Baissant les yeux, honteux de moi-même, je murmurais :

- Je… Nous ne pouvons pas… Ce n’est pas raisonnable… Tout… Tout n’est pas encore pardonné…

- Arrête de réfléchir, Gabriel, murmura Juha de sa voix rauque de désir. Laisse toi vivre… Tu n’as qu’une vie, profites-en…

Sans me laisser le temps de répondre, il m’embrassa de nouveau avec passion et avidité, et réagissant à cette injonction, je répondis vivement à son baiser, glissant une main sur sa nuque et l’autre dans ses cheveux afin d’approfondir notre échange. Semblant ne plus être maître de lui-même, Juha me mordit la lèvre inférieure alors que ses mains se posaient sur mes fesses et m’attiraient vivement à lui, faisant se rencontrer nos bassins. Les lèvres toujours soudées à celles de Juha, je poussais un gémissement de douleur et de plaisir mêlés qui mourut dans la bouche de mon amant.

Au fur et à mesure que Juha investissait mon corps, je sentais mes résolutions fondre comme neige au soleil. A sentir sa chaleur m’irradier, je me rendis enfin compte à quel point il m’avait manqué, pas seulement lui mais aussi son odeur, sa tendresse, sa délicatesse, tout ce qui faisait que je l’aimais lui, pour ce qu’il était. Je réalisais enfin à quel point les jours passés loin de lui avaient été douloureux et à présent, une chose était certaine en moi, je ne survivrais pas à un second éloignement… Si j’avais besoin de Kay à mes côtés, Juha, lui, m’était devenu indispensable… Il était mon oxygène et j’avais besoin de lui pour vivre.

Je reprenais mes esprits en sursautant violemment lorsque Juha mordilla délicatement le lobe de mon oreille, un bras passé avec possessivité autour de ma taille. A ce contact, je me cambrais violemment, nous arrachant à tous deux un gémissement de plaisir lorsque nos virilités entrèrent en contact.

Galvanisé par le désir plus qu’évident de Juha que je sentais battre contre mon bas ventre, j’ondulais du bassin, attisant mon propre désir alors qu’enivré par l’odeur de Juha, je me désinhibais et à mon tour, entrepris de le toucher. Mettant fin au baiser, j’explorais de mes lèvres le visage de mon amant avant de descendre jusqu’à son cou tandis que mes mains se frayaient un chemin sous sa chemise.

Un frisson parcourut l’échine de Juha à cet effleurement et la seconde qui suivie, je me retrouvais vivement plaqué contre le mur de l’entrée, alors que Juha maintenait fermement mes mains au dessus de ma tête. Un sourire amusé étira mes lèvres à cette réaction des plus inattendues alors que Juha dévorait mon cou et mon torse avec une avidité et une gourmandise non feintes. Soudain, mes yeux se voilèrent de plaisir et un couinement d’impatience s’échappa de mes lèvres entrouvertes lorsque la langue de mon amant vint jouer avec mes tétons durcis par le plaisir en même temps que son genou venait écarter mes cuisses, rapprochant ainsi nos bassins et nos virilités douloureusement tendues. Les joues et le corps en feu, je m’abandonnais totalement à lui, entièrement confiant entre ses bras. Le souffle court et les reins en feu, je n’avais qu’une envie, me perdre entre les bras de l’homme que j’aimais.

Les mains toujours retenues prisonnières par la poigne de fer de mon amant, je ne pouvais le toucher et le caresser à ma guise alors que cette envie me brûlait les doigts. Je trouvais alors une alternative, ayant d’autres idées sur la façon dont je pourrais rendre Juha fou de désir.

Prenant appui contre le mur dans mon dos, je passais mes jambes autour des hanches de Juha et, le pantalon ouvert, j’esquissais un lent déhanchement tout en gémissant sans retenue aucune, sentant contre moi le désir de Juha croître considérablement. Fier de moi-même, j’esquissais un sourire ravi alors que les mains de Juha venaient se poser sur mes fesses. Les jambes fermement entourées sur la taille de mon amant, je passais un bras autour de son cou pour l’attirer à moi et ravir ses lèvres pour un baiser enflammé.

Nos langues se rencontraient ardemment, comme en manque l’une de l’autre, entraînant sa jumelle dans un ballet érotique et sensuel toujours plus endiablé. Nos corps soudés l’un à l’autre s’emboitaient à la perfection et laissant libre cour à la passion qui me consumait, je laissais mes mains vagabonder sur le corps de Juha dont les vêtements me troublaient dans mon exploration. Bientôt, ma langue abandonna sa moitié pour aller se perdre sur la peau halée de son cou. Là, j’y découvris plusieurs zones érogènes que je pris un malin plaisir à titiller, les gémissements de Juha résonnant à mes oreilles comme une douce mélodie dont je me repaissais avec délectation. J’aimais à le savoir ainsi à ma merci, soumis à la moindre de mes caresses.

Je fis durer cette douce torture encore un instant puis, également lassé de ce petit jeu, j’entrepris de passer à autre chose et non sans difficultés, je déboutonnais le jean de Juha. Au contact aérien de mes doigts effleurant sa virilité, Juha se cambra afin d’approfondir le contact tout en étouffant dans mon cou un gémissement rauque. En position d’infériorité face à lui, je n’en étais pas moins maître de son plaisir…

Me démenant, je parvins à glisser ma main dans son boxer et du bout des doigts, j’effleurais avec hésitation son érection alors qu’ondulant du bassin, les dents plantées dans mon cou, il se laissait complètement aller au plaisir qu’il ressentait. Enhardi par les petits cris que poussait Juha, je finis par prendre confiance en moi et raffermis m a prise sur sa virilité.

Lentement, j’entamais un lent va et vient ponctués de baisers frénétiques déposés dans son cou, seul endroit qui m’était encore accessible, tandis que Juha tentait d’atteindre plus rapidement les sommets du plaisir en de vigoureux déhanchements. Cependant, je gardais obstinément le même rythme horriblement lent dans le but d’attiser au maximum son plaisir, cessant parfois tout mouvement ce qui me valait un grognement rauque de mécontentement.

Au bout d’un moment que je jugeais suffisamment long et sentant les muscles dorsaux de Juha se contracter sous ma main, j’accélérais la cadence de mes va et vient, arrachant à mon amant un cri d’exaltation à l’état pur. Le sentant sur le point de se libérer, j’accélérais d’avantage le rythme et un instant plus tard, il se libérait dans ma main en un cri de jouissance.

