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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 2

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 2 écrit par Lybertys

Adossé à un arbre, étendu sur l’herbe en plein milieu d’une nature luxuriante, Daevlyn observait le vent souffler dans la crinière de son cheval à ses côtés, venu chercher le refuge qu’apporter l’ombre face au rude soleil de juillet. En face de lui se tenait un terrain immense, vierge de toute construction humaine. Il pouvait passer ainsi des heures à admirer chaque montage, chaque arbre, chaque nuage parcourant le ciel, et l’eau coulant dans la rivière aussi rapidement que se consumait la vie. En cette chaude après-midi, il profitait des quelques heures de répits avant l’arrivé des nouveaux pensionnaires de ce lieux : des jeunes à problème venu réapprendre à vivre aux côtés des chevaux et de la nature.

Les taches de lumières parvenant à passer à travers les feuilles de ce vieil arbre jouaient avec les multiples  petites taches blanches de la robe noire de sa monture. C’était un appaloosa, un cheval d’indien qui correspondait parfaitement avec cette nature sauvage.

Daevlyn se laissa doucement aller à fermer les yeux et à se laisser bercer par le bruit de l’eau du ruisseau et le vent soufflant dans les feuilles. Sérénité, plénitude, paix, c’est ce qu’il ressentait à cet instant présent. Il n’en avait pas toujours était ainsi et il le savait. A l’instant même ou il avait atterri dans ce lieu, il n’en était plus jamais parti. Certes il n’y avait pas que de bons souvenirs, mais ceux ci étaient assez important pour amoindrir les mauvais. Il suffisait d’ouvrir les yeux et d’admirer cette beauté pour tout oublier. Tout, même les souvenirs les plus sombres pouvaient disparaître dans ce lieu.

Alors qu’il allait sombrer dans un doux sommeil serein, la sonnerie de son portable vint tout interrompre. Son cheval leva la tête, se demandant ce qui venait gêner leur instant de paix partagé.

-          Oui, dit Daevlyn agacé après avoir décroché.

-          Le dernier pensionnaire est arrivé, on n’a vraiment pas le temps d’aller le cherché, nous sommes déjà débordé, tu peux t’en charger.

-          Ok, pas de problème.

-          Merci beaucoup Daevlyn.

Celui-ci n’eut pas le temps de répondre quoique ce soit, son interlocuteur avait déjà raccroché. Ils devaient vraiment être débordés, pensa alors Daevlyn.

Il se leva non sans regret, s’étira, renfila son t-shirt qu’il avait enlevé à cause de la chaleur insupportable et se mis en route. Son cheval le suivit sans que Daevlyn n’ai rien à lui demander. Une grande complicité existait entre eux, ils étaient comme dépendant l’un de l’autre.

Daevlyn pressa le pas, il ne fallait pas qu’il traîne, il savait que le bus l’avait déposait sans attendre que la moindre personne ne vienne le réceptionner. Mais en même, ou pourrait-il aller ? La moindre habitation était à des centaines de kilomètres et sans eau ni nourriture personne ne pourrait survivre bien longtemps et encore moins un gosse.

Il sortit du parc des chevaux, le laissant seul hennire quelques instants avant d’aller rejoindre ses semblables broutant un peu plus loin, et il emprunta la route qui menait à l’arrêt du car.

Curieux du gamin dont il allait devoir s’occuper, il se demanda à quoi il pouvait ressembler. Il appréciait énormément ce moment des rencontres. Un moment ou tout se jouait. S’il ne parvenait pas à établir un premier contact à peu près comme il fallait, le futur laissait envisager le pire.

Lorsqu’il s’approcha de l’arrêt de car, il distingua une silhouette noire assise sur son sac. Il avança avec précaution, ne voulant surtout pas l’effrayer. S’avançant un peu plus il put mieux l’observer. Jamais il n’avait vu un garçon ressemblant à celui-ci. Sa beauté androgyne l’éblouissait. Ses cheveux long noirs rassemblé en queue de cheval haute contrasté avec la pâleur de sa peau blanche semblant si douce et vierge de toute imperfection. Ses vêtements noirs recouvrant chaque parcelle pouvant être cachée de son corps devait lui tenir bien chaud.

Comment pouvait-on être vêtu d’une telle façon en plein mois de juillet ? pensa Daevlyn, lui qui était torse nu sous un arbre quelques dizaines de minutes plus tôt.

Le gamin ne semblait pas l’entendre ni le voir s’approchait de lui, semblant être perdu dans ses pensés, il sursauta lorsqu’il vit Daevlyn en face de lui.

