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mai

Beyond the invisible - chapitre 02

   Ecrit par : shinilys   in Beyond the invisible

Chapitre 02 par Shinigami
Lorsque j’ouvris les yeux, la lune inondait ma chambre de sa lumière blanche et fantomatique. Je sentis alors un courant d’air glacé pénétrer sous mes draps, et tournant la tête pour en déterminer l’entrée, je me rendis compte que je n’avais fermé ni les volets, ni la fenêtre. A cette constatation, je fus parcouru de violents frissons, comme si mon corps cherchait à se réchauffer par ses propres moyens. Prenant mon courage à deux mains, je m’extirpais de mon lit et me dirigeais machinalement vers la fenêtre. Alors que je m’apprêtais à la fermer, un détail dans le ciel attira mon attention. Un long trait de lumière blanche traversa le ciel pour aller se perdre à des années lumières de là où je me trouvais… Je n’étais pas superstitieux et ne croyais pas à ce genre de choses, mais étrangement, il me vient l’envie de faire un voeux, comme le voulait la coutume.

Sans trop savoir pourquoi, mes sens, comme guidés par une puissance et une volonté autre que la mienne, échappèrent à ma volonté, et je fermais les yeux. Mentalement, je formulais un vœux qui, au fond de moi, j’en étais intimement convaincu, ne se réaliserait jamais.

Je restais encore un instant accoudé au rebord de la fenêtre, contemplant sans vraiment les voir les constellations qui parsemaient le ciel nocturne. Je ne saurais en expliquer la cause ou la raison, mais en cet instant, je fus saisi d’un excès de mélancolie. Mon coeur fut saisi d’un sentiment de solitude et de tristesse dont je ne parvenais pas à déterminer l’origine. Était-ce cela l’origine de ce vœu insensé que je venais de faire ? Me sentant partir dans des réflexions irrationnelles au possible, j’esquissais un sourire amer avant de regagner mon lit, abandonnant la lune à son éternelle solitude. En fait, je me sentais comparable à cet astre qui régnait sur le monde à la nuit venue, malgré les étoiles qui l’entouraient, celle-ci devait se sentir bien seule… Et il en était de même pour moi… Certes j’étais entouré de monde, je n’avais pas d’amis à proprement parler mais je m’entendais pas trop mal avec quelques personnes et cela me suffisait amplement. J’aimais ma solitude et exigeais par dessus tout que l’on respecte celle-ci.

Transi de froid par la fraîcheur de la nuit, je tirais mes couvertures à moi et fermais les yeux dans le but de trouver le sommeil qui me fuyait depuis maintenant plusieurs jours, et cela régulièrement depuis des années. Je ne savais pas d’où me venait ce soudain dérèglement de mon horloge interne, mais pour être honnête, cela ne m’inquiétait pas d’avantage. J’étais juste intrigué.

Finalement, je tentais de me vider la tête, souhaitant me reposer au maximum à défaut de me rendormir. Demain serait une journée chargée et je me devais d’être en forme si je voulais tenir. Laissant mon esprit vagabonder, je me mis à penser à mon emploi du temps du lendemain, qui tout compte fait, n’était plus très loin. Dès mon réveil, il me faudrait perdre le moins de temps possible si je voulais réussir à caser toutes mes obligations avant la fin de la journée. En premier lieu, il me faudrait aller chercher Rune au pré et le ramener pour pouvoir le ferrer et tout cela avant neuf heures, heure à laquelle commençait la leçon. Ensuite j’avais rendez-vous avec un éleveur qui avait une proposition à me faire pour la vente d’une de ses juments. Une magnifique jument quarter horse. Autant dire que j’étais plus qu’intéressé par l’affaire, au vue de son palmarès et de ses géniteurs. Cette jument avait un sens du bétail inné qui promettait d’être très prometteur. Avec un peu d’entraînement, je pensais qu’elle pourrait faire des miracles. Mais avant tout, je voulais la voir, afin d’établir un début de relation et ainsi juger des réelles qualités d’écoute de la jument. Car même si celle-ci avait un très bon potentielle, si elle ne me convenait pas niveau caractère, je la laisserais à qui veut l’acheter. Je n’avais que faire d’un animal avec lequel je devais constamment me battre afin de réussir à construire un semblant de quelque chose. Cela me paraissait être du temps foutu en l’air et je ne pouvais me le permettre. D’accord, cela pourrait constituer une très bonne expérience, mais je ne me ressentais ni l’envie ni la patience de me lancer dans ce genre de défit pour le moment.

Finalement, je dus me rendormir car lorsque j’ouvris les yeux pour la seconde fois, les ténèbres de la nuit commençaient à faire place aux premières lueurs matinales. Confortablement emmitouflé dans mes couvertures, je me tournais péniblement vers mon réveil et regardais l’heure. Cinq heures quinze… J’avais encore une bonne heure avant de devoir me lever pour de bon. Je décidais de traîner encore un peu au lit, remontant les couvertures jusque sous mon menton, appréciant la douce chaleur qui régnait au dessous.

