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juin

Silent scream - Chapitre 9

   Ecrit par : admin   in Silent scream

Chapitre 9 écrit par Shinigami

Bien qu’étonné de voir Alakhiel faire preuve d’une telle douceur à mon égard, comme s’il cherchait à apaiser le démon qui grondait en moi, je me laissais faire, comme hypnotisé, incapable d’esquisser ne serait-ce que le moindre battement de cils. Ses lèvres se posèrent sur les miennes en un geste d’une tendresse incomparable qui ébranla quelque chose en moi. Étrangement, mon cœur se mit à cogner dans ma poitrine, résonnant à mes oreilles, me faisant ressentir quelque chose, un sentiment, encore jamais éprouvé. Quel était ce trouble qui me nouait douloureusement l’estomac ? Pourquoi mon cœur s’emballait-il ainsi de la proximité d’Alakhiel ? Était-ce cela que l’on appelait “l’amour” ?
Galvanisé par le goût métallique et la texture délicate de ses lèvres, je répondis à son baiser, laissant de côté mes interrogations. Je retiens de justesse un gémissement de protestation lorsque, bien trop tôt à mon goût, Alakhiel mit fin au baiser, rompant cet instant d’intimité.
Puis, en un geste qui attisa davantage ma perplexité, il s’empara de ma main. Ce geste n’avait rien de particulier, mais je sursautais malgré moi au contact étranger de ses doigts qui se glissèrent entre les miens avec une aisance troublante. Déstabilisé par cet excès d’étalage d’émotions, je me laissais faire et quittant le tombeau qui avait été le mien, il m’entraîna à sa suite, prenant la direction de la forêt.
Dérouté par son comportement des plus intriguant, je n’émis cependant aucune protestation, le suivant docilement. A ma surprise s’ajoutais progressivement la curiosité de ce qui allait suivre. Je savais d’instinct qu’il n’était plus une menace pour moi, aussi infime soit-elle. Il avait définitivement renoncé à me tuer, pour quelques obscures raisons.
Une fois arrivés à l’orée d’une clairière qu’il semblait connaître, Alakhiel alla s’asseoir au pied d’un tronc d’arbre, m’invitant d’un signe de la main à venir m’installer à côté de lui. Après une fraction de seconde d’hésitation, je me décidais à le rejoindre, gardant cependant une distance raisonnable entre nous.
Durant un moment il ne prononça pas un mot, perdu dans la contemplation des étoiles qui scintillaient sous la voûte céleste. Discrètement, je l’observais du coin de l’œil. Je ne parvenais pas à comprendre par quel moyen j’avais pu survivre si longtemps sans sa présence auprès de moi. Quel était ce pouvoir qu’il usait sur moi pour m’hypnotiser de la sorte par sa simple présence.
Soudain, je le sentis se coller à moi, feignant un frisson sous la bise humide de la nuit. Je souris intérieurement face à cette pathétique mais touchante tentative d’approche et le laissais faire, ne répondant cependant pas à ce rapprochement.
Ne cessant de me surprendre, il se mit alors à me fixer d’une manière que j’aurais jugée impolie si son regard ne me mettait pas si mal à l’aise. J’avais l’impression qu’il lisait en moi comme dans un livre ouvert et cela ne me plaisait guère. Après quelques secondes qu’il passa à me dévisager, je me tournais vers lui, le fixant à mon tour, dissimulant mon trouble derrière une expression intriguée. Alakhiel sembla prendre cela comme une menace  car il se recula légèrement, comme s’il craignait une réaction violente de ma part. Cependant, je ne fis rien, me contentant de l’observer à mon tour, plongeant mon regard dans l’émeraude envoûtant de ses prunelles dilatées, sondant son âme. Sans la moindre résistance de sa part, je pénétrais son esprit, inspectant les méandres de son esprit torturé.
Maître de mes émotions, je réprimais cependant difficilement un tressaillement de surprise en tombant sur les images de ma propre vie qui semblaient revenir en boucle dans son esprit. Troublé, je ne m’y attardais pas, ne souhaitant pas revivre ce cauchemar ce soir. Je cherchais une étincelle de vie dans son âme, ce feu ardent qui brûlait en lui et qui m’avait irrémédiablement attiré en cette funeste nuit durant laquelle je l’avais fait mien. Cependant, plus ma recherche avançait, plus je me retrouvais confronté au néant, comme s’il avait décidé volontairement de tout oublier.
Je le vis fermer les yeux et se pencher lentement vers moi, comblant la faible distance qui séparait encore nos lèvres. Je restais sans réaction l’espace d’un instant, complètement dérouté par son comportement plus qu’étrange avant de finalement me laisser aller à répondre au baiser et à en prendre rapidement le contrôle, délaissant la douceur pour un peu plus de passion.
Après un temps indéterminé, nos lèvres finirent par se séparer, temporairement repues l’une de l’autres. Reportant mon attention sur la voûte céleste, je tentais de calmer les battements frénétiques de mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine. Je n’osais pas rompre le silence qui s’était installé entre nous, n’ayant de toute façon, rien à dire. Pour la première fois, je ne parvenais pas à trouver les mots pour exprimer ce que je ressentais, le trouble qui envahissait mon être. Je me sentais fragile et incompris, comme il ne m’était pas arrivé depuis tant d’années.
J’étais gêné par la proximité de nos deux corps, ne sachant comment me comporter face à une telle situation, moi qui ais toujours vécu dans la violence et la douleur. Ce fut finalement Alakhiel qui brisa le silence de la nuit, murmurant des paroles qui résonnaient comme des cris à mes oreilles. Mais ce qui me perturba le plus, c’était l’absence d’émotions qui rendait sa voix plate et monotone :
- Tu dois te douter de ce qui m’a poussé à partir. Pendant toutes ces années, j’ai survécu pour avoir la possibilité de te tuer pour tout ce que tu m’avais fait.
Je l’écoutais attentivement, ne relevant pas soudain tutoiement, plongé dans mes souvenirs, malgré l’air désinvolte que reflétait mon visage. Le regard perdu dans le vague, il poursuivit :
- J’ai suivis pendant un temps tes pas et tes massacres, nourrissant ma haine contre toi, sans jamais chercher à te comprendre. J’ai côtoyé plusieurs vampires…
Dans un geste brusque, j’ôtais la main que j’avais inconsciemment posée sur sa cuisse, dans un réflexe, ne souhaitant pas qu’il s’aperçoive de la jalousie qui me rongeait à cette idée. Sans en tenir compte, Alakhiel poursuivit, toujours de cette même voix morne :
- Mais je ne suis jamais resté bien longtemps avec eux, et tu dois te douter des raisons. Quand j’ai appris ton crime et l’existence du conseil, je les ai cherché des années durant, cessant de marcher dans tes dans tes traces. Durant toutes ces années, j’ai connu une certaine forme de solitude, un isolement que je n’avais jamais connu auparavant. Ma colère contre toi était ma seule compagne.
Après une courte pause, comme pour me laisser le temps de prendre pleinement conscience de la portée de ses paroles, il poursuivit :
- J’ai finis par trouver le conseil, ou Shaolan dirait plutôt que le conseil m’a trouvé. Je l’ai rencontré dans une ruelle de Londres, il a lu en moi avant de me transporter dans une des chambres du conseil où je suis resté plusieurs jours. Affaibli, j’ai tout de même refusé de me nourrir, et me suis présenté devant le conseil.
- Pauvre fou ! Murmurais en soupirant d’exaspération face à son comportement suicidaire.
- Le conseil a débattu avant de m’offrir deux choix : me tuer sur le champ ou te tuer. Je… J’ai hésité, avoua-t-il d’une voix mal assurée, mais Shaolan a répondu à ma place. Il m’a ensuite offert son sang avant de me raconter ton passé.
Je sursautais violemment à cet aveu, et l’attrapant brusquement par le bras, je demandais avec autorité :
- Il a tenté quelque chose sur toi ?
A cette question, Alakhiel éclata d’un rire nerveux avant de répondre, après avoir retrouvé son calme :
- Non, il a plutôt finit par me conseiller de mettre fin à mes jours.
Lâchant son bras, je me relevais d’un bon, furieux, pestant contre Shaolan. De quel droit touchait-il à ma propriété ?!
- Mais de quoi il se mêle ! Fulminais-je.
Puis se tournant vers lui, j’ajoutais sans me départir de la rage qui faisait trembler ma voix :
- Et toi, tu t’es bêtement laissé influencer ! Où est passé ce que je t’ai appris ! Je croyais que tu avais une plus grande force de volonté !
Alakhiel réagit à peine à ma provocation et mon excès de colère, se contentant de plonger son regard éteint dans le mien orageux. Cela eut pour effet d’aiguillonner ma colère, ne supportant pas de le voir si passif, comme spectateur de sa propre vie.
Reprenant de sa voix dénuée d’émotions, il rétorqua :
- Ce n’est pas Shaolan qui à prit cette décision.
Suite à cet aveu, je ne répondis rien, me contentant de le fixer longuement, faisant taire cette rage qui grondait en moi. J’essayais de comprendre ce soudain changement de comportement, mais sans succès. Je ne retrouvais confronté au néant.
Fuyant cette conversation qu’il sembla juger prendre une tournure dangereuse, il se releva, prenant la direction du manoir. Alors qu’il s’éloignait, je m’exclamais :
- Est-ce que tu as abandonné l’idée de me tuer parce que tu connais maintenant mon passé ? Par pitié ?
A cette question, il s’arrêta et tourna simplement la tête dans ma direction, me tournant toujours le dos. Son regard désespérément vide me fit frissonner malgré moi en même temps qu’il attisa cette colère sourde qui bouillonnait dans mes veines. Sans un mot, il reprit sa marche tandis que je le regardais disparaître entre les arbres, dans les ténèbres de la nuit. Je restais immobile un temps indéterminé, continuant de fixer l’endroit où il avait disparut, cherchant des réponses à mes questions.

