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Silent scream - Chapitre 2

   Ecrit par : admin   in Silent scream

Chapitre écrit par Lybertys

Paris, 12 avril 1752

Encore une soirée dans cette grande salle de réception au milieu de tout ce monde qui m’était totalement indifférent. Voilà une heure maintenant que je la cherchais des yeux et que je ne la trouvais pas. J’étais pourtant venu pour elle, choisissant avec méticulosité chacun de mes vêtements, jusqu’à mettre mon parfum préféré. Simplement une petite touche discrète, percevable s’il on s’approchait trop près de moi. Mon cœur s’emballait à chaque fois que je voyais une femme qui lui ressemblait, ayant l’espérance folle que ce soit elle. Malheureusement pour le moment, tout n’avait été que déception. Je m’étais démené pour obtenir cette invitation, sachant qu’elle y serait, et je priais ne pas avoir fait tout cela pour rien. Ce soir je me sentais enfin prêt à lui déclarer ma flamme, à lui dire combien elle comptait pour moi, lui murmurer des mots que je n’avais jamais susurré à personne, traduire par des mots ce qui embrassait mon cœur à chaque fois que je l’apercevais.

Cependant, malgré tous mes beaux projets, je ne parvenais toujours pas à la voir, n’osant pas demander à qui que ce soit si elle était présente. La soirée commençait à m’ennuyer, je n’aimais pas du tout ce genre d’ambiance auquel tout jeune aristocrate jusqu’à son plus vieil âge se devait d’adorer. Paraître parfait aux yeux de tous, vivre uniquement dans l’apparence, dans le regard de l’autre, cela me fascinait tout autant que cela me répugnait. La seule personne à qui je voulais plaire n’était pas là et j’avais de plus en plus de mal à cacher ma déception. Heureusement je portais un masque sur le haut du visage, dissimulant à tous mon ennuie et ma peine. J’étais encore jeune et du haut de mes dix neuf ans je me sentais totalement étranger à ce monde : différent. Etais-ce moi qui étais différent d’eux ou eux différent de moi. Tout ce que je savais c’est que j’attendais maintenant avec impatience que cette soirée se termine rapidement et qu’elle ne reste plus qu’un simple mauvais souvenir du jour où je n’avais pu voir Elisabeth. Son visage angélique venait sans cesse me hanter, me remémorant ses cheveux blonds et bouclés tombant délicatement sur ses fines épaules laiteuses. J’aurais donné n’importe quoi pour avoir le privilège de l’effleurer ne serait-ce qu’une seule fois et de lui voler un baiser. Je voulais passer l’éternité avec elle, être à ses côtés, vivre pour elle et ne plus être proche d’elle seulement dans mes songes. Tous dansaient autour de moi, et j’avais de plus en plus de mal à m’accrocher à leur rythme effréné et à l’euphorie qui les habitait. Je finis par me glisser jusqu’au buffet afin d’aller chercher de quoi me désaltérer. Il faisait une chaleur étouffante et le bruit que tous faisaient masquait presque le son mélodieux des violons. Je pris un verre de vin, produit par les vignobles de la maîtresse de maison qui avait une excellente réputation. Peut être que cela me permettrait d’oublier un peu et de devenir aussi insouciant que tous les autres hommes, afin de pouvoir me mêler à eux. Je me délectais de ce breuvage assez rapidement, finissant par le poser vide sur le buffet avant qu’un des domestiques ne se charge de le faire disparaitre.

Je retournais de nouveau dans cette masse humaine, n’ayant rien d’autre à faire que de me mêler à eux. Plus par désespoir que par espoir, je cherchais de nouveau Elisabeth du regard parcourant chaque parcelle de la grande salle, me glissant entre les personnes qui continuaient à danser dans un rythme effréné. La musique des violons était maintenant comme endiablée, embarquant chaque personne avec elle. Leur masque cachait leur identité aux yeux de tous et leur donnait des ailes. Soudain, mon regard se déposa sur un homme, installé un peu à l’écart, se détachant des autres. Je n’aurais su dire pourquoi, mais il me semblait différent. Je me figeais sur place, ne pouvant m’empêcher de le détailler. Ses longs cheveux noirs descendaient en cascade jusqu’au milieu de son dos, et son masque laissait entrapercevoir ses yeux gris scrutant la foule avec superbe de toute sa hauteur. Rare étaient les fois où j’avais pu voir un homme aussi beau. Sa veste, couleur cobalt, était parfaitement taillée et retombait tel un voile de soie sur sa taille fine. Il devait avoir un succès fou et sa beauté me semblait inégalable. Cet homme m’intriguait malgré moi, le spectacle qui s’offrait à moi semblait tellement irréel. Il semblait s’apercevoir je ne sais comment de ma présence, car il tourna  la tête vers moi d’un simple geste à peine perceptible.

Un sourire se dépeignit alors sur ses lèvres, m’offrant un frisson de peur mêlé de curiosité. Cet homme avait quelque chose de particulièrement intriguant et je n’aurais su dire pourquoi. Sans trop savoir comment ni de quelle façon, je me sentais comme mis à la place d’une proie que cet homme venait de choisir. Si j’avais voulu me détacher de son regard et me détourner de lui, je sentais que tout cela m’était impossible. Je ne pouvais pas bouger ne serait-ce que le petit doigt, et cette sensation s’accentua lorsqu’il s’approcha de moi, me rendant comme paralysé.

