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oct

Mourir pour revivre - Chapitre 32

   Ecrit par : admin   in Mourir pour revivre

Chapitre 32 écrit par Lybertys

Assis sur le rebord de son lit, la tête posée dans ses mains, Daevlyn tentait vainement de remettre de l’ordre dans ses pensées.  Beaucoup trop de choses venaient de se produire. La désagréable impression qu’il n’atteindrait plus jamais un quelconque bonheur ne faisait que hanter son esprit. Plongé dans un profond désespoir, il avait l’impression que jamais il ne s’en sortirait. La notion même d’espoir était dès lors inconcevable pour lui. Sans Raphaël, il n’avait plus aucune raison de relever la tête. Asiel avait était clair. Sans lui, il ne voyait plus vraiment l’intérêt de vivre. Asiel avait était clair. Daevlyn se contenterait de survivre, de se tenir droit debout sur le chemin de la vie, sans chercher à

mettre un pied devant l’autre, n’en voyant maintenant plus l’utilité. A quoi bon… ? Cette manière presque lâche et faible de penser, lui serrait le cœur, et pourtant il ne parvenait à faire autrement. Il était las, fatigué de tout cela, et tout envie de se battre l’avait quitté. C’est à ce moment là qu’il comprit réellement l’importance de la place que Raphaël avait prit dans son cœur. Il réalisa à quel point il était devenu dépendant de lui, et l’idée même d’envisager de le perdre, de ne plus pouvoir le serrer dans ses bras, de ne plus avoir le droit de plonger son regard dans ses yeux améthystes, lui soulevait le cœur. Il avait l’impression que l’on venait de lui arracher la seule chose qui permettait à son cœur de battre. Raphaël était devenu nécessaire, vital pour lui. Il se jeta de tout son long sur son lit pour étouffer dans son oreiller, le cri de désespoir qu’il ne pu retenir. Il n’avait pas à l’imaginer… c’était réel : il venait de perdre Raphaël à jamais. Les larmes inondèrent ses yeux, il serra les poings pour retenir la haine qu’il avait envers le monde et surtout contre lui-même.

Il avait tellement mal, qu’il aurait tout fait pour se faire souffrir un peu plus pour soulager la peine que Raphaël devait ressentir à ce moment même. Il n’osait même pas imaginer. Ce qu’il avait vu… Ce qu’il lui avait fait… Et surtout ce qu’il n’avait pas fait…

C’est à ce moment que le souvenir de ce qu’il avait faillit subir et de ce qu’il avait en partit subit lui revint en mémoire de manière extrêmement violente. Il avait l’impression de sentir encore les mains de Sébastien parcourir son corps, sa peau. La manière humiliante dont il s’était résigné l’écœurait au plus haut point. Avait-il si peu de dignité pour s’être soumis ainsi ? Et comment avait-il pu accepter cet odieux chantage qui avait maintenant détruit sa vie et surtout celle de celui qu’il aimait. Il se sentait sale, et avait plus que tout l’impression d’avoir sali Raphaël. Il frissonna rien qu’à l’idée des mains de Sébastien sur ses fesses… Si Raphaël n’était pas venu, si Asiel ne l’avait pas sauver, qu’aurait-il du vivre ? Aurait-il seulement pu y survivre. Allongé sur le ventre dans ce lit, il n’avait de cesse de se torturer. Jugeant qu’il ne pourrait rester une minute de plus ici, il se redressa, essuya ses dernières larmes d’un revers de la manche, et se dirigea vers la sortie, voir le seul être qui ne le jugerait pas lorsqu’il serait auprès de lui. Le seul être avec qui il se sentait libre d’être celui qu’il était.

Il traversa d’un pas rapide les couloirs, ne souhaitant surtout pas croiser quelqu’un. Il se surprit même à craindre de croiser Asiel. Il frissonna lorsqu’il arriva dehors, et ne put s’empêcher de lever les yeux pour contempler l’immensité du ciel étoilé qui s’offrait à lui. Pareille beauté était elle-là pour le narguer sur la laideur de sa vie ?

Il baissa les yeux et continua son chemin laissant ses pas le guider instinctivement jusqu’à l’entrer du parc. Toutefois son sang se glaça de terreur lorsqu’il vit arriver vers lui, la silhouette de celui qu’il avait espéré ne surtout pas croiser. Il faillit s’arrêter, mais il tenta de paraître le plus naturel possible, ne voulant surtout pas exposer sa faiblesse à Asiel. Les dernières paroles qui lui avait dite, l’avaient plus que touché et il ne cessait de se remémorer celles-ci, enfonçant un peu plus le pieu qui déchirait son cœur. Pourtant lorsque Asiel passa à côté de lui, il l’ignora, feignant de ne pas l’avoir vu et ne lui apporta pas plus d’importance qu’un vieux vêtement troué. Pour une fois, Daevlyn fut soulagé de cette indifférence qu’on lui portait. Il n’aurait pas était en l’état d’un affrontement. Il était même sûr que jamais, il ne pourrait supporter une parole blessante de plus de Asiel.