Ravi de l’effet que je lui faisais, un sourire satisfait vint étirer mes lèvres alors que la respiration saccadée, la tête posé sur mon épaule et le visage enfoui dans mon cou, il se remettait lentement de l’orgasme qui venait de déferler sur lui.

Lorsque sa respiration fut redevenue à peu près régulière, il plongea son regard d’ébène dans le mien et avec une avidité déconcertante, il s’empara de mes lèvres tout en entamant un langoureux mouvement du bassin qui réveilla instantanément mon propre désir. Un gémissement étouffé naquit dans ma gorge alors que Juha se frottait lascivement contre mon intimité douloureuse, me rendant la monnaie de ma pièce de la plus agréable façon qui soit.

Puis, il retira ses mains de sous mes fesses et les posa sur mes hanches nues. Etonné mais l’esprit trop embué pour formuler une question, je le libérais de mes jambes et repris appuis sur mes pieds. Les mains de Juha glissèrent alors jusque sur mes fesses, s’insinuant dans mon boxer qu’il fit lentement glisser le long de mes cuisses en même temps que mon jean et mes chaussettes.

Complètement nu et abandonné sous son regard inquisiteur, je fermais les yeux et retenais à grand peine un gémissement de plaisir lorsque ses doigts s’enroulèrent délicatement et avec savoir faire autour de ma virilité douloureusement tendue.

Je ne pris conscience que Juha s’était agenouillé face à moi que lorsque je sentis sa langue délicieusement chaude s’enrouler autour de mon érection alors qu’il me prenait en bouche.

Avec une lenteur exagérée, il entama un doux va et vient le long de mon intimité, m’arrachant un profond soupir de bien être. Galvanisé par cette chaleur qui irradiait dans mes reins et faisait bouillonner mon sang dans mes veines, je glissais mes doigts dans la chevelure brune de mon amant. Après un instant de ce traitement, Juha cessa tout mouvement, m’arrachant un sanglot de protestation qui mourut dans sa bouche après qu’il se soit relevé afin de me voler un baiser fiévreux.

Puis, libérant mes lèvres après avoir léché le sang séché de sa morsure, sa langue explora mon corps, me faisant frissonner de plaisir. Je pouvais sentir dans la façon qu’il avait de me toucher qu’il prenait plaisir à me voir me languir de lui. Un frisson parcourut mon corps dans son entièreté lorsque je sentis les doigts fins et agiles de Juha effleurer la zone encore sensible où se situait mon tatouage, l’étudiant longuement avant de le frôler d’un baiser aérien. Les yeux toujours clos, je criais de plaisir lorsque Juha me prit de nouveau entièrement en bouche. Sa langue experte qui s’enroulait en un mouvement irrégulier autour de mon intimité me guidait irrémédiablement aux portes de la jouissance. Noyé dans le plaisir que je ressentais, je n’avais plus conscience de l’endroit où nous nous trouvions ni même de la position qui était la notre. Seul comptait le plaisir que m’offrait Juha.

Après une caresse plus poussée que les précédentes, je me sentis vaciller, proche de la libération alors que Juha accélérait la cadence de ses va et vient. Soudain, après une caresse plus osée de Juha que je n’aurais su décrire tant l’effet escompté me vrilla les reins, je me libérais dans un cri de jouissance à l’état pur. Les jambes vacillantes ne supportant plus mon poids, je m’écroulais sur le sol, le souffle erratique tandis que Juha venait me voler un baiser passionné.

Agenouillé entre mes cuisses, Juha déposait des milliers de baisers papillons sur mon visage et mon corps moite de sueur tandis que lentement, je me remettais de mes émotions et tentais de retrouver une respiration à peu près calme et régulière.

Levant la main, je la posais avec tendresse sur la joue rugueuse et mal rasée de Juha, le forçant à relever la tête et plantais mon regard dans le sien, lui permettant ainsi d’y lire tout les mots  que je n’avais pas la force de prononcer. Après une longue minute à nous fixer ainsi, je l’attirais à moi et avec toute la délicatesse dont j’étais capable et l’amour que je ressentais pour Juha, je pris possession de ses lèvres pour un baiser des plus doux. Il n’avait rien à voir avec les précédents baisers enflammés que nous avions partagés. Non, celui-ci scellait notre réconciliation et le pacte que nous venions d’échanger silencieusement, c’est à dire la promesse que plus jamais une crise comme celle que nous venions de vivre n’arrive. La promesse d’un nouveau départ en gardant en mémoire ces quinze derniers jours pour ne plus jamais en arriver là…

Dans ce baiser, j’y mis tout l’amour et le désir que j’éprouvais pour Juha, alors que mes bras se refermaient autour de lui, par peur inconsciente de le voir s’éloigner de moi à nouveau…

Lorsque nos lèvres se séparèrent, je glissais mon visage dans le cou de mon amant, respirant son odeur à plein nez et dans un souffle, je murmurais au creux de son oreille :

- J’ai  envie de toi… Mais pas ici… Pas comme ça…

Ma demande parut surprendre Juha car aussitôt, il se redressa et planta son regard dans le mien à la recherche de je ne sais quoi. Me sentant rougir sous son regard inquisiteur, je ne détournais pourtant pas les yeux, qu’il sache à quel point je le voulais. A l’idée qu’il me prenne et me fasse sien, un frisson parcourut mon corps et une flamme s’illumina dans mon regard. Je pouvais voir celui de Juha s’illuminer également d’une lueur que je n’avais encore jamais vue et que je ne parvins pas à interpréter.

La lueur étrange fit place à un sourire et s’arrachant à mon étreinte, il se leva. Debout face à moi, il me contempla un instant, admirant ma nudité, avant de me tendre la main. Je lui adressais un sourire et attrapais en toute confiance la main qu’il me tendait.

D’un geste vif mais emprunt de délicatesse, il m’aida à me relever et m’attira tout contre lui, entourant ma taille d’un bras possessif. Ce geste me fit sourire et soutenant son regard, je m’avançais lentement vers lui dans le but de ravir ses lèvres si attrayantes. Mon amusement augmenta d’un cran lorsque Juha combla l’espace qui nous séparait encore avec un empressement non dissimulé.