Paris, 15 avril 1800

Les jours s’étaient suivis, mornes et synonymes de colères à répétition contre Alakhiel. A présent, je ne cherchais même plus à dissimuler l’inquiétude qui était la mienne, allant même jusqu’à cesser mes sarcasmes habituels qui ne le faisaient même plus réagir. Je le voyais dépérir de jour en jour, ne sachant que faire pour le faire redevenir comme avant. Chaque nuit était pour moi synonyme d’angoisse perpétuelle, appréhendant malgré moi le comportement d’Alakhiel. Quand étais-je devenu dépendant de lui ? Depuis quand avais-je commencé à m’inquiéter pour sa vie ? Chaque soir, lorsque je me réveillais, Alakhiel était là, assis dans le fauteuil qui meublait la chambre dans laquelle étaient entreposés nos cercueils.
Mais chaque nuit, il m’attendait pour aller chasser, patientant jusqu’à ce que je me réveille de mon profond sommeil. En peu de temps, c’était devenu une habitude, presque un rituel entre nous. Et comme chaque nuit depuis nos retrouvailles, il tuait avec cette désinvolture et cette impassibilité presque effrayantes, ne semblant pas ressentir la moindre émotion. Cette fois-ci, ne fus pas différente des précédentes, à l’exception près qu’en approchant du manoir après une chasse fructueuse, je décelais une présence qui n’avait rien à faire en ce lieu.
Avec méfiance et passablement énervé, je pénétrais avec fracas dans le grand salon, me dirigeant sans hésitation vers le fauteuil le plus luxueux, sachant pertinemment que c’est là que j’y trouverais Shaolan. Et une fois de plus, mon intuition ne me trompa pas et c’est avec colère que je vis Shaolan nous sourire d’un air railleur.
- Tiens, voilà mes deux tourtereaux ! Déclara-t-il avec un cynisme prononcé.
- Qu’est-ce que tu fais là ? Demandais-je d’une voix dangereusement froide, ne relevant pas sa précédente remarque.
- Je m’ennuyais de mes deux condamnés… Répondit-il sans se départir de son petit air suffisant qui, à cet instant, m’insupporta plus que tout.
Prenant sur moi, je tentais de réprimer ma hargne et prit place dans le fauteuil qui faisait front au sien, pas le moins du monde impressionné par mon visiteur inattendu. Alakhiel, quant à lui, semblait plus retissant à l’idée de s’approcher, restant debout, en retrait derrière moi.
Le regard de Shaolan dévia, se posa soudainement sur Alakhiel avant de revenir sur moi.
- Vous auriez mieux fait de suivre mes conseils Ezekiel, déclara-t-il gravement. Le conseil est au courant qu’Alakhiel s’est refusé à te tuer, et ils se préparent à vous envoyer de nouveaux assassins.
Pas intimidé le moins du monde par les menaces sous entendues de mon ex compagnon d’infortune, ayant déjà eu affaire à une de leur tueur par le passé, je demandais, sans chercher à dissimuler mes sarcasmes :
- Tu as fait ce long trajet juste pour me dire ce que je sais déjà, cela m’étonne de toi Shaolan.
Détournant son attention de moi, il la reporta sur Alakhiel, le dévisageant avec un peu trop d’insistance à mon goût, avant de répondre, sans se départir de son calme olympien :
- Si je me suis donné la peine de faire ce trajet, c’est pour rappeler aux deux inconscients que vous êtes le danger que vous courez.
About de patience, les nerfs à fleur de peau, je me jetais sur lui, n’aimant pas du tout sa façon de se comporter en terrain conquit avec ma créature. Mais loin d’être aussi rapide que Shaolan, je me retrouvais bien vite propulser contre le mur du fond tandis que dans un déplacement furtif, vif comme l’éclair, Shaolan se retrouva derrière Alakhiel. Les crocs à découvert et à seulement quelques millimètres à peine de son cou offert, il semblait prendre un certain plaisir à me narguer.
Voir Alakhiel aussi passif, invitant quasiment Shaolan à lui sucer le sang sans la moindre résistance de sa part, fit dangereusement monter la colère en moi. Massant mon épaule meurtrie par la dureté de l’impact, je me relevais et m’exclamais, les yeux étincelants d’une fureur sans nom vis à vis de Shaolan mais qui pouvait tout aussi bien s’adresser à Alakhiel :
- Qu’est-ce que tu fais ?
S’éloignant sensiblement de son cou, il déclara:
- Que fais-tu avec un vampire semblable à un nouveau-né ? Il ne fait que t’affaiblir. Il ne se défend même pas et tu sais tout comme moi combien une personne qui ne tient pas à la vie peut-être dangereuse pour son entourage. Ce n’est qu’un mort en sursis…
Je pouvais qu’approuver ces paroles, sachant pertinemment combien elles étaient criantes de vérité, pour avoir moi-même vécu cette situation par le passé et l’avoir fait endurer à Shaolan. Même s’il était le plus respecté au sein du conseil, il ne lui aurait pas moins coûté la vie à lui aussi si celui-ci avait découvert qu’il m’avait prit sous son aile après que j’eu tué mon créateur. Comme Alakhiel, je n’avais plus goût à rien, dégoûté de moi-même et du sang que j’avais sur les mains, répugné par le dégoût que m’inspirait mon corps pourtant tant, peut être même trop, aimé, par mon aîné.
Me provoquant davantage, Shaolan laissa ses mains courir sur le corps de mon amant sans la moindre once de pudeur, et d’un coup de crocs, il entailla la peau fragile et délicate de son cou, juste assez pour qu’un mince filet de sang s’échappe de la plaie, tâchant sa chemise :
-Un vampire séduisant, je te l’accorde… Susurra-t-il avec sensualité.
Fulminant, je serrais les poings à m’en faire blanchir les articulations, enfonçant mes ongles acérés dans ma paume, tentant de réprimer le violent accès de fureur qui m’embrasait. Shaolan quant à lui, semblait prendre un malin plaisir à me voir consumer par la jalousie maladive qui était la mienne. Pourquoi me narguait-il ainsi ? 2tait-il jaloux ? Jaloux de la relation que j’entretenais avec Alakhiel ?
Réprimant cette idée, je m’exclamais, tranchant, n’acceptant aucun refus de sa part :
- Ne le touche pas !
Et dans un geste d’une célérité incroyable que Shaolan ne vis pas venir, j’attirais vivement Alakhiel à moi, l’entourant de mes bras en une étreinte extrêmement possessive. Je n’avais jamais appris à partager ce que je considérais comme mien et ce n’était pas maintenant que j’allais commencer.
Je sentais Alakhiel fébrile entre mes bras, comme épuisé mentalement et aussitôt, je soupçonnais Shaolan d’avoir pénétré son esprit. Cette éventualité me fit bondir intérieurement, d’indignation. Ce fut le poids de la tête de ma créature se laissant aller contre mon torse qui me ramena à la réalité :
- Ezekiel ! S’exclama Shaolan. Alakhiel est un danger pour vous deux ! Insista-t-il. Il ne maîtrise ni ses pouvoirs et encore moins ses barrières mentales. Vous êtes maintenant facilement repérables par le conseil.
Mes suppositions à présent fondées, je resserrais inconsciemment ma prise autour des épaules de mon amant, étreinte qui se transforma en crispation lorsque sa voix me parvint, claire et distincte, dans mon esprit.
Comment pouvait-il seulement songer à ce que je l’abandonne ? J’en étais tout bonnement incapable, même si parfois j’atteignais le comble de l’exaspération à cause de lui, jamais il ne m’étais venu à l’idée de l’abandonner. Le tuer oui, mais l’abandonner jamais ! C’était au delà de mes forces.
Loin d’être de mon avis, Shaolan déclara, ayant lui aussi perçut les pensées de mon protéger.
- L’idée n’est pas mauvaise Alakhiel. Il y en a un au moins qui est un peu plus censé que l’autre.
Par peur irrationnelle de le voir disparaître, je raffermissais davantage ma prise sur lui avant de déclarer, une lueur de défis illuminant mon regard :
- Le conseil peut bien m’envoyer qui il veut, je suis prêt à les recevoir !
- Retenant un soupire de lassitude, Shaolan déclara :
- Ton amour pour Alakhiel te perdra, Ezekiel.
Échappant à ma volonté, mon geste partit de lui-même et en un battement de cils, ma main s’abattis avec violence sur sa joue, en un claquement sonore et retentissant, lui faisant tourner la tête sous le choc de l’impact. Les pupilles de Shaolan se rétrécirent dangereusement sous l’effet de la colère, mais je lui faisais face, ne le craignant pas le moins du monde, assumant totalement ma rébellion. Sans que je ne comprenne ce qui se passait, Alakhiel s’interposa entre moi et mon rival. Que croyait-il faire ce pauvre fou ? Était-il suicidaire ou tout simplement incroyablement stupide ?
Croyait-il réellement faire le poids face à un vampire aussi âgé et puissant que Shaolan ? Si moi j’arrivais à défendre ma peau l’espace d’un instant face à lui, Alakhiel lui, n’avait pas l’ombre d’un espoir, trop faible et bien trop lent dans ses déplacements. Tenait-il tant que cela à mourir ? Il y avait des façons plus rapides et plus efficaces que de se faire lamentablement égorger comme un goret pour cela.
- Allez au Diable ! S’emporta Shaolan en esquissant un geste las de la main, abandonnant momentanément la partie. Vous ne pourrez pas dire que je n’ai pas tenté de vous prévenir !
Et sans plus de cérémonie, il quitta le salon, furieux, nous laissant seuls. Le silence retomba lourdement, oppressant. Immobile, je fixais Alakhiel, toujours dos à moi, hésitant sur le comportement à adopter et surtout, tentant de réprimer les démangeaisons de ma main qui était à deux doigts de finir sa course sur la joue de cet imbécile.
Refoulant cette violence qui grondait sourdement en moi, ne demandant qu’à sortir, je demandais d’une voix froide et cinglante, outrageusement blessé dans mon orgueil de mâle dominant :
- Pourquoi as-tu fais cela ?
Sans même attendre la réponse, je quittais la pièce, claquant la porte donc l’écho se répercuta longuement sur les murs du sombre corridor. Je préférais m’isoler avant d’avoir un geste que je ne regretterais pas la suite. A quel moment avais-je commencé à avoir des remords, moi que rien n’atteignait auparavant ?
Ayant encore un peu de temps avant l’aube, j’allais prendre l’air, histoire de me calmer et d’atténuer ses sentiments contradictoires qui allaient me rendre fou. Je revins au manoir une petite demi-heure avant le lever du jour. Par réflexe, j’allais m’assurer qu’Alakhiel était bien dans son cercueil, mais le trouvant vide, je retournais au salon, là où je l’avais abandonné. Je le trouvais profondément endormis dans un des fauteuils. Je pris quelques minutes pour l’observer avec minutie. Abandonné au sommeil, les traits détendus, il était magnifique. Un ange perdu dans les ténèbres de la nuit immortelle…
Puis commençant à ressentir les premiers effets de l’aube sur mon organisme, je le hissais, passant un bras sous ses genoux et l’autre sous sa nuque et le portais jusque dans notre chambre. Je le déposais avec douceur et délicatesse dans son cercueil matelassé de velours, comme s’il s’agissait d’un objet fragile. Puis, après un dernier regard, je refermais son cercueil et allais rejoindre le mien.
Alors que je m’endormais, je sentis plus que je ne vis, Alakhiel se glisser à mes côtés. Malgré ma rancœur à son égard pas tout à fait apaisée, je lui fis une place. Avec hésitation, il se blottit contre moi. Je lâchais un soupir avant de finalement l’enlacer, le serrant fermement contre moi, comme pour l’empêcher de s’enfuir. C’est sur cette dernière note et tendrement enlacés que nous sombrions dans un profond sommeil.

