on avait pas le droit de s’aimer entre frères ? Ce n’est qu’une question d’éthique…

Ces paroles semblèrent atteindre leur but car Daevlyn le fixa en lui souriant tristement.

Comme hypnotisé, Raphaël ne pouvait détacher son regard des yeux verts de l’adulte. Les yeux dans les yeux, ils se regardaient comme s’ils se redécouvraient sous un nouvel angle. Aucun des deux ne semblaient vouloir briser le contact visuel qu’ils avaient établi.

Soudain, Daevlyn s’avança lentement vers Raphaël. L’adolescent compris immédiatement les intentions de l’adultes et les battements de son cœur s’affolèrent. Daevlyn sembla s’en rendre compte et, ne souhaitant pas commettre trois fois la même erreur, il suspendit son geste, et s’arrêta à contre cœur à quelques centimètres de la bouche de l’adolescent. Raphaël apprécia le geste, mais cette fois ci c’était différent. Il n’était pas prit par surprise et surtout, il en avait envie…

Timidement, et non sans rougir, Raphaël parcourut lentement la distance minime qui séparaient leurs lèvres.

Quand celles-ci s’effleurèrent, Raphaël sentit comme une décharge électrique parcourir entièrement son corps. Instinctivement, la main de Daevlyn vint se placer sur la nuque du jeune garçon qui frémit de bien être à ce contact.

Les lèvres de Daevlyn étaient chaudes et accueillantes. Soudain, Raphaël sentit quelque chose de chaud et humide glisser sur ses lèvres, la langue de Daevlyn…

D’abord surpris, Raphaël finit par entrouvrir les lèvres en frissonnant de plaisir. Quand leur langues se touchèrent pour la première fois, Raphaël sursauta violemment sous le coup de la surprise. Jamais il ne s’était attendu à cela… La langue de Daevlyn caressant la sienne dans un ballet limite érotique fit naître tout un flot de sensations différentes en Raphaël. Une vive chaleur lui envahit les reins et sa peau frémit au moindre contact tandis que son sang bouillonnait dans ses veines.

Son premier baiser… il vivait son premier vrai baiser dans les bras d’un homme qu’il affectionnait par dessus tout. Jamais il n’aurait voulu partager cet instant magique avec qui que ce soit d’autre.

Daevlyn mit fin au baiser bien trop tôt au goût de l’adolescent. Raphaël aurait aimé rester ainsi, les lèvres de Daevlyn contre les siennes, sa langue caressant tendrement la sienne alors que ses doigts caressaient sa nuque, et ne plus jamais se séparer de lui.

Daevlyn se recula légèrement et regarda Raphaël, un sourire heureux illuminant son visage. Raphaël ré ouvrit les yeux qu’il n’avait pas eut conscience de fermer et s’empourpra violemment sous le regard de l’adulte.

Ne  savant pas comment réagir, et un peu honteux, il baissa la tête. Délicatement, d’une légère pression sous le menton, Daevlyn l’incita à le regarder. Le regard qu’il lui adressa alors suffit à rassurer l’adolescent. Daevlyn l’attira à lui et le serra si fort dans ses bras que Raphaël cru étouffer. Cependant, trop heureux, il ne fit aucun commentaire et enfouis son visage dans le cou de l’adulte, respirant à plein nez cette odeur qu’il aimait tant.

Il restèrent de longues minutes ainsi, puis Raphaël finit par s’endormir. Avec délicatesse, Daevlyn l’allongea, puis il le borda tel un enfant.

Ne résistant pas à la tentation, il l’embrassa furtivement, puis quitta la pièce après un dernier regard à l’adolescent endormis.

Raphaël se réveilla avec la certitude que tout ceci n’était qu’un rêve. Triste et déçu, il se leva et alla prendre sa douche. Il resta longuement sous la douche, appréciant la chaleur bienfaitrice de l’eau qui ruisselait sur son corps. Immobile, Raphaël pensait. Il pensait à tout ceci. La scène qu’il avait vu lui avait semblée tellement vraie. Il lui semblait sentir la douce caresse de Daevlyn sur sa nuque. Et lorsque leur langues s’étaient unies… il ressentait la chaleur et le bien être qui s’était alors emparé de lui à cet instant. Comment tout ceci ne pouvait-il être qu’un simple rêve ? Jamais encore il n’avait eut ce genre de pensées… Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi aussi subitement ?

Agacé, il finit par sortir de la douche, puis se rendit au réfectoire où, comme à son habitude, il mangea très peu.

Il partit ensuite attendre Daevlyn dans le hall. Lorsqu’il arriva, l’adulte lui adressa un sourire resplendissant auquel Raphaël répondit timidement. Ce fut seulement lorsqu’ils furent hors du champ de vision de tous que Daevlyn lui déposa un tendre bisou sur la joue. A cet instant, Raphaël comprit que la scène qui le hantait depuis ce matin avait bel et bien eut lieu.