Cette fois-ci, le sommeil se refusa à moi, et je restais bien trois quarts d’heure ainsi, puis, lassé de rester sans rien faire, je décidais de me lever. Je me dirigeais vers mon armoire pour en sortir des affaires propres avant de prendre la direction de la salle de bain. Là, je posais tout en vrac dans le lavabo et entrais dans la douche, ouvrant le robinet d’eau chaude sur le maximum. J’en ressortais le temps que l’eau chauffe, ne supportant pas l’eau glacée, et encore moins à peine six heures du matin. Lorsque de la vapeur commença à envahir la cabine de douche, j’entrais de nouveau et me laissa aller à pousser un long soupir de bien être, appréciant avec volupté la chaleur bienfaitrice de l’eau sur ma peau fraîche.

Dix minutes plus tard, je prenais sur moi pour quitter le sauna qu’était devenu la douche et attrapant la serviette de bain, je la nouais négligemment sur mes hanches et attrapait la seconde que j’utilisais pour essorer au maximum mes cheveux qui me tombaient jusque sur les omoplates. Je m’habillais à la hâte, sans prendre le temps de sécher les quelques gouttes qui coulaient sur ma peau, pestant contre mon t-shirt trop étroit qui collait avec l’eau. Je bataillais un moment avec mon t-shirt avant de parvenir à l’enfiler et je m’ébouriffais les cheveux afin de les essorer au maximum. J’adorais mes cheveux, pour rien au monde je ne les aurais coupés, mais qu’est-ce que cela pouvait être chiant parfois…

Je finissais de m’habiller et quittais la pièce, prenant le risque de ne pas me coiffer, quitte à souffrir ce soir lorsque je devrais le faire, mais je n’avais présentement pas la patience de le faire. Mieux valait donc éviter les dégâts…

De retour dans ma chambre, j’allais ouvrir la fenêtre pour aérer un maximum, et après avoir enfilé mes chaussures de tous les jours, j’allais prendre mon petit déjeuner au réfectoire, espérant que personne ne s’y trouverait, n’ayant pas envie de jouer les bouche trous déjà de bon matin…

Par chance, j’étais le premier, les autres devaient encore dormir… Etant donné l’heure, c’était on ne peu plus normal… La plupart du temps, personne ne se levait avant huit heures, et cela était tout dans mon intérêt. Je pouvais ainsi profiter de la tranquillité matinale sans avoir à supporter les soupirs et les ronchonnements des autres employés. Le seul que j’arrivais à supporter ici, c’était le patron, et pour tout dire, il me le rendait plutôt bien. J’étais le seul à avoir certains privilèges, comme pouvoir utiliser sa voiture personnelle pour mes propres déplacements et quelques autres avantages de ce genre. Il faut cependant préciser que je suis sans aucun doute le meilleur élément de notre fine équipe. Et j’affirme cela sans prétention aucune. Pourquoi cacher les faits ?

Je me rendis aux cuisines et me servis directement dans les placards. Nous, les employés, n’en avons normalement pas le droit, mais étant donné qu’à cette heure tout le monde dort, alors pourquoi me gêner ? Je fouillais dans les placards, râlant envers les morfales qui me servaient de collègues, et qui en moins d’une semaine, vidaient toutes les provisions, laissant les placards désespérément vides. Ils sont nés avec un gouffre à la place du ventre ou quoi ? Parce que je veux pas dire, mais là, les placards ils ressemblent plus à un trou noir qu’à autre chose.

Enfin de compte, je devais avoir une bonne étoile qui veillait sur moi, car je trouvais miraculeusement un paquet de céréales au chocolat pas encore entamé. J’attrapais le survivant et ouvrait le frigo à la recherche d’une bouteille de lait. Je la trouvais finalement en bas de la porte. Je la saisie et constatais avec mauvaise humeur que celle-ci était également en fin de vie. Jurant mentalement, je posais le tout sur le plan de travail avant d’aller chercher un bol et une petite cuillère.

Une fois mon petit déjeuner préparé, je retournais dans le réfectoire et m’asseyais à ma place habituelle, dans l’angle au fond de la pièce, là où personne sauf moi n’allait jamais. Je n’avais même pas prit le temps de faire chauffer mon lait. Résultat des courses, au lieu de me brûler la langue, je me gelais les dents… Et le premier qui me dit que je suis de mauvaise humeur, je sais pas ce que je lui fais… Parce que celui qui finit la bouffe des autres c’est pas moi !

Je terminais mon bol et le ramenais à la cuisine avant de cacher en lieu sûr l’ultime boîte de céréales.