Boston, 27 août 1800

Comme Shaolan l’avait prédit, le conseil était en ébullition. Nous avions eu quelques semaines de répit avant de voir débarquer en Ile de France, un de leur assassin. Me rendant compte que le manoir n’était plus assez protégé pour nous, je décidais de fuir. Avec Alakhiel sur le dos, je ne pouvais plus rester ici. Nous étions trop aisément repérables par le conseil. Il fallait plus de distance entre eux et nous.
Par une nuit du début de l’été, nous embarquâmes sur le premier navire en partance pour les Amériques. Je n’y étais jamais allé, mais j’avais entendu beaucoup sur ce pays de pionniers en expansion. Si bien que le trois juillet, après une traversée de quinze jours, nous débarquions à New York.
Nous changions de ville toutes les semaines, afin de brouiller leur piste, menant une vie de vagabond qui finit vite par me lasser. Je n’étais pas fait pour cette vie de traîne-misère. De plus, le comportement d’Alakhiel ne s’était pas amélioré depuis. Comme dirait Shaolan s’il avait été là, j’avais moi-même scellé le boulet à mes chaînes.
En cet instant, j’observe Alakhiel qui, comme il en avait prit l’habitude, venait de lâcher sans ménagement le corps inerte de sa victime, une jeune fille dans la fleur de l’âge, du sang barbouillant son visage inexpressif, coulant de façon étrangement sensuel dans son cou, le rouge carmin contrastant avec la pâleur nacrée de sa peau. Soupirant d’exaspération, je déclarais, sur un ton de reproches :
- Il me semble t’avoir appris à tuer, certes sans discernement, mais avec tout de même un minimum de prestance et de savoir faire !
Alakhiel ne répondit rien, se contentant de m’adresser un regard que je qualifiais de bovin, morne et dénuée de toute forme d’intelligence.
Cependant, il n’eut pas le loisir de se détourner de moi, car déjà je me jetais sur lui. vif comme l’éclaire, je le poussais violemment et sans le moindre ménagement sur le côté. A présent, face à moi se dressait un vampire qui, à l’uniforme qu’il portait, je savais être envoyé par le conseil. Un rictus mauvais étirant mes lèvres, je le détaillais l’espace d’un instant, mais lorsque j’aperçus le pendentif qui tombait sur sa large poitrine, mon amusement se transforma instantanément en une haine farouche. Les yeux injectés de sang, les crocs à découvert, je sentais cette colère sourde gronder en moi et sans le moindre signe précurseur, je sautais à la gorge de mon adversaire, déclenchant un combat à mort entre lui et moi. A cet instant, plus rien n’existait, pas même Alakhiel. Seul comptait mon adversaire et le désir qui me rongeait de le tuer, d’occire ce monstre, cette créature ignoble.
Je ne sais combien de temps dura notre combat acharné, mais je finis par prendre l’avantage sur mon adversaire. D’une gifle puissante qui lui arracha la moitié du visage, je l’envoyais au sol et attrapant le premier objet pointu qui me tombait sous la main, je le lui enfonçais dans le cœur. Puis, arrachant son médaillon, je le passais autour du cou, murmurant sans plus un regard pour le cadavre jonché sur le sol, qui disparaîtra aux premières lueurs de l’aube :
- Et un de moins…
Reportant mon attention sur Alakhiel, je le vis me dévisager avec surprise et interrogation. Mais n’ayant ni l’envie ni la patience de répondre à ses questions, je l’ignorais. Puis, sentant la rancœur me gagner, je m’exclamais, furieux contre lui, ne lui laissant pas le choix :
- Demain, nous commençons ton apprentissage !
Et sans lui laisser le temps de répondre, je lui tournais le dos et disparaissais dans les ténèbres de la nuit.
Ruminant ma colère, je tuais la première personne qui croisait mon chemin, sans chercher à comprendre, dans le but d’apaiser un peu ce sentiment qui guidait mes gestes. L’adrénaline du combat n’étant pas encore redescendue, j’avais besoin de passer mes nerfs.
Retourner dans le taudis qui nous servait de demeure aggrava davantage mon humeur massacrante et sans attendre le retour d’Alakhiel, je me couchais dans mon cercueil, l’aube n’allant de toute façon, par tarder à se lever.
Le premier chasseur exterminé, nous allions avoir quelques semaines de répits devant nous avant qu’ils n’envoient leur prochain assassin. Quoi qu’en fut leur décision, je les attendais de pied ferme, avec l’intention de les exterminer tous chacun leur tour jusqu’au dernier.
Du bout du doigt, je redessinais les contours du médaillon que j’avais subtilisé à mon adversaire tandis que de l’autre main, j’attrapais celui que je portais autour du cou. Je les observais tous deux un instant, ils étaient identiques…
Malgré le dégoût qu’il m’inspirait, j’avais gardé le mien, ne l’ayant pas quitté depuis que Darius m’en avait fait cadeau, distribuant le même à toutes ses créatures. Je n’avais aucune idée du nombre de créatures qu’il avait engendrées, mais je m’étais juré de toutes les exterminer l’une après l’autre. Peu importe le temps que cela prendrait… Inconsciemment, je restais éveillé jusqu’à ce que j’entende Alakhiel regagner son cercueil. L’esprit apaisé, je me laissais enfin gagner par un sommeil amplement mérité.
Les nuits qui suivirent, nous commençâmes l’apprentissage d’Alakhiel. Des semaines durant, je lui apprenais à rejeter toute intrusion de ma part dans son esprit. J’avais dû m’énerver violemment pour parvenir à lui rentrer dans le crâne l’intérêt de cet exercice, n’ayant aucunement l’intention de finir avec un bout de bois planté en plein cœur pendant mon sommeil.
Après un énième échec de la part de mon amant, je m’emportais violemment, énervé de le voir aussi peu impliqué dans sa tâche :
- Quand est-ce que tu te décideras à te secouer Alakhiel ? M’exclamais-je furieux. Je veux bien faire un effort, être gentil et patient, mais ma patience à des limites et tu es en train de me pousser à bout !
Alakhiel n’eut aucune réaction et au comble de la fureur, je pénétrais de nouveau son esprit avec acharnement, ayant dans l’idée de le faire réagir d’une façon ou d’une autre. S’il ne répondait pas à la manière douce, j’allais prendre les choses en main à ma façon, il allait regretter son entêtement. Survolant les souvenirs que je ne connaissais que trop bien, pour les avoir maintes fois explorés, je remontais plus loin chronologiquement, revenant à la période que je savais être la plus douloureuse de sa misérable existence. Avec toute la rage qui me consumait, faisant vibrer mon être et bouillonner mon sang, je lui renvoyais à l’esprit toutes ces images qu’il avait comme volontairement occultées.