Il ne remarqua même pas qu’il s’était arrêté en plein milieu du parc. Figé, il n’osait même pas se retourner vers Asiel. Il n’avait même pas eu le courage de regarder son visage, et encore moins de voir ses yeux. Ce fut le hennissement de celui qu’il était venu voir au loin qui le tira de ses pensées, et qui le fit relever la tête. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres l’espace d’un court instant et il marcha à la rencontre de son ami qui semblait heureux de le voir. Avec tout les événements, il l’avait plus que négligé ses derniers temps, mais celui-ci ne sembla pas lui en tenir rancune, et arrivait au petit trop vers lui. Daevlyn s’arrêta au niveau de l’arbre sous lequel il aimait passer du temps. Il tendit lentement la main vers son cheval, suivit de loin par le reste du troupeau. Après une brève caresse, il s’approche plus prêt de lui, et lui entoura son encolure de ses deux bras, se sentant soutenu par la puissance de cet animal. Lorsqu’il sentit que sa monture en eut assez, il s’écarta et vint s’asseoir contre le tronc de l’arbre. Son cheval, baissa la tête et s’attaqua à la touffe d’herbe placée à ses pied, ne s’éloignant pas de Daevlyn. Soudainement apaisé par la présence de celui-ci, il ferma les yeux, se laissant bercer par les bruits du vent dans les feuilles et du pas des autres chevaux s’approchant de lui. Il ne sut vraiment pourquoi, mais le reste de le nuit, tout le troupeau resta prêt de lui, semblant veiller sur le sommeil qui bientôt le gagna.

Ce ne fut que dans la matinée qu’il ouvrit les yeux, sentant Waterfalls pousser son pied dans le but de manger l’herbe cachée en dessous. Tout courbaturé du confort que lui avait offert la nuit, il se leva en s’étirant. Un léger sourire se dessina une nouvelle fois furtivement sur son visage lorsqu’il vit qu’aucun des chevaux n’était partit. Il s’était rarement sentit aussi bien qu’en leur présence. Après une légère caresse à Waterfalls en guise de bonjour, il se dirigea à contre cœur vers l’écurie, étant obligé d’affronter sa propre réalité. Après un dernier regard vers eux, il marcha lentement jusqu’à l’écurie, comptant tout d’abord aller s’occuper d’Amaranth. Après tout Raphaël n’était plus là, et il doutait qu’Asiel aurait envie de s’occuper de celui-ci.

Mais alors qu’il pénétrait dans l’écurie, il entendit une voix douce s’élever du box du poulain. Son cœur s’emballa immédiatement. Se pouvait-il que ? Se pouvait-il que ce soit Raphaël ? Il déglutit avant de se rendre immédiatement au box. Ne voyant pas le visage de l’adolescent de dos en train de nourrir le poulain. Hésitant, il finit pas se lancer, partagé entre la joie et la peur de l’avoir de nouveau face à lui :

- Raphaël ?

Surpris, le jeune se retourna brusquement et lui fit face. Daevlyn tressaillit en constatant son erreur. Rien qu’à son regard, il devina qu’il venait de se leurrer et que celui qui se tenait devant lui était loin d’être Raphaël. Enervé, Asiel le fusilla du regard, et déclara d’une voix acerbe :

- Tu as donc aussi peu de mémoire ? As-tu oublié ce que je t’ai dis hier soir ?

Daevlyn eut du mal à faire le rapprochement entre la voix douce qu’il avait entendu auparavant et celle d’Asiel à l’heure actuelle. Il alla même jusqu’à se demander s’il n’avait pas rêvé. Une fois de plus Asiel choisit ses mots avec précision et ceux-ci allèrent droit au cœur de Daevlyn, le dévastant un peu plus.

Il ne put que tressaillir et baisser les yeux, honteux d’avoir espéré que Raphaël ait décidé de revenir. D’une petite voix il murmura :

- Non… je n’ai pas oublié…

Sur ces mots, il tourna les talons et quitta les écuries, laissant Asiel seul avec le poulain.

Arrivé dehors, il ne sut plus vraiment où il était, ni ce qu’il venait de se passer. Cette nouvelle confrontation involontaire, l’avait complètement déboussolé, et il avait l’impression de perdre tous ses repères. Le fol espoir d’avoir Raphaël en face de lui venait d’être brutalement soufflé en un instant, le ramenant plus que brutalement à la réalité.

Mais il n’avait pourtant pas rêvé, il avait bien entendu une voix douce tenter de rassurer le poulain. Asiel n’était alors pas si méchant que cela ? Venait-il de trahir une certaine sensibilité dont il faisait preuve ? Etait-il vraiment en tout point l’opposé de Raphaël ? Et pourquoi avait-il aussi mal lorsqu’il le rejetait ?  Ce n’était pourtant pas Raphaël mais Asiel.

Troublé, par l’idée que la différence entre Raphaël et Asiel commençait à s’estomper et effrayé parce que cela pouvait impliquer, il préféra rejeter cette idée qui lui semblait soudain folle.

Tel un zombie, il se dirigea jusqu’à sa chambre, et alla prendre une douche, tentant vainement de mettre ses pensées au clair. Jamais il n’avait connu un trouble aussi profond, et jamais il ne s’était sentit aussi vulnérable. Le moindre heurt pouvait le faire s’écrouler à tout instant et il n’avait plus personne pour l’empêcher de chuter. Il mit un temps avant de réussir à quitter l’eau chaude et bienfaisante coulant sur sa nuque, avant de sortir et de s’habiller. Il ne sut pas exactement ce qu’il devait faire aujourd’hui. Il sorti pourtant de sa chambre, ne supportant toujours pas celle-ci, charger de beaucoup trop de souvenirs récents et douloureux.

Rien que penser un seul instant au début du viol qu’il avait subit eut pour effet de faire trembler ses mains. Il sera les poing ignorant cette souffrance et marcha dans les couloir, sans vraiment savoir où il se rendait.