Ceci fait, je retournais dans ma chambre et me lavais les dents. Je me glaçais une nouvelle fois les gencives en me rinçant la bouche, l’eau étant particulièrement froide en cette fin d’automne. Pour couronner le tout, j’inspirais un grand coup par la bouche, accentuant la sensation de froid dut au dentifrice à la menthe. Attrapant mon élastique que j’avais laissé sur la petite étagère au dessus du lavabo, je m’attachais les cheveux en queue de cheval haute, après avoir vérifié qu’ils étaient bien secs. Oui, je déteste m’attacher les cheveux alors qu’ils sont encore mouillés ou humides parce qu’après ils prennent la forme et ça fait con ! Et j’ai pas envie d’avoir l’air d’un crétin fini avec les cheveux qui partent dans tous les sens… Je sortis de la salle de bain et enfilais mon pull qui traînait sur la chaise qui trônait près de mon lit, fermais la fenêtre et quittais définitivement ma chambre.

Je prenais la direction de l’écurie qui se trouvait à seulement quelques dizaines de mètres du pensionnat afin d’aller chercher le licol de Rune. Rune de Balrog était un magnifique Quarter Horse palomino de treize ans. Ce cheval, c’était une perle, d’un calme et d’une patience à toute épreuve, il était idéal pour les cavaliers débutants. Pour être honnête, j’ai été très déçu lorsque Philippe m’a annoncé vouloir le faire castrer. Il aurait pu faire un excellent cheval reproducteur et si ses poulains avaient hérité de son tempérament, ils auraient eu beaucoup de succès lors des compétitions.

Arrivé près du parc, j’émis un bref sifflement, et aussitôt, un hennissement me répondit au loin, très vite suivit par un bruit de cavalcade endiablée. Un sourire resplendissant illumina mon visage à la vue du troupeau lancé au galop dans le pré, guidé par Crystal’s Jewel, la jument dominante du groupe. A mes yeux, rien n’existait de plus beau qu’un troupeau de chevaux en liberté. Voir ce mouvement de masse multicolore plein de grâce et de noblesse se déplacer avec légèreté dans la brume du matin avait quelque chose d’enchanteresse et de féerique que je ne me lassais jamais d’admirer. Les crins volant dans la brise matinale, scintillant comme un voile de soie ajoutait à cette vision irréelle quelque chose de magique.

Mettant arrêté pour admirer ce spectacle qui s’offrait à moi, je repris ma progression et pénétrais dans le parc, passant sous la clôture par flemme d’ouvrir la barrière. Puis, lentement, je m’approchais près de Rune qui s’était arrêté à quelques pas de là. Arrivé à moins de deux mètres de lui, je stoppais ma progression, et tendant la main vers Rune, je l’appelais d’une voix douce mais ferme. Lorsqu’il franchit de lui-même les derniers pas, je le félicitais, le caressant longuement derrière les oreilles et le long de l’encolure, zones que je savais particulièrement sensibles et appréciées chez lui. Puis je déposais un bisou sur la peau fine et au duvet incroyablement doux du bout de son nez avant de lui faire baisser la tête et de lui passer le licol.

Lui intimant l’immobilité, je sautais lestement sur son dos et après avoir trouvé la bonne place sur son dos dépourvu de toute protection, je me penchais légèrement en avant et baissais les mains, lui donnant l’ordre d’avancer. Sensible au mouvement de mon corps, Rune partit d’un pas cadencé vers l’entrée du parc. Je plaçais ma monture parallèle à la clôture et ouvrais la barrière. Je le fis sortir et refermais immédiatement la porte du parc empêchant ainsi les autres de suivre. Ils émirent de longs hennissements de protestation, puis, voyant qu’ils ne parviendraient à rien, ils repartirent aussi vite qu’ils étaient arrivés.

Je menais Rune jusqu’au lieu où je ferrais les chevaux et sautais à terre à quelques mètres de là, ne voulant pas donner de mauvaises habitudes à ma monture. Laissant la longe posée sur le garrot pour ne pas qu’il marche dessus au cas où elle traînerait par terre, je précédais Rune qui me suivit docilement jusqu’à la barre d’attache. Je saisis alors la longe et effectuais le noeud d’attache conventionnel par mesure de sécurité. Je caressais une nouvelle fois Rune pour le remercier et allais chercher la caisse d’outils et les fers dont j’aurais besoin.

Je mis environ une heure trente pour ferrer les quatre pieds de Rune et alors que je coupais le dernier clou, je vis Cobalt débouler de derrière le bâtiment, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il était là, volant les bouts de corne coupés qu’il allait mastiquer un peu plus loin. Cobalt était le Husky de Philippe. Il l’avait nommé ainsi à cause de la magnifique couleur de ses prunelles d’un bleu profond. Si Cobalt était là, cela signifiait qu’il devait être huit heures passé, et que les cavaliers de la première leçon allaient bientôt débarquer. Ce qui arriva effectivement une minute plus tard. Je rangeais mon matériel de ferrage et allais accueillir Ophélie, une jeune fille agréable et souriante, toujours prête à donner un coup de mains en cas de besoins. Je crois même que s‘était mon élève préférée. Elle ne se mêlait jamais aux autres qui aimaient passer du temps dans la sellerie après une leçon, rassemblés autour d’une tasse de thé. Non, elle, à chaque fois que je la voyais, c’était dans le box du cheval qu’elle avait monté, en train de lui refaire une beauté, le bichonnant comme une poupée. Elle aimait les chevaux et ils lui rendaient bien cet amour.

