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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 44

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 44 écrit par Lybertys

Tout de même prit de cours par cette déclaration, Daevlyn ne répondit  rien, se contentant de le rassurer par sa présence. Et puis que lui dire en cet instant ? Les seules choses qu’il aurait pu lui dire ne l’auraient pas aidé à aller mieux, et n’auraient rien changé au fait qu’il allait s’en aller. La seule chose qu’il pouvait faire était d’être là, à ses côtés et de profiter de sa présence comme si c’était la dernière fois qu’il le tenait dans ses bras. Il restèrent un long moment ainsi, Raphaël bercé par Daevlyn qui le consolait comme une mère le ferait avec son enfant.

La séparation n’était vraiment pas une chose que Daevlyn avait envisagé dans l’immédiat, et il était encore sous le choc.

Et pourtant, dans deux jours Raphaël s’en irait pendant une semaine toute entière. Comment allait-il faire ? Tout cela était si soudain que tout prenait un sens irréel. Daevlyn avait l’impression de ne pas être dans la réalité, de vivre un rêve, ou plutôt un cauchemar. Comme prisonnier d’une chimère de l’imagination, il était prit par un vertige plus que puissant.

Gardant Raphaël dans ses bras, il alla s’asseoir sur le lit, ne parvenant plus à se maintenir sur ses jambes. Il avait besoin de se poser pour réaliser. Il ne savait même plus quoi dire ni que faire. Il était comme soufflé par cette nouvelle. Il avait beau faire tous les plus beaux efforts du monde, l’information ne passait pas. La tête de Raphaël était toujours enfouie dans son cou, et ses mains crispées sur sa chemise ne se desserraient pas de leur prise comme s’il craignait un rejet de la part de la part de l’adulte.

Mais Daevlyn avait envie de tout sauf de le repousser. Possessivement, il le tenait dans ses bras et aurait souhaité ne jamais le lâcher, que cette étreinte dure éternellement et qu’à vie ils restent ainsi.

Au bout d’un temps, Raphaël finit par s’endormir dans les bras de l’adulte, comme souvent cela lui arrivait. Daevlyn le regarda un long moment, mi-attendri, mi-inquiet avant de consentir à l’allonger délicatement sur son lit afin de ne pas le réveiller et de prendre place à ses côtés, serrant tendrement le petit corps de Raphaël contre lui, une de ses mains

perdues dans la longue chevelure ébène de son amant. Avant de penser à lui, il devait penser à la double épreuve qu’allait devoir vivre Raphaël : leur séparation, et la semaine avec cette femme qui déjà sans même l’avoir vue, paraissait antipathique à l’adulte.

Ce n’est qu’après de longues heures que Daevlyn parvint enfin à s’endormir, cessant de se demander comment agir demain pour leur vrai dernière journée ensemble.

Il se réveilla avant Raphaël, et malgré le peu d’heure de sommeil, il ne se sentait aucunement fatigué. Au contraire, l’envie de passer une dernière superbe journée avec son amant, lui donnait de nouvelles forces. Raphaël  ne tarda pas à se réveiller à son tour, plongeant son regard dans les émeraudes souriantes de l’adulte. Chaque jour, il voulait se lever avec cette vision, chaque première minute de la matinée, il voulait les passer avec Raphaël. A jamais, il voulait être à ses côtés.

Un éclair de malice illuminait les iris vertes de Daevlyn qui lui murmura tendrement :

- Bonjour mon Ange ! Bien dormis ?

Raphaël lui rendit son sourire et hocha de la tête avant de répondre d’une petite voix encore pleine de sommeil :

- Bonjour Daevlyn.

Toujours allongé, Raphaël se redressa sur ses coudes et déposa furtivement ses lèvres sur celles de son amant. Daevlyn appréciait cette initiative de la part de l’adolescent, c’est pourquoi il ne le fit pas attendre davantage et approfondit de lui-même leur premier baiser de la journée. Rien qu’à la pensée de ne pas connaître ce plaisir pendant toute une semaine, Daevlyn sentit son cœur se serrer. Cependant, il n’en laissa rien paraître. A aucun instant Raphaël, ne devait s’apercevoir du profond trouble qui l’habitait.

Après leur échange passionné, Raphaël se recoucha, sous le regard amusé de Daevlyn qui, à la vue de l’heure encore bien matinale, ne pressa pas son amant et prit place à ses côtés, l’attirant dans ses bras. Profiter de tous ces petits moments, les graver dans sa mémoire et les ressortir pendant ces sept longues journées d’absence : voilà ce qu’il ferait.

Daevlyn roula sur le dos et attira Raphaël à lui, de façon à ce que l’adolescent se retrouva allongé sur lui. Tout comme Raphaël, Daevlyn ferma les yeux, se lançant aller aux sensations du moment, profitant de la proximité de son amant et ce que sa simple présence lui apportait. Soudain, d’un murmure, Raphaël brisa le silence apaisant qui s’était installé entre eux :

- Daevlyn…

- Hum hum…

- On va faire quoi aujourd’hui ?

Après quelques secondes de silence, pendant lesquelles Daevlyn réfléchit rapidement au programme de la journée, l’adulte finit par répondre :

- Et bien, pour ce matin, je te propose de sortir Amaranth du box, afin de commencer à lui apprendre à être mené en main. Et puis pour cet après-midi, on peut très bien seller Diamond Dust et Waterfalls et partir en balade.

Raphaël releva la tête et plongea ses yeux dans ceux de son amant, déclarant joyeusement :

- D’accord !

Puis, il embrassa furtivement Daevlyn et s’assit sur son ventre, tandis que l’adulte le regardait, une lueur d’amusement pétillant dans ses yeux. Avant que Raphaël n’ait comprit l’intention de son moniteur, ses mains parcouraient déjà son corps à la recherche de zones sensibles, et Raphaël explosa de rire quand les doigts de l’adulte glissèrent lentement le long de ses côtes. D’un habile coup de rein, Daevlyn inversa leur position et se retrouva sur l’adolescent, le clouant au lit par le poids de son corps. Bien que surprit de l’attitude de son moniteur, Raphaël ne dit rien et se laissa prendre au jeu. Très vite, leur éclats de rires retentirent dans la chambre de l’adulte, détendant l’ambiance lourde qui pesait toujours un peu au-dessus des deux hommes.

Quand la bataille de chatouilles prit fin, Daevlyn vola un dernier baiser à son jeune amant alors que celui-ci s’apprêtait à regagner sa chambre.

Comme chaque matin, ils se préparèrent à la hâte et se rejoignirent devant la porte de leur chambre, afin se de rendre ensemble au réfectoire.

Daevlyn ne tarda pas trop durant son petit déjeuner, évitant toute tentative de dialogue de la part de la directrice. Aujourd’hui, il voulait avant tout passer du temps avec Raphaël, et ne comptait pas s’embêter avec cette bonne femme.

Il rejoignit Raphaël directement dans les écuries. L’adolescent lui adressa un sourire radieux auquel Daevlyn répondit pour son plus grand plaisir. Il l’aimait tellement que toutes ses pensées étaient constamment focalisées sur lui.

La matinée se passa comme ils l’avaient prévue, dans la joie et la bonne humeur, agrémenté du rire cristallin et si rare de l’adolescent, ravissant le cœur de l’adulte. Ils sortirent le poulain, Daevlyn constatant à chaque instant les progrès de son jeune amant. A son arrivée ici, jamais il n’aurait pensé le voir ainsi à ce jour.

Le repas du midi, coupure de leur instant partagé, sembla rappeler à tout deux que les heures passées ensemble était comptées. L’entrain que Raphaël avait pu avoir le matin, semblait s’être un peu altéré. Voir Raphaël dans cet état faisait mal à l’adulte. Son regard ne pouvait cacher la tristesse qui habitait l’adolescent.

Pas vraiment attentif à ce qu’il faisait, Raphaël ne remarqua pas le regard inquiet et triste que lui lançait Daevlyn. Certes l’adulte se doutait parfaitement de la raison du malaise de Raphaël, mais le voir dans cet état lui faisait mal. Il aurait souhaité que Raphaël profite au maximum de la dernière journée qu’ils pouvaient passer ensemble avant d’être séparé pour une longue semaine. Cependant, il ne fit aucun commentaire, ne souhaitant pas envenimer la situation plus qu’elle ne l’était déjà. Et puis qu’aurait-il peu lui dire ? Comment rassurer quelqu’un qui a la même peur que nous ?

La seule chose qu’il pouvait faire était de lui montrer qu’il était là, et que pour l’instant, il pouvait encore profiter l’un de l’autre. Il s’approcha alors de Raphaël et le prit dans ses bras, arrachant à l’adolescent un hoquet de surprise qui se transforma en soupir de soulagement lorsqu’il reconnut Daevlyn. Sans un mot, l’adolescent se laissa aller à cette étreinte rassurante et bienveillante. Daevlyn avait été depuis toujours, attentif au moindre malaise de l’adolescent. Il souhaitait être toujours là pour lui, tout comme il avait toujours était là pour lui. Daevlyn l’embrassa tendrement sur les cheveux en lui murmurant des paroles douces, et après une ultime étreinte, ils achevèrent de seller leur monture.

Durant une semaine… Durant une semaine, ces petits instants de tendresse ne pourrait plus être. Qui était cette femme et que leur voulait-elle ? N’avaient-ils pas assez de problème ici pour qu’ils viennent de l’extérieur ?

Daevlyn choisit spécialement les plus beaux endroits de la région qu’il était possible de lui montrer. Un sentiment étrange était en train de le prendre. Il avait soudain peur, peur que Raphaël partent et ne revienne jamais. Pas parce qu’on l’empêchait de revenir, mais parce qu’il n’aurait plus envie de revenir dans cet endroit avec tous les problèmes qui l’accompagnait. Une peur sourde de l’abandon le prenait en bas du ventre, le faisant se sentir mal à l’aise. Il souhaitait implicitement, en plus de faire plaisir à Raphaël de lui donner envie de rester ici avec lui.

Daevlyn se sentait soudain ridicule, celui qui devait le plus appréhender la chose était bien évidemment son amant. Mais comment s’empêcher de ressentir une chose qui nous prenait aux tripes ?

Ils rentrèrent au ranch en fin d’après-midi, après plusieurs heures de promenade. Lorsqu’il descendit de cheval, Raphaël avait du mal à marcher tellement ses cuisses étaient courbaturées. Les deux amants se regardèrent, et ils éclatèrent de rire.

Après avoir ramené les chevaux au pré et nourrit Amaranth, Daevlyn laissa quartier libre à Raphaël et en profita pour aller prendre une douche. Quand il fut l’heure de manger, Daevlyn alla chercher son jeune amant pour qu’ils se rendent, comme à leur habitude, ensemble au réfectoire. Cependant, contrairement aux autres fois, Daevlyn ne quitta pas Raphaël à l’entrée du réfectoire et alla s’installer avec lui à sa table, sous le regard haineux et scandalisé de la directrice. Daevlyn comptait que cette journée soit parfaite, et n’aurait pas supporté d’être séparé de Raphaël le temps d’un repas. Il voulait être à lui comme Raphaël était sien.