Bientôt, sa main alla se perdre sur mes fesses, très vite rejoint par sa jumelle et sans pour autant rompre le contact de nos lèvres soudées, il me guida à travers le salon. Au passage, il trébucha sur un objet non identifié qui faillit nous faire chuter tous les deux. Cramponnés l’un à l’autre, j’esquissais un rire amusé tandis que Juha sourit avant de reprendre mes lèvres en otage.

Une fois arrivés dans la chambre, c’est à peine si je pris le temps de fermer la porte sur notre passage, la poussant simplement du pied histoire qu’elle ne reste pas grande ouverte. Buttant contre le pied du lit, Juha chuta sur le matelas et s’agrippant à moi, il m’entraina dans sa chute. Allongé sur lui, le visage enfoui dans son cou, j’esquissais un sourire amusé et enivré par l’odeur suave que dégageait la peau halée de mon amant, je laissais ma bouche partir à la découverte de sa peau délicate.

Puis, me redressant, je m’agenouillais sur le bas ventre de Juha, le chevauchant éhonteusement tout en ondulant langoureusement du bassin, le sentant avec satisfaction se durcir sous mes fesses. Les deux mains posées à plat sur ses pectoraux, je fermais les yeux de plaisir, me mordant la lèvre inférieure en retenant un gémissement de plaisir, la tête légèrement penchées sur le côté.

Le souffle erratique, je reportais mon attention sur Juha, le fixant d’un regard à moitié voilé par le plaisir. Les mains sur mes hanches, me guidant dans mon déhanchement, il ne me quittait pas du regard, m’observant avec ce qui me semblait être une lueur d’étonnement. Je me contentais de lui adresser un petit sourire en coin, comprenant son étonnement et dans un geste narquois, je pressais plus vivement mon intimité douloureuse contre la sienne, lui arrachant un cri de pur plaisir. Profitant de son état à demi comateux, je me penchais vers lui et entrepris de goûter la peau légèrement brune de son cou alors que mes doigts se faufillaient habillement sous son t-shirt.

Lentement, je le remontais, découvrant la peau satinée de son ventre aux abdominaux bien sculptés. Irrémédiablement attiré par sa peau soyeuse, je déposais mes lèvres sur son ventre qui se contracta à cet effleurement alors qu’un gémissement rauque s’échappait de sa gorge. Avec une lenteur exagérée, je redessinais du bout de la langue la courbe parfaite de ses muscles, remontant lentement vers ses tétons durcis par le plaisir.

D’humeur taquine, je me contentais d’en effleurer un du bout de la langue avant de faire de même avec le second. Je réitérais mon action plusieurs fois et lorsqu’un grondement sourd naquit dans sa gorge, je sentis qu’il était tant que je passe à autre chose.

Un sourire satisfait étirant mes lèvres, je me redressais pour dévorer avec avidité les lèvres rougies et gonflées de désir de mon amant. Alors que celui-ci ouvrait la bouche pour répondre à mon baiser, je m’écartais de lui, lui adressant un regard menaçant et cessant tout mouvement du bassin. Me penchant vers lui, je lui mordillait le lobe de l’oreille avant de lui souffler suavement :

- Tu es bien pressé, honey… N’était-ce pas toi qui me disait que nous avions tout notre temps ?

A ces mots, je lui léchais l’oreille, faisant frissonner Juha et me redressais vivement pour le voir m’adresser un regard meurtrier. Mon sourire s’accentua à cette vision et après lui avoir volé un énième baiser, je commençais à jouer avec son téton droit, le mordillant délicatement avant de le suçoter longuement. Juha se cambra violemment sous l’afflux de plaisir qu’il ressentit et dans un brusque et habile coup de rein, il inversa nos positions.

A présent totalement à sa merci, Juha me surplombant de toute sa hauteur, me contemplait, une lueur victorieuse illuminant son regard. Comme je l’avais fait précédemment, il entama un lent et langoureux déhanchement qui m’arracha un gémissement muet, ma voix se bloquant dans ma gorge sous l’afflux de plaisir. Puis, sans cesser d’attiser mon désir, il retira son t-shirt qu’il laissa tomber au pied du lit.

Malgré ma vue quelque peu troublée, je restais un instant à contempler la vue que m’offrait le corps à moitié nu de Juha. Puis, déjà en manque du goût enivrant de ses lèvres, je l’attrapais par sa ceinture qui ne maintenait plus vraiment son jean, et dans un mouvement brusque, je l’attirais à moi avant de ravir ses lèvres avec toute la passion qui me consumait et me vrillait les reins.

Pas décontenancé le moins du monde par mon excès de désir, Juha répondit avec fougue à mon baiser alors qu’hâtivement, en mouvements maladroit, j’entrepris de lui retirer son jean et son boxer, voulant le sentir nu contre moi. Une fois à égalité, je soupirais de contentement en sentant sa chaleur m’irradier et brûlant de désir, je laissais mes mains caresser sa peau luisante de sueur.

Soudées les unes aux autres en un emboitement parfait, nos lèvres semblaient ne plus vouloir se séparer. Avide l’un de l’autre, nous nous faisions mutuellement savoir à quel point nous nous étions manqué et l’importance de notre frustration. Juha dévorait mes lèvres avec avidité, entrainant ma langue dans une chorégraphie complexe et tumultueuse à laquelle je répondais sans me faire prier, sentant mon désir se faire de plus en plus pressant.

Après ce baiser qui nous laissa tout deux pantelants, Juha imprima un rapide déhanchement sur mon intimité douloureusement tendue, m’arrachant un cri de pur plaisir charnel. Je frissonnais en sentant son souffle chaud dans mon cou et une fraction de seconde plus tard, j’entendais Juha murmurer à mon oreille :

- Gabriel… S’il te plait… Prend-moi…

Ce n’était qu’un murmure à peine soufflé agrémenté d’un langoureux déhanchement et malgré le plaisir que je ressentis, je me redressais sur un coude, l’autre main posée sur la poitrine de Juha, je le repoussais à une distance raisonnable, pas certain d’avoir bien compris le sens de sa supplication. D’une voix tremblante de surprise et d’appréhension mêlés, je demandais :

- Qu… Quoi ?