Avec une satisfaction non feinte, je le vis vaciller sous le flot d’images toutes plus horribles les unes que les autres, lui faisant revivre la mort de sa bien-aimée Elizabeth. Avec un plaisir sadique, je vis son visage se déformer sous la douleur et ses poings se serrer d’une rage impuissante.
Puis, remontant à l’origine de toute cette souffrance intérieure qu’il ressentait, je lui envoyais les images de cette nuit au court de laquelle je l’avais fait mien dans tous les sens du terme. A nouveau, je le vis tressaillir sous l’effet de la surprise, tandis que ses joues prenaient une belle teinte carmine face aux images de nos deux corps charnellement enlacés.
Soudain, avec une force insoupçonnée, il m’expulsa de son esprit alors que posant les mains sur mon torse, il m’envoya atterrir sur le sol quelques mètres plus loin. Me redressant sur mes coudes, le souffle coupé sous la violence de l’impact, je le regardais avec un mélange d’incrédulité et de fascination. Debout, toujours immobile au même endroit, les yeux rivés sur le sol, Alakhiel fulminait d’une rage sans nom, les poings serrés le long de son corps. Lentement, il redressa la tête et reporta son attention sur moi. De nouveau, je le vis tressaillir violemment lorsque son regard se posa sur mon corps. Ses yeux chargés d’éclaires se calmèrent instantanément, se chargeant d’une toute autre forme d’intensité. L’émeraude de ses prunelles pétillant d’une lueur de désir à l’état pur.
Reportant mon attention sur moi, ravi mais néanmoins étonné de ce brusque changement d’attitude, je pus voir que le coup que m’avait porté Alakhiel avait déchiré ma chemise sur toute sa longueur, dont les pans tombaient négligemment, dévoilant sans pudeur la peau d’albâtre de mon torse et de mon ventre. Reportant mon attention sur mon vis à vis, un sourire carnassier étirant un coin de mes lèvres, je bougeais légèrement de façon, à faire tomber le bout de tissu et les mèches de cheveux qui recouvraient encore mon épaule, la dénudant de façon aguicheuse, tout en écartant les cuisses de manière provocante et tout à fait explicite sans la moindre once de honte ou de pudeur.
Je vis Alakhiel tressaillir violemment à la vue de mon corps alanguis et le narguant un peu plus, attisant le brasier qui brûlait dans ses iris devenues noires sous l’afflux de désir, je passais ma langue sur ma lèvre supérieure en une provocation outrageuse.
D’un bon d’une célérité que je ne lui connaissais pas, il fut sur moi, me retenant prisonnier de son corps, ses ongles griffant avec rage la peau satinée de mon ventre alors que ses lèvres dévoraient les miennes avec une avidité déconcertante. Son bassin ondulait sur le mien avec une sensualité qui ne cachait rien de son désir, attisant le mien. Sentir son intimité gonflée de désir pulser contre ma cuisse m’arracha un soupire de satisfaction.
D’un geste guidé par l’intensité du désir qui le consumait, Alakhiel mordilla sauvagement ma lèvre inférieure tout en se déhanchant sur mon intimité douloureuse. Posant les mains sur ses fesses fermes et rebondies, je l’attirais un peu plus à moi, faisant se frotter nos bassins, gémissant mon plaisir sans la moindre pudeur. Les reins en feu, j’émis un petit cri de plaisir à ce contact, écartant toujours plus les cuisses, le retenant prisonnier entre mes jambes, j’ondulais éhonteusement sous lui, me cambrant violemment afin d’amenuiser au maximum la distance qui séparait nos deux corps.
Le sentant se durcir davantage contre moi me vrilla douloureusement les reins, faisant bouillonner mon sang dans mes veines, comme la lave d’un volcan en éruption et je ne pus retenir une plainte de plaisir charnel à l’état pur, entre le gémissement et le feulement. Galvanisé par ce son des plus érotiques, Alakhiel lâcha mes lèvres et laissa sa langue partir à l’aventure dans mon cou.
Jamais encore je n’avais ressenti un tel plaisir. Alanguis entre les mains de mon amant, je me laissais aller comme jamais auparavant à cette toute nouvelle forme de plaisir qu’il me procurait, découvrant pour la première fois la chaleur des doigts d’un amant courant sur ma peau ardente avec volupté.
Entre les mains d’Alakhiel qui effleuraient la peau sensible de mon ventre, le faisant se contracter sous ses attouchements, et sa langue taquine qui goûtait chaque parcelle de mon cou, je ne savais plus où donner de la tête. Tous les sens en alertes et des étoiles plein les yeux, je donnais de la voix, gémissant sans la moindre pudeur, galvanisé par le désir et la passion qui embrasait mes reins. Les lèvres entrouvertes, le souffle erratique, une main sur les fesses de mon amant, l’autre perdue dans sa chevelure ondoyante, je m’abandonnais totalement à lui. Je voulais qu’il m’enflamme, qu’il me touche davantage qu’il ne le faisait déjà.
Soudain, un cri de pur plaisir franchit la barrière de mes lèvres et je me cambrais brutalement, lorsque plantant ses canines dans mon cou, Alakhiel aspira mon sang tout en pressant son basin contre le mien, collant nos corps l’un contre l’autre. Il but ainsi quelques gorgées de mon sang avant de se redresser et de plonger son regard perçant dans le mien voilé par le désir. Du sang maculait ses lèvres leur donnant une attrayante couleur carmine et coulait avec sensualité sur son menton et dans son cou, lui conférant un air prédateur et terriblement excitant. Le sang s’échappait toujours de la plaie causée par Alakhiel dans mon cou, mais je n’en avais cure. D’une voix rendue rauque par le désir, Alakhiel déclara, sans me quitter des yeux :
- Ezekiel…
L’entendre gémir ainsi mon prénom en se frottant lascivement contre mon intimité acheva mes dernières résistances. Je voulais plus… Je voulais qu’il m’embrase, qu’il me touche… Je voulais qu’il me fasse jouir… Avant que je ne réalise pleinement mes actes, je lui faisais part du désir qui était le mien, d’une voix plaintive et haletante :
- Enflamme-moi, Alakhiel… Touche-moi… Caresse-moi…
Galvanisé par ses mots, il se jeta voracement sur mes lèvres, les happant avec la même avidité que si sa vie en dépendait. Franchissant la barrière de mes lèvres, la langue de mon amant entraîna la mienne dans une chorégraphie rythmée. Momentanément repus, il mit fin au baiser, m’arrachant un gémissement de frustration, et replongea en direction de mon cou. Du bout de la langue, il happa le sang qui maculait ma gorge et coulait jusque sur mon torse dénudé, le rouge carmin contrastant sensuellement avec la pâleur nacrée de ma peau, se pourléchant les lèvres avec gourmandise avant de finalement consentir à cicatriser la plaie d’un coup de langue qui me fit gémir bruyamment.