Arrivé à quelques pas de moi, il s’arrêta mais ne me quitta pas pour autant du regard. De mon côté, j’aurais bien été incapable de faire quoi que ce soit. Je n’arrivais même plus à aligner deux pensées cohérentes et je me sentais comme transparent à ses yeux. J’avais cette cruelle impression qu’il était en train de lire en moi… Tout cela semblait si irréel… Il avait dépeint sur son visage dont la perfection de ses traits pâles était plus intrigante et envoûtante, un petit air sadique qui renforçait son charme. Tout dans sa manière d’être faisait penser à un prédateur en chasse et je ne semblais pas réaliser qu’il venait de trouver en moi la proie idéale.

Perdu dans le gris de ses yeux, je n’aurais plus vraiment su dire ce qu’il se passait autour de moi, ni ce qui était en train de se passer en ce moment même. Si j’eus voulu faire quoi que ce soit, je m’en sentais à cet instant même incapable. J’avais cette atroce impression d’être dépossédé de mes droits sur mon corps et de n’être plus maître de rien.

Tous dansaient autour de moi, mais je ne les voyais même plus. La seule chose qui appartenait à mon monde en cet instant même était cet homme et son regard. Plus le temps passait, et plus je trouvais ses yeux brûlant d’une chose que je ne connaissais pas encore. Nous étions encore éloignés de quelques pas et pourtant je le sentais comme tout proche, bien plus proche que simplement collé à moi… Oui… Tout cela allait bien au-delà.

Je voulus me ressaisir, reprendre ce qui m’appartenait, reprendre possession de mon corps, mais je me rendis compte que j’en étais incapable et que la seule chose qui m’était permise était de prendre la place du spectateur, acteur malgré lui. J’étais réduit à un état de passivité que je n’avais jamais connu.

Il finit par s’approcher de moi, réduisant à néant l’infime distance qui nous séparait encore et qui ne me semblait que physique. Fébrilement, d’un geste à peine perceptible, il tendit sa main jusqu’à ma joue, laissant glisser ses doigts d’une manière subtile en une caresse délicate que je n’aurais jamais cru capable de sa part. Ce geste suffit à me mettre totalement à sa merci. Je perdis définitivement tout contrôle, me surprenant à souhaiter encore une fois ce genre de caresses. La peau délicate de ses doigts était étrangement froide, mais cela ne semblait pas m’inquiéter outre mesure…

Au contraire, mon cœur s’était comme emballé à ce contact, faisant fourmiller en moi mille sensations inconnues. Je n’étais plus moi-même, et ce que je ressentais en cet instant précis ne me ressemblait pas.

Sans se départir de son petit sourire satisfait et arrogant, il glissa son index sous mon menton, provoquant chez moi un violent frisson. S’il m’avait regardé fixement jusqu’à maintenant, le regard qu’il me lança alors fut totalement différent. Si j’avais pensé à m’en dégager auparavant, de celui-ci l’idée ne m’effleurait même pas.

La seule chose qui m’était maintenant possible de faire, était de me soumettre uniquement à sa volonté. Tout ce que je savais, c’était que je ne pouvais faire autrement, il désirait que je le suive, et c’est ce que je fis. Il commença à reculer, m’entraînant à sa suite, apparemment satisfait de l’effet d’attraction qu’il exerçait sur moi.

Comme emprisonné par son esprit, je ne pouvais que marcher tout près de lui, ne voulant surtout pas rompre le contact de ses doigts sur ma peau. C’était comme si ma vie en dépendait, j’avais besoin de sentir ses doigts sur moi pour que mon cœur batte. Rompre le contact ne serait-ce qu’une seule seconde était pour moi de l’ordre de l’inconcevable. Il en était de même pour son regard. Il m’était toujours impossible de m’en détacher, ses yeux semblaient si irréels, toujours aussi transperçant, semblant sonder la quelconque faille au plus profond de moi. Plus rien n’existait à part cet homme, j’en oubliais tout le reste, tous ceux que je connaissais, tout ce qui avait fait mon monde jusqu’à maintenant, totalement envouté par ce simple contact et ce regard si intense… Il m’entraina derrière un rideau, au fond de la pièce, loin de toute cette foule. Je ne pris même pas la peine de réfléchir à la raison qui le poussait à le mener jusqu’ici. Je perdais peu à peu tous mes repères, je ne savais plus rien.

Je ne savais pas ce qui m’attendait et mon rythme cardiaque ne parvenait à se calmer. La musique pourtant très forte ne parvenait plus à mes oreilles, je n’entendais plus rien. Une fois complètement caché des autres, je fus attiré assez brutalement vers cet homme et sans que j’ai eu le temps de faire quoi que ce soit ou même de réaliser ce qu’il voulait de moi, il s’empara avidement de mes lèvres, me transmettant une passion et un désir non feint. J’y répondis, sans savoir pourquoi, sans réaliser que j’étais en train d’embrasser un homme et qui plus est, lui donner mon premier baiser.

Pourtant, j’y répondais avec le même entrain, enivré par l’ardeur dont il faisait preuve et les mille sensations nouvelles qu’il m’offrait. Ce baiser était terriblement agréable, assouvissant une nouvelle envie née en moi, une pulsion bestiale qui faisait écho à la sienne et que je n’avais jamais ressentie.