Tout comme la directrice, Raphaël lui dressa un regard empli d’étonnement, mais très vite, la surprise fit place à la joie et un sourire de remerciement s’esquissa sur ses lèvres fines, un sourire qui fit presque perdre raison à Daevlyn. S’il ne se maîtrisait pas fortement, il se serait jeté sur lui et aurait ravit ses lèvres d’un baiser passionné. Ils mangèrent en silence, apprécient simplement la présence de l’autre.

A la fin du repas, ils allaient quitter ensemble le réfectoire, lorsque la voix de la directrice retentie dans leur dos :

- Daevlyn venez par-là !

Raphaël et Daevlyn se retournèrent en même temps et l’adolescent adressa un regard à l’adulte qui signifiait clairement “je t’attends dans ma chambre”, avant de quitter la cantine. Daevlyn aurait donné beaucoup pour pouvoir le suivre et ne pas avoir à parler à cette femme qu’il supportait de moins en moins. A peine fut-il arrivé à sa hauteur qu’elle l’attaqua déjà :

- Je peux savoir ce qui vous a donné le droit de défier mon autorité ?

- L’envie de profiter de l’adolescent dont je dois m’occuper et qui s’en va demain, mais surtout la non envie d’avoir à supporter une fois de plus des remarques suspicieuses de votre part, qui son contre le droit que vous offre votre place et votre autorité. Maintenant, si vous le voulez bien madame, je suis épuisé et j’aimerai regagner ma chambre afin de me reposer. Bonne soirée.

Daevlyn lui tourna les talon sur ces dernières paroles. Il savait qu’il payerait cette insolence dans la semaine, mais il n’avait la chance d’être avec Raphaël que ce soir-là, leur dernier soir… Rien que le fait d’avoir dû lui faire face l’avait énervé.

D’un pas pressé, il se rendit jusqu’à la chambre de Raphaël, où il savait le retrouver.  A peine fut-il devant la porte qu’il n’eut pas le temps de frapper car celle-ci s’était déjà ouverte, dévoilant un adolescent inquiet. Sans poser de questions, Raphaël ne dit rien, se contentant d’accueillir son amant avant de refermer la porte derrière lui. Là, il se retourna et il demanda timidement :

- Est… Est-ce que ça va ?

Daevlyn encore perdu dans ses pensées et surprit de la question de l’adolescent, afficha alors un sourire rassurant et déclara d’un ton tranquille :

- Oui, excuses moi ! Tout va bien, ne t’inquiètes pas.

Il ne voulait pas épiloguer la dessus, ne voulant pas gâcher leur soirée. Raphaël apparemment satisfait de cette réponse, lui rendit son sourire, et n’insista pas plus. Mais son sourire s’effaça soudain et d’une voix qui cachait mal son appréhension, il déclara :
- Daevlyn je… En fait, je voulais te dire que… tu sais pour ce que je t’ai dit l’autre jour… et bien je… je voudrais m’excuser, mais aussi te dire les raisons qui m’ont amené à dire cela… je… Tu sais, j’ai beaucoup repensé à ce que tu m’as dit quand tu as dis à Asiel que tu l’aimais et je réalise que j’ai agit par pure jalousie… Je.. Quand tu disais “Je t’aime Asiel, j’avais l’impression d’être relégué au second plan, que tu préférais cette partie de ma personnalité à celle que Raphaël représente. Je sais que, pour toi, ça doit pas être évident d’être avec quelqu’un comme moi… Je… Je n’ai pas de forte personnalité et je ne sais rien faire de bien… j’ai l’impression d’être un poids pour toi et je veux pas… C’est pour ça que si tu me le demandes, je laisserais ma place à Asiel comme ça tu…

Raphaël ne put jamais terminer sa phrase. Une main s’était collée contre sa bouche, l’empêchant de parler davantage.

- Tu dis n’importe quoi mon Ange ! Plus jamais je ne veux entendre de telles stupidités sortir de ta bouche ! Murmura Daevlyn tendrement. Alors si ce que tu as encore à dire est similaire à tes précédentes paroles, s’il te plait, tais-toi ! Dans le cas contraire, je t’écoute !

- Je… Pardon, excuses moi… je voulais pas te mettre en colère… Je suis un incapable… Je ne sais que t’énerver… Je suis désolée Daevlyn, sanglota l’adolescent alors que l’adulte le prenait dans ses bras.

- Chuuut… tu ne dis que des bêtises… Je ne suis pas en colère contre toi mon Ange, tu peux parler sans crainte… Tu as encore quelque chose à me dire ?

Raphaël hocha timidement la tête avant de reprendre d’une petite voix :

- Je… Tu sais pour hier, je… je suis désolé de t’avoir suivit je… Tu sais, quand tu m’as repoussé après m’avoir embrassé… j’ai eu mal, je… je voulais me faire pardonner de mon attitude blessante envers toi et tu m’as rejeté… je n’ai pas compris pourquoi… ça m’a blessé… mais maintenant tu es là, alors je suis bien.
Plus que jamais, Daevlyn était touché par les paroles de l’adolescent. Rarement il s’était sentit aussi ému.

- Je te remercie de t’être ainsi confié Raphaël, cela me touche beaucoup. Et si tu le permets, laisse-moi aussi te faire-part d’une chose que j’ai remarquée.

A ses mots, l’adolescent se tendit de manière imperceptible qui ne passa pas pour autant inaperçue pour Daevlyn, qui raffermit sa prise autour de son amant, le rassurant sur ce qui allait suivre. Raphaël se détendit en sentant les bras de Daevlyn autour de lui, et écouta ce que l’adulte avait à lui dire :

- Tu sais Raphaël, il y à quelque chose que j’ai remarqué depuis quelques temps. N’as-tu pas remarqué l’assurance que tu prends lorsque tu es en colère contre moi ? Cela en est très troublant, car j’ai parfois l’impression à avoir affaire à Asiel. Sais-tu ce que cela signifie ? Je ne suis pas un expert en comportement humain, mais j’ai l’impression qu’Asiel et toi êtes de plus en plus soudés. Sa personnalité ressort en toi, comme la tienne déteint sur lui. Alors que tu gagnes en assurance, lui gagne en fragilité. La coupure qui s’est crée entre vous est entrain de disparaître Raphaël.

Daevlyn se tut, laissant l’adolescent méditer sur ses dernières paroles.
Un long silence s’installa entre eux, mais ce n’était pas un silence gêné, non, c’était un de ses silences qu’ils appréciaient tous deux, un silence apaisant. Daevlyn avait pu lui dire tout ce qu’il souhaitait. Avant leur séparation, ils s’étaient enfin mutuellement pardonnés et comprit. Au bout de quelques minutes, Daevlyn déposa un baiser papillon dans le cou de l’adolescent et lui murmura à l’oreille :

- Ce n’est pas tout n’est ce pas ? Voudrais-tu encore me faire par de quelque chose qui te tracasse ?

A ses mots, l’adolescent se crispa et s’arracha à l’étreinte de Daevlyn. Il lui tourna le dos et s’éloigna de quelques pas. Dans la plus totale incompréhension Daevlyn ne pu qu’observer un tel comportement. Dans la pièce, seuls les reniflements discrets de l’adolescent brisaient le silence. Lorsque Daevlyn comprit que Raphaël pleurait, il s’approcha de lui, et passant un bras sur sa poitrine et l’autre sur ses hanches, il l’attira à lui, collant son dos contre son torse. Lâchant la taille de l’adolescent, il dégagea les cheveux de son cou, les faisant passer sur une épaule, et reposa sa main à sa place initiale. Raphaël n’avait toujours pas bougé. Inquiet et gêné d’avoir posé une question qui le mettait dans un tel état, Daevlyn posa son menton sur l’épaule de son amant, sans cesser de le serrer fortement dans ses bras. Ses lèvres se posèrent dans son cou, et avec tendresse, elles parcoururent la peau délicate de l’adolescent qui pencha la tête sur le côté, de façon à laisser à l’adulte un plus grand champ d’action. A cet instant, Raphaël sembla sentir qu’il avait perdu et rendit les armes. Ses sanglots retentirent de nouveau, et c’est d’une voix brisée par les larmes qu’il déclara :

- Je… Je ne veux pas partir Daevlyn… Je ne veux pas… je ne veux pas te quitter… Je t’aime Daevlyn… Je t’aime tellement…

A l’entente des derniers mots de l’adolescent, Daevlyn resserra sa prise autour de lui, se collant un peu plus contre son dos dans une étreinte possessive. S’il savait, s’il savait comme il n’avait pas envie de le laisser partir. Tout cela ne faisait que lui rappeler le futur plus lointain : que feraient-ils quand l’adolescent s’en irait pour de bon ?
Le cœur battant bruyamment, Raphaël s’abandonnait avec plaisir aux caresses de son amant. “Je t’aime “… il ne se lassait pas d’entendre de telles paroles. Très vite, sa langue s’ajouta à ses lèvres, laissant des traînées de lave sur son passage. A ses caresses buccales, vinrent s’ajouter les caresses manuelles. Les mains de Daevlyn se faufilèrent sous son t-shirt, lui procurant des sensations toutes plus agréables les unes que les autres.

Son désir pour lui, insatiable était venu tout naturellement, sans vraiment que tout s’en rende compte ou le sente arrivé. Galvanisé par le contact des mains de Daevlyn glissant sensuellement sur sa peau, Raphaël laissa s’échapper un soupir de contentement qui ne fit qu’exciter un peu plus l’adulte. Leur envie commune de ne faire plus qu’un, de coller leur corps l’un contre l’autre jusqu’à l’union totale était à son comble. Sentir la peau nue si douce de l’adolescent tout contre lui était propice à l’extase la plus totale.

Une des mains de Raphaël alla se perdre dans la tignasse de l’adulte, l’encourageant par ce simple geste à poursuivre dans cette voie. Ce simple contact, cette envie de ne faire qu’un se reflétant dans les yeux de l’autre. Le contact du corps chaud de l’autre, tout cela lui avait tellement manqué… Daevlyn parcourait la peau nue de l’adolescent, heureux d’avoir de nouveau le privilège de le faire, heureux de retrouver pleinement son amant. Le retrouver pour mieux le quitter de nouveau, car en effet, ils allaient d’ici peu devoir se séparer. Évidemment, ils se retrouveraient très vite mais tellement longtemps pour tous deux

Daevlyn parcourait éhonteusement le torse de Raphaël, savourant le plaisir de ressentir ses tétons se durcir par le plaisir sous ses mains habiles. A cet instant, sous le regard de Raphaël, il se sentait profondément aimé. Rare étaient ceux qui pouvaient trouver une personne faisant profondément écho à l’amour que l’on éprouvait pour celle-ci. Lui semblait pouvoir s’en vanter. Raphaël semblait éprouvait pour lui un amour sans fin, reflet de l’amour infini que Daevlyn lui portait. Daevlyn vit alors Raphaël tourner la tête, réclament la bouche de son amant, ce qui eut pour effet de faire sourire l’adulte. Raphaël avait un côté tellement attendrissant, se mêlant à une sensualité déroutante qui faisait perdre la tête à l’adulte.