Puis, prenant de plus en plus d’assurance, il parti à l’exploration du reste de mon corps, redessinant ses courbes gracieuses du bout de la langue, laissant une traînée humide mais brûlante sur son passage.
D’un geste maladroit, il entreprit de déboutonner mon pantalon, m’arrachant des cris de contentement à chaque fois que ses doigts effleuraient mon intimité douloureusement tendue.
L’instant suivant, je me retrouvais nu et totalement exposé au regard empli de désir et de convoitise de mon amant. Un sourire aguicheur étirant mes lèvres, je plongeais mon regard dans le sien tout en laissant mon index courir sur mon torse. L’étincelle qui brillait jusqu’à présent dans le regard assombri d’Alakhiel se transforma en brasier ardent pour ma plus grande satisfaction. Je le vis déglutir avec difficultés, suivant mon doigt du regard, comme hypnotisé par le manège de celui-ci.
Visiblement à bout de patience, il fondit sur moi avec la vélocité d’un félin bondissant sur sa proie, ses mains ancrées sur mes hanches alors qu’il s’emparait avidement de mes lèvres pour un baiser qui laissait à démontrer toute sa frustration. Puis, mettant fin à cet échange qui nous laissa tout deux pantelants, il laissa de nouveau sa langue explorer mon corps, reprenant sa course là où elle l’avait arrêtée. Celle-ci s’attarda sur les boutons de chair durcis par le plaisir violent qui embrasait douloureusement mes reins, m’arrachant une énième plainte de plaisir. Puis, les abandonnant lorsqu’ils perdirent tout intérêt, il reprit sa course en direction de l’aval, se rapprochant inexorablement de la source principale de mon plaisir.
Sa langue redessina avec savoir faire les vallons formés par les muscles de mes abdominaux tandis que lâchant ma hanche, sa main allait se poser à l’intérieur de ma cuisse sur laquelle elle imprima un lent mouvement de va et vient qui m’arrachant un long soupir de frustration. Soupir qui se transforma subitement un en cri de plaisir à l’état brut lorsque, sans la moindre hésitation, Alakhiel prit mon désir en bouche, l’enveloppant totalement entre ses lèvres rougies et gonflées par nos baisers.
Il entama alors un lent va et vient, et reportant son attention sur moi, il ne me lâcha pas du regard, comme s’il cherchait à imprimer dans sa mémoire les traits de mon visage. Galvanisé par la langue chaude et humide qui s’enroulait consciencieusement autour de mon intimité, je plongeais mes mais dans les cheveux châtain de mon amant, sans pour autant l’inciter à faire quelque chose contre son gré, lui laissant le libre arbitre malgré l’intensité du désir qui me vrillait les reins. Exalté au possible par la douce torture que m’infligeait Alakhiel, je ne pouvais m’empêcher de crier mon plaisir :
- Alakhiel…
Jamais encore je n’avais connu pareil sensation. Je sentais mon corps fondre comme neige au soleil sous les attentions toutes particulières de mon amant. Jamais auparavant il ne me serait venu à l’idée de me laisser dominer par qui que ce soit, mais aujourd’hui c’était différent… La flamme que je lisais dans le regard d’Alakhiel, même si je ne parvenais à la définir, me rassurait et me faisait me sentir confiant, allant même jusqu’à me pousser à rester passif entre ses mains. Totalement abandonné à lui, je le laissais prendre en main la situation, me faisant découvrir des sensations que je n’avais jamais crues possible de ressentir. Tout cela était nouveau pour moi qui n’avais jamais connu que les viols de Darius.
Après un certain temps de ce traitement, Alakhiel cessa tout mouvement et libéra mon intimité de sa prison humide pour la lécher sur toute sa longueur avant de s’attarder longuement sur son extrémité. Je me cambrais violemment sous l’effet du plaisir ressentis et semblant me sentir proche de la jouissance tant attendue, il me reprit entièrement en bouche. Il imprima alors un rapide mouvement de succion qui eut raison de mes dernières résistances et les doigts crispés sur ses cheveux, je me libérais dans un cri de jouissance pur :
- Oui… Alakhieeell…
Le corps luisant de sueur, je me laissais retomber sur le sol de marbre froid du mausolée dans lequel nous avions élu domicile, le luxe d’un appartement étant les cachettes recherchées en priorité par le conseil.
Le souffle erratique, je me remettais lentement de l’orgasme foudroyant qui venait de dévaster mon corps, le cerveau encore embrumé par les limbes du plaisir infini qui venait de déferler sur moi avec la puissance d’une vague de tsunami. Grisé par les vestiges de ma jouissance, c’est à peine si je prenais conscience du regard enflammé d’Alakhiel posé sur moi avec insistance. Lorsque ses lèvres vinrent happer les miennes, les entraînant dans un ballet fougueux, je me laissais docilement guider, bien trop déconnecter de la réalité pour ne serait-ce que songer à protester. Sa langue caressait la mienne avec volupté, ravivant mon désir mieux que ses mains ne sauraient le faire.
Puis, redescendant lentement le long de mon corps, ses mains se glissèrent entre mes cuisses. Un grondement sourd, semblable à celui d’un loup enragé naquit dans ma gorge et brusquement, je mis fin au baiser, mordant brutalement la lèvre inférieure de mon amant, alors que son doigt titillait déjà mon orifice de façon équivoque.
D’un habile coup de rein, j’inversais subitement nos positions, reprenant le contrôle de la situation. J’avais déjà donné à Alakhiel bien plus que ce que j’aurai pu imaginer. Avec avidité, je m’emparais de ses lèvres pour un baiser enflammé auquel il répondit avec ardeur, léchant les quelques gouttes de sang qui s’étaient échappées de ma morsure.
Puis, comme il l’avait fait avec moi un peu plus tôt, j’entrepris d’explorer son corps, ne me lassant pas de redécouvrir ses formes et ses courbes graciles. Cependant, je ne m’y attardais pas plus que nécessaire, descendant rapidement vers l’objet de mes convoitises. Arrivé au niveau de son entrejambe, j’observais avec gourmandise la proéminence qui saillait sous son pantalon, compressée dans sa prison de tissu.
D’un geste habile qui démontrais mon expérience, je déboutonnais son vêtement, prenant soin d’éviter s’effleurer son érection, puis fis lentement glisser son pantalon le long de ses jambes, lui arrachant un soupire de soulagement et de bien-être lorsque son intimité se dressa fièrement, libérée de toute entrave.