C’est alors qu’il vit une scène qu’il n’était pas censé voir. Asiel courait et il heurta de plein fouet un autre adolescent qui n’était autre que Steven. C’est alors qu’il le vit redresser la tête, confirmant ce qu’il avait vu : Asiel pleurait. Ayant était bousculé brutalement, Steven rattrapa par le bras Asiel qui déjà poursuivait son chemin. Ne semblant pas être

d’humeur, Asiel se retourna et repoussa violemment l’opportun qui avait osé le déranger et il tomba lourdement à la renverse en lâchant un cri de stupéfaction. Asiel s’enfuit alors en courant comme si le diable était à ses trousses, ses cheveux volants dans son dos. Il semblait ignorait que Daevlyn ait assisté à la scène. Daevlyn était encore sous le

choc. Ce qui le surprit le plus, ce ne fut pas la violence dont Asiel avait fait preuve envers son camarade, mais les larmes qui coulaient le long de ses joues… Sa façon de réagir prouvait qu’il était Asiel, mais ses larmes ne lui ressemblait pas. De ses yeux émanait pourtant toute la détresse et la tristesse du monde.

A présent plus qu’intrigué, à la limite de l’inquiétude, il prit la direction qu’avait prit l’adolescent et partit à sa recherche.

Asiel courait de la même façon que Raphaël. D’ailleurs Daevlyn ne savait plus vraiment qui il poursuivait ? L’ambiguïté en devenait presque gênante.

Daevlyn fut soulagé lorsqu’il vit que Asiel s’arrêter pour reprendre son souffle, il avait vraiment crut que celui-ci ne s’arrêterait jamais. Encore à une distance importante, il s’arrêta à son tour, continuant à marcher, reprenant son souffle. Asiel s’adossa alors à un arbre, remontant ses genoux contre son torse et les entoura de ses bras, cachant son visage aux yeux du monde. Les sanglots bruyants déchiraient le cœur de Daevlyn. Tous ses a priori contre Asiel s’envolèrent  aussitôt et une vague d’empathie l’envahie. Il sembla réaliser les sentiments enfoui qu’il éprouvait pour la seconde personnalité de Raphaël. Il ne pouvait la haïr… En cet instant même, c’était presque le contraire.   Daevlyn continuait à s’approcher lentement d’Asiel tout comme il le faisait pour Raphaël. Ne semblant pas l’entendre venir, il jugea bon de l’avertir de sa présence.

- Asiel ?

Celui-ci sursauta et tressailli à l’entente de son prénom, et lui répondit sur sa défensive, sèchement comme Daevlyn le craignait :

- Qu’est ce que tu fais là ? Ca ne te suffit pas de nous faire souffrir ? Tu vas encore te foutre de moi ?

Daevlyn se trouva presque ridicule. Comment justifier sa présence et ses sentiments soudain à Asiel ? Il tenta de répondre, perdant soudain tout ses moyens.

- Non je… Je ne vais pas me foutre de toi comme tu dis. J’ai vu que tu allais mal alors je t’ai suivi…

- Pourquoi ? Tu as peur que j’abîme le corps de ton amant ! Hurla Asiel avec colère, au bord de l’hystérie.

Daevlyn prit le temps de s’asseoir près de l’adolescent avant de répondre avec un calme contrastant avec la colère d’Asiel. Il voyait que celui-ci n’allait pas bien , et il ne pouvait se contenter de se rejet, il devait l’aider et décida de se jeter à l’eau :

- Non Asiel… Je m’inquiète pour toi, tu es un être humain comme tout le monde, malgré tes airs supérieurs et ta vanité parfois mal placée. Mais tous ceci n’est qu’un masque pas vrai ? Tu souffres toi aussi… Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas ce qui te fais souffrir, mais j’aimerai t’aider… J’ai conscience que mes paroles peuvent paraître quelque peu déplacées, mais tu sais, je ne t’ai jamais réellement détesté…

Asiel qui avait détourné son regard de l’adulte, lui reporta subitement toute son attention. Il semblait pas comprendre les paroles de Daevlyn… Celui-ci ne regrettait pas ce qu’il venait de dire, mais semblait seulement réaliser ce qu’il venait de dire, et le trouble dans lequel Asiel devait être plongé. Ses mots avaient dépassés sa pensée, et il les découvrait en même temps que Asiel.

Si Asiel fut troublé, ou même touché par ce que venait de lui dire Daevlyn il n’en laissa rien paraître.

Ne supportant plus le poids du silence, Asiel déclara d’une petite voix :

- Daevlyn… Je… il faut que je t’avoue quelque chose… c’est à propos de Raphaël. Il… Il se laisse mourir de chagrin… Je ne sais pas comment le résonner… il refuse constamment de m’écouter…

Daevlyn tressaillit à cette nouvelle et son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine. Rien qu’entendre son nom prononcé par sa propre bouche était insoutenable, mais savoir réellement dans quel état il se trouvait et ne plus avoir à l’imaginer espérant que cela ne soit pas vrai, il était maintenant dévasté et anéantit. Il vit alors Asiel baisser les yeux, paraissant honteux de ses larmes et des ses sentiments.

Daevlyn ne parvenait rien à faire, et encore moins à dire quoi que ce soit. La révélation d’Asiel l’avait choqué et troublé à un tel point qu’il était dans l’incapacité totale de prononcer le moindre mot. Une multitude de sentiment illuminèrent son visage : peur, tristesse, souffrance, désespoir, détresse, mais aussi colère et détermination. Colère contre lui-même. Par sa faute son amant se mourait. Par sa faute, par sa faiblesse, il faisait une fois de plus souffrir Raphaël mais aussi Asiel. Seul expression de sa peine : les larmes coulants à flot sur ses joues et il ne put répondre que par un gémissement d’animal blessé. Ce que venait de lui dire Asiel était pire que tout, pire que des insultes, pire que les paroles blessantes que celui-ci avait pourtant l’habitude de prononcer. Dévasté, anéanti, Daevlyn se sentait dépérir à son tour de seconde en seconde. Il aurait préféré mourir plutôt que de devoir affronter cette réalité.