Daevlyn ne mit pas bien longtemps à céder à la requête de l’adolescent. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de voir Raphaël dans cet état. Il happa ses lèvres, l’entraînant dans un baiser fougueux et passionné, témoins de la passion qui leur vrillait à présent les reins. Leur langues se mêlaient en un baiser ardent tandis que les mains de Daevlyn parcouraient le torse de l’adolescent, ne se lassant pas de ces caresses.

Sans crier gare, une des mains de Daevlyn, plus audacieuse que sa jumelle, se posa sur l’intimité de l’adolescent qu’elle caressa sans pudeur aucune, faisant tressaillir Raphaël à ce contact. Tout son corps de cambra violemment, et ses fesses vinrent se frotter contre le bassin de l’adulte, y rencontrant un signe évident de son désir naissant. Daevlyn ne pouvait toujours que constater avec joie la désinibition de son amant, qui faisait un grand pas chaque fois. Un gémissement s’échappa des lèvres entrouvertes du jeune garçon et vint ravir les oreilles de Daevlyn.

Ne tenant plus, Daevlyn déboutonna les boutons de son jean et s’infiltra à l’intérieur de celui-ci, le caressant à travers son boxer. A ce contact, Raphaël se tendit à l’extrême, retenant à grand peine un gémissement de plaisir, flattant un peu plus son amant, fier du plaisir qu’il allait lui procurer. Raphaël commença à onduler du bassin, se frottant contre l’aine de son amant qui devenait de plus en plus tendu. Au contact des fesses de Raphaël sur son intimité, Daevlyn émit un gémissement de plaisir qui enivra l’adolescent. Raphaël était de plus en plus doué pour exciter Daevlyn et celui-ci avait de plus en plus de mal à garder sa raison et à ne pas sombrer dans les méandres de la folie passionnelle et pulsionnelle.

Daevlyn mit alors toute son attention, toute son âme dans ce qu’il faisait à Raphaël, voulant lui offrir plus de plaisir qu’il n’en ressentait lui-même. Il voulait, bien que les circonstances ne le lui permettent pas, l’entendre crier de plaisir et hurler son nom. Galvanisé par les caresses intimes que lui procurait son amant, Raphaël s’abandonnait entièrement dans les bras de son moniteur, celui-ci toujours autant touché de cette parfaite confiance qu’il avait en lui. Au souvenir de ce qu’il avait vécu, Daevlyn avait parfaitement conscience de ce qui lui offrait Raphaël à chaque fois, tout en sachant que celui-ci prenait maintenant tout autant de plaisir que lui.

Galvanisé par les caresses intimes que lui procurait son amant, Raphaël s’abandonnait entier dans les bras de Daevlyn, cependant, il voulait autre chose, il voulait plus… Il voulait, à son tour, pouvoir parcourir la peau de son moniteur, il voulait lui offrir du plaisir comme le lui faisait.

Brusquement, Raphaël se retourna, sous le regard étonné de Daevlyn et s’empara avidement de ses lèvres.

Daevlyn avait presque l’impression que Raphaël avait la même envie que lui, l’envie de faire un toujours plus pressante. Raphaël posa ses mains sur le torse de Daevlyn et avec une légère hésitation innocente, du bout des doigts, il entreprit de déboutonner sa chemise. Daevlyn ne put que poser son regard sur lui,  et vit Raphaël en rougir. Il retira ses mains, mais Daevlyn les rattrapa et les reposa tendrement à leur place initiale, tout en lui adressant un sourire rassurant et encourageant, ne voulant surtout pas qu’il s’interrompe. Semblant être rassuré par les baisers que Daevlyn s’amusait à déposer dans son cou, Raphaël reprit, au plus grand plaisir de l’adulte, là où il s’était arrêté et termina de déboutonner la chemise de Daevlyn. Timidement, et non sans rougir davantage, il la fit glisser sur les épaules de son amant et elle tomba sur le sol aussi ignorée qu’un vulgaire morceau de tissu.

Après un long moment ou Raphaël ne le quitta pas des yeux, l’adolescent déposa ses lèvres sur son torse, tandis que ses mains partaient à la découverte de son dos. Daevlyn tressaillit à ce contact, laissant échapper un gémissement non contenu, souhaitant le rassurer sous cette initiative qui le ravissait plus que jamais. Apparemment, ceci marcha, car Raphaël poursuivit dans sa lancée. Ses doigts glissaient sensuellement le long de son dos, explorant sans aucune pudeur son corps à la rechercher des zones sensibles. La bouche de l’adolescent s’attardait sur les moindres parcelles de peau encore vierges de l’adulte, passant et repassant à chaque frémissement.

Malgré les hésitations de l’adolescent et son flagrant manque d’expérience, Daevlyn était loin de rester insensible à ses caresses, et était au contraire transporté dans un ailleurs frôlant l’extase de plus que très prêt. Il prenait beaucoup de plaisir, et tentait de le prouver au mieux à l’adolescent, et il en ressentait plus qu’il n’aurait pu l’espérer.

Raphaël semblait plus qu’hésitant et son appréhension était loin d’être invisible. Et pourtant, s’il savait, s’il savait tout le bien qu’il lui procurait. Il savait parfaitement qu’à chaque fois ce genre d’acte était une épreuve pour l’adolescent et était heureux que celui prennent de plus en plus de plaisir à chaque fois et gagne en confiance en lui même et en Daevlyn. Jamais il ne lui en voudrait pour cela, et au contraire, il lui était tellement reconnaissant. Sentant le trouble et l’hésitation de l’adolescent augmenter, il lui releva le menton et l’embrassa avec toute la tendresse et la douceur dont il était capable, faisant passer à travers ce baiser, tout l’amour qu’il ressentait pour son jeune amant. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, celles de Daevlyn dévièrent dans son cou qu’il lécha longuement, avant de remonter vers son oreille et de lui murmurer afin de le rassurer :

- Tout ce que tu feras sera parfait Raphaël… Ne cherche pas à brûler les étapes… Je suis parfaitement conscient des efforts que tu as fourni jusqu’à maintenant et je t’en remercie. Rien n’aurait pu me faire plus plaisir…  Mais ne te force pas à faire quelque chose que tu ne veux pas juste pour me faire plaisir… Te voir prendre du plaisir sous mes caresses me suffit amplement… Je t’aime Raphaël, n’en doute jamais…

Ses paroles semblèrent toucher très profondément le coeur de l’adolescent et atteindre le but espéré.

Il répondit à l’adulte, enfouissant son visage dans le cou de Daevlyn, semblant vouloir cacher sa honte et le rouge de ses joues :

- J’aimerais tellement faire plus Daevlyn… mais je… je peux pas, je n’y arrive pas… je te jure que je fais mon maximum… j’aimerais te donner du plaisir comme tu le fais pour moi… Je t’aime Daevlyn, je veux être à toi..

Pour toute réponse, Daevlyn s’empara de nouveau de ses lèvres, l’embrassant avec fougue, faisant passer tout son amour et son désir dans ce simple geste. Ces simples paroles l’avaient rendu fou, fou de lui. Il s’écarta lentement de Raphaël sans le quitter des yeux, posant ses mains sur le bas de son t-shirt. Il finit par le faire

passer par dessus sa tête, tout en parsemant sa peau laiteuse de baisers papillons. Une fois le vêtement enlevé, il le jeta négligemment sur le sol, reportant toute son attention sur le corps à demi nu qui s’offrait à sa vue pour son plus grand plaisir. Tout entre eux était maintenant pardonné et enfin, ils allaient pouvoir profiter l’un de l’autre avant leur séparation.

Daevlyn décida de ne plus penser à cela et de profiter de ce moment présent. Le futur appartenant au futur, il ne souhaitait pas que celui vienne empiéter sur le présent.

Libéré de tout cela, et vivant dès lors pleinement le moment, ses lèvres repartirent à la découverte de ce corps qui lui avait tant manqué, tandis que Raphaël gémissait de plaisir sous l’attention toute particulière de son moniteur. Au plus grand plaisir de son moniteur, Raphaël reprit ses caresses enivrant son moniteur d’un double plaisir. Les mains de son amant naviguaient de son dos à son torse dans pudeur aucune, toute honte semblant s’être évaporée. Daevlyn avait l’impression d’enflammer un brasier ardent dans le corps de son amant dont le désir ne cessait d’augmenter dans ses yeux.

Dans la pièce, seuls résonnaient leur respiration saccadées par le plaisir, entrecoupées de gémissement tous plus sensuels et érotiques les uns que les autres. La langue de Daevlyn dans le cou de l’adolescent lui faisait voir des merveilles et Raphaël avait de plus en plus de mal à contenir ses soupirs de bien être. N’y tenant plus, et sentant qu’il était temps de passer à une autre étape, Daevlyn descendit sa mains vers son intimité et commencer à défaire un à un les boutons de son jean.

Avec une lenteur toute calculée, Daevlyn déshabilla Raphaël à l’aide de ses doigts experts, faisant d’une pierre deux coups en lui retirant à la fois son jean et son boxer. Raphaël se retrouva entièrement nu et exposé au regard empli de convoitise de son moniteur qui stoppa toutes actions afin de l’observer à sa guise. Chaque partie du corps de Raphaël exposé à la vue de l’adulte était soigneusement admirée, Daevlyn ne se gênant pas pour savourer la beauté de son amant qui était plus que parfaite à ses yeux. Son regard à la fois intense et impudique eut pour effet de faire rougir Raphaël. En effet il avait dû lire dans les yeux de son moniteur, son regard plus que dévorant et la lueur de désir qui illuminait ses iris couleur pierre précieuse. Oh oui, il le désirait, il le désirait plus que tout. Raphaël semblait gagné par la même passion étouffante, car il glissa ses mains le long du dos dénudé de son amant, avant de les glisser sous son jean, caressant ses fesses fermes à travers son boxer. Tout aussi surpris que Raphaël de l’audace qui le gagnait de seconde en seconde, aucun des deux ne fit de commentaire et Raphaël ne retira pas ses mains au plus grand plaisir de l’adulte qui commençait déjà à se tendre sous les caresses, se rapprochant encore un peu plus près de l’adolescent, l’être avec qui il partageait plus qu’avec tout autre. Voulant le remercier pour faire tant d’efforts et jugeant qu’il en avait déjà fait beaucoup jusqu’à maintenant, Daevlyn tomba à genoux et enfoui son visage dans le ventre de son amant, lui procurant mille sensations de bien être. Très vite, son attention fut attirée par un endroit de l’anatomie du jeune garçon située un peu plus en aval, et lorsqu’il lui procura une caresses des plus intimes, il fut heureux d’entendre le gémissement que l’adolescent n’avait su réprimer, et sentir tout son corps s’arquer violemment et frissonner de plaisir.