J’allais ensuite détacher Rune et l’emmenais dans le box qui restait toujours vide, afin qu’en cas de besoin, il soit toujours à disposition. Après un moment de réflexion, je décidais d’accorder à Ophélie le privilège de monter Tenbu Horin, un magnifique Appaloosa au caractère bien trempé, chose plutôt rare pour un cheval de cette race.

Une bonne heure plus tard, tous les chevaux étaient finalement réunis dans la grande carrière située un peu plus loin. Debout au milieu du rectangle de sable, j’observais chaque cavalier, corrigeant leurs erreurs et les encourageant à poursuivre lorsqu’ils faisaient quelque chose de bien. Cependant, je remarquais au milieu du groupe d’élève, que l’un d’eux semblait en difficultés avec sa monture. Je m’approchais de lui et lui demandais ce qu’il voulait lui faire faire.

- Je n’arrive pas à le faire partir au galop à gauche…

Je contenais avec difficultés un soupir de consternation. Non mais c’est vrai quoi… Je lui avais donné exprès Odysseas, le doyen du club, un petit cheval obéissant et gentil comme tout. Masquant du mieux que je pouvais mon exaspération, je lui répondis :

- Met-toi sur la piste et passe au galop au prochain virage. Pour le faire partir au galop à gauche, tu recules ta jambe droite et presse légèrement le flan de ta monture avec ton mollet gauche. Il devrait partir tout seul.

Je constatais avec soulagement qu’il y arriva parfaitement du premier coup, s’évitant ainsi une remarque désobligeante de ma part. Je suis patient mais il y a quand même des limites.

Je reportais mon attention sur Ophélie qui semblait n’avoir aucun mal avec Tenbu Horin. Elle maîtrisait parfaitement son cheval, le faisant reculer ou galoper à sa guise, sans gêner ses camarades. Après un dernier tour au galop, je lui demandais de laisser son cheval souffler un moment avant de remonter, terminant la séance par quelques tours de piste au pas, les rênes posées sur l’encolure. Après cinq minutes, j’allais ouvrir la chaîne qui fermait la carrière et m’écartais pour laisser passer les chevaux, marchant docilement en file indienne.

Je restais pour vérifier que tous les cavaliers prenaient convenablement soin de leur monture avant d’atteler le van et de sauter dans le 4×4 de Philippe.

Après une longue heure de route j’arrivais au domaine du Sabot d’Argent, pour mon rendez-vous. J’entrais dans la cours où un vieil homme avec une grande barbe m’attendait. J’arrêtais le moteur, sortais de la voiture et allais rejoindre l’homme. Nous échangeâmes une poignée de main et je me présentais à lui :

- Bonjour Monsieur Landman, je viens pour voir la jument dont vous m’avez parlé l’autre jour.

- Oui, je me souviens de vous ! Rappelez-moi votre prénom ?

- Gabriel, répondis-je.

- Ah oui, maintenant que vous me le dites… Vous savez, à mon âge, la mémoire commence à faire défaut, fit remarquer le vieil homme sur le ton de l’amusement.

Je souriais à sa réplique et le suivais, tandis qu’il ajoutait :

- Venez, allons voir la jument.

Je le suivis jusqu’au paddock où se trouvait la jument, et lorsque je l’aperçu, je fus subjugué par la beauté et la prestance de cet animal. Elle était là, fière, droite, nous toisant de toute sa hauteur alors qu’elle avait levé la tête pour nous regarder arriver. Je crois que je peux affirmer sans exagération que c’était un animal magnifique. Sa robe dorée et ses crins argentés brillaient au soleil et m’éblouissaient tellement que je dus plisser les yeux.

Avec respect et admiration, je m’approchais d’elle, lentement, lui parlant calmement.

Quelques secondes plus tard, j’étais dans le parc et flattais la jument d’une caresse sur l’encolure, la manipulant afin de tester ses réactions. Après avoir vérifié que ma présence ne lui était pas hostile, je quittais le paddock et attrapais en souriant le licol et la longe que Monsieur Landman était allé chercher.

Je retournais de nouveau auprès de la jument et lui faisait baisser la tête de façon à lui enfiler le licol. J’étais impressionné par la docilité de l’animal et la bonne volonté dont elle faisait preuve. Après l’avoir harnachée, je la faisais tourner dans l’enclos, testant ses réflexes et contrôlant ses aplombs et la souplesse de ses mouvements.