Passant ma langue sur mes lèvres, j’effleurais son sexe du bout des doigts en prenant place entre ses jambes. Un cri de plaisir s’échappa de ses lèvres entrouvertes et il se cambra violemment, soulevant son bassin vers moi, en une demande muette de le satisfaire. D’humeur taquine, je ne répondis pas immédiatement à sa supplication, me contenant de quelques coups de langue sur l’extrémité de son sexe, le faisant gémir de plaisir.
Détournant le regard de son intimité, je reportais mon attention sur son visage. Les yeux fermés, la bouche entrouverte sur de petits gémissements plaintifs et la respiration saccadée, il me renvoyait une image des plus érotiques. Mettant partiellement fin à son supplice, je m’emparais de ses lèvres pour un baiser fiévreux. Après un échange qui nous laissa tous les deux pantelants, je lui adressais un petit sourire carnassier qui ne laissait aucun doute sur mes intentions et ce qui allait suivre avant de descendre avec une lenteur exagérée vers le point culminant de son plaisir, prenant soin de me frotter lascivement contre son érection douloureusement tendue.
Un gémissement mourut dans la gorge de mon amant, laissant place à un cri d’extase pure lorsque, prenant pitié de lui, je le pris le plus loin possible entre mes lèvres. Avec sadisme, j’entamais alors un va et vient affreusement lent, laissant ma langue s’enrouler sensuellement autour de son sexe palpitant de vie. Les mains encrées sur ses hanches, je l’empêchais de soulever son bassin pour venir plus profondément dans ma gorge, gardant le contrôle total de son plaisir.
Lorsque enfin, à bout de patience, il me supplia d’accélérer la cadence de mes mouvements de succion, je répondis positivement à sa requête, me ravissant du cri de plaisir langoureux qui résonna à mes oreilles comme un remerciement.
Prenant un plaisir sadique à le voir se languir de la jouissance qui approchait irrémédiablement, j’accélérais et ralentissais à ma guise mes mouvements de succion, lui arrachant des gémissements entre plaisir et frustration. Le sentant au bord de l’orgasme, je cessais tout mouvement, libérant son sexe, lui arrachant un sanglot de frustration.
Prenant un peu de distance, j’occultais momentanément les gémissements d’Alakhiel qui allaient me rendre fou et observais avec convoitise la perfection de son corps sculpté à même un bloc de marbre blanc. Ouvrant les yeux, Alakhiel plongea son regard tumultueux dans le mien tout en se tortillant sous moi, comme s’il cherchait à atteindre la jouissance qui se refusait à lui.
Sans le quitter du regard, je portais trois doigts à mes lèvres et commençais à les humidifier avec ferveur. A cette vision, un hoquet de stupéfaction s’échappa des lèvres de mon amant, accentuant le sourire qui ornait les miennes. Satisfait de moi, je poussais le vice jusqu’à gémir éhonteuseument, frottant lascivement mon intimité de nouveau douloureuse contre celle d’Alakhiel. Galvanisé par le contact érotique de nos deux sexe, je me laissais emporter par le plaisir qui était le mien, mimant l’acte sexuel, accélérant la cadence jusqu’à nous faire tous deux hurler de plaisir. Puis, avisant les soubresauts qui parcouraient le corps luisant de sueur de mon amant, j’usais de toute la force de ma volonté et mis fin au plaisir qui nous consumait. Alakhiel poussa un râle rauque de mécontentement, ne cachant pas sa frustration, qui mourut dans sa gorge lorsque je le repris en bouche, imprimant d’office un va et vient soutenu sur son érection, qui le fit jouir dans un râle.
Avec gourmandise, je me délectais de sa semence, me pourléchant les lèvres à la façon d’un chat repu, puis sans lui laisser le temps de se remettre de son orgasme, je présentais un premier doigt à l’entrée de son orifice. Tout le corps d’Alakhiel s’arqua violemment sous l’effet du plaisir ressenti et satisfait de cette réaction, j’insérais délicatement ce premier doigt en lui, avec une lenteur exagérée par peur de lui faire mal. Rassuré, de ne le voir ressentir aucune douleur, j’esquissais un ample et régulier mouvement de va et vient, de façon à l’habituer à ma future présence en lui. De petits cris de plaisir mêlés à l’impatience m’indiquèrent que je pouvais  passer à la suite et sans attendre davantage, mon désir de le posséder pulsant douloureusement dans mes veines, je m’exécutais et insérais le second doigt. Celui-ci passa également sans trop de difficultés et après une longue préparation minutieuse,  j’insinuais avec une délicatesse extrême, le dernier doigt en lui. Un soubresaut de douleur parcourut le corps de mon amant et instantanément, je cessais tout mouvement et afin de le détourner de sa douleur, je repris son érection entre mes lèvres. Cela eut l’effet escompté car étouffant un gémissement de plaisir, il relâcha ses muscles. Je profitais alors pour achever de le préparer et lorsqu’il s’empala de lui-même sur mes doigts, je relâchais son sexe et retirais mes doigts, le jugeant prêt pour la suite. Un grondement sourd s’échappa de sa gorge et esquissant un sourire en coin, je remontais jusqu’à ses lèvres pour m’en emparer.
Après quoi, je l’aidais à se retourner, de façon à ce qu’il me présente son dos et mes mains posées sur ses cuisses, je l’aidais à adopter la position qui serait le plus confortable pour lui. J’eu bien du mal à retenir un gémissement  de volupté à la vue de ses fesses fermes et galbées ainsi offertes à ma vue et tendues vers moi en une invitation à venir m’y réfugier.
D’une main, je guidais mon sexe douloureux à l’entrée de son orifice et au comble de l’impatience, je dus me faire violence pour ne pas le pénétrer d’un ample et profond coup de rein. Cependant, Alakhiel ne sembla pas être de mon avis, car visiblement lassé d’attendre la suite des événements, il me prit entre ses doigts fins et délicats et s’empala sur moi sans la moindre retenue, toute pudeur oubliée, nous arrachant à tous deux un cri de plaisir pur.
Répondant à la demande plus qu’explicite de mon amant, j’ancrais mes mains sur ses hanches et entamais un langoureux mouvement de va et vient, faisant tout de même attention à ne pas le blesser. Galvanisé par les petits cris extatiques qu’il poussait tout en venant à ma rencontre avec force de conviction, je lâchais la bride de mon plaisir et lui faisant écarter davantage les cuisses, je le pénétrais entièrement.
Le rythme effréné de nos ébats eut bientôt raison de moi et sentant la jouissance proche, je ralentissais la cadence, arrachant un hoquet de surprise et de mécontentement à mon amant qui se déhanchait éhonteusement sur mon sexe profondément enfoncé en lui.
Exalté par le mouvement érotique de ses fesses contre mon bassin, je me penchais sur lui, et tout en mordillant délicatement sa nuque, je m’emparais de son érection sur laquelle j’imprimais un rapide va et vient en rythme avec mes déhanchements.