Très vite, nos langues entamèrent un ballet farouche et sensuel, me laissant à chaque seconde un peu plus à sa merci. Le pouvoir qu’il avait sur moi était effrayant. Il pouvait faire ce qu’il voulait de moi, contrôlant la totalité de mon être, et de mes envies. Ce fut lui qui mit fin au baiser, me défrustrant en laissant sa langue redessiner avec volupté et aisance les traits de mon visage, alors que ses mains s’affairaient à je ne sais trop quoi dans mon cou. Immobile, je me contentais de recevoir ce qu’il m’offrait, sans pouvoir faire quelque chose en retour ou me détacher de son étreinte. Lorsqu’il glissa sa bouche dans mon cou, je perdis totalement pied. Grisé par toutes ses sensations qu’il provoquait en moi, rien qu’en passant sa langue sur cet zone de peau particulièrement sensible éveillée pour la première fois, je fus obligé de m’attacher fermement à lui comme je le pouvais, le serrant de toute mes forces pour ne pas chuter. J’étais totalement abandonné à lui, ne pouvant que vouloir plus…

Jamais je n’avais connu cela, jamais mon corps n’avait vibré ainsi pour quelqu’un. Le simple fait d’être coller ainsi à lui et de sentir sa bouche à la fois froide et terriblement chaude sur la peau de mon cou m’emmenait à dix mille lieux d’ici.

Pourtant, je le sentais au plus profond de moi, j’étais en train de jouer avec le feu. J’avais cette cruelle impression que ma vie était en jeu mais que je ne pouvais rien faire pour y mettre un frein et faire cesser tout cela. J’étais comme embarqué dans un labyrinthe qui me menait irrémédiablement vers ma fin, m’empêchant de faire demi-tour. La volonté de cet homme en train de se délecter de la peau de mon cou avec un savoir faire divin, dépassait largement celle de toutes volontés humaines. La mienne ployait sous la sienne jusqu’à s’effacer complètement, savourant la délicieuse torture qu’il exerçait sur moi. Engourdi, je perdais toute notion de bien ou de mal, je ne savais même plus vraiment ce que nous étions en train de faire, je me sentais partir…

Soudain, je le sentis raffermir sa prise sur moi, avant de m’attirer dans un lieu qui m’était inconnu. Il semblait avoir changé de plan et je l’acceptais sans siller. Je me contentais de m’accrocher fermement à lui, pendant qu’il me guidait à l’étage. Lui aussi m’attirait tout  contre lui, comme s’il avait peur de me perdre. Il dégageait une telle démonstration de possession que je ne pouvais m’y soustraire.

Il m’attira alors dans une pièce qui semblait être une chambre. Il s’écarta de moi un instant afin de refermer la porte, me tenant tout de même par le bras avec toujours cette même peur que je lui échappe. Il semblait terriblement empressé et semblait user d’une grande force de volonté pour ne pas se jeter sur moi. Il se mit alors à me détailler, laissant glisser ses yeux sur l’entièreté de mon corps sans la moindre pudeur. Si ce regard était terriblement dérangeant, il n’en était pas moins brûlant. A cet instant, je sentais que je n’étais pas le seul à être envoûté, il semblait que j’exerçais malgré moi sur cet homme un puissant pouvoir d’attraction. De mon côté, je ne pouvais être indifférent à sa beauté, même si celle d’un homme ne m’avait jamais attiré, celle -ci s’élevait au dessus de tout. Ses longs cheveux noirs étaient une invitation à laisser s’y perdre ses mains. Ses lèvres qui avaient déjà goûté aux miennes m’attiraient irrémédiablement. Je ne savais même pas si ce désir m’appartenait ou s’il venait de m’être imposé.

Lentement, il s’approcha de moi et me retira mon masque d’un geste vif mais néanmoins emprunt de douceur, dévoilant mon visage à cet inconnu. Il sembla alors comme hypnotisé, ne semblant pas parvenir à quitter mon visage du regard, enregistrant le moindre détail, comme si j’étais un objet d’art. Jamais je ne m’étais senti ainsi sous le regard de quelqu’un et encore moins d’un homme. Je me surpris à espérer un jour voir la même étincelle briller dans les yeux d’Elisabeth.

Nous restions là, sans bouger, l’un en face de l’autre, lui menant la danse et moi attendant le moindre signal. Je ne savais toujours pas ce qui allait m’arriver et pourtant je ne faisais rien pour en savoir plus ou pour changer les choses.

C’est alors qu’il prit de nouveau  mes lèvres en otage, faisant preuve d’une tendresse et d’une délicatesse que je n’aurais jamais cru capable de la part d’un homme, comblant un manque qu’il avait créé précédemment. Contrairement au précédent baiser qu’il m’avait offert, celui-ci semblait bien plus profond, nous menant tous les deux bien plus loin vers des terres qui m’étaient inconnues. Je répondis à son baiser, comme il me le demandait silencieusement cédant sans aucune difficulté à chacun de ses caprices. Alors que notre échange gagnait en intensité, je sentis ses mains passer entre nos deux corps, semblant vouloir s’aventurer bien plus loin. Il m’emmenait à chaque fois un peu plus loin, faisant ployer avec force et savoir faire chacun de mes remparts. Cependant, une toute autre forme de peur s’insinua en moi lorsqu’il entreprit de déboutonner ma veste. Même si dans ce geste empli de délicatesse, il fit glisser ma veste le long de mes bras avant de la laisser tomber sur le sol, je sentais que ce qui allait suivre allait bien trop loin et était bien trop tôt pour moi. Je n’étais pas prêt, et j’avais peur de deviner les intentions de cet homme. Son regard empli de désir fixait mon torse comme s’il eut voulu le dévorer. Jamais je n’avais vu quelqu’un me désirer ainsi, n’ayant de toute façon jamais connu le désir charnel. Je regrettais le choix de cette chemise blanche qui, un peu trop transparente, laissait entrapercevoir ma peau et semblait nourrir le désir insatiable de cet homme. Il m’était maintenant impossible de ne pas constater qu’il avait envie de moi.