Deux heures plus tard, je concluais l’affaire avec Monsieur Landman. Dorénavant, la jument était mienne. Fière de mon acquisition, je la préparais au transport, lui mettant les protections et la fit monter dans le van.

De retour au centre équestre, j’arrêtais le 4×4 dans la cours et calmant mon excitation, j’entrais dans le van et détachais la jument, la faisant descendre à reculons. Si à l’extérieur je paraissais calme, intérieurement je jubilais d’excitation. Puis je menais l’animal à la barre d’attache, et lui enlevais les protections avant de lui offrir un bon pansage bien mérité. J’appréciais beaucoup cet instant entre l’homme et l’animal. Celui-ci était décisif quand à la relation que nous allions entretenir. Je me devais d’être extrêmement vigilant, ne connaissant pas suffisamment la jument pour me permettre de faire n’importe quoi avec elle. Le moindre faux pas pourrait devenir une faute irréversible. Je pansais la jument avec énergie, la récompensant lorsqu’elle le méritait, mais n’hésitant pas à la recadrer dans le droit chemin lorsqu’elle tentait de n’en faire qu’à sa tête. Elle avait beau avoir énormément de qualités, il n’en restait pas moins que comme tous les chevaux, elle chercherait à me tester, afin de savoir quelle serait ma détermination à devenir son leader et à me faire respecter.

Après un long pansage pour lequel je ne me pressa pas, je détachais la jument et la menais au paddock qui se trouvait près du pré des chevaux. Il était déjà tard, j’étais fatigué par la route et ne souhaitais pas me coucher trop tard, c’est pourquoi je reportais l’introduction de la jument dans le troupeau à demain. Je n’avais rien de prévu pour le lendemain et aurais donc toute la journée pour veiller à ce que tout se passe bien. Je ne voulais pas précipiter les choses et risquer de blesser un cheval inutilement. Surtout que l’arrivée d’un nouveau membre dans le groupe était souvent très mouvementé. Un coup de dent ou de sabot était vite parti et celui-ci pouvait très, peut être même trop, facilement être mortel.

Après avoir lâché la jument dans l’enclos, je sortais et restais un long moment à l’observer à travers la clôture. Ses hennissements avaient attiré le troupeau qui s’était rassemblé de l’autre côté, excitant la jument par leur présence. Elle n’allait pas beaucoup se reposer cette nuit, mais elle aurait le temps pour cela demain. Pour moi, c’était la sécurité des chevaux avant tout.

Lorsque le soleil déclina derrière les montagnes, je retournais à l’écurie déposer le licol dans la sellerie, songeant à ajouter un nouveau clou pour le ranger et me dirigeais ensuite vers ma chambre. Il était encore tôt et j’avais le temps de prendre une bonne douche avant le repas.

Deux heures plus tard, j’étais au lit. Je n’avais pas fait grand chose dans cette journée, mais elle avait été éreintante et chargée au niveau émotions et concentration, si bien que je me sentais exténué. Avant de m’endormir, je songeais au nom que j’allais pouvoir donner à la jument, car honnêtement, Sunny, c’est un peu téléphoné comme prénom. Je cherchais pendant un moment, sans parvenir à trouver un nom original qui pourrait lui convenir. Soudain, l’illumination se fit et je trouvais le nom idéal… Niladhëvan de Lörien… Un nom qui laissait transparaître noblesse et puissance, ce qui la qualifiait parfaitement. Content de moi, je finis par m’endormir.

Je fus réveillé par la sonnerie assourdissante de mon réveil que j’assommais d’un violent coup de poing. Je détestais ce genre de réveil en fanfare, mais je mettais toujours mon réveil au cas ou je ne me réveillerais pas à l’heure, comme aujourd’hui. Je m’étirais longuement, rechignant à quitter mon lit quand un hennissement retentit à mes oreilles. Aussitôt, je me levais, motivé pour cette nouvelle journée qui commençait. Suivant le rituel matinal, j’allais prendre une petite douche rapide histoire de finir de me réveiller totalement et m’habillais. J’allais ensuite au réfectoire, et déjeunais à la hâte, presser de me retrouver en compagnie de mes chers chevaux.

Rapidement, je filais au box d’Orphée, mon étalon. Je passais par la sellerie et attrapais mon licol avant de traverser les écuries et de me rendre au box ou m’attendais ma monture.

Cependant, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvrais la porte du box ouverte… Aussitôt, je me précipitais vers la scène du crime et mon coeur faillit ne jamais repartir lorsque j’aperçus un jeune homme qui devait avoir mon âge, en train de nettoyer la litière. Qui était-il pour ainsi entrer dans le box de mon cheval ? Ne savait-il pas qu’à part moi, personne n’avait le droit de s’en occuper ? Décidant de lui faire part de ma présence, je lui demandais vivement, ne faisant même pas l’effort de masquer la colère qui m’habitait :

- Je peux savoir ce que tu fais ici ?! Sors d’ici tout de suite !