Puis, dans un ultime coup de rein plus profond que les précédents, je me libérais en lui dans un cri d’extase alors qu’Alakhiel venait dans ma main en hurlant mon prénom. Les bras d’Alakhiel ne le soutinrent plus et il se laissa lourdement retomber sur le sol, m’entraînant dans sa chute. La respiration erratique, je restais un moment allongé sur lui, humant son odeur masculine qui ravi mon odorat, puis le roulais sur le côté, l’enserrant entre mes bras pour lui faire suivre le mouvement. Toujours en lui, le visage enfoui dans sa nuque, je me laissais lentement aller à un sommeil réparateur, épuisé mais comblé au possible. Alors que je me sentais partir, je sentis Alakhiel s’arracher à mon étreinte et s’éloigner de moi, comme si le contact de ma peau sur la sienne le brûlait.
Cependant, je le laissais agir à sa guise, l’esprit encore sous l’effet des endorphines libérées lors de ma récente jouissance, et alors que j’allais m’endormir, j’entendis Alakhiel demander dans un murmure presque inaudible :
- Pourquoi est-ce que tu t’acharnes ainsi avec moi ? Je ne t’ai rien demandé…
A présent totalement réveillé, je me redressais sur un coude de façon à surplomber son corps qui me tournait le dos, je fixais son visage à demi dévoilé et répondit tranquillement, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde :
- Ta vie m’appartient Alakhiel… Moi seul ai le pouvoir de vie ou de mort sur toi… Ne l’oubli pas !
Et sur ses mots, je me recouchais alors qu’un rire nerveux secoua le corps de mon amant :
- J’aurais dû m’attendre à une réponse de ce genre venant de ta part, murmura-t-il.
Moi qui pensais le voir fulminer de colère après une telle provocation de ma part, je fus plus qu’étonné de le voir aussi peu réagir, acceptant ma pique sans sourciller. Rouvrant les yeux, je le fixais intensément, cherchant à lire dans son esprit ce qu’il attendait de moi. A ma plus grande surprise, je fus repoussé sans ménagement avant même d’avoir pu franchir la première barrière. Un sourire satisfait étirant mes lèvres, je déclarais :
- Tu vois ! Quand tu veux… Si j’avais su plus tôt qu’il te fallait une bonne partie de baise pour te faire réagir, je l’aurais fait plus tôt ! Ajoutais-je cinglant, soudain furieux de ne le voir réagir qu’à la provocation.
Réagissant violemment à cette réflexion, Alakhiel se retourna et me faisant face, il planta son regard orageux dans le mien et s’exclama :
- Je ne suis pas ton jouet, Ezekiel !
- Tu es ce que je dis que tu es, Alakhiel, répliquais-je tranchant.
Une lueur sauvage traversa alors le regard de mon amant qui, prenant un air dédaigneux, cracha avec dégoût :
- Tu dis avoir tué Darius pour les viols que tu as subi, mais si tu te rétractais après l’avoir allumé comme tu l’as fait avec moi, pas étonnant qu’il ait craqué ! Il n’a fait que te rendre la monnaie de ta pièce…
Un éclair de douleur illumina mon regard d’acier à l’entente de ces mots et à peine eut-il achevé sa phrase que je lui sautais à la gorge tel un loup enragé, le chevauchant de façon à le garder prisonnier sous moi. Une main serrée sur sa gorge, l’autre griffait sauvagement son torse dénudé, le zébrant de longues plaies sanguinolentes, aveuglé par la rage qui me consumait, je n’avais qu’une envie, le tuer.
Des larmes de rage et de douleur me piquaient les yeux et me brouillaient la vue, mais je n’en avais que faire. En cet instant, la seule chose qui m’importait, c’était de faire souffrir Alakhiel autant que le lui faisait. Se rendait-il seulement compte à quel point ses mots m’avaient blessés ?
Sans que je ne puisse les retenir, mes larmes se mirent alors à ruisseler le long de mes joues d’une pâleur mortelle, pour aller se perdre à la commissure de mes lèvres avant d’aller s’échouer sur le torse d’Alakhiel qui avait cessé de se débattre sous moi et me fixait avec un air d’incrédulité. Cependant, je ne prêtais pas attention à son regard et continuais de m’acharner sur son torse, ignorant le sang qui maculait sa peau et mes mains. La haine que je ressentais vis à vis de ma créature décuplait mes forces. Ce ne fut que lorsqu’Alakhiel émit un gémissement de douleur que je retrouvais mes esprits. Reportant mon attention sur lui, j’écarquillais les yeux d’horreur face à la vision qui s’offrait à moi. Sa peau n’était plus que lambeaux de chair sanguinolente et des marques bleues zébraient la peau diaphane de son cou, la où ma main l’avait serré. J’avais l’impression de revenir des années en arrière, prit de cette folie meurtrière qui m’avait poussé à assassiner Darius.
Réalisant subitement la portée de mes actes et la violence dont j’avais fait preuve, je libérais son corps de mon emprise, et allais me réfugier dans le coin le plus sombre du mausolée, me recroquevillant sur moi-même comme le ferait une bête blessée. Je devinais plus que je ne vis réellement Alakhiel s’approcher de moi, une main tendue devant lui en un geste apaisant et alors qu’il esquissait un mouvement dans ma direction, un grondement dangereusement sourd s’échappa de ma gorge, les canines à découvert, en une mise en garde qui l’incitait à ne pas approcher davantage.
Vaincu, il céda docilement et alla s’habiller à la hâte avant de quitter précipitamment le mausolée. Pour ma part, je n’aurais su dire combien de temps je restais ainsi prostré sur moi-même, les bras enserrant mes genoux ramenés contre ma poitrine. Mes longs cheveux glissant dans mon dos et sur mes épaules, cachaient tant bien que mal ma nudité et le regard vide et l’air hagard, je fixais sans même le voir, le coin d’une dalle de marbre. Les yeux pétillants d’une lueur de folie, je revoyais encore le torse charcuté de mon amant, et le sang qui s’échappait de ses plaies, souillant la nacre de sa peau laiteuse.
Je ne réagissais qu’à l’apparition des premiers rayons de soleil et d’une vélocité surprenante, je me réfugiais dans mon cercueil, toutes pensées liées de près ou de loin à Alakhiel momentanément occultées de mon esprit. Je ne parvins pas à trouver le sommeil ce jour là, l’esprit hanté des souvenirs douloureux de mon passé avec Darius qu’Alakhiel avait fait ressurgir à ma mémoire. Ce ne fut qu’à la nuit venue que je retrouvais ma maîtrise de moi-même et me rendis compte qu’Alakhiel semblait avoir disparut. Je m’habillais à la hâte et remettant un peu d’ordre dans ma longue chevelure d’ébène, je quittais notre refuge précaire et partis en chasse, une faim dévorante me nouant l’estomac.