- Je te l’ai dit, Gabriel, reprit-il d’une voix sensuelle en s’approchant de nouveau vers moi, ignorant ma main toujours posée sur son torse, laisse moi te prouver d’une autre façon combien tu es important pour moi… Prend-moi, ajouta-t-il d’une voix rauque. Je te veux… S’il te plait…

Alors que ses lèvres allaient se poser sur les miennes, je réalisais entièrement l’ampleur de ses mots et le repoussais une seconde fois :

- Je… non… Juha, je peux pas… Je ne sais pas… Ne me demande pas de…

Alors que je me perdais dans des explications impossibles, mes yeux s’humidifièrent de larmes de peur et de honte de ne pouvoir répondre aux attentes de mon amant, je sentis l’index de Juha se poser sur mes lèvres, m’intimant silencieusement de me taire :

- Qui aurait cru que derrière ses poses sensuelles se cacherait le plus grand timide que cette terre ait jamais vue ? Souffla Juha avec un sourire tendre. Je comprend ta peur pour l’avoir déjà ressentie, Gabriel, reprit-il en retrouvant tout son sérieux. Tu en es capable, je le sais et si cela te rassure, je te guiderais…

Honteux, je n’osais regarder Juha qui, prenant mon visage en coupe, me força à me faire face alors qu’il s’emparait violemment de mes lèvres, mettant dans son baiser toute la passion et le désir dont il était capable. Faisant preuve d’un érotisme exaltant,  sa langue entraîna la mienne dans un ballet endiablé qui eut pour effet d’attiser mon désir à son paroxysme. Un gémissement de plaisir naquit dans ma gorge pour aller mourir dans la bouche de Juha qui, prenant cela comme une réponse muette, accentua ses déhanchements.

Ses lèvres se décollèrent des miennes et un cri de volupté s’échappa alors de mes lèvres entrouvertes.

Les mains posées sur mon torse, Juha ondulait sur mon intimité douloureuse en gémissant mon prénom de la façon la plus érotique qui soit, comme s’il cherchait à me pousser à bout de mes limites, sans la moindre once de culpabilité. Mon nom si sensuellement haleté entre deux gémissements acheva de me faire perdre la tête et dans un mouvement brusque, j’inversais nos positions.

Un sourire carnassier étira les lèvres de Juha et l’étincelle de désir que je décelais alors dans son regard décupla le mien. Avidement, je m’emparais de ses lèvres pour un baiser ardent comme rarement encore j’avais été l’auteur, et alors que nos langues se caressaient avec sensualité, mes doigts s’immiscèrent entre nos lèvres. Aussitôt, Juha délaissa ma langue, me faisant gémir de frustration, pour se concentrer sur sa nouvelle tâche avec un plaisir non dissimulé.

Pendant un temps qui me parut interminable, je laissais Juha humidifier abondement mes doigts, mêlant parfois ma salive à la sienne lorsque j’étais trop en manque de ses baisers. Un instant plus tard, il consentit enfin à les libérer et après un énième baiser, suivant mon instinct et m’aidant du souvenir un peu troublé par le plaisir que j’avais ressentit lorsque Juha m’avait préparé lors de notre première fois, je laissais mes doigts courir lentement sur son corps luisant de transpiration. Un gémissement rauque me répondit et alors que ma main arrivait au niveau de son intimité, Juha écarta les cuisses en une invitation plus qu’explicite. Malgré moi, je me sentis rougir, priant pour que la pénombre le dissimule aux yeux de Juha tandis que je m’emparais de ses lèvres pour ne pas laisser transparaître ma gêne et mon mal aise.

Avec une lenteur peu être un peut trop exagérée mais tellement anxieux à l’idée de blesser Juha, j’insinuais un premier doigt en lui avec toute la délicatesse dont j’étais capable. Avec inquiétude, je fixais le visage de Juha, prêt à m’arrêter au premier signe de douleur. Un sourire amusé étira ses lèvres et passant un bras autour de mon cou, il m’attira à lui et murmura à mon oreille :

- Je ne suis pas en sucre, tu sais…

- Te moques pas, gémis-je lamentablement, honteux de mon manque flagrant d’expérience. J’ai tellement peur de te faire mal…

- Je ne me moque pas, Gabriel, souffla-t-il avant de m’embrasser tendrement. Continue comme tu fais, c’est parfait…

J’esquissais un sourire timide et reprenant un lent va et vient, j’entrepris de préparer Juha avec un peu plus de conviction, me laissant guider par ses soupirs et ses gémissements.

Rassuré de ne déceler aucun signe de douleur sur son si beau visage, j’approchais le second doigt et avec la même délicatesse qu’au préalable, je l’insérais en lui.

Sans me départir de ma douceur, j’entamais un lent mouvement de va et vient alors que de nouveau, Juha s’emparait mes lèvres. Une fois le baiser rompu, je me redressais pour observer avec attention le visage de mon amant. Le front légèrement plissé, la bouche entrouverte, il gémissait sans retenue en s’empalant de lui-même sur mes doigts.

Les reins douloureusement échauffés à cette vision, j’entrepris d’insérer un troisième et dernier doigt en lui. Les rides sur son front se creusèrent d’avantage et voyant en cela un signe de douleur, je cessais immédiatement tout mouvement, tout en déposant des dizaines de baisers papillons sur son visage, souhaitant voir disparaître la douleur qui ternissait sa beauté.  Un sourire de remerciement naquit sur les lèvres de mon vis à vis et ne résistant pas à la tentation, je m’en emparais pour la énième fois, ne parvenant pas à m’en passer. J’étais devenu totalement accro à leur texture délicate et leur saveur si enivrante. Après un temps, je reportais mon attention sur Juha et ne décelant plus trace de douleur, je commençais un lent va et vient.

Pendant de longues minutes, je continuais à le préparer, sentant mes nerfs commencer à lâcher à le voir gémir et se tortiller sous moi alors qu’il s’empalait toujours plus profondément sur mes doigts. Entre deux gémissements, il murmura quelques mots qui m’électrisèrent en même temps qu’ils me terrifièrent :

- Gabriel… Maintenant… Prend-moi… S’il te plait…

Tétanisé par cette demande empressée, je stoppais net tout mouvement pour plonger mon regard dans celui enflammé de Juha. Celui-ci sembla s’apercevoir de mon hésitation car il se redressa sur les coudes et me fixant dans les yeux, il déclara le plus sérieusement du monde :

- Je te veux Gabriel… Viens…

Puis, sans me laisser le temps de répondre, il m’embrassa avec voracité tandis qu’avec hésitation, je prenais place entre ses cuisses. Des gouttes de sueur ruisselaient sur mes tempes, collant mes cheveux à mon front, mais je n’y prêtais guère attention, les yeux plongés dans le regard ébène suppliant de mon amant.