Daevlyn fut partagé par plusieurs sentiment lorsqu’il croisa enfin le regard de cet adolescent. Tout d’abord il fut surprit par leurs couleurs améthyste donnant un petit quelque chose de particulier à son expression. Puis, le regard effrayé qu’il lui lança, lui fit l’effet d’un pincement au cœur. Comment un enfant pouvait-il abhorrai cette expression de frayeur ? Il frissonna rien qu’à l’idée de ce qu’il avait du vivre.

Voulant le rassurer le plus rapidement possible et effacé de ce visage cet air si apeuré de ce jeune garçon, il prit la parole :

-          Je suis désolé de t’avoir effrayé. Je m’appelle Daevlyn. Tu dois être Raphaël je me trompe ?

Joignant le geste à la parole, il lui tendit la main en signe de bienvenu. Voyant celui-ci reculer sa main et hoché simplement la tête, il comprit que celui-ci ne souhaitait aucun contact et ne voulait pas parler. Ce genre de comportement était assez rare dans ce lieu. Daevlyn était plutôt habitué à des enfants turbulents et impolis, voir violents. Il espéra que cet adolescent s’acclimaterait au mieux dans ce lieu. Il ferait tout son possible pour cela.

Il lui adressa alors un sourire bienveillant, lui montrant que cela n’était pas grave et qu’il acceptait de ne pas le toucher. Après tout, il n’était pas obligé de parler, lui seul pouvait décider de cela. Il prit de nouveau la parole surprit par le petit sac qu’il transportait.

-          C’est tout ce que tu as comme affaires ?

Le voyant attraper son sac et hocher la tête, Daevlyn voulut venir à son aide. Mais lorsqu’il fit un mouvement vers lui, il fut déconcerté par la réaction de Raphaël. Celui-ci s’écarta violemment et baissa la tête comme s’il se soumettait. Daevlyn l’avait déjà supposé, mais maintenant il en était sur, cet enfant avait dû être battu pour réagir comme cela, et il ne connaissait que trop bien cette réaction. Le regard fuyant, la tête baisser, c’était comme s’il attendait un cou et il semblait en crever de honte. Le rassurer, lui apprendre qu’il ne craignait rien avec lui, c’était la même chose que l’on faisait avec les chevaux. Il y a des années son cheval était inapprochable. Mais les humains étaient beaucoup plus complexes. Ils pensaient beaucoup trop.

-          Très bien, murmura-t-il à lui-même. Raphaël, ajouta-t-il à l’intention du jeune garçon. Je ne te veux aucun mal, je veux juste prendre ton sac, d’accord ?

Honteux, Raphaël s’obstinait à garder la tête baissée. Il se contenta d’acquiescer silencieusement et déposa son sac à ses pieds avant de reculer de quelques pas.

Daevlyn s’empara du sac et adressa un sourire le plus amical possible à l’adolescent.

- Allez viens, ne restons pas là, fit-il en commençant à marcher.

Daevlyn l’accompagna jusqu’au lieu de vie de ce centre. Il lui expliqua comment tout aller se passer, ce qu’il y faisait, tentant toujours de le rassurer au mieux. C’était étrange, mais c’était la première fois qu’il se sentait aussi proche de ce que pouvait ressentir un des enfants. Par son attitude, il avait l’impression de le comprendre. Durant le trajet, il fit bien attention de garder une distance respectable prenant garde à respecter l’espace personnel de Raphaël qui marchait à ses côtés silencieux buvant les paroles de Daevlyn.

Il lui fit visiter les lieux et le laissa seul s’acclimater dans sa chambre avant la séance de présentation qui précédé le repas dans la salle commune.

Il appréhenda cet instant pour Raphaël. C’est pourquoi quand vint son tour, il prit la parole à sa place sachant que celui-ci ne prononcerait aucun mot.

Il dit simplement :

- Voici Raphaël Des Marais. Il a 16 ans.

Bien entendu, il fallut qu’un des adolescents fasse un commentaire.

-          Et pas de langue !! Ironisa un des adolescents.

Il savait que Raphaël allait pâtir de cela, et il ne pourrait rien y faire. Mais il tenta quand même de mettre en garde afin de minimiser les dégâts.

-          Steven ! Raphaël est le plus jeune d’entre vous. Je vous demande donc de l’accepter tel qu’il est, s’exclama Daevlyn d’une voix qui n’acceptait aucun refus.

-          Hum… grogna ledit Steven en tuant Raphaël du regard.

Ensuite, chaque moniteur se présenta, indiquant par la même occasion leur rôle au sein de l’équipe.