Un combat dont j’ignorais l’enjeu semblait se jouer dans son esprit et il me semblait qu’il se faisait violence pour ne pas me sauter dessus.  Il prit alors une décision et laissa aller ses mains sous ma chemise ample, caressant ma peau vierge de tout attouchement. A mon plus grand soulagement, il vint encore ravir mes lèvres d’un baiser, s’emparant délicatement de ma bouche en une caresse aérienne. En moins d’une heure, il avait réussi à me rendre totalement dépendant de ses baisers alors que j’y goûtais pour la première fois. J’en venais même à me demander comment j’avais pu vivre jusqu’à présent sans jamais avoir goûté à de pareilles sensations et comment j’avais fait pour ne pas y avoir droit. Sa langue caressait mes lèvres m’invitant implicitement à les entrouvrir afin qu’il puisse de nouveau investir ma bouche, prenant possession de mon être.

Lorsque nos langues se rencontrèrent, je fus comme transporté dans un pays lointain, appartenant seulement à cet homme et ne vivant que grâce à lui. Enivré par son savoir faire, tous mes sens étaient maintenant en éveille dans l’attente du nouveau plaisir qu’il allait m’apporter.

Nos langues se caressaient et se liaient dans un ballet des plus sensuels, dont ce parfait inconnu menait la danse. Je me laissais simplement guider, ne pouvait faire plus que ressentir ce qu’il m’offrait. Ses mains ne cessaient de parcourir mon corps. Je ne savais pas vraiment ce qui m’arrivait, ni même quelle était cette chaleur brûlante qui embrasait à présent mes reins. Les yeux mi clos et le souffle erratique, j’étais comme en transe. La température de mon corps gagnait en degrés à chaque seconde.

Il finit par quitter mes lèvres avant de faire glisser sa langue le long de ma mâchoire, redessinant les contours de mon visage avant de redescendre dans mon cou, goûtant chaque parcelle de ma peau et m’offrant mille sensations. Du bout de ses doigts, il effleura ma colonne vertébrale, me faisant frissonner entre ses bras, me laissant totalement aller. Ma volonté n’était plus, c’était comme s’il avait eu raison de moi. Alors qu’il effleurait ma colonne vertébrale, un hoquet de surprise franchit mes lèvres bientôt suivit d’un profond soupir de satisfaction et de bien être.

Je fermais alors les yeux comme pour être encore plus attentif à ce qu’il me faisait. Je m’agrippais à ses épaules tentant désespérément de me raccrocher à une réalité qui n’existait déjà plus. Le pas venait d’être franchi pour de bon. Il venait de gagner plus que je ne le pensais. Après être descendu une énième fois le long de mon dos, il laissa ses doigts s’aventurer ailleurs, partant à la découverte du reste de mon corps.

Ses mains partirent à la découverte de mes reins avant de revenir sur mon ventre. Sa peau froide contrastait avec la chaleur de la mienne. Ses mains redessinaient amoureusement la sculpture délicate de mes abdominaux puis remontaient lentement vers les boutons de chair rose qui pointaient sous le plaisir qu’il m’offrait, sous la fine toile de ma chemise qui découvrait maintenant éhonteusement mon épaule gauche. Cet homme touchait avec un doigté sans pareil, me faisant oublier ce que nous étions en train de commettre.

Avec dextérité, il entreprit alors de dégrafer les premiers boutons de ma chemise qui semblait devenue de trop pour lui avant de la faire glisser sur mes épaules et dans mon dos, mettant à nu le haut de mon corps en proie à son regard.

Semblant galvanisé par la simple vue de mon corps offert à lui, il délaissa mon cou pour partir à la découverte de mon torse imberbe, léchant et goûtant à chaque parcelle de ma peau comme s’il me voulait entièrement. Jamais je n’avais connu pareilles sensations, jamais personne ne m’avait touché ainsi et encore moins à ce genre d’endroit. Du bout de la langue, il joua un moment avec mes boutons de chair, faisant naître une certaine forme d’excitation qui m’était totalement inconnue, les faisant durcir d’avantage sous ses lèvres. Ne tentant plus, je laissais un petit gémissement franchir la barrière de mes lèvres entrouvertes, ne pouvant en contenir d’avantage. Je me contrôlais de moins en moins pour ne pas dire plus rien.

Soudain, il me plaqua violemment contre lui, frottant lascivement son intimité gonflée de désir contre mon bassin, tandis que ses mains se glissaient sans honte aucune sous le tissu de mon pantalon en toile, caressant mes fesses avec un plaisir non feint. Je n’aimais pas bien que tout aille aussi vite me faisant lentement mais sûrement sortir de cet état second. Même si un râle rauque s’échappa de ma gorge alors que nos deux corps enlacés entamaient un langoureux déhanchement érotique dénué de tout sentiment de honte ou de gêne, la peur était en train de reprendre le dessus, m’aidant à réaliser pleinement ce que cet homme voulait de moi. Alors qu’il s’affairait à défaire les attaches de mon pantalon, le visage enfouis dans mon cou gracile, je me tendis brusquement ne voulant surtout pas que cela aille plus loin.

Alors que je commençais  à me débattre, je me demandais comment nous avions pu en arriver jusque là. Je voulais lui échapper, c’était comme s’il venait de relâcher l’emprise qu’il avait sur moi et que je revenais un peu trop abruptement à la réalité.