Au bord de l’abîme, il perdit l’équilibre et se laissa chuter. Rien ni personne ne semblait pouvoir le retenir, et il voyait le fond plus que près de lui. Son cœur se serrait tellement fort, qu’il avait l’impression que celui-ci allait cesser de battre. Pourtant, une personne le rattrapa, juste avant qu’il n’atteigne le fond du gouffre, s’effondrant en lui-même. Asiel attira Daevlyn contre lui, dans une étreinte rassurante et protectrice. C’était cela, rattraper de justesse par Asiel, Daevlyn se laissa aller dans ses bras. Confortablement installé dans les bras de l’adolescent, la tête reposant contre son torse, Daevlyn pleurait toutes les larmes de son corps. Pour la première fois, il se sentait véritablement soutenu, même dans les bras de Sébastien il n’avait pas ressentit tout cela. Il craqua, toute la pression qu’il avait ressenti, ce qu’il avait vécu et ce qu’il avait failli vivre, tout remonta à la surface et explosa dans un sanglot, évacuant toute sa peine qu’il avait refoulait au fil du temps. L’adolescent lui aussi laissait libre court à sa peine, la joue contre les cheveux de l’adulte, il lui caressait inconsciemment la nuque, cherchant à lui apporter le peu de réconfort dont il était capable.

Aucun des deux hommes ne put dire exactement combien de temps ils restèrent ainsi enlacés. Toute notion du temps semblait avoir disparu, comme s’il s’était subitement arrêté. Seuls les sanglots de Daevlyn brisaient le silence pesant qui les entouraient.

De longues heures s’écoulèrent ainsi, jusqu’à ce que, petit à petit, les pleurs de Daevlyn se fassent moins violents puis finissent par s’assécher totalement. Comme un enfant, il renifla bruyamment et prit une grande inspiration avant de murmurer, la voix tremblante et saccadée :

- Laisse moi te raconter… J’en peux plus de ce malentendu…

Asiel ne répondit rien, et comme “qui ne dit rien consent”, Daevlyn commença son récit. Bien que cela lui était plus que difficile, il savait que cela était nécessaire. Il devait la vérité à ces deux êtres formant une seule et même personne. Plus Daevlyn avançait dans sa narration, plus il avait peur de leur réaction. En réalité, il était effrayer du jugement qu’ils pouvaient lui porter. Malgré sa honte, il poursuivit son récit, n’omettant aucun détail au sujet de ce qu’il avait fait ou vécu et surtout ressenti. Il se mis à nu devant lui, n’épargnant rien. Tout, il lui dévoila tout se sentant à chaque fois un peu plus sale et écœurant à leurs yeux. Il ne pouvait que leur inspirer dégoût et répulsion.

Cependant, jamais il ne s’arrêta, sachant parfaitement que s’il marquait une pause, il n’aurait plus la force de continuer. Chaque mot, chaque phrase, lui coûtait beaucoup d’énergie, tant les sentiments qu’il ressentait étaient puissants. Il ne se contentait pas de raconter, il revivait ce qu’il lui dévoilait. Cela n’avait pour effet que de l’enfoncer un peu plus. Il avait presque peur de finir son récit, peur de ce qui suivrait, peur de ce qu’il subirait. Il voulait bien subir les coups de colère de Asiel, il voulait bien payer pour ce qu’il avait fait, mais il ne supporterait pas un rejet, c’était même pire que cela, il n’y survivrait pas.

Plus il approchait de la fin et plus il l’appréhendait. Lorsqu’il eut fini, Daevlyn se tut et n’osa pas redresser la tête, il ne voulait pas lire le rejet qui devait évidemment se refléter dans ses yeux. Mais jamais, il ne regretta lui avoir tout dévoiler.

Il sentit alors une main se poser sur son menton avec une douceur extrême, relevant sa tête. Daevlyn ferma les yeux, ne voulant pas voir ce qu’il était en train de s’imaginer.

Mais au lieu de ressentir le coup auquel il s’était préparé, il sentit les lèvres d’Asiel se poser sur les siennes délicatement, attendant l’invitation de Daevlyn.

Celui-ci ne réfléchit pas et lui laissa prendre possession de sa bouche. C’était ce dont il avait besoin, sans vraiment ce rendre compte, Asiel lui offrait ce dont il avait le plus besoin et ce dont il ne se serait jamais risqué à demander. Lorsque leur deux langue se rencontrèrent, Daevlyn sentit une vague de bien-être l’envahir. Une douce chaleur envie son âme qui s’était glacée. Physiquement ce contact fut plus qu’électrique.

Daevlyn reconnut immédiatement la manière si particulière qu’Asiel avait de l’embrasser, à la fois excitante et passionnée. Mais cette fois-ci, une volonté de réconfort y était mêlé, entourant Daevlyn de toute son affection et son amour. Avidement, il partit à la découverte du palais de Daevlyn, retenant difficilement un gémissement de bien être. Très vite, Daevlyn se mit à répondre au baiser avec la même intensité, passant sa main sur la nuque d’Asiel afin d’approfondir leur échange. Le baiser se fit de plus en plus sensuel et passionné. Il n’avait rien d’un baiser amoureux, c’était un baiser destiné à clamer le désespoir qui les assaillait tous deux, sauvage et fougueux à la fois. Ils se découvraient… La peine de Daevlyn se noya dans ce baiser, emportant avec lui toutes ses questions, son appréhension et ses ressentiments.