Cependant, Daevlyn n’alla pas plus loin. Lentement, il se releva non sans cesser de goûter la peau satinée de son amant et sans brutalité aucune, il poussa Raphaël et le fit s’allonger sur le lit. Avec une lenteur exagérée, il remonta jusqu’au visage de son jeune amant et lui happa tendrement les lèvres, en un baiser empli d’amour, de tendresse et de désir. Leur langues se mêlaient en un ballet des plus érotiques et leurs mains caressaient sans pudeur le corps de l’autre, dans une envie toujours plus intense de conduire l’autre dans les limbes du plaisir, aux portes de la jouissance.

Après un long et langoureux baiser, Daevlyn détacha à contrecœur ses lèvres de celles si attrayantes de l’adolescent et repris son exploration de son cou et de son corps. Il avait l’impression de faire découvrir à chaque fois un peu plus l’intensité des plaisirs charnels, plaisirs que Daevlyn faisait éclore en l’adolescent à chaque attouchement savamment exercé. Il avait l’impression d’emmener Raphaël loin d’ici et de lui faire oublier ses larmes et son départ ne serait-ce qu’un instant. Les mains de son jeune amant se perdirent dans les cheveux en bataille de son amant, qu’il se mit à caresser au même rythme que Daevlyn embrassait son torse, lui caressant la nuque d’une main et les cheveux de l’autre. Les cicatrices de son jeune amant n’avait plus lieu d’être et tout deux les avait maintenant parfaitement oubliées. Son corps mutilé n’était plus à l’instant pour Raphaël une honte, il semblait l’avoir oublié totalement, se concentrant uniquement sur ce qu’il ressentait et non à ce qu’il devait cacher. La réalité s’éloignait d’eux, les transportant en un lieu dont eux seuls connaissaient l’existence.

Au fur et à mesure, la langue de Daevlyn déviait sa course. De son torse, elle passa lentement sur le ventre plat de l’adolescent dont les abdominaux se contractaient sous l’effet du plaisir ressentit, puis elle termina sa course un peu avant son intimité dans le but de voir la réaction de son jeune amant. Bien évidement, celui-ci exprima son mécontentement par un soupir de protestation, l’incitant vivement à poursuivre dans cette voie et à ne surtout pas s’arrêter là. Heureux que son amant lui dise de manière explicite qu’il continu et le signal voulu étant entendu, il releva un instant la tête et lui lança un sourire aguicheur, en même temps qu’il lui procurait une caresse intime des plus approfondie. A ce contact, la respiration de Raphaël se bloqua durant quelques secondes et tout son corps se cambra violemment, avant de se laisser retomber sur le matelas, la respiration haletante.

Daevlyn était toujours ravi de sentir que ce qu’il faisait était bon pour l’adolescent. Plus que satisfait par la réaction du jeune garçon, Daevlyn accentua ses caresses, les poussant à la limite de l’indécence. Cette fois-ci, Raphaël ne pût retenir un cri de plaisir qu’il tenta d’étouffer au mieux qu’il pouvait, mais sans succès. Daevlyn espéra que personne ne l’ai entendu. Il vint au plus vite à son aide, capturant sa bouche, la retenant prisonnière de ses lèvres, elle, et les gémissements plaintifs que poussait l’adolescent, galvanisé par les caresses manuelles que lui prodiguait son amant.

Quand le manque d’air se fit trop important, Daevlyn mit fin au baiser et s’écarta légèrement de Raphaël, plongeant son regard dans les améthystes voilées de plaisir de son jeune amant, et lui adressa un sourire explicite qui fit rougir l’adolescent. Ce que Raphaël n’avait pas encore comprit, c’est que plus il rougissait, plus Daevlyn accentuait son sourire, le dévorant du regard sans la moindre pudeur, une lueur de désir toujours plus intense illuminant ses iris couleur pierre précieuse.

Les gémissements de Raphaël devenaient de plus en plus audibles, et pour Daevlyn, cela signifiait qu’il était temps qu’il passe à autre chose. Avec une lenteur toute calculée, sa langue reprit son ascension vers l’intimité de Raphaël, et avec un sourire gourmand, il lui prodigua des caresses linguales des plus appliquées. Son érection plus que conséquente était le témoin de son savoir faire et excitait Daevlyn un peu plus qu’il ne l’était déjà. Il se faisait rage pour ne pas prendre Raphaël à l’instant, et son entrejambe le faisait presque souffrir. Il tenta de ne plus y penser et de se concentrer exclusivement sur ce qu’il faisait à Raphaël, même si cela ne faisait que l’exciter toujours plus. Il sentit soudain tout le corps de son amant s’arquer de nouveau brusquement sous l’attention particulière de Daevlyn sur une certaine partie de son anatomie, signifiant que la jouissance était proche.

Daevlyn mit plus un soupçon de vigueur supplémentaire afin de l’accompagner dans ces derniers instants, et c’est dans un cri de jouissance que Raphaël finit par se libérer dans la bouche de son amant. Leur yeux finirent par se croiser, savourant tout deux cet instant si particulier et si intime, n’appartenant qu’à eux seuls. Raphaël lui adressa un faible sourire d’excuses, auquel Daevlyn répondit par un sourire qui se voulait rassurant avant de prendre possession de ses lèvres rougies et gonflées de plaisir afin de l’embrasser le plus tendrement possible. Raphaël répondit à ce baiser avec fièvre et passion, lui transmettant une vague d’amour qui submergea l’adulte sans l’y noyer, s’accrochant aux lèvres de son amant. Daevlyn s’allongea à ses côtés, dans le lit une place de Raphaël, et l’adolescent se décala sur le bord du lit, afin de lui laisser de place. Lorsque l’adulte fut allongé, Raphaël alla prendre place dans ses bras, la tête reposant sur sa poitrine, se soulevant au rythme de la respiration de Daevlyn légèrement accélérée sous l’excitation.

Un sentiment de béatitude les enveloppait, tout deux étant déconnectés de la réalité, ne réalisant plus vraiment l’endroit où ils se trouvaient. Seul Raphaël, son petit corps brûlant collé tout contre lui l’importait. Sa main caressait tendrement ses cheveux si doux, se laissant tous deux aller à cet instant de plénitude. Ils avaient toute la nuit devant eux, et n’était pas pressés. Daevlyn voulait profiter de cette présence au maximum, savourant chaque seconde qui leur était offertes.  C’était leur dernière nuit…

Soudain, Raphaël se redressa sur ses coudes, brisant la paix du moment qui s’était instaurée entre eux, et il observa un instant le visage de son moniteur. Dans ce regard admiratif, Daevlyn lisait tellement d’amour qu’il fut presque prit d’un vertige, mais il fut rattrapé par les lèvres de Raphaël, le ramenant à la réalité.

Gêné par sa position inconfortable, Raphaël enjamba Daevlyn, qui émit un gémissement sourd au contact des fesses nues de l’adolescent sur son intimité encore prisonnière de son jean, et prit place au niveau de son bassin. Les yeux brillants de cette lueur si particulière, Raphaël s’approcha lentement de son amant qui, enhardi par le contact de Raphaël sur lui, se redressa sur ses coudes et happa ses lèvres dans un mélange de violence et de tendresse. Il lui était de plus en plus difficile de tenir. Plus Raphaël “jouait” ainsi avec lui, plus Daevlyn avait du mal à se retenir. Le mouvement de bassin que Raphaël entama après avoir répondu à son baiser, tripla cette envie. Savait-il seulement que Daevlyn était presque à bout ? Raphaël prenait apparemment un malin plaisir à attiser le désir de son moniteur plus qu’il ne l’était déjà. Daevlyn émit un gémissement de plaisir, ce qui eut pour effet de faire accélérer le rythme de l’ondulation du bassin de son jeune amant, enivrant Daevlyn un peu plus et lui faisant frôler ce sentiment nommé extase d’un peu plus prêt.

Raphaël s’allongea sur le corps de Daevlyn, le plaquant sur le matelas malgré son poids plume. Amusé et heureux de voir Raphaël prendre les devants ainsi, il le laissa faire, curieux de la suite qu’allait prendre les évènements. Il se laissa aller à son tour, tout comme Raphaël l’avait fait il y a de cela quelques instants.  Il se contenta d’apprécier le contact des lèvres de Raphaël sur son torse. Raphaël se frottait lascivement tout contre le corps brûlant de désir de Daevlyn frottant son aine contre son bassin, l’intimité gonflée de désir de l’adulte pulsant contre sa cuisse, alors qu’il descendait lentement plus au sud. Son érection le faisait maintenant réellement souffrir et Raphaël allait apparemment l’en libérer d’une manière des plus agréables. Il savait que Raphaël ne lui ferait pas la même chose que lui, mais cela lui importait peu. Raphaël devait aller à son rythme, tout était une question de temps, et le temps, ils en avaient encore. Jamais il ne lui en voudrait pour son appréhension, et il était totalement compréhensif. Il espéra que jamais Raphaël ne douterait de cela.

Très vite, Raphaël arriva au niveau du jean de l’adulte. Il se releva, et avec une lenteur toute calculée, il défit un à un les boutons de son jean. Lorsqu’il commença à le faire glisser, Daevlyn ne se fit pas prier et souleva son bassin afin d’aider l’adolescent dans son action pour le dévêtir. Malgré les gestes hésitants en emplis de maladresse de Raphaël, Daevlyn ne fit aucun commentaire, et n’avait d’ailleurs rien à y redire.

Lorsque les yeux de Raphaël se posèrent sur le corps nu de son moniteur offert à son regard, le jeune garçon s’empourpra violemment, adressant de timides regards qui cachaient mal son appréhension et sa gêne, à l’adulte. Au lieu de le blâmer comme Raphaël le craignait apparemment, Daevlyn se contenta de lui sourire amoureusement et prenant appui sur ses mains, il se redressa et vola un baiser à Raphaël dans un geste qui se voulait à la fois encourageant et rassurant. Il voulait que tout au long de cette épreuve, Raphaël se sente entouré de tout l’amour qu’il éprouvait pour lui. Jamais il ne voulait que son jeune amant face quelque chose sous la contrainte.

Le baiser de Daevlyn remplissant bien sont rôle, Raphaël se décala légèrement, et reprit l’exploration du torse de l’adulte tandis que ses mains faisaient de même. De longues minutes durant, Raphaël éveilla au maximum le désir déjà conséquent de l’adulte qui se tortillait sous les caresses sensuelles mais pourtant si innocentes de l’adolescent. Daevlyn n’aurait jamais pensé tenir jusque là.