Me débattre, tenter de sauver ma peau, c’était maintenant la seule possibilité que j’entrapercevais. Cet homme m’effrayait de part ce qu’il était et de ce qu’il s’apprêtait à me faire. Alors que j’allais tenter de le frapper pour qu’il s’éloigne et me laisse en paix, il attrapa mes poignets d’un geste vif et précis, me démontrant en un seul instant que tout était peine perdue. Par ce simple geste, par cette démonstration de supériorité, il m’avait également immobilisé en un instant. Son regard de prédateur posé sur moi était bien plus effrayant et plus il me regardait, plus la peur montait en moi. Qu’allait-il me faire à présent ? Que voulait-il de moi ? Et surtout, qui était-il ? Une multitude de question se bousculaient dans ma tête.

Brusquement, avec une violence dont il n’avait jamais fait preuve jusqu’à maintenant, il me jeta sur le lit à baldaquin qui trônait au milieu de la pièce, m’arrachant un cri de stupeur. J’étais totalement  perdu et je ne voyais aucune issue. De manière vive et agile, il prit place à quatre pattes au dessus de moi, maintenant fermement mes mains au dessus de ma tête. J’étais comme pris au piège, totalement bloqué. Je n’étais plus que la simple proie sans défense pris dans la toile de son prédateur. Mon cœur battait à vive allure sans que je ne parvienne à faire quoi que ce soit. J’avais beau chercher à me soustraire de sa poigne de fer, le désespoir qui s’insinuait en moi devenait trop profond.

C’est alors qu’il plongea son regard dans le mien, un regard qui me glaça le sang jusqu’à m’immobiliser entièrement. Ma peur était toujours là mais comme atténuée, grouillant dans mes entrailles sans que je ne puisse l’exprimer. Je n’étais à présent plus qu’une masse inerte, telle une poupée de chiffon redevenue totalement à sa disposition, retrouvant peu à peu mon engourdissement de départ.

Du genou, il écarta mes cuisses tout en effleurant mon intimité, réveillant de nouveau en moi le désir que j’avais pu ressentir. Je ne savais plus raiment ce qui venait de se passer, ma seule connaissance était que je devais rester à sa disposition. Malgré tout cela, je ne pouvais m’empêcher de sentir grandir le désir en moi alors qu’il explorait mon corps, se penchant légèrement au dessus de moi. Puis, il sembla passer à autre chose, le désir brillant dans ses yeux. Tout en effleurant mon intimité, il retira mon pantalon et mes sous vêtements avec une lenteur exagérée, me faisant frémir d’impatience.

Une fois que je fus entièrement nu, il se recula comme pour m’admirer. Ma tête tournait sans que je sache pourquoi et son regard posé sur ma peau me brûlait. Etrangement, je ne ressentais aucune gêne à être totalement nu, ainsi exposé devant lui alors que c’était la première personne à avoir ce privilège. Perdu entre les draps blancs, je n’attendais plus qu’une chose, qu’il décide enfin à faire quelque chose de moi et de mon corps.

Il me contempla ainsi durant un temps qui me parut indéfini avant d’entreprendre enfin de passer à autre chose. Il commença par esquisser un mouvement pour retirer sa veste, souhaitant apparemment lui aussi gagner sa tenue d’Adam, mais stoppa son geste avant de plonger son regard gris profond dans le mien, m’intimant je ne sais comment, de me relever. N’ayant pas d’autre choix que d’obéir à cette injonction muette et avec une grâce féline que je ne me connaissais pas, je m’agenouillais face à lui et comme il l’avait précédemment fait, j’entrepris d’explorer sa bouche et sa peau d’une pâleur mortelle tout en défaisant un à un les boutons de sa veste.

Cependant, à la différence de ses gestes, les miens avaient beau être doux, je ne pouvais empêcher mon hésitation malgré le désir de bien faire. Cela ne semblait pas vraiment lui déplaire car il émit un gémissement de contentement lorsque mes doigts effleurèrent fébrilement son torse.

Craintif et surtout particulièrement intimidé, je me reculais. Dans un geste rassurant, l’homme caressa alors mon visage avant de se pencher vers moi et de ravir mes lèvres pour un long baiser empli de douceur qui eut pour effet de me détendre presque instantanément. Afin de m’aider un peu, il se débarrassa rapidement de sa veste qu’il jeta au pied du lit comme un vulgaire bout de tissu, ne portant son attention que sur mon unique personne. Sentant que je ne pouvais me permettre de le faire, j’entrepris de réitérer mon geste et de faire la même chose avec sa chemise, prenant un peu plus d’audace et d’initiative. Il se laissa faire, semblant être ravi de ce que je venais d’entreprendre, constatant qu’il frissonnait de plaisir au contact aérien de mes doigts sur sa peau apparemment plus que sensible. Jamais je n’avais ressentis pareilles sensations perdant peu à peu la tête et me laissant aller à assouvir la moindre de ses envies.

De nouveau, il s’empara de mes lèvres avec une avidité qui trahissait son désir de me posséder. Nos langues jouaient ensemble, se caressant et dansant au son d’une mélodie que nous étions les seuls à entendre, en une chorégraphie parfois langoureuse et sensuelle, parfois avide et passionnée. Mes mains gagnèrent en audace et commencèrent à descendre le long de son torse, caressant ses abdominaux au passage pour se rendre à un endroit bien précis, situé un peu plus en aval.

Toutefois, il saisit fermement mais tendrement mes poignets, stoppant cette action qui venait de ma propre initiative tout en me rassurant du regard quant à ses intentions. Sans me lâcher des yeux, il s’approcha de moi et après un énième baiser, il m’invita à m’allonger sur les draps immaculés.  Sans trop savoir comment, je sentais qu’il me demandait de lui faire confiance et de fermer les yeux sans tenter quoi que ce soit, me réduisant à un état de passivité total. Je ne pouvais cependant m’empêcher de craindre la suite, avançant à tâtons vers l’inconnu. Il tenta de me rassurer comme il le pouvait, m’offrant un baiser empli de tendresse que jamais je n’avais connu. Passablement rassuré sur ses intentions, je fermais les yeux tout en lâchant un soupir de bien être. J’attendis plusieurs secondes sans trop savoir ce qui allait m’arriver ni à quel moment cela allait se produire.