Ce ne fut qu’après un dernier instant d’hésitation que je finis par m’insinuer extrêmement lentement en Juha qui soupira de satisfaction. Pour ma part, l’appréhension avait fait place à la surprise suivit d’un violent plaisir. Je découvrais une toute nouvelle forme de plaisir et jamais je n’aurais pu imaginer que cela puisse être aussi bon. C’était si terriblement chaud et humide à l’intérieur de Juha que je devais me faire violence pour ne pas entamer tout de suite mes déhanchements.

Cependant, je ne pu retenir un cri de surprise et de plaisir mêlés lorsque d’un habile coup de rein, Juha s’empala brusquement sur mon érection douloureuse. Un cri de pur plaisir enfin assouvi s’échappa de ses lèvres, faisant écho au mien tandis que sans attendre, il entama un rapide va et vient.

Je le laissais faire un instant, enivré par le plaisir que me faisais ressentir Juha à se mouvoir ainsi sur moi et hypnotisé par l’image de pur débauche qu’il me renvoyait avant de finalement reprendre mes esprits et reprendre le contrôle de notre union. Les mains posées sur les hanches de Juha, je nous imposais un rythme langoureux destiné à attiser le plaisir de Juha à son paroxysme avant de le mener à la jouissance.

Galvanisé par les gémissements que poussait Juha, j’accélérais la cadence de mes va et vient, pénétrant toujours plus profondément en Juha. Les yeux rivés sur son visage ravagé par le plaisir qu’il ressentait, je pris son sexe en main et calquais sur celui-ci le même rythme régulier de mes déhanchements. Juha ouvrit la bouche en un cri muet de plaisir et passant ses bras autour de mon cou, il m’attira à lui pour un baiser ardent.

Puis, sentant qu’il arrivait au stade de non retour, j’accélérais d’avantage la cadence, et dans un ultime coup de rein plus ample et plus profond que les précédents, Juha se libéra entre nos deux corps enlacés en criant mon prénom. Son cri combiné au cambrement de son corps sur mon intimité et à l’effleurement de ses doigts sur la chute de mes reins acheva mes dernières résistances et dans un cri de jouissance, je me libérais en lui.

Le corps luisant de sueur et parsemé de tremblements, je me laissais retomber entre les bras de mon amant, tout en prenant garde de ne pas l’écraser et le visage enfoui dans son cou, je tentais tant bien que mal de retrouver une respiration calme et régulière. Sous moi, Juha se remettait lentement de son orgasme, ses doigts effleurant le creux de mes reins en un apaisant mouvement qui me fit frissonner.

- Je ne te savais pas si sensible à cet endroit, souffla Juha en esquissant un sourire que je devinais plus que je ne vis.

- Je t’aime, soufflais-je sans relever sa remarque précédente, ressentant le besoin de le dire, n’attendant cette fois-ci aucune réponse de sa part.

Prononçant ces mots, je me redressais pour voir Juha me sourire tendrement. Sourire auquel je répondis avant que Juha ne s’empare de mes lèvres pour un baiser des plus doux. Puis, je me retirais de lui et me blottissais amoureusement entre les bras de Juha qui m’embrassait sur la tempe tandis que du bout des doigts, il décollait les mèches de cheveux de mon front.

La tête callée au creux de son épaule, du bout des doigts, j’effleurais délicatement la peau lisse du torse de mon amant, étouffant à grand peine un bâillement. Je finis par m’endormir assez rapidement, bercé par les doux et réguliers battements du coeur de mon amant.

Lorsque je me réveillais le lendemain matin après une nuit de repos bien méritée, le soleil était déjà levé. Allongé sur le côté, je sentis un poids reposer sur ma hanche et une douce chaleur comme je ne l’avais pas sentie depuis trop longtemps à mon goût, provenant de dans mon dos, se propager dans tout mon corps. Un sourire étirant mes lèvres, je tournais la tête pour tomber nez à nez avec le doux visage endormi de mon homme collé tout contre mon dos, son corps épousant mes formes à la perfection, le poids mort n’étant autre que son bras passé jalousement sur ma hanche en un geste possessif comme pour me retenir à lui.

Mon sourire s’élargit à cette vision tandis que mon coeur se gonflait d’un amour toujours plus fort et plus sincère pour l’homme dont je partageais le lit. Je restais un instant immobile, profitant encore de sa chaleur et de ce moment intime, mes doigts effleurant inconsciemment son bras en une caresse régulière avant de finalement consentir à me lever. Puisant toute ma bonne volonté, je m’arrachais à son étreinte possessive et allais directement prendre une douche. J’en ressortais une dizaine de minutes plus tard, complètement détendu et serein et alors que je me séchais, je réalisais que je n’avais pas pris de vêtements. Ne souhaitant pas retourner dans la chambre au risque de réveiller Juha, je me contentais de nouer la serviette autour de ma taille, même si je n’aimais pas traîner ainsi torse nu. Certes Juha connaissait l’existence de cette hideuse cicatrice, mais moins il la voyait, mieux c’était.

Sortant de la salle de bain, j’eu à peine le temps de mettre un pied dans le salon que je fus accosté par Shanenja qui me fit la fête, se couchant à mes pieds, le ventre offert à moi, dans l’attente de caresses. Sans hésitation, je m’agenouillais et répondis à sa demande, l’ayant quelque peu délaissé ces derniers temps. Durant de longues minutes, je caressais longuement le chiot qui avait bien grandit, puis je finis par me relever. A cet instant, mon regard se posa sur mon sac lâchement abandonné à l’entrée du salon.

A cette vision, mon coeur fit un bond dans ma poitrine avant de repartir dans une course effrénée. Pris dans l’enchaînement des évènements, j’en avais complètement oublié ma décision. Je me dégoutais… Quel genre d’homme étais-je ? Hier soir, Juha était officiellement mon ex, mais aujourd’hui… Pouvais-je encore affirmer cela après ce qui venait de se passer cette nuit ? Et surtout, comment Juha allait-il réagir ?