A cette constatation, sa mauvaise humeur s’envola d’un coup. Raphaël repensa au baiser qu’il avaient échangé et se mit à rougir face à son audace. Il avait embrassé Daevlyn… c’est lui qui avait parcourut les derniers centimètres qui séparaient leurs lèvres… A ce souvenir, il sentit une douce chaleur lui envahir les reins, et il repoussa au loin cette pensée en rougissant face aux sensations inconnues que cela faisait naître en lui.

Il allèrent chercher les chevaux et Raphaël partit à la recherche de Diamond Dust, qui broutait paisiblement au fond du pré.

Alors qu’il s’approchait de sa monture, un mouvement attira son attention. Intrigué, il se dirigea vers le fond du pré. Le spectacle qui l’attendait le laissa figé de stupeur. A quelques mètres de là, un poulain d’à peine quelques heures dormait aux pieds de sa mère. Fasciné, Raphaël en oublia Daevlyn et s’assit dans l’herbe. Il était tellement absorbé par ce qu’il voyait, qu’il n’entendit pas Daevlyn s’asseoir à ses côtés.

- Éclipse à dû mettre bas cette nuit ! Son poulain est magnifique !

Raphaël ne répondit rien, trop occupé à contempler le poulain pie noir qui tentait maladroitement de se mettre sur ses jambes.

Devant la maladresse et l’hésitation de ce petit être, Raphaël eut un éclat de rire franc et sincère. Daevlyn qui ne l’avait encore jamais entendu rire se tourna vers lui et l’observa longuement.

Après être resté une longue heure à observer le nouveau-né, ils attrapèrent Diamond Dust et sortirent du parc. Les deux hommes pansèrent leur monture et commencèrent la leçon.

A présent, Raphaël était plus qu’à l’aise au trot et Daevlyn lui enseigna le galop.

A pa pause de midi, Daevlyn alla voir Sébastien qu’il trouva dans son bureau. Il entra et après les politesses habituelles, il demanda sans plus de cérémonie e:

- Je voudrais que tu me laisses quartier libre avec Raphaël.

- Qu’entends tu par “quartier libre” ? demanda Sébastien septique.

- J’entend ne plus l’emmener aux randos du dimanche s’il ne souhaite pas y participer et me laisser gérer comme bon me semble ma manière de m’occuper de lui. Je n’arriverai pas à grand chose sans cela, déclara Daevlyn, omettant volontairement d’informer son supérieur sur les nets progrès de son jeune protéger.

Sébastien resta un long moment silencieux, semblant peser le pour et le contre de cette requête, puis finit par abdiquer.

- Très bien ! J’ai remarqué que cet enfant a beaucoup de mal à s’intégrer. Tu as mon accord, mais pas de connerie !

- Je te remercie Seb’ ! fit Daevlyn en quittant le bureau.

Après le repas du midi, Daevlyn rejoignit Raphaël qui l’attendait, assit tranquillement dans le hall.

Ensemble, ils retournèrent auprès des chevaux et reprirent la leçon là ou ils l’avaient laissée.

Cependant, au bout de quelque temps, Raphaël commença à avoir quelques difficultés à se faire respecter par Diamond Dust. Daevlyn le remarqua et déclara :

- Tu manques de fermeté dans tes demandes. Si tu veux arriver à quelque chose avec Diamond Dust, il faut que tu lui montres que c’est toi le leader. Tu te souviens quand tu n’arrivais pas à lui prendre le pied ?

- Oui, tu m’as fait recommencer jusqu’à ce que j’y arrive, répondit l’adolescent en se remémorant mentalement la scène.

- Exact ! Et bien là tu dois faire pareil. A chaque fois qu’il refuse de répondre à ta demande, quelle qu’elle soit, tu réitère ton action jusqu’à ce qu’il cède. Si tu abandonnes avant, le cheval voit en toi quelqu’un qui n’a pas la force suffisante pour être le leader et petit à petit, il prendra une position de leader sur toi. Tu comprends ? demanda Daevlyn.

- Oui, je comprend.

- Très bien, demande lui une dernière fois un départ au galop.

Raphaël s’exécuta, et lança sa monture au galop. Lorsque celui-ci commença à ralentir, Daevlyn s’exclama :

- Talonne le !! ne le laisse pas s’arrêter si tu ne l’as pas décidé.

Raphaël fit ce que lui disait son moniteur, et après deux tours, il le fit repasser au trot et se dirigea vers le centre du rond, ou il s’arrêta devant Daevlyn.

- Et bien c’est parfait tout ça !

Daevlyn et Raphaël se sourirent, puis Daevlyn reprit la parole :

- Tu descends s’il te plait ! j’aimerai que tu essayes un autre exercice à pied.

L’adolescent sauta de sa monture, et attendit les consignes de son moniteur.

Daevlyn enleva le filet de Diamond Dust qu’il remplaça par le licol et, montra à son élève ce qu’il attendait de lui, tout en lui expliquant la théorie.