Sa bouche était prise d’assaut pas Asiel, qui semblait vouloir l’aspirer de tout son être, ne faire plus qu’un avec lui afin de calmer le désir qui le rongeant de l’intérieur. Daevlyn se laissait guidait et consumer par ce baiser. Très vite, ses pensées laissèrent place à l’excitation et à la température de son corps qui ne cessait d’augmentait. Daevlyn caressait la nuque de Asiel l’invitant à aller toujours plus loin, toujours plus profondément. Par ce baiser, il voulait oublier ceux de Sébastien. Lorsqu’il sentit la main de Asiel se glisser fébrilement sous son t-shirt, passant lascivement sur sa peau bronzé, Daevlyn se retint de gémir de plaisir sous ce contact. Par cette simple caresse, il avait l’impression de revenir à la vie.

Une toute autre forme de désir prit naissance en lui, un désir qu’il n’avait jamais ressenti jusqu’aujourd’hui : le désir d’être prit, le désir d’appartenir à quelqu’un, le désir de se faire sien à cet homme.

C’est à ce moment là qu’il entendit Asiel murmurer d’un voix fiévreuse et rauque de désir, se séparant un instant de ses lèvres :

- Sois à moi juste pour cette nuit… après je partirais… je te rendrais Raphaël… Fait le pour moi… s’il te plait…

Cette demande ne fit que décupler le désir de Daevlyn, pour toute réponse, il se contenta de happer avidement les lèvres entrouvertes de l’adolescent, trouvant le temps d’interruption largement suffisant.

Cette fois-ci, il mit plus d’ardeur et de fougue dans son baiser, il voulait Asiel, il le désirait plus que tout et il comptait bien le lui montrer. Asiel resta sans réaction jusqu’à ce qu’il sente la langue de Daevlyn venir jouer avec la sienne, l’entraînant dans une danse vieille comme le monde. Il y mit toute son habilité et son savoir faire, se laissant guider par ses intuitions.

Gagné par l’impatience, Asiel s’empressa de retirer le t-shirt de Daevlyn, brisant le contact de leurs lèvres un court instant. Daevlyn se laissa faire, toujours brûlant de désir pour Asiel. Il voulait que celui-ci le touche, le caresse et efface ce que Sébastien lui avait fait ressentir.

Une fois son torse nu, Daevlyn pria pour qu’Asiel cesse de le détailler aussi longuement, n’ayant qu’une envie, sentir sa main parcourir son corps. Lorsque celui-ci céda enfin à la tentation, il avançant lentement ses lèvres de la peau de Daevlyn  qui crut que cet instant dura une éternité. Avec une lenteur calculée, il partit à l’exploration du cou offert de l’adulte, lui arrachant un gémissement de plaisir, qu’il ne pu reternir.

Lorsque vint s’ajouter à cela les mains d’Asiel s’aventurant sur son torse nu, Daevlyn entra dans un état second. Partout où ses mains passaient, elle laissaient derrière elles des coulées de lave en fusion. Leurs cœurs battaient si fort, que Daevlyn avait presque l’impression de l’entendre. Le bruit que faisait leur respiration, l’expression de désir mêlé de plaisir qu’affichait Asiel, ne faisait que rendre Daevlyn un peu plus fou de cet homme. Il ne résista pas à toucher ce corps parfait juste au dessus de lui, s’aventurant fébrilement sur chaque parcelle de peau, enivré du plaisir que la langue de Aseil lui procurait. Toute pudeur s’était envolée, pour laisser place à une pulsion presque sauvage du désir du corps de l’autre. Asiel lui donnait l’impression d’en vouloir toujours plus, et semblait loin d’être satisfait de ces simples échanges. Daevlyn voyait bien que celui-ci se réfrénait. Le corps enfiévré alanguis sous ses caresses, Daevlyn se laissa aller à ce qu’il ressentait, évacuant toutes pensées qui auraient pu venir troubler cet instant proche de la perfection.

Lorsqu’il sentit les mains tremblantes d’Aseil déboutonner le bouton qui retenait son jean avant de lui retirer, Daevlyn fut pleinement envahi de ce désir d’être possédé entièrement par Aseil. A cet instant précis, il lui offrait tout : son corps et son esprit. Asiel semblait faire exprès de prendre autant de temps à le débarrasser de son pantalon, il se faisait languir et Daevlyn émit un gémissement de protestation bien vite étouffé par un cri de plaisir lorsque Asiel lui retira son pantalon, après une caresse poussée sur son intimité gorgée de désir. Jamais il n’avait ressentit cela. Pour prolonger le plaisir, Asiel laissa sa langue parcourir librement le torse imberbe de l’adulte, tandis que ses mains

mettaient à bas le dernier rempart de la nudité de Daevlyn, à son plus grand plaisir.

A peine fut-il entièrement dévêtit, pleinement exposé à la vue d’Asiel, qu’il sentit les mains du garçon partir à l’exploration de cette terre inconnue, la découvrant dans les moindres détails. Lorsque sa main effleura délicatement la peau fine de son aine, Daevlyn émit un gémissement sourd et se cambra violemment sous le plaisir ressentit. L’adolescent savait s’y prendre à la perfection, emmenant Daevlyn au comble du plaisir. Semblant fier de sa découverte, Daevlyn vit se dessiner sur le visage  d’Asiel, un petit sourire calculateur, lui donnant encore plus de charme. Puis il laissa glisser sa main de nouveau au même endroit, avec une extrême habileté. Cette fois-ci, Daevlyn ne retient pas le cri de plaisir qui lui déchira la gorge lorsqu’à cette caresse vient s’ajouter une encore plus intime au niveau de son entrejambe. Daevlyn était attentif au moindre geste d’Asiel, se surprenant lui même de sa propre sensibilité à fleur de peau.

Daevlyn n’en pouvait plus, il ne résista pas et se mit à onduler son bassin en un rythme lent et régulier, se laissant aller sous les mains expertes d’Asiel. Le désir de le sentir se mouvoir en lui, de lui appartenir entièrement se faisait de plus en plus fort et chaque seconde était plus pénible à tenir.