Face à toutes ces questions qui se bousculaient dans mon esprit, je quittais précipitamment le salon et allais me réfugier dans la cuisine. Là, je m’assis sur une chaise et pendant de longues minutes, je réfléchis à tout cela. Finalement, je décidais de ne pas me prendre la tête mais que quoi qu’il en soit, nous devions avoir une sérieuse discussion…

Souhaitant attendre Juha pour avoir le plaisir de prendre mon petit déjeuner avec lui, je commençais à laver la vaisselle qui traînait dans l’évier. Perdu dans mes pensées, je sursautais en entendant la voix rauque de Juha s’élever dans mon dos :

- Quelle agréable vision divine qui s’offre à moi au réveil, déclara-t-il avec une pointe de d’amusement dans la voix. J’espère avoir droit plus souvent à des visions de rêves comme celle là…

 - Oui, dans tes rêves, marmonnais-je, râlant contre la dépravation dont faisait preuve mon amant.

C’est alors que je sentis une paire de bras m’enlacer jalousement par la taille et des lèvres chaudes et humides de poser sur ma nuque en un frôlement à peine prononcé. Juha m’attira d’avantage à lui et je ne pu m’empêcher de rougir tout en frissonnant d’exaltation en sentant son désir palpiter contre mes fesses.

Semblant prendre plaisir à me voir perdre tout mes moyens et m’abandonner totalement à ses caresses, Juha déposa une nouvelle fois ses lèvres dans mon cou avant de les laisser dériver jusqu’à mon oreille au creux de laquelle il murmura après l’avoir léchée avec sensualité :

- Tu disais ?

Les yeux  fermés sous l’afflux de plaisir, je penchais légèrement la tête en arrière afin d’offrir  mon cou à Juha, laissant à sa langue un plus grand champ d’action. Dans un soupir qui ressemblait plus à un gémissement, je soufflais :

- Tu es insatiable, mon amour…

- Comment l’être, répondit Juha visiblement troublé. Tu es tellement désirable… Surtout quand tu te promènes nu dans l’appartement, ajouta-t-il avec une pointe de moquerie.

M’arrachant à son étreinte, je me retournais vivement et le rouge de mes joues ayant fait place à une belle couleur carmine, je protestais :

- Je ne suis pas nu !!

D’un air mi amusé mi sceptique, Juha se recula et d’un air appréciateur, qui m’empourpra définitivement,  il me détailla de la tête aux pieds avant de déclarer :

- C’est tout comme… Répondit-il, un sourire vicieux étirant ses lèvres.

Sur ses mots, il s’approcha de nouveau de moi et m’embrassa avec passion tandis que, posant ses mains sur mes fesses, il me souleva pour me faire asseoir sur le plan de travail. Je l’emprisonnais alors entre mes jambes, les mains posées sur ses hanches alors que celles de Juha caressaient lentement mes cuisses.

- Bonjour, murmura-t-il entre deux baisers déposés à la base de mon cou.

- Bonjour, soufflais-je à mon tour, retenant à grand peine un gémissement de satisfaction.

- Et si… Tu me redisais… Ce que tu as dit toute à l’heure, souffla-t-il après un moment, tout en embrassant mon cou, me faisant frissonner de plaisir alors que sa langue explorait cette zone si sensible de mon anatomie.

- Ce que j’ai dit toute à l’heure ? Répétais-je, ouvrant les yeux sous la surprise, ne me rapelant pas avoir dit quelque chose de si spécial qui méritait d’être répété.

- Oui, ce que tu as dit, reprit Juha en me faisant face, me fixant d’un regard insistant. Rappel-toi…

Après quelques secondes de réflexion, je répondis :

- J’ai dit que tu étais insatiable…

- Non, me coupa Juha sans méchanceté, d’une voix douce. Après…

- J’ai dit que je n’étais pas nu, murmurais-je en rougissant légèrement.

- Avant, me corrigea Juha avec une pointe d’amusement dans la voix, semblant prendre plaisir à me voir me retourner le cerveau, ayant du mal à ne pas me laisser déconcentrer par ses doigts qui se faufilaient éhonteusement sous ma serviette, pour effleurer l’intérieur de mes cuisses.

L’esprit un peu embrouillé et à moitié déconnecté de la réalité par les attouchements de Juha, je déclarais d’une petite voix penaude :

- Je… Je suis désolé… Huumm…. Je ne vois pas, gémis-je après une caresse plus poussée de mon amant sadique.

- Tu vas devoir te faire pardonner alors… Souffla Juha avant de laisser sa langue suivre la courbe de ma clavicule gauche, m’arrachant un couinement de plaisir.

- Pourquoi ? Haletais-je. Qu’est-ce… Qu’est-ce que j’ai dit ?

- Tu m’as appelé “mon amour”, murmura-t-il à mon oreille.

Même si je savais parfaitement qu’il ne faisait que répéter mes propres mots, ces mots dans sa bouche, soufflés de façon si sensuelle au creux de mon oreille, me firent frémir violemment.

- Oh… Répondis-je, tentant de cacher mon malaise. Et… Ca ne te plait pas ? Ajoutais-je, appréhendant, malgré moi, sa réponse.

- J’ai jamais dis ça, susurra-t-il avant de dévorer mes lèvres avec avidité, m’entrainant dans un baiser fougueux. Dans un mouvement brusque, trahissant son désir, Juha glissa ses mains sous mes fesses et me décolla de mon siège de fortune. Instinctivement, je raffermis la prise de mes jambes autour de son bassin, frottant ainsi mon intimité contre la sienne que je sentais dure et chaude à travers la serviette qui me servait de vêtement.

Ce contact brûlant fit gémir Juha qui, aveuglé par le désir et la passion me posa presque brutalement sur la table avant de me forcer à m’allonger, se couchant sur moi pour atteindre ma bouche. Dans un geste maladroit de par sa précipitation, Juha dénoua la serviette qui faisait rempart à ma nudité. Lorsque je fus nu, il se redressa et posa sur moi un regard brillant de désir et de fierté.

Puis, il fondit vers moi pour s’emparer de nouveau de mes lèvres pendant que ses mains dansaient sur mon corps en ébullition. Ses doigts frôlant ma peau hypersensible en un courant d’air m’arrachèrent des gémissements de plaisir à l’état pur. Sans aucune honte, je m’abandonnais au plaisir que m’offrait Juha.