Lors du repas,  Daevlyn ne cessa de jeter des coups d’œil le plus discrètement possible en direction de Raphaël. Jamais un adolescent ne l’avait autant intrigué.

Puis , les dix adolescents furent libérés. Alors que les autres voulurent se rendre dans la salle commune, il vit Raphaël se rendre directement dans sa chambre, souhaitant apparemment passer le reste de la soirée seul.

Daevlyn respecta sa décision et ne chercha pas à aller le voir. Il tenta de se concentré sur la discussion que les éducateurs avaient entre eux, mais il n’en retint aucun mot et se contenta la suivre d’une oreille distraite. Même si la journée n’avait pas été spécialement éprouvante, il était fatigué. Le stress lié à l’arrivé de tous ces pensionnaires devait y être pour beaucoup. Cependant il était surveillant de nuit, et il savait qu’il serait le dernier de tous à aller se coucher. Ils mirent un temps fou à coucher tous les adolescents.

Ayant enfin fini, il fit son dernier tour de des chambres en prenant soin de commencer par celle de Raphaël, se demandant ce qu’il était en train de faire. Lorsqu’il le vit paisiblement endormi dans son lit, il ne put s’empêcher de sourire tendrement. Ce sommeil semblait lui faire un bien fou.

Il sortit et fit rapidement le tour des chambres vérifiant que tout le monde dormait, du faire quelques remontrance et alla prendre une douche et se coucher à son tour. Sa chambre se trouvait face à celle de Raphaël et ce choix n’avait pas été innocent.

Après avoir mi un simple boxer pour dormir au cas ou un adolescent rentrerai, il s’étendis sur les draps, ne prenant pas la peine de les défaire vu la chaleur qu’il faisait encore malgré la nuit tombait.

Il ne sombra que dans un demi-sommeil sachant pertinemment que la nuit ne serait pas calme le premier soir. Il allait s’agir d’affirmer son autorité et de ne pas se laisser marcher sur les pieds.

Et il n’eut pas tort, car environ une heure après cet assoupis, il fut alerté par des cris provenant de la chambre voisine. Jamais il n’avait entendu le son de cette voix, mais il sut instinctivement à qui elle appartenait. Il se leva enfila son jean jeté négligemment sur le sol et se précipita dans la chambre de Raphaël espérant ne pas arriver trop tard.

La scène qu’il vit lui souleva le corps. Plaqué contre le mur dans un coin de la pièce, le regard terrifié, il ne bougeait pas d’un pouce.

Daevlyn ne pu se retenir de hurler :

-          Je peux savoir ce que vous aviez l’intention de faire !!!!

Il reconnut immédiatement Steven dans le lot des quelques adolescents présents dans la chambre de Raphaël. Ce fut d’ailleurs celui-ci qui prit la parole très insolemment.

-          Nous étions venus faire sa connaissance. Et comme il ne répondait pas à nos questions, nous avons voulut le secouer un peu, mais à peine avons-nous posé une main sur lui, qu’il s’est mis à hurler à la mort.

-          Regagnez vos chambres immédiatement, que je ne vous y reprenne pas. Vous aurez connaissance de votre punition dès le levé demain matin.

Daevlyn voulait en réalité sortir au plus vite ces adolescents de cette chambre. Raphaël n’avait pas bougé d’un pouce, et affiché toujours la même expression. Sa tête était légèrement baisser, comme pour se soumettre de nouveau face à l’agression. Il s’approcha alors de lui, mais s’arrêta à une distance qu’il jugea respectable.

-          C’est fini Raphaël, ils ne te feront plus rien. Ils n’avaient pas pensé à mal tu sais.

Raphaël se détendit légèrement et reprit une expression plus sereine. Certes il restait toujours sur ses gardes, mais il semblait rassuré par la présence de Daevlyn et par ce qu’il venait de lui dire.

-          Viens, suis-moi, tu aimes le chocolat chaud ou tu préfères autre chose ?

Raphaël acquiesça pour le chocolat chaud. Il suivit Daevlyn jusqu’à la cuisine. Celui-ci lui prépara rapidement la boisson promise et s’en servit une tasse pour l’accompagner. Tout cela se fit en silence et ils se contentèrent de s’observer l’un l’autre. Plus Daevlyn admirait Raphaël, plus celui-ci le trouvait d’une beauté envoûtante.

Lorsqu’ils eurent fini, Daevlyn le raccompagna dans sa chambre et partit rejoindre la sienne.

Demain serait une longue journée, et ils avaient tous deux besoins de reprendre des forces…

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 18:17 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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