Raphaël sembla gagner un peu plus en confiance, car il prodigua un caresses plus poussée que les précédente, qui torturèrent un peu plus l’adulte, qui avait de plus en plus de mal à aligner deux idées cohérentes.  Il était loin de se retenir de gémir, voulant montrer à l’adolescent le bien qu’il lui procurait, le poussant à le torturer un peu plus. Il n’était maintenant plus très loin de la  jouissance et lorsque la main de Raphaël glissa enfin sur son intimité, il du faire un effort pour se retenir, tentant de garder la tête froide ; chose bien évidemment bien loin d’être gagnée. Après une seconde d’hésitation et à la vue du regard suppliant que lui lançait l’adulte, Raphaël commença un lent mouvement de va et vient provocant un éblouissement de milles sensations diverses dans le corps et l’esprit de l’adulte.

Au contact de la main de Raphaël sur son intimité tendue par le désir, Daevlyn n’avait pu retenir un cri de surprise et de plaisir confondus avant de se détendre et de se laisser porter par le plaisir qu’il ressentait. C’était la première fois que Raphaël donnait du plaisir à Daevlyn de cette façon, et l’adulte espéra que c’était loin d’être la dernière. Daevlyn maîtrisait de moins en moins de choses et ses gémissements sortaient de sa bouche sans même qu’il en ai conscience. Raphaël s’approcha de lui, et captura ses lèvres entrouvertes, l’embrassant avec passion. Dieu comment il l’aimait. Tellement de sentiments et d’informations passaient dans ce baiser que Daevlyn en était totalement envahi.

Les gémissements de Daevlyn résonnaient dans la pièce, dans laquelle se mêlaient déjà la respiration des deux hommes. Embrasé par le plaisir que le procuraient les mains de Raphaël, Daevlyn se mit à onduler son bassin au même rythme des caresses de l’adolescent. Voyant là un signe comme quoi Daevlyn approchait du point de non-retour, l’adolescent accéléra la cadence et l’adulte se cambra, se libérant dans sa main en un gémissement plaintif.

Retombant lourdement sur le lit, Daevlyn attira Raphaël à lui, le faisant s’allonger à ses côtés. Là, il lui prit la main, et entreprit de lécher ses doigts souillés par son fluide vital, sous le regard gêné de l’adolescent qui murmura :

- Excuses-moi Daevlyn je…

- Chuuuut… Tais-toi, répondit Daevlyn sans hausser la voix, tu vas encore dire des bêtises, ajouta-t-il en lui déposant un baiser sur le front. Tout ce que tu as fait était parfait Raphaël. Ton geste m’a beaucoup touché… Merci mon Ange, je t’aime.

- Je t’aime Daevlyn, murmura l’adolescent en se lovant toujours plus près contre Daevlyn.

L’adulte raffermit sa prise autour du corps frêle et délicat de l’adolescent dans le but d’amenuiser au maximum la distance qui les séparait encore, les obligeant à se coller toujours un peu plus près l’un de l’autre pour enfin avoir l’impression de ne faire plus qu’un.

Cependant, l’envie de quelque chose de plus fort, de plus intense se fit ressentir chez les deux amants. Raphaël le premier releva la tête et déposa délicatement ses lèvres dans le cou de l’adulte, le faisant frissonner d’un plaisir nouveau. Daevlyn répondit aux baisers papillons de l’adolescent en faisant lentement glisser ses doigts le long de sa colonne vertébrale.

Sentant le désir leur vriller de nouveau les reins au simple contact de leur peau frémissante, les deux hommes se sourirent et d’un habile coup de rein, Daevlyn inversa leur position, allongeant délicatement l’adolescent sous lui. Son envie de lui n’avait jamais était aussi forte, et son désir était poussé à son paroxysme.

Avec sensualité, Daevlyn fit courir ses doigts sur le ventre de l’adolescent, remontant jusque sur son torse pour aller terminer sa course sur ses lèvres qu’il caressa tendrement du bout des doigts. Comprenant là une invitation, Raphaël entrouvrit les lèvres et du bout de la langue, il lécha timidement les doigts de Daevlyn sans se rendre compte de l’image érotique qu’il renvoyait à l’adulte. Celui-ci dût recourir à tout son self-control pour se retenir de lui sauter dessus et le prendre là, tout de suite, et lui faire l’amour comme jamais, le faisant hurler son plaisir sous ses coups de reins. Raphaël ne se rendait pas compte à quel point il jouait avec le feu.

Ne résistant pas à l’envie subite qui s’était emparée de lui et à défaut de faire plus, Daevlyn vint mêler sa langue à celle de l’adolescent qui, plus audacieux que jamais, la captura de ses lèvres. Leur deux langues entamèrent un ballet érotique et sensuel qui ne prit fin que lorsque le manque d’air se fit trop important. A contrecœur, Daevlyn s’éloigna de Raphaël et l’adolescent happa de nouveau les doigts de Daevlyn qu’il humidifia avec plus de conviction. Son désir était totalement perceptible ainsi que celui de Daevlyn, créant une tension sexuelle entre eux palpable à des kilomètres. Daevlyn n’en pouvait réellement plus. Il ne savait comment il pouvait résister encore.

Lorsqu’il les jugea suffisamment mouillés, Daevlyn retira ses doigts de la bouche de Raphaël et avec une lenteur extrême ayant pour but d’attiser le désir de l’adolescent à son paroxysme, il les fit glisser le long de son torse jusqu’à son intimité, laissant derrière eux une traînée humide mais néanmoins brûlante de sensualité.

C’est avec surprise que Daevlyn vit Raphaël écarter automatiquement ses jambes, s’offrant à lui. Jamais il ne l’avait vu faire un tel geste avec autant de facilité.

Peut être qu’il se rendit compte lui même de cela, car Daevlyn vit Raphaël fermer les yeux. Regrettait-il son geste ? Craignait-il encore que Daevlyn lui fasse du mal ?  A cette pensée son cœur se serra.. Il prit pourtant place entre ses cuisse et vit, rassuré, que Raphaël avait maintenant ouvert les yeux, le regardant avec des yeux emplis de reconnaissance. L’adolescent sembla se détendre peu à peu, semblant tout de même appréhender la suite : cette douleur que Daevlyn ne pouvait lui éviter. Si seulement il avait pu lui éviter de vivre tout cela. Daevlyn aurait préféré mille fois subir tout ce que Raphaël avait subit à sa place. Il aurait voulu ôter définitivement tous les démons intérieurs de l’adolescent, mais cela était impossible…

Daevlyn avait parfaitement conscience qu’à chaque fois que Raphaël s’offrait à lui, il faisait un effort considérable, et souhaitant le remercier à sa façon, il prit son temps pour le préparer à sa venue, se faisant violence une fois de plus pour ne pas céder à la tentation que représentait le corps de Raphaël. Lentement, il inséra un doigt en lui, arrachant un hoquet de surprise à l’adolescent qui faisait son maximum pour se détendre. Daevlyn lui adressa alors un sourire rassurant, le remerciant en même temps de la confiance qu’il lui accordait. Quand toute trace de douleur eut disparue du visage de l’adolescent, Daevlyn commença un ample mouvement de va et vient. Très vite, il inséra un second doigt en lui, puis un troisième, qui lui, arracha le premier cri de douleur de Raphaël. Aussitôt, Daevlyn cessa tout mouvement, se concentrant sur ce que ressentait Raphaël, l’embrassant tendrement dans le but de s’excuser pour la douleur occasionnée. Il s’en voulait tellement. Il lui faisait mal, et ne pouvait faire autrement.

Très vite, rassuré par la tendresse et l’attention dont faisait preuve son moniteur, Raphaël se détendit et fini par s’empaler de lui-même sur les doigts de son amant, ce qui soulagea légèrement la culpabilité de l’adulte. Voyant là une invitation à poursuivre, Daevlyn acheva de le préparer tout en douceur et retira ses doigts alors qu’un gémissement de mécontentement franchissait les lèvres entrouvertes de Raphaël.

Daevlyn changea alors de position et vient s’agenouiller entre les cuisses de son amant, et passant ses mains sous ses fesses, il lui releva légèrement le bassin et se positionna à l’entrée de son intimité. Avec une douceur et une attention toute particulière, il le pénétra lentement, arrachant des gémissements plaintifs à Raphaël, à mi-chemin entre le plaisir et la douleur. Daevlyn se pencha alors vers lui et prit possession de ses lèvres, dans un signe d’excuses et en même temps pour détourner son attention de la douleur. Il était en train de perdre la tête et avait de plus en plus en plus de mal à se concentrer sur autre chose que sur le plaisir qu’il ressentait d’être en Raphaël. Il avait tellement attendu cet instant qu’il était transporté dans un ailleurs, inondé du plaisir charnel d’être dans cette cavité si étroite, offerte à lui.

Lorsque Raphaël fut entièrement sien, Daevlyn stoppa tout mouvement, laissant à l’adolescent le temps de s’habituer à sa présence en lui, avant d’entamer un lent et ample mouvement du bassin. Il du encore se faire violence pour ne pas le prendre sauvagement, réfrénant ses pulsions. Lorsqu’il sentit l’adolescent onduler contre lui à son tours, Daevlyn augmenta légèrement la cadence, amplifiant ses va et vient, pénétrant toujours plus profondément l’adolescent qui gémissait de plaisir. Raphaël passa ses bras derrière la nuque de l’adulte qui l’entoura, lui aussi de ses bras, et se hissa vers lui, se retrouvant ainsi agenouillé sur ses cuisses.

Un coup de rein plus puissant que les précédents fit voir des étoiles à l’adolescent qui, pour étouffer un cri de plaisir, mordit violemment le cou de l’adulte, où son visage était enfoui. Les mains de l’adolescent se crispaient dans son dos, et ses ongles s’enfonçaient da sa chair. Pris au piège par le plaisir mêlé de désir fou, Daevlyn ne cessait d’augmenter le rythme de ses hanches ne parvenant toujours pas à atteindre l’intensité souhaitée, allant toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus profondément.

Leur corps se parlaient pour eux, se mouvant en une danse aussi vieille que le monde, connue par tous les amoureux. Ce fut la voix nouée de sanglot qui sortit Daevlyn de son état second :

- Je t’aime Daevlyn… je…je t’aime… Laisse moi être à toi… Je veux être à toi… pour toujours…. je t’aime mon amour…

- Moi aussi Raphaël… moi aussi je t’aime… je t’aime plus que tu ne l’imagines… mon ange… tu es à moi… pour toujours… et je suis à toi… je t’aime…

Enivré par la déclaration d’amour de l’adolescent, Daevlyn accéléra ses coups de reins, répondant à l’amour de l’adolescent avec la même intensité, le même désir. Très vite, ils atteignirent les portes de l’extase, et chacun se libéra en un gémissement de jouissance étouffé dans le cou de leur amant respectif. Épuisés par l’effort et encore enivrés par les brumes de la jouissance, ils se laissèrent retombé sur le lit, la respiration courte et saccadée.