Mais Asiel semblait avant tout vouloir satisfaire pleinement son amant. Il se plaça entre ses jambes et le prit en bouche, entamant un lent et ample mouvement de va et vient, qui arracha un cri de plaisir à Daevlyn.

Enivré par tout ce qu’il ressentait, Daevlyn enfouis ses mains dans les cheveux d’Asiel, lui caressant la nuque au même rythme que ses vas et vient, le faisant le désirer toujours un peu plus. Daevlyn n’aurait sut décrire le sentiment d’extase qui prenait possession de lui.

Peu après, Daevlyn jouit dans un cri de plaisir, ne parvenant pas à se retenir plus longtemps. Daevlyn à peine remit de son orgasme, Asiel l’embrassa à pleine bouche, semblant lui faire partager l’intensité de son désir. Enhardi par ce baiser, Daevlyn déboutonna avec empressement la fermeture du jean d’Asiel et le lui retira, entraînant son boxer par la même occasion, ne perdant pas de temps à se faire languir. Il en aurait était de toute manière bien incapable.

Une fois nu, Asiel retourna Daevlyn et entreprit de le préparer à sa venue. Celui-ci se laissa faire. Il ne put faire autrement que de craindre cet instant, le ramenant peu de temps auparavant… Même si ce n’était pas la même personne qui se trouvait au dessus de lui, c’en était pas moins la même position. Il remercia mentalement de ne pas être face à Asiel. Il ne voulait surtout pas montrer l’angoisse qui devait certainement se lire sur son visage et la petite larme qu’il retint. Il n’était pas facile d’oublier… Lorsque ce qu’il redoutait arriva enfin, lorsqu’il sentit le doigt d’Asiel s’insérer dans son intimité, il crut ne jamais parvenir à retrouver son calme et à reprendre sa respiration. Ce fut seulement grâce à toute les attentions d’Asiel, grâce à la multitude de baisers érotiques et tendres qu’il déposa dans son cou et sur sa nuque, qu’il parvint à retrouver son calme et ne pas trop paniquer.

Ce n’était pas tant la douleur vite estompée qu’il lui faisait peur, mais le traumatisme qu’il avait vécu refaisait surface.

Luttant intérieurement pour faire cesser cette peur idiote, il finit par réussir à se laisser alors sous les attentions toutes particulières de son futur amant. Il se laissa même aller à prendre du plaisir lorsque celui-ci inséra un deuxième doigt et gémit de protestation lorsqu’il le retira.

Cependant, l’angoisse de ce qui allait suivre ne le quitta que partiellement, et il ferma les yeux dans l’attente de celui-ci. C’est avec une délicatesse et une douceur infinie que Daevlyn aurait ignoré de Asiel, que celui-ci le pénétra, sans cesser de lui embrasser le cou, les mains lui caressant le creux des reins. La douleur était là, mais les attentions d’Asiel la lui firent vite oublier, et dès lors qu’il commença à se mouvoir en lui toute appréhension s’envola. Il ne pensait plus à rien. Son esprit était totalement vide. Il entra alors dans un état de transe. Les mains de Asiel glissant sensuellement le long de son dos tandis que sa langue reproduisait les contours de son visage, les gémissements de satisfaction et d’excitation que l’adolescent poussait, il se laissait être pleinement sien à Aseil, lui offrant ce qu’il semblait désirer par dessus tout. Envahit par une vague de sentiments multles qu’il n’aurait pu décrire, Daevlyn criait sans retenue, le plaisir qu’Aseil faisait maintenant naître en lui, lui brûlait les reins et faisait bouillonner son sang dans ses veine. Sous ces encouragements, Asiel redoubla d’effort, le prenant avec fougue et passion dans lesquels Daevlyn pouvait ressentir une pointe de désespoir mais surtout tout l’amour qu’il avait à son égard et qu’il lui dévoilait en cet instant.

Arrivé au plus haut sommet du plaisir, Daevlyn se libéra dans un cri de jouissance, suivit presque aussitôt par Asiel qui se libéra en criant le nom de son amant. Epuisé et à bout de souffle, Asiel se laissa retomber sur son amant, en prenant garde de ne pas l’écraser. Après un ultime baiser papillon déposé dans son cou qui fit frémit Daevlyn, Asiel se retira et Daevlyn se retourna, l’attirant dans ses bras, en une douce et tendre étreinte. Il aurait aimé que ce moment ne cesse jamais. Il s’était sentit vivre pleinement comme jamais. Ils restèrent silencieux le temps de retrouver une respiration calme et régulière, calquant leur rythme cardiaque sur celui de l’autre. Epuisé par l’effort qu’ils venaient de fournir, ils s’endormirent ainsi enlacés, Asiel confortablement installé dans les bras de Daevlyn, continuant ainsi à se couper un peu plus du monde, source de leurs problèmes.

Lorsque Daevlyn ouvrit les yeux, il resserra son étreinte sur Asiel, comme pour se prouver que ce qu’il avait sous les yeux n’était pas un rêve ou le fruit de son imagination. Il admira alors son visage paisiblement endormit, et réprima la pulsion de poser ses lèvres sur les siennes. Du bout de l’index pourtant, il les effleura traçant leur contour. Peu de

temps après, Asiel ouvrit les yeux, plongeant immédiatement son regard dans celui de l’adulte. Daevlyn lui souriait tendrement, et fut touché de voir Aseil rougir en lui rendant son sourire. C’était étrange, mais il n’aurait jamais imaginé voir Asiel lui sourire ainsi un jour. C’était un sourire tendre et doux que Daevlyn n’avait encore jamais vu sur le visage froid de Asiel. Ainsi il venait définitivement de mettre à bas sa carapace.