Je le vis sursauter, ne s’attendant pas à ma présence en ce lieu et après avoir réalisé ma présence, il déclara d’un ton que je jugeais à la limite de l’insolence :

- Excusez moi, mais je fais mon travail, je viens d’être engagé ici et on m’a dit de faire les box, chose que je suis en train de faire…

Tiens donc !! Et depuis quand ? Aujourd’hui apparemment… Légèrement contrarié que Philippe ne m’ait rien dit à propos de ce nouveau venu, je le laissais s’expliquer, n’écoutant qu’à moitié ce qu’il racontait. Il fallait à tout prix que je vois Philippe, histoire de mettre les choses au clair. Finalement, agacé par son babillage, je lui coupais la parole, faisant fis des conventions de politesse :

- Ne restez pas à côté de mon cheval. Sortez de ce box !

C’est avec soulagement que je le vis sortir du box. Ce n’est pas de ma faute si j’ai les stagiaires et les débutants en horreur. C’est de leur faute, ils n’ont cas pas être aussi ignorants… Ignorance qui avait d’ailleurs failli coûter la vie à Orphée… Cet imbécile de nouveau palefrenier avait décidé de sortir Orphée en longe et l’avait emmené paître dans une prairie voisine. Jusque là pas de problème, jusqu’à ce qu’il lui laisse manger de l’if, cette plante toxique et mortelle pour les chevaux qui en ingèrent une quantité précise… Je crois que le nouveau avait eu la chance que je ne sois pas au club le jour où c’est arrivé, parce que je l’aurais tué. Du coup, il a été viré. Orphée lui, doit la vie aux réflexes de Philippe qui, passait par là par hasard et s’était précipité sur l’animal pour l’éloigner du buisson. Si ce jour là, il a échappé à la mort, il n’a pas échappé à une grave intoxication qui avait failli lui être fatale.

Cela ne justifie peut être pas le fait que je m’en prenne à lui de cette façon, mais c’est plus fort que moi. Je sens la panique m’envahir lorsqu’un étranger s’approche d’Orphée. Seul Philippe à ce privilège et c’est d’ailleurs lui qui s’occupe de mon cheval lorsque je dois m’absenter. Je suis d’ailleurs étonné qu’il n’ait pas pensé à signaler cela au bleu. Je pense que cela devrait même être spécifié dans le contrat d’embauche et une des conditions sine qua non pour pouvoir travailler ici… A méditer…

Puis, sans attendre, je me ruais dans le box d’Orphée, et le caressais longuement, inspectant son corps à la recherche d’une quelconque blessure et ignorant totalement le nouveau dont j’ignorais encore le nom. Mais pour être honnête, je m’en fichais comme de ma dernière chemise.

J’en étais presque arrivé à oublier la présence de cet homme dans l’écurie lorsqu’un bruit métallique se fit entendre. Je sursautais tandis qu’Orphée dressait les oreilles et me retournais vivement. Je posais mes yeux sur lui et constatais avec étonnement qu’il me fixait d’une manière plus que douteuse. Pourquoi est-ce qu’il me regardait ainsi ? Je me suis pas coiffé ce matin ? J’ai une feuille de salade coincée entre les dents ? Oh bordel ! Dans quelle galère je me suis embarqué moi encore ? A croire que Philippe a vraiment un don pour dégotter les pires de la planète…

Cependant, mon étonnement grandit d’avantage lorsque je le vis s’éloigner de moi à reculons, comme s’il venait de faire une rencontre du troisième type ou de croiser un pestiféré. Finalement, je décidais de ne pas m’en occuper, après tout, ce n’était pas mes affaires, et je me re-concentrais sur ma tâche première.

Après un moment, je sortais du box et allais chercher les brosses dont j’avais besoin pour le pansage d’Orphée. J’attrapais une étrille, un bouchon et un cure pieds et retournais auprès de ma monture qui gratta le sol de son antérieur en signe d’impatience. Je le brossais longuement, appréciant autant que lui ce moment d’intimité que nous offrait le temps du pansage.

Au bout d’un quart d’heure, j’allais reposer le matériel avant de me diriger vers la sellerie pour aller chercher ma selle. Je saisissais une couverture au passage et retournais auprès de ma monture, constatant avec amusement qu’il ne me quittait pas du regard, me regardant aller et venir dans l’écurie avec une certaine impatience. C’est vrai qu’il devait avoir les jambes qui le démangeaient, n’étant pas sorti hier, il avait besoin et envie de se défouler. Je le sellais rapidement, serrant le sanglage juste ce qu’il fallait pour que la selle ne tourne pas puis j’attrapais la longe et l’entraînait vers la sortie.