Alors que leurs yeux se fermaient lentement et qu’ils tentaient de retrouver une respiration calme et régulière, aucun des deux amants ne remarqua la porte se refermer sur la directrice.
Lentement mais sûrement, après un ultime baiser scellant leur amour, les deux amants s’envolèrent vers ce pays lointain peuplé de rêves, tendrement enlacé, profitant des dernières heures qu’il leur restait à passer ensemble et ne souhaitant surtout pas y penser.

Ce fut très tôt le matin que Daevlyn sentit quelques chose de doux, chaud et humide se poser sur ses lèvres. Instinctivement, il ouvrir lentement les yeux, laissant progressivement ses yeux s’habituer à la lumière du jour qui déjà entrait par la fenêtre. Il eut le plaisir de voir le visage si beau de son amant comme première vision matinale, un petit sourire accroché sur ses lèvres et les joues légèrement rosées de l’avoir réveillé ainsi. Daevlyn comprit le geste de l’adolescent. Il ne leur restait que quelques heures ensemble avant son départ, et autant en profiter et ne par trop dormir pendant ce cours lapse de temps. Les bras de Daevlyn entourèrent le cou de son jeune amant, l’attirant un peu plus près dans le but d’avoir un premier baiser matinal digne de ce nom. L’adolescent ne se fit pas prier et y répondit avec la même passion. Si le lit une place de Raphaël aurait était jugé trop petit pour deux sous un regard extérieur, pour eux il avait été amplement suffisant. Collé l’un contre l’autre toute la nuit durant, il n’avait jamais ressentit de gène particulière à ce niveau là. Peu leur importait le lieu, le principal était d’être l’un dans les bras de l’autre…

Outre les besoins nécessaires, leur amour partagé était amplement suffisant.

Après nombre de tendresses matinales échangées, Daevlyn se leva, ramassant ça et là ses vêtements éparpillés sur le sol. Il sentit le regard de son jeune amant posé sur lui, et tourna la tête, lui lançant un sourire coquin. Gêné de s’être fait ainsi surprendre, Raphaël s’empourpra immédiatement. Amusé Daevlyn s’approcha de son amant déjà boudeur que l’adulte se moque ainsi de lui, et prit une fois de plus possession de ses lèvres. Raphaël mit peut être un peu plus longtemps à répondre à ce baiser, mais finit quand même par céder. Daevlyn se redressa alors, sentant que l’excitation, malgré la nuit qu’ils venaient de passer, revenait déjà. Gêner, il enfila rapidement son jean, tentant de cacher son début d’érection qui ne passa malheureusement pas inaperçu aux yeux de l’adolescent. Celui-ci se redressa, s’entourant du drap pudiquement avant de s’approcher de Daevlyn. Il se cola tout contre lui avant de quémander ses lèvres, faisant bien exprès de se collé contre l’entrejambe de son amant, prenant une pause quelque peu lascive.

La tension monta très vite en eux. Leurs mains étaient déjà en train de parcourir le corps de l’autre, accompagnant le baiser qui ne se suffisait plus à lui même. Déjà les mains de Daevlyn s’était glissées entre les pans du draps à la recherche du contact de sa peau, tandis que celles de Raphaël ne se gênait pas pour caresser le torse encore dénudé de son amant.

A travers le draps et le jeans, tous deux pouvaient malgré tout sentir peu à peu le plaisir de l’autre augmenter. Daevlyn glissa alors avec savoir faire et délicatesse, sa mains beaucoup plus au sud sur le dos de son amant, passant lentement une main sur le fessier de l’adolescent, avant de remonter en effleurant la raie de celui-ci, simple contact plus que suggestif. Raphaël du mettre fin au baiser un instant pour laisser échapper un petit gémissement à la fois de plaisir et de surprise. Sa main s’arrêta sur les reins de l’adolescent avant de venir se mettre entre leur deux corps et de caresser son bas ventre, prenant soin de ne jamais aller plus bas. Il entendit l’adolescent gémir de mécontentement au milieu de leur baiser. Ne voulant pas le satisfaire tout de suite, et jugeant que cela allait trop vite, il mit fin au baiser et s’écarta un peu de lui, faisant face à l’air boudeur de l’adolescent qui ne semblait pas particulièrement heureux que tout cela prenne fin.

L’air faussement innocent, Daevlyn déclara alors :

- Je vais prendre ma douche.

- Mais tu ..? dit alors Raphaël, semblant être choqué d’être ainsi laissé en plan.

- Tu viens avec moi ? rajouta alors Daevlyn avec un sourire plus qu’explicite.

Raphaël s’empourpra à l’instant même où Daevlyn lui avait posé la question, et balbutia :

- Je… euh… je… D’accord.

Daevlyn s’approcha alors de lui, lui volant un baiser furtif et après avoir attrapé ses vêtements en boule, il lui saisit le bras et l’attira dans la chambre voisine où se situait sa salle de bain particulière. Ainsi, au vue de l’heure et de la localisation, il n’avait aucune raison de se faire surprendre. Raphaël le suivit sans ajouter un mot, toujours son drap enroulé autour de son corps entièrement nu. Arrivé dans la chambre de Daevlyn, celui-ci ôta son jean qui ne l’avait couvert qu’un court instant, et se retourna, faisant face à Raphaël qui semblait se faire violence pour ne pas regarder une partie de l’anatomie du corps de Daevlyn offerte à son regard.

Un sourire étira les lèvres de l’adulte et il lui demanda amusé :

- Tu comptes te laver avec ton draps ?

Raphaël semblait maintenant plus que gêné et il baissa la tête. Sentant qu’il n’était plus question de plaisanter et que le trouble de l’adolescent était plus que présent, Daevlyn s’approcha de lui, et lui redressa le menton d’une main. Les yeux de l’adolescent commençaient déjà à s’embuer de larmes. Pris sur le fait, les larmes coulèrent pour de bon des améthystes de Raphaël qui balbutia :

- Excuse moi, je… pardonne moi Daevlyn, je…

Sa voix se brisa dans un sanglot qui serra le cœur de l’adulte.

Il l’attira contre lui, comprenant maintenant l’origine de son malaise. Si Raphaël avait fait énormément de progrès, il était très facile pour lui de retomber dans une peur panique de cet acte. Le brusquer un peu trop, même avec humour pouvait rapidement le rendre plus que vulnérable. Peiné de le voir dans cet état, Daevlyn murmura d’une voix douce et emplie d’un profond amour :

- Je t’aime Raphaël, jamais je ne te forcerais tu m’entends. Je n’ai jamais voulu me moquer de toi, je… C’est moi qui m’excuse.

L’adulte raffermit son étreinte sur l’adolescent qui tremblait légèrement. Très vite cependant, ses larmes cessèrent de couler, et Raphaël commença à se calmer. Après de tendres baisers posés dans ses cheveux et de multiples mots doux glissés à ses oreilles, Daevlyn se risqua à lui demander :

- Tu veux toujours la prendre avec moi cette douche ?

Raphaël écarta un peu de l’étreinte possessive de son amant et après un maigre sourire, il acquiesça. De son pouce, Daevlyn sécha la dernière larme qui coulait le long de la joue de l’adolescent, ne voulant plus les voir couler par sa faute.

Sans que l’un et l’autre ne s’en rendent compte, leur lèvres s’étaient rejointes en un baiser tendre et rassurant. Raphaël lui transmettait ses appréhensions et Daevlyn tentait de les effacer au mieux. Progressivement, la douceur et la tendresse se mêlèrent à la passion, jusqu’à ne faire plus qu’un avec elle.

Le désir qui s’était grandement atténué commençait à renaître entre eux. Doucement, sans aucun geste brusque, Daevlyn fit glisser le drap le long du corps de son jeune amant, dévoilant sa nudité et son corps plus qu’attirant. Se voir ainsi nu, si près l’un de l’autre, ne fit qu’attiser leur désir mutuel et n’y tenant plus, Daevlyn attira Raphaël plus près encore de lui, voulant sentir sa peau nue et chaude se coller contre sa propre peau. Un frisson parcourut son dos lorsque Raphaël le parcourut d’une main, laissant l’autre accrochée sur sa nuque afin de le pousser à approfondir le baiser. A les voir de nouveau ainsi, il aurait était impossible de soupçonner la crise de larme de Raphaël que Daevlyn avait finalement effacé très rapidement. Cela ne faisait que souligner la dépendance qu’il existait entre tous deux, ainsi que la dangerosité de celle-ci. Ils s’aimaient, ils s’aimaient tellement qu’un degré de plus encore et leur amour pouvait devenir totalement destructeur.

Doucement, Daevlyn guida Raphaël sans le forcer jusqu’à la salle de bain. Une fois tous deux entrés dans celle-ci et sans se quitter un seul instant, leur lèvres restant jointes, Daevlyn referma la porte derrière eux, les enfermant dans sa petite salle de bain privée.

Tous deux en simple tenue d’Adam, ils pénétrèrent dans la douche avant de refermer la porte de plastique qui empêchait l’inondation. Leur mains parcouraient depuis le début du trajet qui les avait mené de la chambre jusqu’ici le corps de leur amant sans jamais descendre trop vas, s’aventurant tout de même de temps en temps sur les reins et les fesses de leur vis à vis. Chaque caresse avait lieu d’être dans un seul et unique but : provoquer un peu plus son amant et faire augmenter son désir. Ne pouvant le masquer par quelques vêtements, ils ne pouvaient cacher à l’autre leur érection mutuelles symboles de leurs plaisirs, mais surtout de leur désirs. Bien que ce baiser aurait pu durer éternellement, leurs lèvres durent pourtant se séparer pour régler l’eau. Une eau ni trop chaude ni trop froide coula sur eux, Daevlyn faisant exprès de ne pas mettre un débit trop élevé. Dès lors, aux caresses que chacun se prodiguait, venait se mêler la caresse de l’eau coulant sur leur peau, provoquant chez l’adolescent plusieurs frissons.

L’air coquin, Daevlyn s’écarta un peu de l’adolescent, attrapa le gel douche et en fit couler dans ses mains d’une façon plus que suggestive qui fit rougir l’adolescent. Il attrapa ensuite la main de l’adolescent et lui mit du savon dans la paume de celle-ci. Raphaël se laissa faire, et une fois que celui-ci eut fini, il commença à se l’approcher du corps dans le but de se laver. Mais sa course fut interrompu par la main libre de Daevlyn qui l’attira alors contre son torse et qui la posa, lui faisant clairement comprendre son but. La main de Raphaël resta figée sur le torse de l’adulte. Ne cherchant pas à l’obliger et n’y prêtant plus attention, Daevlyn joignit ses deux mains, afin de mettre du savon sur l’autre, et d’une lenteur calculée, il les déposa sur les épaules de son amant, commençant à le savonner montant jusque cou et redressent peu à peu sur son torse, glissant jusqu’au bas de son ventre, s’attardant sur ses tétons déjà durci par le plaisir. L’eau ruisselant sur son corps ne faisait qu’attiser la flamme du désir de l’adulte pour l’adolescent. Si le temps n’était pas compté, il aurait pu lui faire l’amour toute la journée. A cette pensée, il retourna l’adolescent peut être un peu trop brusquement au goût de Raphaël qui laissa échapper un petit cri de surprise. Souhaitant au mieux le rassurer, il s’approcha doucement de lui, laissant une distance à peine perceptible entre leurs corps afin qu’ils touchent pas encore. Puis, il déposa un baiser sur sa nuque, suivit de beaucoup d’autre, avant de commencer à lui caresser sensuellement le dos avec le savon, profitant de l’occasion pour le lui laver.