Se lovant un peu plus près contre la source de chaleur que représentait Daevlyn, Asiel déposa un baiser papillon à la base de son cou, ce qui eut pour effet de faire frémir l’adulte. Daevlyn se sentait calme et apaiser. Toute les ressentiments qu’il avait pu éprouver jusqu’à maintenant s’étaient envolés. Certes il savait que cela ne durerait pas éternellement, mais il comptait profiter de cet instant si pur : un simple instant de tendresse.

Mais alors qu’il se laissait aller, il entendit une petite voix s’élever à ses côtés :

- Daevlyn… répond moi franchement… avec qui viens-tu de faire l’amour ?

Daevlyn ne comprit pas le sens de sa question, elle restait ambiguë et il ne voyait vraiment pas où il voulait en venir. Semblant saisir l’incompréhension et le trouble de l’adulte, Asiel ajouta :

- Avec Raphaël, ton frère ou… ou avec moi ?

Ne s’attendant pas à une telle question, Daevlyn sursauta et étouffa un hoquet de surprise.

Il ne s’attendait tellement pas à une telle question qu’il ne savait que répondre. Tout comme Raphaël, Asiel avait un don pour se poser le même genre de question, et déstabiliser Daevlyn de la même manière. Il regretta amèrement de ne pas lui avoir donné de réponse immédiatement, lorsque Asiel s’arracha brusquement de son étreindre et qu’il vit ses yeux se remplir de larmes. Raphaël aurait eut la même réaction… Ce ne fit que troubler un peu plus l’adulte. Alors qu’Asiel s’apprêtait à se lever, Daevlyn lui attrapa le bras et l’attira contre lui.

Puis, restant calme malgré la situation, il commença à parler, choisissant ses mots avec précaution, sachant qu’un seul mot mal choisit pourrait blesser Asiel à jamais.

- Tu n’es finalement pas si différent de Raphaël…

-  Si tu es là pour me parler de Raphaël…

- Laisse moi finir… le coupa Daevlyn. Tu caches tes sentiments derrière ta colère et ta froideur… Je suis désolé si tu as mal interprété mon silence. Ne crois surtout pas que je n’ai pas d’affection pour toi. Tu fais parti de Raphaël, je t’apprécie beaucoup et je ne regrette pas ce qui vient de se passer…

Non, il ne regrettait pas…Pour rien au monde il n’aurait voulu revenir sur ce moment et l’effacer. Il s’était offert à Asiel, et celui-ci lui avait donné énormément. Cependant il ne s’attendait pas du tout à ce que lui murmura Asiel :

- Je t’aime Daevlyn…

Daevlyn fut profondément troublé par ces quelques mots. Combien de fois il avait espéré les entendre de la bouche de Raphaël ? Pourquoi fallait-il que ce soit Asiel qui les lui dise ? Après ce qui venait de se passer, Daevlyn n’ignorait pas les sentiment d’Asiel à son égard, mais l’entendre les prononcer lui donnait une impression étrange.

Cependant, il ne pouvait répondre aux sentiments d’Asiel. Certes, il éprouvait quelque chose de très fort pour lui, mais son cœur appartenait à un autre. Quoi de plus gênant et ambiguë que la situation dans laquelle il se trouvait. Il ne savait plus vraiment quoi dire, ni que faire… Il ne voulait pas laisser seul dans le silence sans rien lui répondre, et pourtant, seuls les bruits de la nuit faisaient écho à sa déclaration.

Ne parvenant à lui répondre, il décida de lui offrir une dernière fois ce qu’il semblait désirer plus que tout, avant de lui dire au revoir… Lentement, il posa sa main sur ce menton et tourna sa tête vers lui. Plongeant ses yeux dans ses deux onyx, il déposa lentement ses lèvres sur les siennes, avant de prendre possession de sa bouche et de partir à la rencontre de sa langue. Asiel semblait profondément troublé, si bien qu’il ne répondit pas tout de suite au baiser, où du moins il y répondait timidement, comme si sa déclaration lui avait fait perdre toute son assurance.

Mais soudain, Daevlyn sentit quelque chose d’humide et de salé venir se joindre au baiser, il ouvrit les yeux et vit ceux d’Asiel inondés de larmes. Semblant voir que Daevlyn constatait son état, il se recula et enfoui sa tête dans le torse nu de son amant. Cette fois-ci, ce fut à Daevlyn de l’entourer de ses bras et de le bercer. C’était atroce de faire mal à quelqu’un que l’on aimait sans pouvoir s’en empêcher. Il savait au plus profond de lui que ce qu’il ne pouvait offrir à Asiel ce qu’il désirait, il l’avait déjà donné à Raphaël et cela pour l’éternité. Il passa plusieurs fois sa main dans ses cheveux et ne pouvant le laisser dans cet état, il murmura à son oreille d’une voix qu’il voulait douce et réconfortante :

- Je…Je suis très touché par tes paroles Asiel. Je.. Je t’apprécie plus que tout, et sache que j’éprouve aussi beaucoup d’amour pour toi, mais…

- Ne te fatigue pas Daevlyn, le coupa Asiel, tu m’as déjà offert beaucoup, plus que tu ne l’aurais dû.

Il se leva en se dégageant de l’étreinte de Daevlyn. Il ramassa ses vêtements éparpillés sur le sol. Une fois de plus Daevlyn fut stupéfait de la beauté ede ce corps nu devant lui éclairé par la seule lueur de la lune. Cependant, ce furent les larmes inondant ses yeux qui le ramenèrent à la réalité.