A présent, sa langue redessinait les traits de mes abdominaux tandis que plus entreprenante, sa main remontait lentement l’intérieur de ma cuisse, me faisant me tordre de plaisir sous lui.

Son bassin collé au mien, je pouvais sentir son désir grandir à chaque minute, attisant le mien de façon plus que certaine.

A demi noyé dans les limbes du plaisir, j’entendis vaguement la sonnerie du téléphone retentir à mes oreilles. Face à l’insistance de la personne qui cherchait à nous joindre, je murmurais à Juha qui semblait ne pas s’en préoccuper le moins du monde :

- Tu… Tu devrais aller répondre…

- … rappèleront… Souffla-t-il en s’emparant de mes lèvres comme s’il souhaitait me faire taire.

- Non… Repris-je en mettant fin au baiser. C’est… C’est peu être important…

Juha émit un gémissement de frustration et soupirant pour la forme, il me vola un dernier baiser avant de m’abandonner. Alors qu’il quittait la cuisine, je me redressais, quelques peu gêné par la position indécente qui était la mienne. Plus frustré que jamais, je n’essayais même pas d’écouter la conversation de Juha.

Une petite minute, qui me parut interminable, plus tard, il était de retour. Face à sa mine renfrogniée, je lui demandais, tout de même inquiet :

- Qui c’était ?

Me lançant un regard assassin, il répondit :

- Un faux numéro…

Je restais un moment interdit puis face à son expression mi frustrée mi rageuse, j’éclatais de rire. Cependant, je me repris bien vite lorsque d’une voix glaciale, le visage à seulement quelques centimètres du mien, il déclara :

- “C’est peu être important”, hein ?

Un peu effrayé par son comportement et sa voix froide, je l’appelais :

- Euh… Juha ?

Un sourire en coin étirant ses lèvres, il me demanda en me plaquant de nouveau contre  la table avec une violence emprunte de douceur :

- Qu’y a-t-il ? Tu as peur ? Demanda-t-il visiblement amusé. Tu as peur ou tu me désires ? Tu trembles tellement…

Sa voix susurrée à mon oreille attisa mon désir déjà douloureux et l’emprisonnant de mes jambes, j’ondulais éhonteusement contre son intimité tendue sous son jean et entrant dans son jeu, je l’attrapais par les cheveux, prenant tout de même soin de ne pas lui faire mal et l’attirais contre moi :

- Cela répond t-il à ta question ?

A ces mots, je l’embrassais franchement, dévorant ses lèvres tandis que ma langue franchissait le barrage de ses dents. Après ce baiser qui nous laissa à bout de souffle, Juha humidifia rapidement ses doigts, visiblement à bout de patience et avec empressement mais non sans douceur, il entreprit de me préparer. Un gémissement de plaisir s’échappa de ma gorge alors que le premier doigt entrait en moi. Noyé dans le plaisir de sa main qui s’activait sur mon érection, je ne ressentis aucune douleur et très vite, un second doigt vint rejoindre le premier.

Comme pour le précédent, celui-ci ne fut presque pas douloureux. Cependant, je gémissais de douleur lorsqu’il entama un mouvement de ciseaux avec ses doigts. Très vite, je ne ressentis plus que le plaisir et galvanisé par la présence des doigts de Juha en moi, j’entamais un langoureux déhanchement, m’empalant de moi-même sur les doigts de mon amant. Celui-ci retint de justesse un cri de surprise et d’une voix rauque, il déclara :

- Gabriel… Je n’en peux plus… Je te veux…

Enivré par sa voix si sensuelle, et avide de le sentir se mouvoir en moi, je répondis à sa supplication, un sanglot de plaisir se brisant dans ma gorge :

- Viens… Juha, viens… Maintenant…

Répondant au quart de tour à mon injonction, il déboutonna son jean et le baissa en même temps que son boxer avant de se présenter à l’entrée de mon intimité. Un violent frisson de plaisir me parcourut l’échine lorsque je sentis son sexe se présenter entre mes fesses et me volant un baiser, Juha se pencha à mon oreille et d’une voix dans laquelle je décelais des remords, il murmura :

- Pardonne-moi…

Et avant que je n’ai le temps de réaliser le sens de ses mots, il s’enfonça vivement en moi, me pénétrant entièrement d’un brusque coup de rein. Je me cambrais violemment, un cri de douleur m’arrachant la gorge sous l’intrusion qui me donnait l’impression que mes entrailles se déchiraient. Des larmes coulèrent silencieusement  le long de mes joues tandis que les ongles plantés dans les épaules de Juha, je tentais de m’habituer à sa présence imposante en moi.

Aveuglé par la douleur c’est à peine si je me rendais compte des lèvres de mon amant qui parsemaient  mon visage de dizaines de baisers papillons, dans le but de me détourner de ma souffrance.

Dans un lent mouvement, il commença à se mouvoir en moi tout en me murmurant des mots doux et apaisants. Soudain, la douleur fit place à un plaisir insoupçonné lorsque, d’un mouvement plus puissant et plus profond, il toucha quelque chose en moi qui me vrilla les reins. Interprétant mon cri de surprise et de plaisir mêlés comme une demande à renouveler son action, Juha ne se fit pas prier et accéléra la cadence de ses va et vient.

Galvanisé par le plaisir dévastateur qui déferlait sur moi, je plantais violemment mes ongles dans les épaules de mon amant tandis qu’instinctivement, je l’emprisonnais entre mes jambes, par peur irrationnelle de le voir partir. Laissant libre court à la passion et à l’amour qui me consumaient bien trop lentement à mon goût, me faisant languir du moment de ma libération qui, paradoxalement, se rapprochait irrémédiablement alors que Juha me pénétrait avec toujours plus de fougue, je criais sans retenue aucune. Je criais à m’en briser la voix le plaisir que m’offrait Juha en me faisant sien, laissant en moi son sceau invisible mais pourtant aussi ardent qu’un fer chauffé à blanc.

Alors que j’étais sur le point de jouir, terrassé par cette petite mort, Juha cassa subitement tout mouvement et avec une lenteur infinie, il se retira de moi. Frustré au plus haut point, j’entrouvris les yeux que je n’avais pas eu conscience de fermer pour plonger dans une mer en furie. Si j’avais crains un quelconque regret de la part de Juha, cette pensée s’envola aussitôt lorsque je plongeais mon regard dans la profondeur de ses yeux noirs et brillant de désir. Quasiment couché sur moi, Juha me fixait de son regard perçant et pétillant de désir et d’autres sentiments plus flous que je n’aurais su décrire, un sourire narquois étirant ses lèvres.