Au bout d’un moment, jugeant son dos suffisamment propre, il se rapprocha de lui, se collant contre sa peau mouillée, faisant exprès de coller son intimité gonflée de plaisir contre les fesses de son amant sans rien tenter de plus et l’enlaçant, passant de nouveau ses mains sur son torse et sa langue dans son cou déjà rincé par l’eau continuant de couler sur eux. Rapidement cependant, ses mains descendirent plus en aval, souhaitant laver un tout autre endroit. Mais, ne voulant pas jouer la facilité et voulant encore se faire languir un peu plus pour mieux arriver par la suite, il continua de descendre, frôlant simplement son intimité, et entrepris de savonner ses jambes, prenant savamment soin de se baisser tout en se collant à lui. Raphaël commençait à avoir de plus en plus de mal à se retenir de gémir, ce qui excitait d’avantage son amant. Il remonta, en prenant soin de se coller de nouveau tout contre Raphaël, ondulant lentement pour attiser un peu plus le désir et le plaisir qui semblait vriller les reins de Raphaël. Ses mains passèrent derrières les jambes de Raphaël, pour finir leur course sur ses fesses qu’il massa avec sensualité, laissant déraper quelques fois son doigt, arrachant des gémissement à Raphaël. De multiples fois le corps de Raphaël s’arqua sous les attouchements habiles de son moniteur.

Avant de passer à quelque chose d’un petit peu plus sérieux, Daevlyn mordilla le lobe de l’oreille de son amant, puis lui murmura  un simple “je t’aime” qu’il ne se lassait de lui répéter. Puis sa main droite passa à l’action, attaquant par une caresse plus que poussée, sur l’intimité de son amant qui rejeta sa tête en arrière sur l’épaule de son amant, laissant échapper un cri muet. Daevlyn ne cessait de déposer de multiples baisers papillons partout où ses lèvres le lui permettait, continuant de procurer des caresses habiles sur le sexe plus que tendu de son amant. Sa main gauche, rechignant à rester inactive se perdait sur le reste du corps de Raphaël, s’attardant sur des zones autre de son anatomie qu’il savait particulièrement sensible. L’adolescent ne se retenait dès lors plus de gémir.

Soudain, celui-ci se retourna, faisant face à l’adulte, rompant un instant le contact de sa main sur son intimité et se colla à Daevlyn pour prendre possession de ses lèvres. Daevlyn ferma les yeux, et se laissa aller sous ce contact humide et doublement excitant sur ses lèvres. Sa main retrouva bien vite le lieu ou elle s’était trouvée quelques secondes auparavant et reprit bien vite ce qu’elle avait entamée. A sa plus grande surprise, il sentit une main se poser timidement sur son propre sexe, provoquant chez lui un contact électrique qui le força à ouvrir les yeux. Son regard se fit capturer par celui de son jeune amant, qui tentait de cacher sa gêne au mieux. Daevlyn lui sourit, l’invitant à poursuivre son initiative, ce qu’il fit, après quelques hésitations peu assuré. Un baiser de la part de Daevlyn vint accompagner son geste.

Leurs corps ondulaient au rythme de leurs caresses manuelles, jusqu’à ce que Daevlyn craque et commence à embrasser le torse de son amant, quittant ses lèvres. Semblant comprendre ce qui l’avait l’intention de faire, Raphaël cessa tout mouvement et se recula jusqu’à s’appuyer dos au mur afin de se maintenir au mieux sous le plaisir qu’allait lui procurer son amant. Daevlyn ne mit pas trop de temps à descendre et sa langue suivit de sa bouche vint remplacer sa main droite. Tout le corps de Raphaël se contracta à se contact, celui-ci semblant se faire violence pour ne pas approcher la jouissance trop vite. Son bassin se mit rapidement de nouveau à onduler, Daevlyn s’appliquant au mieux, faisait découvrir à Raphaël de toutes nouvelles sensations avec l’eau qui coulait sur leur corps dont le feu n’était pas près de s’éteindre. Donner du plaisir à son amant était au yeux de Daevlyn presque plus important que ressentir du plaisir lui-même. Après tout, son bien être était primordial.

Sentant que Raphaël ne tiendrait plus très longtemps, il accéléra la cadence, procurant mille autres sensations à celui-ci. L’adolescent finit par se déverser dans un cri étouffé au mieux, laissant ses mains se perdre dans les cheveux trempés et ruisselant de son amant. Daevlyn se redressa alors, afin de regagner ce que ses lèvres quémandaient inlassablement : la bouche de Raphaël. Leur lèvres mouillées se mêlèrent et les mains de Raphaël vinrent se reposer sur l’intimité de son amant, reprenant là où il en était avant l’interruption de Daevlyn. La chaleur était intenable dans l’habitacle et la buée avait envahie toute la petite pièce.

Enivré de plaisir, Daevlyn se sentait de nouveau partir comme la veille. N’oubliant cependant pas la préparation future, et ayant déjà les doigts largement humidifiés par l’eau de la douche, il massa  longuement ses fesses, avant de glisser lentement un doigt en Raphaël qui s’agrippa de se main libre à l’épaule de Daevlyn dans un hoquet de surprise, cessant un court instant toute caresse sur l’intimité de Daevlyn. L’adulte le rassura à travers son baiser, et attendit que Raphaël s’habitue de nouveau à sa présence en lui. Lorsqu’il  sentit ses caresses manuelles reprendre, le faisait gémir de plaisir, il commença à se mouvoir en lui, entamant des va et viens plus ou moins profonds à des rythmes variés. Raphaël ne tarda pas à se mettre à onduler du bassin, toujours légèrement éloigné sur mur pour laisser la place à la main de Daevlyn. Lorsqu’il inséra un deuxième doigt, ce n’est pas un cri de douleur ou de surprise qui sortit des lèvres entrouvertes de l’adolescent, mais un gémissement de plaisir.

Rassuré de voir son amant ainsi, il continua à le préparer longuement, ayant de plus en plus de mal à se concentrer sous les caresses de plus en plus poussée de son jeune amant. Des moments comme ceux là, il en voulait éternellement. Des moments intimes, leur appartenant uniquement à eux seul…  Jugeant l’avoir amplement préparé, Daevlyn retira ses doigts sous le gémissement de protestation de l’adolescent. Il l’embrassa alors comme jamais, lui faisant perdre la tête, allant même jusqu’à lui faire cesser tout mouvement. Il l’embrassait avec fougue et passion, comme si c’était la dernière fois.

Cependant, tout était fait pour que l’adolescent se sente en sécurité.

Puis, sans brusquerie aucune, il quitta les lèvres de l’adolescent et le retourna, le mettant face au mur. Il se colla contre lui, embrassant sa nuque, sentant que l’adolescent commençait à se tendre légèrement sous la position qu’ils n’avaient pas encore expérimentée. Jusqu’à maintenant, chaque acte avait était réalisé les yeux dans les yeux. Mais Raphaël n’avait pas à s’en faire, et cette position ne changerait rien. Il redoubla de tendresse et de patience, lui susurrant des mots tendres et doux, lui rappelant qu’il était tout pour lui et lui murmurant combien il l’aimait. Puis, prenant son sexe en main, il le plaça devant l’orifice de son amant, pour le guider au mieux lors de la pénétration.

D’un ample coup de rein et après l’avoir tendrement prévenu, il fut en lui, savourant cet instant qui était à chaque fois si intense et si particulier.

Aucun son ne sortit de la bouche de Raphaël, mais il vit ses poings se crisper sous la douleur qu’il devait ressentir. Tout le corps de l’adolescent se tendit et comme à son habitude, Daevlyn cessa tout mouvement, lui laissant le temps de s’habituer à sa présence en lui, prenant sur lui pour ne pas céder à ses pulsion qui lui intimer d’entamer ses vas et viens. De multiples baisers vinrent se déposer sur sa nuque en pardon de la douleur occasionné, lui montrant qu’il était là et qu’il l’aimait. De nombreuse fois, il lui clama son amour, avant de sentir qu’il pouvait maintenant commencer ses coups de reins.

Si Daevlyn était le premier à gémir de plaisir, Raphaël ne tarda finalement pas à faire échos à ses cris étouffés. Le plaisir ressentit était tellement intense qu’étouffer ses cris était insupportable. Daevlyn aurait voulu crier au monde entier toute la foule d’émotion qu’il ressentait. Plus le temps passait et plus la cadence s’accélérait, les gémissement de Raphaël lui donnant toujours un peu plus de vigueur et de fougue. Pour la dernière fois avant une semaine ils ne faisaient plus qu’un. Profitant à fond de la présence de l’autre, Daevlyn se donna comme rarement il s’était donné, voulant offrir les étoiles à l’adolescent.
Après un ultime coup de rein qui les transportèrent tous deux très loin d’ici, ils jouirent simultanément dans un cri qu’ils eurent le plus grand mal du monde à contenir. Daevlyn posa sa tête sur l’épaule de Raphaël, sans se retirer immédiatement, voulant encore se sentir en lui et contre lui. Reprenant tous deux leur respiration après ce moment plus qu’intense, ils avaient l’impression d’entendre les battements effrénés du cœur de l’autre. Ce n’est qu’après de longues minutes qu’ils s’écartèrent pour mieux se retrouver de face et reprendre possession de leur lèvres dans un baiser langoureux.
Ils finirent de se laver, dans la joie et la bonne humeur. Daevlyn prêta une serviette à Raphaël pour qu’il puisse regagner sa chambre, se donnant rendez vous après un baiser dans un petit quart d’heure pour se rendre au réfectoire. Ce n’est que lorsque Raphaël sortit de la pièce que Daevlyn réalisa : aujourd’hui, Raphaël s’en allait pour une semaine. Cet instant de plaisir à deux lui avait totalement fait oublier. Voyant sa propre réaction et se doutant que Raphaël chuterait dans la réalité de la même manière que lui, Daevlyn ne résista pas et après quelques minutes seulement de séparation, il sortit de sa chambre et entra dans celle de Raphaël.
Il vit alors, l’adolescent toujours entouré de sa serviette, assis sur le rebord de son lit, la tête dans les mains en train de pleurer.

Il referma la porte derrière lui et s’approcha de l’adolescent, l’appelant pour lui signaler sa présence. L’adolescent vit alors Daevlyn, redressant la tête, et alla directement se jeter dans ses bras :

- Dae… Daevlyn tu vas me manquer, je ne veux pas … Je veux rester avec toi… Je t’aime.