Soudain, je sentis une pluie de douceur tomber sur moi enivrant mon odorat d’un doux parfum floral. A ce contact, je plissais tout de même le front d’interrogation et mon corps frémis de part en part sans trop savoir ce qui m’arrivait. Lorsque cette pluie de caresses qui semblait être due à la caresse de pétales de fleurs cessa, je sentis ses lèvres effleurer à peine ma bouche entrouverte, laissant mon corps alanguis dans les draps. Toujours je gardais les yeux fermés, ne rompant pour rien au monde l’ordre silencieux qu’il m’avait donné. Je sentis soudain glisser sur moi, le long de mon visage, quelque chose d’étonnement doux. L’odeur qui envahi alors mes narines ne me laissa plus aucun doute quant à l’espèce de fleur dont il se servait. Cela devait être une des roses qui était posées dans le vase à côté du lit.

Lentement et en une caresse éthérée, telle un courant d’air, il explora mon visage, redessinant les traits fins de mon faciès, s’attardant d’avantage sur mes lèvres, m’offrant encore plus de sensations nouvelles. Ivre de ses caresses, je ne pouvais m’empêcher de me sentir transporté lorsqu’il entreprit d’effleurer la peau sensible et fragile de mon cou, encore vierge de tout autre attouchement de la part d’autres personnes.

A aucun moment, il ne me toucha de sa peau, ne m’offrant que des caresses à l’aide de sa rose. J’en éprouvais d’ailleurs une sorte de frustration, souhaitant des contacts un peu plus prononcés que la simple caresse d’une rose qui m’offrait beaucoup. Il était indéniable que je prenais du plaisir. Plusieurs fois des soupirs de contentement s’échappèrent de mes lèvres entrouvertes, prouvant que j’appréciais malgré tout le traitement reçu. Mon corps tressaillait et se cambrait violemment lorsque la rose venait effleurer une zone érogène de mon anatomie, la fine ligne verticale qui descendait jusqu’au nombril. Grisé par ses sensations et enivré par les effluves du parfum suaves des roses, je me sentais partir, subissant la plus douce et délicieuse de toute les tortures.

Il finit par abandonner mon torse pour amorcer une lente descente vers la partie la plus sensible de mon anatomie, le point culminant de mon plaisir et de mon désir encore vierge de caresses. Alors que les pétales de la rose effleuraient mon intimité, je me surprenais à laisser s’échapper un gémissement rauque et des grognements bestiaux qui grondaient dans ma gorge. Attisé par cet attouchement des plus intimes et brûlant, je me mis à onduler inconsciemment du bassin, dans l’espoir vain de renouveler et approfondir ce frôlement qui m’avait attisé au plus haut point.

Sous ses caresses interposées, je découvrais une passion et un feu nouveau que je n’avais encore jamais ressenti auparavant. Chaque sensation était décuplée, le moindre frôlement de la rose s’attirait de ma part un déhanchement dépourvu de toute honte dans une piètre croyance de se voir réitérer cette exquise chaleur. A mon plus grand bonheur, il accéda à ma requête, m’offrant mille plaisirs jamais connu. Le pire dans tout cela, était que j’étais comme envoûté et avide de bien plus à chaque instant.

Il me sembla alors qu’il m’intimait de me retourner afin d’exposer mon dos à son regard gourmand qui vrillait mes reins de désir tout aussi puissant. Sans ouvrir les yeux, comme il me le demandait, je me retournais accédant à sa requête sans la moindre hésitation et m’allongeais sur le ventre écartant légèrement les jambes pour satisfaire ses désirs. Ce ne fut que lorsque je fus confortablement installé qu’il reprit enfin son manège partant de ma nuque sur laquelle il ne s’attarda pas indéfiniment, pour se concentrer sur ma colonne vertébrale.

Un violent frisson me parcourut l’échine à ce doux frôlement. Jamais je n’avais ressenti pareilles sensations et encore moins prendre autant de plaisir. Cet homme m’offrait, contraint et forcé m’empêchant de faire quoi que ce soit, le plus doux viol qui n’ait jamais existé, le maquillant si parfaitement qu’il parvenait presque à me le faire oublier.

Mon corps, totalement à son écoute, réagissait au moindre effleurement, même le plus infime, trahissant le fait que j’étais encore ignorant des plaisirs charnels. Cet homme était en train de s’offrir mon corps inviolé et plusieurs fois je l’entendis gémir d’impatience, me laissant avancer à tâtons vers l’inconnu. Après un moment de ce traitement, lorsque mon corps ne réagit plus aussi intensément qu’aux premiers effleurement, il descendit à la découverte de la chute de mes reins et du haut de mes fesses, passant et repassant à cet endroit, poussant parfois le vice jusqu’à laisser la rose glisser entre mes fesses, me faisant instantanément pousser un gémissement étouffé par les draps. J’avais maintenant de plus en plus de mal à me retenir de me libérer et pourtant, je faisais comme je le pouvais, usant de toutes mes forces et de mon sang froid. L’homme sembla s’en apercevoir et choisit ce moment là pour stopper tout mouvement, m’arrachant un couinement de mécontentement qui semblait proche d’un éclat de sanglot. Mon corps ondulait éhonteusement, dans un mouvement qui m’était jusqu’alors inconnu, à la recherche d’une caresse plus poussée, de manière à la fois sensuelle et terriblement indécente.