Sous lui, je me tortillais désespérément en sanglotant de frustration tandis que je tentais par tous les moyens d’accéder à la jouissance que mon amant me refusait pour une raison que j’ignorais. Entre deux sanglots, je déclarais, la voix brisée :

- Juha… S’il te plait… Ne… Ne me laisse pas ainsi…

Se penchant vers moi, il murmura à mon oreille, un large sourire étirant ses lèvres :

- Dis le mot magique… Je ne te laisserais pas venir avant de l’avoir entendu… Tu sais que tu as une voix magnifique quand tu es sur le point de jouir ? Et la vue me plait tout autant…

Ponctuant ses mots d’une caresse intime des plus poussée qui m’arracha un cri de plaisir, il happa mes lèvres entrouvertes pour un baiser endiablé.

- Allez… Dis le moi… Susurra-t-il après avoir libéré mes lèvres.

- Je… Je t’en prie… Sanglotais-je après qu’un nouveau cri de plaisir m’ait arraché la gorge. Viens… Viens…

- Tss… Tsss… Pas avant que tu n’ai dit ce que je veux entendre, répondit-il d’une voix rendue étrangement rauque par le désir.

Un nouveau hoquet de sanglot déchira ma gorge alors que mon corps était prit de violents tremblements tandis que Juha me faisait entrapercevoir le paradis tout en m’empêchant de l’atteindre par je ne sais quel moyen.

- Allez, dis-le… Insista Juha avant de laisser sa langue lécher les larmes qui maculaient mes joues.

L’esprit trop embrumé pour réfléchir de façon cohérente, je gémissais une suite de mots inintelligibles, ne comprenant pas moi-même ce que je disais :

- Je… Juha… Je t’…

- Oui… Allez mon ange…Dis le…

- Je t’… T’aime Juha… J’ai envie… Amour… S’il te…

Je n’eu pas le temps de finir ma phrase qu’un cri de pur extase s’échappa de mes lèvres entrouvertes alors que d’un ample mouvement du bassin Juha me pénétrait de nouveau entièrement. En moi, il resta immobile l’espace d’un instant avant de reprendre un déhanchement déchainé. Submergé par le plaisir qui embrasait mon corps tout entier, j’atteignis enfin la libération tant attendue en sentant Juha se répandre en moi après un ultime coup de rein plus profond et plus puissant que les précédents. Entendre mon prénom gémit de la façon la plus érotique qui soit dans la bouche de l’homme que j’aimais acheva mes dernières résistances et je me libérais à mon tour en criant le prénom de mon amant.

Haletant, le corps recouvert d’une fine pellicule de sueur, j’ouvris les bras pour accueillir Juha qui, dans le même état que moi, épuisé mais comblé, se laissa aller contre moi et enfoui son visage dans mon cou. Dans un geste à demi conscient, je laissais mes doigts jouer avec les petits cheveux de la nuque de Juha qui m’embrassait le cou du bout des lèvres. Dans un souffle, il murmura au creux de mon oreille, son souffle chaud me faisant frissonner :

- J’aime quand tu m’appelles avec des petits mots doux comme tu l’as fait tout à l’heure…

- Ouais ben n’y prend pas trop goût non plus, marmonnais-je, vexé que Juha se moque ainsi de moi.

- … Ce petit côté fleur bleue, ça me donne envie de te faire l’amour encore et encore… Poursuivit-il sans tenir compte de ma remarque.

A ces mots, je sentis mes joues s’enflammer et prendre une belle teinte carmine. Tentant de masquer mon trouble, je posais mes mains sur les épaules de Juha et faisant mine de le repousser, je marmonnais :

- T’es lourd…

Sans tenir compte de ma remarque, une fois de plus, Juha reprit, une pointe d’amusement dans la voix :

- On est pas bien là, toi et moi ?

Exaspéré face à tant d’indifférence, ne prenant même pas la peine de faire attention à l’endroit où nous nous trouvions, je déclarais d’une voix blasée mais ne pouvant néanmoins pas cacher mon amusement :

- Tu es d’un romantisme… Je pense qu’il y a quand même mieux qu’une table de cuisine pour ce genre… D’activités, non ?

Juha se redressa sur ses coudes et plantant son regard dans le mien, un sourire vicieux étirant ses lèvres, il déclara :

- Oh mais on peut arranger ça tu sais… Il nous reste la salle de bain, la voiture, le…

- Stop ! M’exclamais-je, m’étonnant toujours de cette face cachée de mon amant.

Puis, je le repoussais pour de bon cette fois avant de reprendre :

- Je vais prendre ma douche…

Face au regard lubrique que m’adressait Juha à cette phrase, je crus bon d’ajouter :

- Seul !!

Sans laisser à Juha le temps de répondre, je l’embrassais furtivement avant de m’éclipser. Une vingtaine de minutes plus tard, j’étais lavé et habillé de propre. Sortant de la salle de bain, je fus surpris de trouver Juha, torse nu, assis sur le canapé, l’air pensif. M’approchant de lui par derrière, je me penchais vers lui alors qu’il levait les yeux vers moi. Une main posée sur sa joue rugueuse, je demandais, inquiet :

- Tout va bien ?

- Oui, ne t’inquiète pas…

A moitié rassuré, je me penchais vers lui afin de capturer ses lèvres pour un baiser furtif et lui offrant un sourire tendre, je soufflais, tout contre ses lèvres :

- Allez, va te laver… Et rases-toi… J’ai l’impression d’embrasser Philippe…

Je mimais une expression dégoûtée qui fit rire Juha et heureux, je m’emparais de nouveau de ses lèvres pour un baiser plus prononcé que le précédent. Ce ne fut qu’une fois rassasié de ses lèvres que je me redressais, je laissant ainsi aller se doucher. Alors que Juha s’enfermait à son tour dans la salle de bain, j’entrepris de vider le sac que j’avais préparé hier soir…

 A suivre…

Cet article a été publié le Mercredi 27 février 2013 à 21:53 et est classé dans Beyond the invisible. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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