Le cœur de Daevlyn se serra si fort qu’il crut que celui-ci allait cesser de battre. Il avait tellement mal moralement que celle-ci se transformait en douleur physique. Le pire étant qu’il ne pouvait rien à la détresse de l’adolescent.

- Je sais Raphaël… Courage, ce n’est qu’une petite semaine…  Nous nous retrouverons très vite. Je t’aime tellement…

Oui, qu’une petite semaine mais qui serait terriblement longue.

Daevlyn faisait tout son possible pour ne pas se mettre à craquer comme Raphaël était en train de le faire. Il aurait tout le temps de craquer pendant la semaine d’absence de son amant, seul, sans lui imposer cette vision. Il avait déjà assez montré ses faiblesses à Raphaël et ce n’était vraiment pas le moment pour le faire une fois de plus. Il devait se contenter d’être là pour lui, afin de le rassurer au maximum, afin qu’il parte avec le moins de remord possible.

Une petite larme cependant lui échappa, lorsque Raphaël s’écarta légèrement de lui, plantant ses améthystes inondés dans ses yeux. Toute la détresse de l’adolescent avait envahi jusqu’à étouffer le cœur de l’adulte. Il l’attira contre lui, ne voulant pas lui montrer les larmes silencieuses qui coulaient maintenant sur son visage. Il s’était juré de ne pas craquer et voilà qu’à l’instant c’est ce qu’il faisait.

Il tenta vainement de se calmer, serrant l’adolescent contre lui et réprimant tout bruit trahissant ses pleurs. Résister à sa propre souffrance était possible, mais résister à la souffrance que lui provoquait celle de son amant était au dessus de ses forces. Ce n’est qu’au bout de longues minutes qu’il consentît à le lâcher un peu. Leurs lèvres se joignirent, Daevlyn prenant possession de sa bouche comme pour la dernière fois, laissant sa marque à la fois indélébile et invisible.

Tous deux profitaient à fond de ce dernier baiser que cette intimité leur offrait. C’était un baiser comme rarement ils pouvaient s’échanger un baiser où tout passait entre eux, sans qu’ils puisse mettre un nom sur cela, un moment ou l’expression “être sur la même longueur d’onde” convenait parfaitement. Chacun prenait en l’autre ce qui lui était nécessaire, offrant la même chose en retour.

Daevlyn ne voulait pas que cet instant finisse et pourtant c’est lui qui y mit un terme. Il s’écarta de Raphaël, après avoir séché ses larmes dont seuls ses yeux légèrement rougit en restait le témoin. Il lui souffla une dernière fois son amour au creux de l’oreille et lui dit ensuite en lui faisait face, malgré son propre regard fuyant :

- Je reviens te chercher dans un petit quart d’heure, le temps d’aller réveiller tout le monde et que tu t’habilles.

Raphaël acquiesça, et Daevlyn sortit, ne supportant plus de rester dans cette pièce et d’être totalement impuissant. Daevlyn réveilla à la hâte tous les adolescents qui rechignèrent à se lever. Mais il n’y prêta même pas attention. Daevlyn tenta de penser à la douche et à l’instant de fusion qu’ils venaient de vivre, tentant pour une fois de se concentrer sur le passé et non sur le futur.

Il rejoignit rapidement Raphaël qui l’attendait habillé assis sur son lit à côté de sa valise. Tous deux ne préférèrent faire aucun commentaire au sujet de celle-ci, ni ce qu’elle signifiait. Ils se rendirent côtes à côtes au réfectoire et mangèrent tous deux à la même table, profitant que personne n’y soit encore arrivé. La directrice ne tarda cependant pas à venir les voir et s’adressa directement à Raphaël.

- Bonjour. Jeune homme, finissez votre petit déjeuner en vitesse et venez dans mon bureau.

Raphaël resta figé sur place et avala plus que difficilement la bouchée qu’il avait dans la bouche. Daevlyn vint à son secours et déclara froidement :

- Nous y seront.

La directrice lui lança un regard mauvais avant d’aller à sa table et de boire son éternel café avec la même mimique agaçante.

Daevlyn prit alors tout son temps pour déjeuner, invitant Raphaël à faire de même. Et ce n’est qu’au moment ou la directrice se leva dans le but d’aller dans son bureau que Daevlyn et Raphaël consentirent à se lever cinq minutes plus tard et à la rejoindre. Le trajet jusqu’à son bureau se fit dans un silence monastique. Ce ne fut

qu’arrivé devant la porte que Daevlyn remarqua que quelque chose clochait. Raphaël ne semblait vraiment pas dans son état normal. Mais il ne laissait rien paraître clairement. Ils entrèrent et prirent place en face de la directrice. Celle-ci débita un flot de parole continu. Durant tout le monologue de la directrice sur les manières à adopter avec la femme qui viendrait le chercher dans moins de deux heures, Daevlyn pressentait comme un sorte de blocage de part de l’adolescent. Ce n’est qu’après une heure qu’elle les lâcha enfin, laissant à Raphaël la possibilité de faire ce qu’il voulait du peu de temps qu’il lui restait. Avant de partir cependant, elle retint Daevlyn par le bras, enfonçant volontairement ses ongles dans sa peau. Rien que le contact de cette main sur son bras l’écœurait.

- Veuillez rester avec moi quelques minutes Daevlyn.

Il lança alors un regard à Raphaël, lui disant qu’il allait vite le rejoindre, et l’incitant à aller nourrir son poulain et surtout lui dire au revoir. Puis il se tourna fasse à la directrice, arrachant violemment son bras à l’étau de la directrice, refermant la porte du bureau.

- Votre insolence à des limites, et ma gentillesse en a tout autant.

Daevlyn faillit exploser de rire, tellement cette phrase l’avait mit dans un état de nerf immédiat. Il serra les poings pour se contenir. La directrice ne laissa pas passer ce petit accès de colère :

- Je parle justement ce de genre de réaction… Vous allez faire quoi ? Me frapper ? Je pense que cela serait très délicat au vu de votre situation plus que précaire actuellement.

Daevlyn réagit immédiatement :

- Qu’entendez vous par précaire ?

- Ne faites pas continuellement l’innocent, ça en devient ridicule.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez, explicitez vos propos et permettez moi d’aller avec vous jusqu’au fond de votre pensée.

Ses yeux lançaient des éclairs. En quelques instant, Daevlyn était passé de la colère à une fureur sans borne contre cette femme qu’il jugeait malsaine.

- Vous croyez continuer à assouvir vos pulsions sans que personne ne le remarque. Cette nuit a été loin d’être silencieuse.

Daevlyn pâlit immédiatement. Au regard que lui lançait la directrice, il savait que celle-ci ne bluffait pas et qu’elle les avait vu. Il tenta pourtant de nier.

- Vous êtes encore en train de croire que j’abuse de Raphaël ? Jamais je ne ferais une chose pareil vous m’entendez !

Il ne mentait pas et disait la vérité. Jamais il ne ferait quelque chose à Raphaël sans son consentement.

- Vous en devenez pathétique. Vous vous enfoncez, tout comme vous l’avez fait cette nuit avec votre adolescent.

Elle mima un frissonnement de dégoût.

- C’est écœurant !!

Daevlyn ne serrait plus les poings de rage, mais de tremblements. Il ne savait plus que faire, ni que dire. Toute son assurance s’était envolée, et il était totalement perdu. La directrice en profita pour poursuivre.

- Pour le bien de l’établissement, je n’ébruiterais pas l’affaire. Ce gamin de la pire espèce n’a que ce qu’il mérite ! Mais je ne laisserait pas passer cela.  Oh, non ! Croyez moi. Je n’ai pas le temps de m’en occuper aujourd’hui. Je ne vous laisserez vous occuper d’aucun autre adolescent à part Raphaël. J’attends de votre part une lettre de démission à la fin de son séjour. Attention, je ne plaisante pas. Vous savez que la prison n’est pas loin. Même heure dans mon bureau demain. Avez vous quelque chose à ajouter ?

Daevlyn était totalement déboussolé. Il ne savait quoi penser, et le flot d’information qui venait de s’abattre sur lui le laissait sans voix. Tout l’avenir qu’il s’était peu à peu construit s’effondrait. Pour rien au monde il ne voulait quitter cet endroit. Totalement déstabilisé, et devant le regard de la directrice fière d’elle même, il se leva et s’en alla sans un seul mot.

Tel un automate, il alla rejoindre Raphaël dans l’écurie, se fabriquant durant le trajet un masque pour ne rien dévoiler à l’adolescent. Ayant fait cela toute sa vie, il savait parfaitement comment s’y prendre.

Il arriva devant le boxe du poulain et vit Raphaël en train de l’enlacer, une larme perlant sur sa joue. Lorsque Raphaël s’aperçut de sa présence, Daevlyn lui lança un sourire triste. Puis il tenta de parler, afin d’éviter que Raphaël ne constate réellement son état :

- Tu veux aller dire au revoir à Diamond Dust ?

Raphaël acquiesça avant de faire une dernière caresse au poulain et de déposer un léger bisou sur le nez duveteux de son compagnon. Puis il partit à la suite de Daevlyn, se rendant tous deux dans le parc. Après de longues caresses et un au revoir, ils marchèrent toujours sans se parler jusqu’à la chambre de Raphaël afin qu’il récupère son sac et vérifie qu’il n’avait rien oublié.

A aucun instant jusqu’arrivé dans leur chambre, Daevlyn ne tenta un geste vers l’adolescent. Il n’y arrivait même plus. Il avait beaucoup de mal à se remettre de ce que lui avait dit la directrice.

Raphaël sembla alors faire fit de cette mise à distance involontaire, et prit tout d’un coup presque fougueusement possession des lèvres de Daevlyn, réclamant un baiser d’adieu digne de ce nom. Daevlyn mit beaucoup de temps à répondre à ce baiser, tentant de se ressaisir un minimum. Lassé du peu de cœur que mettait l’adulte à l’ouvrage, Raphaël s’écarta, prit son sac et sortit de la chambre.

Sentant qu’il ne pouvait laisser l’adolescent comme cela, alors qu’ils allaient être séparés pendant une semaine, Daevlyn sortit en criant :

- Attends !

Une fois près de lui dans le couloir, il lui saisit le bras et l’attira tout contre lui, avant de l’embrasser avec passion, de la même manière qu’une des nombreuses fois dans la douche. Raphaël d’abord surprit ne tarda pas à répondre avec le même entrain.

Aucun des deux ne sut combien de temps dura ce baiser, ni vraiment comment il prit fin. Ils avaient quitté un instant ce monde, s’éloignant de tout ce qu’il représentait, s’éloignant de tous les problèmes qui les attendait. Aucun des deux ne se soucia de ceux qui aurait pu les surprendre, se moquant de tous ce qui ne les concerné par personnellement. Enfermé dans un univers qui n’appartenait qu’à eux seuls, ils avaient l’impression de planer au dessus de tout, de n’être plus que dans le regard de l’autre, de n’être plus que par l’autre…

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 19:24 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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