Cette torture intenable d’être dans l’attente, prit fin à mon plus grand plaisir lorsque je sentis ses doigts humides glisser le long de ma colonne vertébrale, s’attardant sur la chute de mes reins, titillant mon intimité afin de me détendre. J’ignorais ce qui se passerait par la suite et une légère crainte ne pouvait s’empêcher de s’insinuer en moi. Alors que ses doigts jouaient avec mon intimité, détendant mes muscles à chaque fois un peu plus, je sentis quelque chose pénétrer en moi avec une lenteur infinie. Mon corps se tendit légèrement sous cette intrusion et mes doigts se crispèrent sur les draps. Je ne pouvais pas dire que j’avais mal mais pourtant il fallait laisser un peu de temps à mon corps et mon esprit pour se faire à cette présence et cette idée. Me pénétrant ainsi, cet homme touchait quelque chose de bien plus intime qu’avec ses simples caresses.

La suite se déroula cependant très bien, la chaleur montait de plus en plus en moi, grisant mon corps jusqu’à en demander toujours plus. Seulement lorsqu’il inséra un troisième et dernier doigt en moi, je laissais s’échapper un cri de douleur. Si le plaisir qu’il m’avait apporté jusque là était puissant, la douleur et la souffrance que je vivais à présent m’avaient trop violemment fait redescendre sur terre.

Aussitôt, l’homme cessa tout mouvement, se penchant au dessus de moi, il prit possession de mes lèvres, certainement pour me faire oublier la douleur qu’il était en train de m’infliger. Peu à peu, je finis par m’y habituer, finissant par onduler de moi-même en un lent déhanchement érotique alors que je croyais ne jamais prendre de plaisir avec cette douleur. Je m’empalais maintenant, toujours plus profondément sur ses doigts, voulant toujours plus, sans chercher à étouffer mes gémissements de plaisir.

C’est alors qu’il stoppa toute action et retira ses doigts de mon intimité, s’attirant de ma part un gémissement rauque de frustration. Je l’entendis s’affairer à je ne sais quoi dans mon dos et d’un simple coup d’œil, je vis qu’il venait de se dévêtir, cachant très mal son excitation de plus en plus imposante et puissante.

C’est alors qu’il esquissa un ample mouvement pour me pénétrer. Alors qu’il s’enfonçait lentement en moi, je fus assailli de sensations intenses que jamais je ne me serais cru capable de ressentir. Je pouvais sentir en moi sa peau tendue et brûlante me vrillant les reins de plaisir. Certes sa présence était imposante, mais avec sa préparation et la lenteur de sa pénétration, je ne ressentis au départ qu’une gêne et des sensations auxquelles je ne pouvais donner de nom. Le sentir ainsi en moi était le souhait ultime, le comble du manque que j’avais ressenti jusqu’à maintenant.

Il posa soudain ses mains sur mes hanches, m’incitant à écarter les cuisses et à relever les fesses, avant de me pénétrer d’un grand coup de bassin, ample mais profond, qui me fit voir les étoiles. Les mains crispées dans les draps, le dos cambré, je ne cherchais même plus à me raccrocher à la réalité, perdu dans les limbes du plaisir.

La chaleur de mon corps n’avait de cesse d’augmenter, ayant l’impression de lui appartenir totalement, grisé par le désir d’aller plus loin. Il sembla le sentir car il entama alors un ample et régulier mouvement de va et vient qui attisa cette passion qui prenait forme en moi. Jamais je n’aurais pu m’imaginer qu’il puisse m’offrir de telles sensations et alors que mon corps ondulait au même rythme que le sien, en une antique chorégraphie sensuelle et érotique, des petits cris d’animal sauvage s’échappaient de ma gorge se mêlant harmonieusement aux mélodies des violons qui jouaient à un rythme endiablé, alors que la réception atteignait son apogée.

Il garda un moment le même rythme ample et lent, semblant prendre sur lui pour ne pas accélérer. Sentir son corps brûlant se mouvoir ainsi au dessus de moi ne faisait que me rendre un peu plus fou d’ivresse.

Tout à coup, semblant avoir atteint les limites de sa patience, il esquissa un mouvement pour se retirer puis, me saisissant par les hanches, il m’attira violemment à lui, me pénétrant plus violemment et plus profondément en gémissant son plaisir, tandis que je me cambrais violemment en étouffant tant bien que mal un cri de plaisir, les yeux fermés et une expression extatique affichée sur mon visage.

A mon plus grand plaisir, il réitéra son geste encore et encore, jusqu’à m’arracher un cri de plaisir à l’état brut, frôlant de plus en plus le point de mon plaisir ultime. Ma peau luisait d’une fine pellicule de sueur, ne pouvant de cette chaleur envahissant mon corps. C’est alors que je sentis ses doigts passer finement le long de ma colonne vertébrale. Ce geste fut de trop et je dus me contracter violemment sous lui afin de ne pas venir si vite, voulant profiter encore et encore. S’en apercevant, il retira aussitôt sa main de mon dos et ralentit la cadence de ses déhanchements avant de se stopper totalement et de se retirer de moi. Un sanglot de mécontentement et de frustration accueillit son initiative mais cela ne le fit pas céder pour autant. Heureusement, il me vola un baiser ardent et fiévreux, me faisant oublier un instant ce manque, mêlant nos langue avec une ferveur dévorante. Il m’intima alors mentalement de me retourner et c’est ce que je fis sans chercher à comprendre d’où il sortait ce pouvoir et de quelle manière il s’y prenait depuis le début pour me faire céder.