Je marchais devant lui, traversant le centre jusqu’à la carrière, profitant que personne ne l’utilisait pour m’en servir et parfaire le dressage de ma monture. Je fermais la chaîne et conduisit Orphée au milieu du rectangle. Là, je m’arrêtais net, faisant ainsi stopper Orphée à son tour. Cependant, contrairement à mon attente, Orphée continua sur sa lancée et me bourra d’un coup de tête. Je me retournais vivement et secouais la longe de plus en plus amplement jusqu’à ce que je le voie esquisser un mouvement pour reculer. Je stoppais immédiatement toute action et le laissait faire, constatant avec satisfaction qu’il poursuivait dans sa lancée et reculait de quelques pas. Lorsqu’il s’arrêta, il baissa sensiblement la tête et je le vis se mettre à mâcher. Je me dirigeais alors lentement vers lui et le récompensait d’une caresse sur le chanfrein.

J’entrepris ensuite de lui faire exécuter quelques exercices à pieds, lui prenant un à un chacun de ses espaces. Si au début, Orphée se rebella, il finit par accepter ma position de leader et abandonna toute tentative d’intimidation ou de rébellion à l’autorité, exécutant ce que je lui demandais sans broncher.

Lorsque je le jugeais suffisamment attentif à ma présence, je resserrais la sangle et mettais le pied à l’étrier. Une fois installé, je poussais un soupir de bien être, savourant la sensation de liberté qui s’emparait de moi à chaque fois. A cet instant, j’avais l’impression d’être au dessus de tout, que toutes les lois n’avaient plus aucun pouvoir sur moi et je me sentais libre de faire ce que je voulais. J’aimais ressentir la puissance des muscles qui s’actionnaient sous moi, sentir les muscles rouler sous mes mollets.

Pendant près d’une heure, je montais Orphée, lui faisant faire des exercices divers et variés, tantôt de dressage, tantôt des figures d’équitation western telles que le sliding stop ou le spin. Je savais que Orphée aimait beaucoup cette figure même s’il avait encore du mal à se stabiliser de l’arrière main, tournant uniquement les antérieurs. Il y arrivait parfaitement au pas, mais avait encore quelques difficultés conséquentes au trot et au galop qu’il me faudrait lui apprendre à rectifier.

Après un dernier tour de piste au pas afin de lui faire retrouver un rythme cardiaque relativement calme, je remontais au centre, heureux de ne croiser personne. J’attachais Orphée à la barre d’attache extérieure, ne voyant pas l’utilité de le rentrer au box pour le ressortir ensuite, et dessellais ma monture, posant la selle à bonne distance des dents de l’étalon. Puis, j’entrepris de lui offrir un pansage plus qu’amplement mérité après le travail intensif que je venais de lui demander. J’allais le détacher pour le ramener au pré quand je me ravisais et retournais à la sellerie prendre le licol de Niladhëvan.

Je retournais ensuite auprès d’Orphée et le détachais pour de bon, après lui avoir donné un morceau de pain bien dur que j’avais rapporté par la même occasion. Une fois Orphée au pré, je prenais la direction du paddock ou Niladhëvan semblait faire les cent pas le long de la clôture. Je me doutais qu’elle n’avait pas dû se reposer énormément la nuit dernière et que la nuit à venir ne serait pas non plus de tout repos, mais je la savais suffisamment résistante et forte de caractère pour se faire rapidement une place au sein du troupeau.

J’entrais dans le paddock, et m’approchais de la jument qui, de son côté, m’ignorait totalement, agissant comme si je n’étais pas là. Je dus la reprendre à l’ordre plusieurs fois, manquant de me prendre un coup de pied. Je la chassais violemment de moi, et lui courais après, de façon à lui faire comprendre qu’ici, c’était moi le chef et qu’elle me devait le respect. Après de longues minutes de cavalcade, elle finit par se calmer et après avoir accepté ma présence en tant que leader, de son plein gré, elle vient me demander la permission de se faire accepter par moi. Je ne la lui accordais pas du premier coup, lui faisant ainsi comprendre que je n’étais pas à sa disposition comme elle se devait de l’être avec moi, étant donné que j’étais à présent son leader.

Après plusieurs demandes consécutives de sa part, je finis par accepter, et lui passais le licol. La tête basse, en un signe de soumission, elle clignait des yeux tout en faisait acte de mâcher, preuve irréfutable qu’elle était dans un état d’acceptation de sa situation de dominée.

Je la menais hors de l’enclos et la conduisis dans le parc voisin, au milieu de ses congénères. Savant la situation dangereuse, je ne m’attardais pas plus que nécessaire et retournais près de la clôture et m’emparais de la grande longe que j’avais emmené pour plus de sûreté. On ne savait jamais ce qui pouvait se passer durant ce laps de temps délicat. Une fois libérée, Niladhëvan se dirigea vers le troupeau.