Asiel allait partir, lui rendre Raphaël, Daevlyn devait être heureux, alors pourquoi sentait il son cœur se serrer si fort ?

Après s’être habillé à son tour, il s’approcha du corps de Asiel, qui était de dos. Il l’entoura de ses bras, et après un tendre baiser dans le cou, qui fit frissonner sa peau, il lui murmura :

- Avant que tu ne partes, je voudrais t’offrir une dernière chose.

Il ne laissa pas le temps à Asiel de répondre, il l’attrapa par la main, et marcha droit devant lui. Asiel, intrigué, le suivit sans mot dire. D’un pas rapide, ils arrivèrent rapidement au parc des chevaux. La Daevlyn se retourna enfin et lui dit :

- Attends moi ici.

Daevlyn laissa seul Asiel au milieu du pré et partit en courant en direction des écuries. Arrivé là-bas, il attrapa un licol et alla rejoindre Asiel à la même allure. Mais au lieu d’aller le voir tout de suite, il poursuivit son idée et alla voir Waterfalls, qui déjà hennissait à sa venue nocturne. Après une rapide caresse en guise de bonjour, il lui enfila le licol et monta lestement sur son dos. Puis il alla enfin rejoindre Asiel. Celui-ci afficha un air de totale incompréhension en le voyant venir vers lui, il ne semblait pas comprendre les intention de l’adulte. Intrigué, il lui demanda :

- Qu’est ce que tu…

Pour toute réponse, Daevlyn se contenta de lui tendre la main et de lui dire :

- Monte…

A peine eut-il le temps d’esquissait un mouvement vers lui que Daevlyn le tirait vers lui en le soulevant et le fit prendre place juste devant lui. Il l’entoura de ses bras, et se serra tout contre lui. Il mis sa tête aus dessus de l’épaule d’Asiel et lui donna un seul et unique conseil :

- Laisse toi aller…

Puis il exerça une légère pression de jambe et sa monture se mit en route. Daevlyn savait parfaitement où il voulait aller, ce fameux champs où un galop interminable était possible. Il voulait faire partager cela à Asiel. Même s’il avait dû le vivre à travers Raphaël, il voulait que celui-ci vive pleinement cette sensation de puissance et surtout de liberté. Semblant comprendre l’endroit où son maître voulait le mener, Waterfalls marcha d’un pas rapide et énergique.

Enfin arrivé devant le champs, Daevlyn le fit s’arrêter.

- Tu es prêt ?

Asiel se contenta d’acquiescer. Daevlyn lâcha un peu la longue de sa monture qui déjà trépignait d’impatience. Il eut à peine à serrer légèrement les jambes que déjà Waterfalls s’était élancé dans un galop endiablé, dévorant l’immensité qui s’offrait à eux. Daevlyn se demanda si Aseil avait apprit en même temps que Raphaël ou si son corps

se souvenait, mais il s’en sortait parfaitement, détendu, il se laissait aller à suivre les mouvements amples et puissants de Waterfalls. Daevlyn alla même jusqu’à fermer les yeux, pour se laisser fondre dans les sensations qu’il éprouvait. Il souhaita de tout son cœur que cela plut à Asiel autant qu’à lui, et à Raphaël.

Ce fut presque arrivé à la fin du champs qu’il lui sembla percevoir quelques mots :

- Merci… merci pour tout

Sa monture ralenti et finit par s’arrêter à la lisière des bois, passant du pas à l’arrêt. Daevlyn mit pied à terre et lorsqu’il tendit les bras pour aider Asiel à descendre, il fut immédiatement frappé par la couleur améthyste de ses yeux. Raphaël… Il était là, enfin, face à lui, plongeant ses yeux dans les siens, emplis de tristesse. Daevlyn ne su que faire et resta figé sur place, croyant qu’il vivait un rêve.

Après un mouvement d’hésitation, Raphaël se jeta dans ses bras, le serrant si fort que Daevlyn eut presque l’impression d’étouffer. Daevlyn ne tarda pas à lui rendre son étreinte et contre tout attente, il entendit Raphaël s’effondrer en sanglot. Son corps était secoué de spasmes et il répétait inlassablement :

- Je suis désolé Daevlyn… Je suis désolé… Je m’en veux de ne rien avoir vu… Je ne savais pas… Je suis désolé…

Mais alors que Daevlyn l’écartait un peu afin de prendre possession des lèvres de son amant, celui-ci eut un mouvement de recul que Daevlyn vécu comme un rejet. Raphaël dut lire dans les yeux de l’adulte toute sa détresse et son incompréhension, car il déclara :

- C’est fini Daevlyn, je préfère mettre un terme à tout ça, à nous…

Daevlyn prit ces quelques mots de plein fouet, il eut l’impression que tout s’écroulait. Vivait-il dans la réalité ou était-ce bien comme il l’espérait : un cauchemar. Pourtant comme pour se prouver que tout était bien réél, il se risqua à lui demander une chose, qu’il regretta immédiatement.

- Pourquoi ?

- Parce que je n’en peux plus…

Daevlyn ne le laissa pas finir sa phrase et se releva brusquement, s’en était trop pour lui, il en avait trop entendu. Il lui tourna le dos, ne voulant surtout pas lui montrer les larmes qui inondait dès lors son visage. Plus que tout en cet instant, il voulait disparaître, noyé sous sa détresse, sa solitude et son désespoir.

Il s’effondra sur le sol à genoux, portant ses mains sur son visage, plus un seul son ne parvint à sortir de sa bouche, il était soudain : vidé de tout, fou de douleur, accablé par le poids de sa souffrance, comme presque mort.

Cet article a été publié le Mercredi 17 octobre 2012 à 19:00 et est classé dans Mourir pour revivre. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

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