Obéissant docilement à son ordre muet, je me retournais avec une grâce féline que je ne me connaissais pas. Ecartant les jambes, j’en passais une de chaque côté de lui en une invitation explicite et terriblement sensuelle. Il ravit une fois de plus mes lèvres, m’entraînant dans un baiser des plus passionnés tout en me pénétrant de nouveau. D’un ample et habile coup de reins, il fut de nouveau profondément en moi, touchant cette fois-ci du premier coup, le point le plus sensible de mon anatomie. Les lèvres entrouvertes en un cri muet, j’étais sur le point de me libérer, ne sachant cette fois-ci plus me retenir. Il accéléra la cadence, semblant être très proche de mon état. A ses gémissements, se mêlaient mes petits cris érotiques. Alors qu’il me pénétrait une ultime fois en un violent coup de bassin, je me libérais sur mon ventre dans un cri muet tandis que mon corps s’arquait brusquement et que je rejetais ma tête en arrière devant le trop plein de sensations. A son tour, il se libéra, sentant sa semence se répandre en moi, me marquant à jamais de son sceau invisible et indélébile.

C’est à ce moment là seulement que j’osais poser mon regard sur lui. Son esprit semblait tout comme le mien, encore embrumé de la jouissance que nous venions de vivre. Me fixant, il sembla se passer quelque chose en lui et une lueur que je ne n’aurais su décrire, n’appartenant pas au monde des hommes, illumina son regard.

Sans prévenir, il enfouit son visage dans mon cou, me faisant frissonner, curieux de ce qu’il allait encore me faire.

Pendant un temps qui me parut terriblement long et à la fois si court, il ne se passa strictement rien. Tout à coup, il se jeta bestialement sur mon cou, m’offrant la douleur vive d’une morsure de crocs acérés en plein dans la veine qui palpitait de vie. Si j’avais voulu me débattre, je savais que cela n’aurait pas été possible. Lentement, il aspirait ma vie, réalisant seulement maintenant que cet homme irréel n’était autre qu’un vampire. Cette morsure était tout autant douloureuse qu’étrange. Peu à peu, je me sentais partir, chacun de mes muscles s’engourdissant.

La mort était proche, bien trop proche et mon esprit embrumé perdait toute notion humaine. Lentement mais avec violence, ce vampire se nourrissait de ma vie après s’être servit de mon corps. L’emprise qu’il avait eu sur moi s’estompait en même temps que son appétit était satisfait.

Les yeux fermés, j’abandonnais mon instinct de survie, me laissant mourir et n’ayant pas d’autre choix, presque vidé de la totalité de mon sang alors qu’il écartait sa bouche de mon cou ensanglanté. Très peu de temps après, au bord du gouffre de la mort, je sentis un liquide chaud et visqueux qui manquait terriblement à mon corps couler sur mes lèvres. Sans réfléchir, par pur automatisme et par un instinct que je ne me connaissais pas, j’aspirais ce liquide avec une avidité telle, craignant de ne pas en avoir assez, ne répondant que par la nécessité de mon corps vidé.

Mon corps recouvert de sang, je sentais peu à peu l’idée de mort et de vie me quitter, sans trop savoir comment ni pourquoi. Le vampire me retira vivement son poignet sans que je n’en connaisse la raison. Une faim sourde prit naissance au plus profond de moi, une faim de ce sang auquel je venais de goûter, telle le premier lait qu’une mère offre à son nourrisson.

Cet article a été publié le Jeudi 7 mai 2009 à 14:31 et est classé dans Silent scream. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

8 commentaires opour le moment

Aline
 1 

Depuis le temps que je l’attendais ce chapitre !!!!enfin,enfin !! Je vous adore !! C’est franchement GENIAL !!! GENIAL !! *p* !! Bravo ! Vous avez vraiment du talent !! *_* Bon courage pour la suite !!! XD dsl c’est un com’s court mais l’impatience me gagne…XD

10 mai 2009 à 11:29
Aline
 2 

Pas la peine de remercier ! Franchement ….*p* ! C’est TROP bien !!!! J’aime vraiment beaucoup !!!( je sais je me répète …) Allez bon courage ! Et j’éspère qu’on auras vite la suite !!^^

10 mai 2009 à 11:29
Dadoune
 3 

c’etait un très beau lemon ^^

10 mai 2009 à 11:29
elodiedalton
 4 

moi j’ai bien aimé voir meme beaucoup !! et j’ai hate de voir se qui va se passer dans la suite !! bonne continuation gro bisou

10 mai 2009 à 11:30
Bloodyrock
 5 

Oh trop bien!!! 2 vampires, et magnifiques de surcroit…. =D Que demander de plus?

10 mai 2009 à 11:30
 6 

j’avais l’impression d’y être *o* !!! très bon chapitre

27 mai 2009 à 6:14
lutraah
 7 

c’est absolument génial! Ce chapitre superbe, vraiment.
Et puis, je trouve que vous avez atteint une certaine maturité toutes les deux dans vos écrits. je sais pas trop expliquer mais on sent qu’il y a de la réflexion, un peu de vous-mêmes à chacun de ces chapitres, un style bien à vous. Très adulte, très érotique et passionnant. Les détails sont parfaitement décrits, on comprend très bien l’ambiance et les sentiments de chacun, leurs peurs, leurs désirs… Tout bonnement enivrant !

12 juin 2009 à 15:32
samantha
 8 

tout simplement géniale

21 janvier 2010 à 12:43

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