De brefs hennissements aigu ne tardèrent pas à se faire entendre, et je redoublais de vigilance.

Quelques coups de pieds partirent, mais par chance, aucun d’eux n’atteint leur cible, leur but premier étant plus l’intimidation que l’attaque. J’observais avec fierté, mon cheval faire le fier, lançant ses antérieurs en avant, roulant l’encolure et relevant la queue en panache. Il avait l’attitude du cheval dominant par excellence.

Les hennissements avaient attirés quelques palefreniers qui, comme moi, observaient la scène avec un certain pincement au niveau du coeur, éblouit par la beauté du spectacle qui s’offrait à nos yeux émerveillés mais toujours attentifs. Parmi eux, je cru reconnaître le nouveau, cependant, je ne lui accordais aucune attention et reportais mon regard sur le troupeau qui évoluait sous mes yeux.

Au bout de quelques minutes, j’entendis tout le monde repartir d’où il était venu, retournant vaquer à leurs occupations premières. Je n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait se lasser d’un tel spectacle. En ce qui me concernais, je pouvais rester des heures assis par terre dans le pré des chevaux, à les observer évoluer entre eux dans un cadre semi sauvage qui reproduisait à la perfection ce qu’ils étaient dans leur milieu naturel, dans les immenses plaines des Etats Unis. Je m’imaginais galopant sur l’un d’eux, libre comme le vent, rapide comme l’aigle, volant au dessus de l’herbe haute, et chassant les bisons avec uniquement un arc en bois et des flèches artisanales.

Plongé dans mes pensées, je n’entendis pas les pas derrière moi, et sursautais lorsqu’un inconnu vint s’arrêter près de moi, les bras croisés sur la clôture, le regard fixé sur le troupeau.

Je tournais vivement la tête, afin de mettre un nom sur l’opportun qui osait venir me déranger ainsi et je reconnu aussitôt “sans nom”. Il semblait hypnotisé par le spectacle qu’il voyait, comme si c’était la première fois qu’il assistait à ce genre de chose.

Je crus l’entendre parler, mais je n’aurais pu l’affirmer avec certitude. Soudain, sa voix retentit un peu plus fort cette fois-ci :

- Je crois que nous sommes partis sur de mauvaises bases toi et moi…

Je ne répondais rien, tournant sept fois ma langue dans ma bouche avant de sortir une réplique bien placée, dont j’avais souvent le monopole.

Face à l’absence de réponse de ma part, il poursuivit, se tournant cette fois-ci vers moi :

- Je m’appelle Juha…

Cela me fait une belle jambe… Tu sais, ne pas savoir ton nom ne m’aurait pas empêché de dormir cette nuit !

Du coin de l’oeil, je le vis se tourner vers moi. Mais qu’est-ce qu’il lui prend à me fixer comme ça ? C’est une manie chez lui ou quoi ? Je sais que je suis beau mais quand même, c’est pas une raison !

Lassé de le voir me fixer de la sorte, je répondais machinalement, sans pour autant le regarder :

- Gabriel…

De nouveau le silence se fit entre nous, et nous restâmes un long moment sans parler. Pour ma part, cela ne me dérangeait pas le moins du monde, j’aimais le silence, et je détestais parler pour ne rien dire. Cette situation me convenait donc à merveilles.

Finalement, ce fut lui qui brisa le silence, déclarant d’une voix emplie d’émerveillement, tel un enfant qui découvre ses cadeaux sous le sapin, le soir de Noël :

- Je n’aurais jamais cru qu’un spectacle aussi beau puisse exister…

Je ne répondis rien, de toute façon, que répondre à cela ? Et après de longues minutes, je m’arrachais à regret du spectacle. Les chevaux étant à présent relativement calmes, il était grand temps d’aller prendre le repas, midi étant passé depuis deux bonnes heures au moins, au vue de la position du soleil.

Cet article a été publié le Vendredi 6 mai 2011 à 0:00 et est classé dans Beyond the invisible. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Vous pouvez faire un commentaire, ou un trackback depuis votre propre site.

3 commentaires opour le moment

cat
 1 

je confirme j’aime
vivement la suite
bonne idée de situé ton histoire dans le domaine hypique

11 mai 2011 à 6:46
Mokomoko_cherry
 2 

Oho, un changement de point de vue! J’aime! Je comprends mieux le changement d’auteur …pas bête ^^
Gabriel est…légèrement irritant ^^x Cela dit on voit bien son amour pour son travail, reste à savoir si il pourra s’en détacher.
J’ai hâte que ces deux-là apprennent à se connaître!

24 mai 2011 à 1:04
 3 

Toujours un peu paveuteux, mais léger ^^ !
Il y a quelques reprises de mot trop proches, les pensées sont plutot bien retranscrite, j’aime toujours.
A la revoyure x) !

13 juin 2012 à 21:21

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