Boston, 30 Août 1800

Cela faisait plusieurs jours que je n’avais eut aucune nouvelle d’Alakhiel, mais cela ne m’importais guère. Rancunier, je n’avais toujours pas digérer les paroles blessantes qu’il avait eu à mon égard. Il aurait pu être mort que cela m’indifférait totalement. Du moins, c’est ce que je pensais…
Alors que j’abattais ma troisième proie de la soirée, je sursautais en recevant dans mon esprit, des images que je savais instinctivement provenir d’Alakhiel. Il semblait aux prises avec ce que je devinais être un assassin du conseil.
Fulminant d’une rage sans nom, j’égorgeais violemment ma victime avant de disparaître dans la nuit. Ils avaient osés s’en prendre à Alakhiel, à eux à présent, de subir l’étendue de ma colère…

Cet article a été publié le Mardi 30 juin 2009 à 21:59 et est classé dans Silent scream. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

3 commentaires opour le moment

Mashiro
 1 

Merci pour ce chapitre, il est super! j’ai hate de lire la suite!

30 juin 2009 à 23:14
elodiedalton
 2 

sa déménage dans ce chapitre je trouve!!

en tout cas vivement la suite bisous et bonne continuation

1 juillet 2009 à 19:40
 3 

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah plaisir non dissimulé de retrouver un nouveau chapitre de cette magnifique fic que j’adore !!!!
Chapitre captivant .. enfin il réagit, j’en était venue à me dire que ça serait mieux qu’il meurt …. Il était comme un poids mort !!!

ça s’arrange dans un sens .. mais c’est vraiment dégueulasse ce qu’il a dit .. franchement lâche de sa part de ne pas assumer ce qu’il ressens et en plus de faire du mal à son maitre !!

Ezekiel va faire un massacre !!! je l’attend avec impatience …

au prochain chapitre

Chu~~~~~~~

2 juillet 2009 à 7:08

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