Il lui fit faire un certain nombre d’exercices simples dits d’éthologie, et Raphaël s’aperçut avec surprise que le cheval répondait favorablement à ses demandes.

La leçon se termina plus tard que les soirs précédents. Concentrés dans ce qu’ils faisaient, il en oublièrent l’heure et ne virent pas Sébastien venir vers eux. Ce dernier s’arrêta un instant et contempla la scène qui se déroulait sous ses yeux. Raphaël au milieu du rond de longe, reproduisait avec minutie les instructions de son moniteur. Il les observa pendant un instant avant de s’avancer et de leur faire savoir sa présence.

Lorsqu’il le vit arriver, Daevlyn se dirigea vers lui et revint vers l’adolescent quelques secondes plus tard.

Raphaël termina l’exercice qu’il était en train de faire et sortit du rond de longe, précédé par Daevlyn. Ensemble, afin de gagner du temps, ils pansèrent Diamond Dust après lui avoir enlevé son harnachement.

Plusieurs fois alors qu’ils brossaient l’animal, les doigts de Raphaël et Daevlyn s’effleurèrent par inadvertance, ce qui valut un certain échauffement au niveau des joues de l’adolescent, agrémentés de petits sourires timides furtifs lancés à Daevlyn.

Une fois les chevaux brossés, ils ramenèrent les chevaux au pré. Quand Diamond Dust fut libre, Raphaël parcourut le parc des yeux et se dirigea en courant vers le jeune poulain. Il le trouva debout, reniflant le corps de sa mère, couchée sur le sol. A cette vision, son sourire s’effaça et les battements de son coeur s’accélérèrent. Lentement, il s’approcha et s’aperçut que la jument respirait avec difficultés. Fou d’inquiétude, il s’agenouilla auprès d’Éclipse et prit sa tête sur ses genoux, lui parlant et la caressant tendrement. Ne voulant pas quitter la jument, il priait pour que Daevlyn, ne le voyant pas revenir, s’inquiète et vienne à sa rencontre.

Il ne sait combien de temps il attendit. Agenouillé dans l’herbe, il tentait de rassurer la jument, ignorant les larmes qui coulaient sur ses joues. La voix de Daevlyn le fit sursauter.  Il était au téléphone. Depuis combien de temps était-il là ? Inquiet, Raphaël plongea ses yeux rougis par les larmes dans ceux inquiets de l’adulte et l’interrogea du regard.

- Le vétérinaire arrive, déclara Daevlyn.

Après un temps qui leur parut une éternité, la jument fut transportée dans un box de l’écurie avec son poulain. Le vétérinaire n’arrivait pas à déterminer la cause de l’état de la jument. Il conseilla à Daevlyn de la laisser se reposer au calme pendant deux ou trois jours.

Raphaël était toujours auprès de la jument, et la caressait longuement, voulant lui faire sentir qu’elle n’était pas seule. quand le vétérinaire parti, une main se posa sur son épaule tandis que Daevlyn tentait de le rassurer.

A contre coeur, Raphaël quitta le box, suivit par son moniteur.

En silence, ils prirent la direction du réfectoire, qui à cette heure tardive, était à présent vide. Il mangèrent en silence. Raphaël était bouleversé par les évènements. Un noeud à l’estomac l’empêchait d’avaler quoi que ce soit. Cependant, il se força à manger un minimum afin de ne pas inquiéter Daevlyn, retenant à grand peine une envie de vomir.

C’est dans un état second et complètement épuisé qu’il alla prendre sa douche.

Daevlyn passa une partie de sa soirée à essayer de le rassurer. Puis quand ce fut l’heure, il lui souhaita une bonne nuit et le laissa seul.

Malgré tous ses efforts, Raphaël n’arrivait pas à trouver le sommeil. Il tournait et se retournait dans son lit, tandis que le sommeil le fuyait. Lassé de tout ce cirque, il se leva et en silence, il s’habilla en vitesse. Alors qu’il allait ouvrir la porte, il  craignit de réveiller Daevlyn. Il se ravisa et ouvrit les volets avant de sauter par la fenêtre. Agilement, il se rattrapa sur ses pieds et après avoir vérifié que personne ne traînait dans les environs, il se mit à courir en direction des écuries. A tâtons, il chercha le box d’Éclipse et de son poulain et leur parla doucement afin de les prévenir de sa présence. Il finit par y arriver, et doucement, il entra dans le box dont il referma le verrou supérieur derrière lui.

Une fois fait, il s’accroupi, et à quatre pattes, il s’avança vers la jument couchée en vache sur l’épaisse couche de paille.

Il lui parla un long moment, sans cesser de la caresser, tentant de repousser le sommeil qui s’emparait de lui. Cependant, il finit par l’emporter. Raphaël s’allongea et s’installa confortablement, réchauffé par la chaleur de l’animal. Après une dernière caresse à Éclipse et au poulain, il sombra dans un profond sommeil, duquel il n’émergea que le lendemain matin.

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 18:39 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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